19/05/2014
Conséquences pour les entreprises françaises du blocus de Cuba par les États-unis
M. André Chassaigne interroge M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur les conséquences pour les entreprises françaises du blocus de Cuba par les États-unis.
Pour exemple, BNP Paribas est menacée par les autorités américaines de lourdes sanctions financières pour avoir effectué des transactions liées à des activités commerciales avec Cuba. Après d’autres, la banque française se heurte aux effets de l’embargo américain, utilisé comme moyen de pression pour changer le système politique cubain. L’obligation de se fournir sur des marchés lointains entraîne en effet des surcoûts exorbitants, au détriment du quotidien du peuple cubain.
Cet embargo pénalise depuis plus d’un demi-siècle les entreprises étrangères qui veulent travailler avec la République populaire de Cuba.
L’embargo est aussi financier : la traque contre les transactions financières internationales cubaines est un des traits dominants de l’application du blocus. Cuba ne peut effectuer des transactions internationales en dollars ni détenir de compte dans cette monnaie dans les banques de pays tiers. Consolidé depuis 1962 par un empilement de législation (dont les lois Torricelli de 1992 et Helms-Burton de 1996), le blocus américain entrave d’autant plus l’économie cubaine qu’il a une application « extraterritoriale », c’est-à-dire qu’il concerne des entreprises non américaines travaillant hors du territoire américain. L’État cubain et sa population ne peuvent pas acquérir des biens dont au moins 10 % des composants sont américains, ce qui les prive d’un grand nombre de produits incorporant de la technologie américaine, notamment informatique.
Ainsi, sur le sol français, l’ambassade de Cuba à Paris a été dans l’impossibilité de faire procéder à la maintenance puis au remplacement de ses ascenseurs par une entreprise européenne et a dû faire appel à un fournisseur asiatique. À cause du blocus, les entreprises qui veulent travailler à Cuba doivent bénéficier de l’appui de leur État avec des cautions financières plafonnées, comme c’est le cas en France avec la Coface. Mais elles sont ensuite interdites de relations commerciales avec les États-unis.
L’assemblée générale des Nations-unies a condamné l’embargo à de multiples reprises. Les diplomates européens en poste dans l’île dénoncent les procédures lancées contre les banques européennes.
Les banques françaises ont cependant dû fermer leurs agences cubaines et interrompre toutes leurs relations avec l’île. Il l’interroge sur les actions entreprises par la France pour la levée de cet embargo et pour s’opposer à l’ingérence d’un État tiers sur les relations financières et économiques de notre pays avec la République populaire de Cuba.
Il lui demande de condamner ce blocus illégal imposé au peuple cubain et d’exiger publiquement sa levée.
Question N° : 55442 Question publiée au JO le : 13/05/2014 page : 3756
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14/05/2014
La Bolivie et Cuba s’unissent contre la mafia de l’industrie pharmaceutique !
Le président Evo Morales et son homologue de Cuba, Raúl Castro, se sont donc mis d’accord pour fabriquer des médicaments dans la nation andine et cesser de dépendre des monopoles pharmaceutiques. La Bolivie importe 70 % des médicaments consommés dans le pays, pour un montant approximatif de 56,4 millions de dollars.
La Bolivie et Cuba s’unissent contre la mafia de l’industrie pharmaceutique !
Le président Evo Morales a déclaré s’être mis d’accord avec son homologue Raúl Castro pour que la Bolivie et Cuba fabriquent conjointement des médicaments afin d’éviter une dépendance des multinationales.
« Nous avons conclu qu’ensemble, la Bolivie et Cuba, nous allons fabriquer des médicaments en Bolivie, nous allons fabriquer nos médicaments », a affirmé le président bolivien dans une apparition publique, révélant les détails de son entretien avec Castro ce jeudi à La Havane.
Morales, qui avait assisté un jour avant à l’investiture du nouveau président du Costa Rica, s’est ensuite rendu sur l’île pour rencontrer son homologue avec lequel il partage « quantité d’opinions politiques et idéologiques ».
« Nous ne pouvons pas continuer à importer des médicaments, nous ne pouvons pas rester soumis aux multinationales qui fabriquent des médicaments », a déclaré Morales, affirmant que les deux présidents ont conclu un accord pour « faire un pas important vers l’intégration commerciale et industrielle ».
La Bolivie importe 70 % des médicaments consommés dans le pays, pour un montant approximatif de 56,4 millions de dollars, selon des données officielles.
Morales, qui a vanté les mérites du système de santé cubain, a expliqué que désormais, les ministres de la Santé des deux pays devront se réunir et travailler de concert pour progresser sur ce terrain. Le président a également ordonné à son ministère d’acheter des médicaments à l’île.
Pendant cette rencontre, les deux mandataires ont échangés leurs points de vue sur des sujets afférant à l’actualité internationale, en particulier à la préparation du prochain sommet du Groupe des 77, qui aura lieu en Bolivie en juin prochain. Ils ont également constaté l’excellent déroulement de leurs relations bilatérales et ont analysé les mesures à prendre pour continuer à les approfondir, rapporte l’Agence Bolivienne de Presse (ABI : Agencia Boliviana de Noticias).
Traduit de l’article de TeleSUR par Fabio Coelho de Ficientis
20:09 Publié dans Actualités, AL-Pays : Bolivie, AL-Pays : Cuba, Santé | Tags : cuba, bolivie, santé, pharmacie | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook | | |
30/04/2014
La première mosquée de Cuba verra le jour dans le quartier historique de La Havane
La minorité musulmane de Cuba peut désormais vivre pleinement le rêve éveillé qu’elle a longtemps caressé, puisque son vœu le plus cher de voir une mosquée sortir de terre à La Havane a été enfin exaucé par le gouvernement de Raul Castro.
Les périodes de doutes et de désespoir qui ont jalonné une attente fébrile semblent définitivement derrière eux, les 3 500 musulmans qui résident dans la capitale cubaine n’ont plus le cœur serré mais en fête, à l’annonce de l’arbitrage officiel qui s’est prononcé en faveur de la construction de la première mosquée du pays, validant les plans qui s’inspirent de la prestigieuse mosquée d'Ortaköy, célèbre pour son avancée légère dans les eaux du Bosphore, à Istanbul.
La récente escale à Cuba d’une délégation turque représentant la Fondation des affaires religieuses (TDV) n’est pas étrangère à ce déclic décisif qui a réussi à démêler une situation inextricable, le gouvernement cubain ayant en effet approuvé la construction d’un lieu de culte musulman il y a quelques années de cela, mais les difficultés économiques extrêmes auxquelles il était confronté ont eu raison de sa bonne volonté.
L’effet turc a bel et bien agi pour le meilleur, comme l’a affirmé Yuksel Sezgin, l’attaché de presse du TDV, qui est en train de finaliser un projet similaire de mosquée à Haïti : "Nous avons pensé que la mosquée pourrait idéalement s’implanter au coeur du quartier historique de La Havane", a indiqué ce dernier, en précisant que la réplique architecturale de la grande mosquée Ortaköy, datant du 19ème siècle, a été suggérée pour sa parfaite adéquation avec l’architecture des bâtiments environnants.
Elle écrira un nouveau chapitre de l’histoire religieuse de la perle des Caraïbes, la réalisation de la future grande mosquée de La Havane qui devrait ouvrir ses portes d’ici à un an, et accueillir jusqu’à 500 fidèles, s’inscrit dans le cadre plus large de l’effort cubain visant à faire sauter certains verrous du système communiste, ainsi que l’a confirmé Luis Mesa Delmonte, un expert du Moyen-Orient.
15:19 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Religion, Société | Tags : cuba, la havanne, religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
17/04/2014
L’amour en temps de crise !
MELAZA, de Carlos Lechuga. Cuba, France, Panama, 1h20.
Appelons-les Monica et Aldo, puisque eux-mêmes se nomment ainsi. Ils habitent à Melaza, un village cubain qui relève du trou du cul du monde, disons du Cuba profond comme on parle chez nous de la France profonde.
Monica est gardienne dans l’usine désaffectée de rhum qui fit la gloire de la production locale en un temps où l’industrie sucrière était la garantie des revenus pour la population qui en vivait, mais ces temps sont révolus.
À l’époque, les slogans à la gloire du développement de la production fleuraient bon mais, aujourd’hui, il suffit d’entendre le ton de la radio qui commente les fermetures des divers secteurs pour comprendre que cette ultime gardienne n’a plus qu’une porte ouverte sur son avenir, celle du bureau de chômage.
Il en va de même pour Aldo, pourtant le mâle de la tribu. Son statut d’instituteur ne saurait faire ignorer qu’il en est réduit à faire cours de natation dans une piscine qui n’a pas connu d’alimentation en eau depuis perpette et que les répétitions à ce qu’on appellerait ailleurs l’instruction civique consistent à affronter l’impérialisme américain avec des slogans qui relèvent davantage du maniement des soldats de plomb dans une république bananière que de l’entraînement au métier des armes.
Pourtant Monica et Aldo s’aiment, y compris dans la décrépitude d’un matelas qui a connu des jours meilleurs, mais le socialisme lui aussi a connu des jours meilleurs en un temps où la propagande l’avait jugé triomphant. Du coup, retour de manivelle, ne reste plus, pour survivre, que des moyens qui frisent l’illégalité, vendre des stocks de vieux journaux, faire commerce de viande achetée dans la clandestinité ou prêter leur maigre bien à des couples en mal d’aventures passagères, ce que la police ne saurait appréhender d’un œil favorable.
Le Pessimisme n'est que relatif
Comme le dit le réalisateur : « Ce qui m’a intéressé en faisant Melaza était d’approcher au plus près la réalité cubaine que je voyais tous les jours, la raconter de manière naturaliste, sincère, sans excès, de manière humaniste.
Je voulais recréer une histoire d’amour en temps de crise, suivre un couple qui, pour survivre, allait devoir sacrifier son intégrité. Pour rester unis, ils devraient chercher des solutions qui allaient en fait les éloigner l’un de l’autre. » Car le pessimisme ici n’est que relatif. Du côté de la survie, on trouve un réalisateur plus que talentueux, formé à San Antonio de los Banos, d’où sont sortis les meilleurs réalisateurs de la génération précédente, comme maintenant Carlos Lechuga, né à La Havane en avril 1983. L’œuvre repose aussi sur le talent de ses deux comédiens, Yuliet Cruz et Armando Miguel Gomez.
Critique de Jean Roy, l'Humanité
12:18 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Cinéma, Culture, Film | Tags : melaza, cuba, carlos lechuga | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |