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15/01/2015

CNI : ARGENTINE

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Données générales

Nom officiel : République argentine
Chef de l’Etat : Présidente de la Nation argentine, Mme Cristina FERNANDEZ de KIRCHNER

Données géographiques

argentinecarte.gifSuperficie : 2,7 millions km²
Capitale : Buenos Aires (3 millions d’habitants, 13 millions avec la grande banlieue)
Villes principales : Córdoba, La Matanza, Rosario, Mendoza, La Plata
Langue (s) officielle (s) : espagnol
Monnaie : peso argentin (1 euro= 10,8 pesos au mois de septembre 2014)
Fête nationale : 25 mai (proclamation de l’indépendance le 25 mai 1810 lors de la « Révolution de Mai », définitivement acquise le 9 juillet 1816).

Données démographiques

Population : 41,09 millions
Espérance de vie : 76,1 ans
Taux d’alphabétisation : 97,4%
Religion (s) : catholique romaine 88%, protestante 7%, juive 2%, autres 3%
Indice de développement humain (PNUD 2012) : 45/ 177 (0,811)
Indices de pauvreté et d’indigence officiels : 10 % et 2,5 %

Données économiques

PIB (2013) : 611 Mds USD
Taux de croissance PIB (2013) : 3 %
Taux de chômage (2013) : 6,8 %
Taux officiel d’inflation (2013) : 10,9% (les estimations privées font état d’un taux de 28 %)
Balance commerciale (2013) : + 9 Mds USD
Solde budgétaire (2013) : -2,5% du PIB

Excédent commercial français (2013) : + 775 M€ (14è mondial)
Exportations françaises vers l’Argentine (2013) : 1,2 Md € (3ème client en Amérique latine)
Importations françaises d’Argentine (2013) : 462 M€ (10ème client européen)

http://www.tresor.economie.gouv.fr/…

Dispositif diplomatique et consulaire français en Argentine : Ambassade de France et Consulat Général à Buenos Aires.

Communauté française en 2013 : 14 500 inscrits au registre des Français établis hors de France (dont 67% de binationaux). Près de 140 000 touristes français en 2012.

argentina-flag_p.jpgPolitique intérieure

Institutions

- Constitution : L’Argentine est une République fédérale. Son régime politique est un régime présidentiel. La Constitution date de 1853 et a été révisée en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994.

- Pouvoir exécutif : le Président est élu pour quatre ans au suffrage universel direct. Son mandat est renouvelable une fois. Le candidat qui obtient au premier tour plus de 40% des voix, avec une marge de plus de 10% sur son principal rival, ou 45 %, est déclaré élu selon l’article 98 de la Constitution.

- Pouvoir législatif : le Congrès bicaméral est composé d’une Chambre des députés de 257 membres, renouvelée par moitié tous les deux ans, et d’un Sénat, renouvelé par tiers tous les 2 ans, de 72 membres élus dans chaque province (3 sièges dont un réservé au parti arrivé second à l’élection).

- Système fédéral : les 23 provinces et la capitale fédérale de Buenos Aires sont dirigées par un exécutif élu pour quatre ans au suffrage universel direct (le Gouverneur et le Vice-Gouverneur) et des assemblées régionales. La Constitution réserve au pouvoir central les compétences régaliennes (affaires extérieures, défense, monnaie, crédit). L’essentiel des impôts est recouvré par le pouvoir central et redistribué aux provinces et aux municipalités.

- La Cour suprême coiffe l’ensemble du système judiciaire. Ses membres, nommés par le chef de l’Etat, sont confirmés par un vote du Sénat aux deux tiers.

Principaux groupements et partis politiques

- Mouvement National Justicialiste, ou Péroniste. Principal mouvement de masse argentin, créé autour de Juan Perón en 1946. Il regroupe plusieurs tendances qui couvrent un large spectre politique allant de la droite conservatrice jusqu’à la gauche. Il détient aujourd’hui la majorité des sièges au Parlement. La coalition présidentielle, le Front pour la victoire, est principalement armée par le péronisme, mais une partie de celui-ci est dans l’opposition.

- Parti Radical, ou Union Civique Radicale. Parti de centre gauche fondé en 1891, il regroupe des libéraux centristes et des sociaux-démocrates. Il a donné plusieurs Présidents à la République argentine, dont Raúl Alfonsín (1983-1991) et est le deuxième parti le plus représenté au Parlement. Le candidat de ce parti à l’élection présidentielle de 2011 était M. Raúl Alfonsin, fils de l’ancien président.

- Propuesta Republicana (PRO) est une coalition de partis de centre droit, fondée en mai 2005 et principalement implantée dans la capitale. Le PRO est dirigé par Mauricio Macri, maire de Buenos Aires.

- Parti socialiste (PS) : il est traditionnellement faible à l’échelle nationale en raison de l’omniprésence historique des partis péroniste et radical et ne dirige qu’une seule des 27 provinces. Lors de l’élection présidentielle du 23 octobre 2011, la coalition constituée autour de lui est devenue, pour la première fois de son histoire, la principale force d’opposition devant le parti radical. Son candidat M. Binner est arrivé en deuxième position avec 17 % des voix.

Politique intérieure

Le « modèle K », mis en place depuis 2003, se caractérise en effet par un fort interventionnisme de l’Etat notamment dans le domaine économique (accroissement de l’investissement public, étatisation d’entreprises privées). Les époux Kirchner ont conduit une politique d’inclusion sociale volontariste grâce aux redistributions de la manne agricole. L’action gouvernementale a obtenu des résultats significatifs en matière de réduction de la pauvreté ou du chômage, passé de 17,3% en 2003 à 6,8% aujourd’hui. Dans un pays encore marqué par la période de la dictature (1976-1983), les droits de l’Homme et le travail de mémoire sont aussi au cœur du projet de société promu par les Kirchner. L’implication personnelle de Nestor Kirchner a ainsi été décisive pour faire abroger les lois d’amnistie en 2003. Depuis l’ouverture des procès en novembre 2009, plusieurs centaines de responsables de crimes commis pendant la dictature ont été condamnés. Des lois en matière sociétale ont également été adoptées : fin de vie, identité de genre, mariage homosexuel.

krichner.jpgRéélue pour un second mandat au premier tour des élections présidentielles de 2011 (53% des voix), Mme Kirchner ne pourra pas se représenter en octobre 2015. Malgré des résultats mitigés aux élections législatives du 27 octobre 2013, son parti conserve la majorité dans les deux chambres et demeure la première force politique du pays avec 33% au niveau national. Les mesures protectionnistes (licences d’importation, limitation de l’accès aux dollars) ont cristallisé le mécontentement d’une partie de la population, notamment des classes moyennes urbaines.

Situation économique

26ème puissance économique mondiale et 3ème d’Amérique latine (après le Brésil et le Mexique), le pays a bénéficié d’une croissance forte et stable (7,5% en moyenne par an de 2003 à 2011), soutenue par la demande du marché brésilien et les exportations de soja (25% des exportations totales). Après le net ralentissement de 2012 (1,5%), le taux de croissance a atteint 3% en 2013.

L’économie argentine reste confrontée à des difficultés structurelles comme :

  • la persistance d’une inflation élevée (28% selon les instituts privés) que les mesures prises pour les autorités ne parviennent pas à contenir : contrôle des prix, gel des tarifs des services publics, limitation des revalorisations des salaires (de l’ordre de 25% par an).
  • le besoin d’infrastructures dans des secteurs stratégiques (énergie, transports). Pour être en mesure de les financer, l’Argentine cherche à pouvoir de nouveau emprunter sur les marchés. Elle a avancé ces derniers mois de manière significative dans la voie d’une normalisation de ses relations avec les institutions financières internationales : accord avec le Club de Paris en mai 2014 (9,7 Mds USD de dettes), exécution des sentences définitives rendues par le CIRDI, reprise d’un dialogue constructif avec le FMI.

Ce retour sur les marchés est compliqué par le contentieux avec les fonds spéculatifs dits « vautours ». L’Argentine a été placée en situation de défaut de paiement partiel le 30 juillet dernier après avoir été empêchée de rembourser des créanciers restructurés par la justice américaine. Cette dernière exige de l’Argentine qu’elle rembourse préalablement et intégralement deux fonds spéculatifs américains, ce qui est susceptible de remettre en cause les opérations de restructuration de la dette de 2005 et 2010. Bénéficiant de nombreux soutiens internationaux, Buenos Aires multiplie les initiatives pour essayer de sortir de l’impasse.

Politique extérieure

Historiquement tournée vers l’Europe, l’Argentine a fait depuis 2003 de son rôle en Amérique latine une priorité de politique étrangère. Elle se sent en particulier proche du Brésil, principal partenaire, même si les relations entre les deux grands du sous-continent peuvent parfois se tendre, notamment en matière commerciale. Mme Dilma Rousseff a réservé à Buenos Aires son premier déplacement à l’étranger en février 2011. Les deux pays ont signé des accords de coopération et se sont engagés à maintenir l’Atlantique sud comme zone exempte d’armes nucléaires. Les relations avec l’Uruguay, bien qu’incontournables, se sont dégradées ces derniers temps (polémique autour des activités d’une usine de pâte à papier). Malgré les difficultés actuelles, l’Argentine accorde une attention particulière au Mercosur, dont elle est l’un des membres fondateurs avec le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Elle n’hésite pas à l’utiliser comme une tribune politique et à y faire jouer la solidarité régionale.

Membre du G20 où elle défend une conception sociale des relations économiques et promeut la lutte contre les paradis fiscaux, l’Argentine s’est aussi rapprochée des pays émergents dont elle partage certaines préoccupations (meilleure représentation des émergents dans les institutions internationales). Elle entretient de bonnes relations avec la Chine, 2ème partenaire commercial, et avec la Russie (visites à Buenos Aires des Présidents Xi Jinping et Poutine en juillet 2014).

Buenos Aires, après avoir été très proche des Etats-Unis pendant la présidence de Carlos Menem, a adopté des positions plus critiques à l’encontre de Washington au cours du mandat de Nestor Kirchner. Les relations entre les deux pays peinent à retrouver le niveau atteint dans les années 1990 malgré une certaine amélioration depuis l’arrivée de Mme Kirchner au pouvoir. Le Président Obama a rencontré la présidente argentine à Washington en avril 2010.

La Présidente a par ailleurs montré la volonté de consolider les relations bilatérales avec des pays européens comme l’Italie, l’Allemagne et la France. Les relations avec Londres restent compliquées par la question des Malouines.

30/12/2014

COLOMBIE : CARTE D'IDENTITE

colombiebogota.jpg

Données générales

Nom officiel : République de Colombie
Nature du régime : régime présidentiel (constitution de 1991)
Chef de l’Etat : Juan Manuel Santos (juin 2010)

Données géographiques

colombiecarte.jpgSuperficie : 1 038 700 km² (deux fois la surface de la France métropolitaine)
Capitale : Bogotá (près de 8 M d’hab.), à 2 560 mètres d’altitude
Villes principales : Medellin (3, 4 M), Cali (2, 3 M), Barranquilla (1, 2 M), Carthagène (980.000)
Langue officielle : espagnol
Autres langues : environ 85 langues autochtones (guahibo, guambiano, arhuaco, inga, tucano, etc.)
Monnaie : peso colombien (1€ = 2589 pesos au 05/11/2013)
Fête nationale : 20 Juillet, jour de l’Indépendance

Données démographiques
Banque mondiale 2012

Population : 47 millions, urbaine à 77%
Densité : 41 hab/km²
Croissance démographique : 1%
Espérance de vie : 74 ans
Taux d’alphabétisation : 94%
Religion : catholique à 95%
Indice de développement humain : 0,719 (91éme rang mondial sur 186 pays)
Coefficient de Gini : 0,559 (2010)

Données économiques

PIB (2013) : 388 Mds USD
PIB par habitant (2013) : 8238 USD
Taux de croissance (2013) : 4 % (4,7% sur la période 2003-2011)
Taux de chômage (2013) : 9,5 %
Taux d’inflation (glissement annuel 2013) : 2,5 %
Dette publique brute (2013) : 32% (dont 28% de dette externe)
Déficit public : -2,4% (% PIB)
Réserves internationales (avril 2013) : 44 Mds USD (10 Mds USD en 2002)

Total des exportations (2012) : 58 Mds USD (dont 70% de matières premières énergétiques)
Total des importations (2012) : 54 Mds USD
IDE (2013) : 16,8 Mds USD (concentrés dans les secteurs des mines et des hydrocarbures).

Principaux clients (2013) : Etats-Unis (32,2%), Chine (8,4%), Inde (5,3%), Espagne (4,8%), Venezuela (4%), Chile (2,7%), Brésil (2,7%), Allemagne (1,4%).
Principaux fournisseurs (2013) : Etats-Unis (27,6%), Chine (17,2%), Mexique (9,4%), Brésil (4,4%), Allemagne (3,7%), Argentine (3,1%), Japon (2,5%) et France (2,4%).

Exportations de la France vers la Colombie (2013) : 1,054 Md €, +25%/2012 (8ème fournisseur)
Importations françaises depuis la Colombie (2013) : 528 Md €, -10%/2012 (29ème client)

Cf. site du ministère français de l’économie et des finances : http://www.tresor.economie.gouv.fr/…

Données consulaires

Communauté française en Colombie : 4 799 inscrits au registre des Français.
Réseau des 16 Alliances françaises : 29.700 élèves en 2012 (dont 13.000 à Bogota)
3 Lycées français à Bogota, Cali et Pereira : 3.500 enfants élèves (80% de colombiens)
Communauté colombienne en France : 14.000 inscrits au Consulat de Colombie à Paris.

Politique intérieure

Institutions

drapeau-colombie.jpgConstitution
La Colombie, l’une des plus anciennes démocraties formelles du continent, connaît un régime relativement stable, malgré les nombreux épisodes de violence, depuis son indépendance, en 1819. Il s’agit d’un régime présidentiel (Constitution de 1991), fondé sur une stricte séparation des pouvoirs, largement inspiré du modèle nord-américain, même si persistent des éléments de régime parlementaire.

Pouvoir exécutif
Le président de la République et le vice-président sont élus au suffrage universel pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois depuis la réforme constitutionnelle de 2006. Le président de la République cumule les fonctions de chef de l’État, de chef du gouvernement et d’autorité administrative suprême.

Pouvoir législatif
Il est exercé par un Congrès bicaméral comprenant un Sénat de 102 membres et une Chambre des représentants de 166 membres élus pour quatre ans (2010-2014).

Pouvoir judiciaire
Il s’inspire du modèle français avec des spécificités, notamment, l’existence d’un Ministère public autonome, le « Fiscal » général, nommé par la Cour suprême à partir de trois candidats proposés par le président de la République. Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour suprême de justice, la Cour constitutionnelle et le Conseil d’État. Les juges jouissent d’une grande indépendance en dépit d’une réputation de lenteur voire de corruption. L’impunité est élevée. Un procureur général a une grande latitude pour juger disciplinairement les fonctionnaires et les élus et les démettre de leurs fonctions.

Principaux partis politiques

- Le Parti Conservateur, l’un des pôles du bipartisme traditionnel colombien, s’est rangé dès 2002 aux côtés d’Alvaro Uribe (bien qu’issu du Parti Libéral) et a soutenu sa réélection. Il a perdu de son poids électoral mais conserve une place centrale sur l’échiquier politique.

- Le Parti Libéral, le deuxième pôle du bipartisme traditionnel, s’est opposé au Président Uribe mais son candidat à l’élection présidentielle de 2010 a fait un piètre score. Il soutient le Président Santos au sein de la coalition de l’Unité nationale.

- La droite s’est diversifiée avec la création en 2005 du Parti de la U (Parti social d’Unité nationale) par les partisans du Président Uribe provenant de différents horizons, notamment du Parti libéral (Juan Manuel Santos).

- L’ancien président, Alvaro Uribe a créé en 2011 un nouveau parti : Centro democrático. En opposition à l’actuel Président Santos et au processus de paix engagé avec les FARC, ce parti vise à obtenir le maximum de sièges lors des prochaines élections législatives en mars 2014.

- Le Parti Cambio radical, créé en 2001 aux côtés des deux partis traditionnels, a soutenu le Président Uribe, mais s’est opposé à sa réélection. Son candidat Germán Vargas Lleras a obtenu un bon résultat lors de l’élection présidentielle de 2010 (3e position au 1er tour). Il soutient le Président Santos.

- Le Pôle démocratique alternatif, parti de gauche, regroupe diverses tendances qui sont autant d’obstacles à son émergence en tant que force d’alternance. Le retrait de l’actuel maire de Bogota Gustavo Petro à la tête des « Progressistes », puis l’exclusion du Parti communiste l’ont fragilisé.

- Le Parti Vert, regroupant diverses personnalités indépendantes, a émergé lors de l’élection présidentielle de 2010 et son candidat, Antanas Mockus, a créé la surprise en passant le premier tour (il a obtenu 27,47% des voix au second tour contre le futur président, M. Santos , crédité de 69,13% des votes).

- La « Marcha Patriotica » est un large mouvement social qui tend à se constituer en une structure d’accueil pour la guérilla après les négociations de paix.

Évolution politique

Les résultats des élections parlementaires du 9 mars 2014 ont entériné la domination des partis traditionnels de droite (Parti Libéral et Parti Conservateur) et de leurs variantes (Partido de la U du président Santos, Centro Democrático de l’ex-président Uribe, Cambio Radical), avec une majorité en faveur de M. Santos. Malgré cette dynamique parlementaire, le candidat Santos s’est retrouvé en deuxième position le 25 mai 2014 à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle à laquelle se présentaient trois candidats de la droite traditionnelle : Martha Ramirez (Parti conservateur, 15,5%), Oscar Ivan Zuluaga (Centro Democrático, 29,25%) et Juan Manuel Santos (Parti de la U, 25,69%). Lors du deuxième tour, le 15 juin, M. Santos, qui avait axé l’essentiel de sa campagne sur la perspective d’un accord de paix avec les FARC, a inversé la tendance et remporté le scrutin avec 51% des suffrages contre 45% à son adversaire, M. Zuluaga. Le report des voix de la gauche, sensible à l’engagement de M. Santos pour la paix, semble avoir été déterminant, en particulier sous l’impulsion de Clara Lopez, dirigeante du Pôle Démocratique Alternatif (15% des voix au premier tour). Un taux élevé d’abstention a caractérisé cette élection présidentielle (52% au 2ème tour, 60% au 1er tour).

Lors de son discours d’investiture, le 7 août 2014, le président réélu a fixé trois grandes orientations à son nouveau gouvernement : la paix, l’équité et l’éducation.

En ce qui concerne les négociations de paix engagées avec les FARC le 19 novembre 2012 à La Havane, trois des cinq volets de l’ordre du jour ont été provisoirement conclus : développement rural (mai 2013) ; garanties pour l’exercice politique de l’opposition (novembre 2013) ; lutte contre le trafic de drogue (mai 2014). Deux points restent à trancher : la fin du conflit armé et la justice aux victimes. Chacun des accords partiels ne sera cependant considéré comme définitif que lorsqu’un accord global validant l’ensemble sera conclu, selon le principe posé par le président Santos : « Rien n’est réglé tant que tout n’est pas réglé ».

Parallèlement, le nouveau gouvernement Santos est confronté sur le terrain à une situation des droits de l’homme difficile : cinq millions de personnes déplacées, violences contre les femmes, enrôlement d’enfants-soldats, tortures, mines antipersonnel, nombreux cas d’impunités Dans ce contexte, l’État colombien a multiplié les gestes d’ouverture vers la communauté internationale ces dernières années : acceptation de l’examen périodique universel de la Commission des droits de l’homme de l’ONU (en 2008, puis en 2013), instauration d’un dialogue formel sur les droits de l’homme entre l’Union européenne et la Colombie (sous présidence française de l’UE, en 2008), levée de la réserve au statut de la Cour pénale internationale s’agissant des crimes de guerre (1er novembre 2009), renouvellement du mandat du Haut-commissariat aux droits de l’homme en Colombie (2011-2014, puis 2014-2018), accord-cadre avec l’Union européenne en vue de la participation de la Colombie aux opération de gestion de crises menées par l’UE (juin 2014).

Situation économique

Portée par la taille de son marché et sa démographie (47 millions d’habitants), l’ampleur de ses ressources naturelles (émeraudes, café, pétrole, charbon notamment) et une réputation de débiteur exemplaire (seul pays du continent à n’avoir jamais demandé de renégociation de dettes), la Colombie, en dépit d’une situation politique compliquée, connaît une solide croissance (moyenne de 3% durant les trente dernières années).

Le PIB a ainsi augmenté de 6,6% en 2011, de 4% en 2012 et de 4,3% en 2013. Les projets de développement des secteurs des hydrocarbures (soutenus par des découvertes récentes qui ont permis une production moyenne de 1,02M barils/j en mars 2013) et des mines continuent à focaliser l’intérêt des investisseurs. Le commerce extérieur représente environ 20% du PIB. Les exportations de matières premières énergétiques (pétrole, houille, produits dérivés) représentent une part croissante du total des ventes à l’étranger (70% en 2012), ce qui entraîne une forte dépendance aux cours des matières premières énergétiques. La Colombie exporte également or, fer, nickel, cuivre et émeraudes.

Le Président Santos a opté pour la poursuite de la politique économique de son prédécesseur tout en accélérant les réformes structurelles nécessaires à l’adhésion du pays à l’OCDE et à son attractivité vis-à-vis des investissements étrangers. Le gouvernement veut restaurer la « soutenabilité » des finances publiques (déficit budgétaire structurel), notamment par la réforme de la fiscalité des entreprises minières et des hydrocarbures (dont les taxes étaient jusqu’à présent reversée exclusivement aux collectivités locales).

La collecte fiscale plafonne en effet à 15% du PIB en 2012 malgré une hausse de ses recettes (+ 16% sur la même période) et la rigidité des dépenses budgétaires, imputables au poids des transferts vers les régions et les universités, au budget de défense ainsi qu’au paiement des retraites, des salaires et du service de la dette, pèse sur les comptes publics. En outre, la Colombie enregistre un solde courant lui aussi structurellement déficitaire largement dû aux rapatriements de bénéfices des entreprises internationales, contrepartie de leurs importants volumes d’investissements directs.

L’adoption de 3 lois (principe de soutenabilité budgétaire inscrit dans la Constitution, réforme du système des redevances pour les industries extractives, dépenses gouvernementales encadrées avec objectif de plafonnement du déficit structurel du gouvernement central à 1% du PIB et de la dette du gouvernement central à 25% du PIB), a permis à la Colombie de retrouver son grade d’investissement au printemps 2011.

L’adoption de la réforme fiscale fin 2012 permet à la fois une simplification du régime existant mais également une réduction significative du coût du travail pour les salaires inférieurs à 2.500 euros environ, grâce à une exonération de charges (9% du salaire). Plusieurs réformes de structure sont mises en œuvre pour améliorer la compétitivité du pays et redresser le secteur industriel. Il s‘agit dans le secteur des infrastructures physiques du « Plan d’infrastructures pour la prospérité » (56 Md USD d’investissements sur les 10 prochaines années) et du Plan d’appui à la Productivité et à l’Emploi (PIPE) avec la mise en place à partir du mois d’avril 2013 d’une série de mesures destinées à produire un choc de compétitivité pour un montant de 2,5 Md USD.

Les lois sur la restitution des terres aux paysans spoliés par les groupes armés ainsi que sur la réparation des victimes ont vocation à favoriser la réinsertion sociale et à améliorer la productivité du secteur agricole

En dépit de la croissance du PIB, le niveau de pauvreté du pays reste élevé (32,7%) ainsi que celui d’indigence (10,4%). L’existence de quelque 5 millions de personnes déplacées amplifie ce phénomène. Le taux de chômage avoisine officiellement les 10% mais le recensement de la population active, compte tenu du niveau élevé de l’emploi informel (autour de 55%), est très aléatoire.

Les inégalités restent préoccupantes (coefficient de Gini de 0,56 en 2012, soit l’un des plus élevés en Amérique latine) : 1% de la population détiendrait 20% du revenu national. La Colombie affiche par ailleurs un indice de développement humain assez faible (0,719 ; en recul au 91e rang sur 186 en 2012) et de mauvais résultats en matière d’éducation secondaire (mathématiques, sciences, lecture), selon l’enquête internationale PISA-OCDE de 2012 (392 points contre 500 pour la moyenne des pays de l’OCDE).

Politique extérieure

Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Santos a élargi les orientations diplomatiques de la Colombie, après des années durant lesquelles les préoccupations sécuritaires cantonnaient le pays à une relation quasi-exclusive avec les États-Unis.

Au plan régional, M. Santos a rétabli les relations diplomatiques avec le Venezuela et l’Équateur, rompues du temps de son prédécesseur du fait de la présence, sur le territoire de ces pays, de bases arrières des FARC. Il a par ailleurs repris le dialogue politique au sein de l’UNASUR et de l’OEA, y compris sur des sujets liés au conflit colombien. Le pays, candidat à l’APEC, développe ses relations avec l’Asie-Pacifique. Cofondatrice avec le Pérou, le Chili et le Mexique en avril 2011 de l’Alliance pour le Pacifique (intégration souple sur une base économique libérale), la Colombie est très bien positionnée entre les trois Amériques (nord-sud et centre) et la façade asiatique.

Siégeant comme membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pendant le biennium 2011-2012, la Colombie a confirmé son engagement pro-occidental (positions sur la Libye, les printemps arabes, l’Iran…) ainsi que sa capacité à assumer des responsabilités dans la lutte contre les menaces transversales (narcotrafic, blanchiment d’argent, terrorisme…), le pays restant l’un des premiers producteurs de cocaïne au monde.

Dans le domaine de la sécurité, la Colombie, soutenue par les États-Unis, souhaite coopérer avec l’OTAN : un accord a déjà été signé entre les deux parties en juin 2013 permettant l’échange d’informations classifiées. Cependant, les pays d’Amérique latine (Brésil et Mexique en tête) n’accueillent pas favorablement la perspective d’une extension éventuelle de la compétence géographique de l’OTAN.

Sur les enjeux internationaux, la Colombie cherche à peser dans les négociations sur le climat au sein du Dialogue de Carthagène et, depuis 2013, au sein du groupe AILAC (Alliance indépendante d’’Amérique latine et des Caraïbes), formé avec le Chili, le Costa Rica, le Guatemala, le Panama et le Pérou.

Bogota se rapproche aussi de l’Europe, comme en témoigne l’accord de libre-échange UE/Colombie entré en vigueur le 1er août 2013. L’UE est déjà très présente en Colombie avec une politique de coopération (crédits de 160M€ pour 2007/2013) ciblée sur l’appui au processus de paix, l’état de droit, la justice et les droits de l’homme, la compétitivité et le commerce. Enfin, à la suite de la demande colombienne, un premier cycle de négociations entre l’UE (SEAE) et la Colombie a été engagé le 18 mars 2014 en vue d’un accord-cadre de participation aux opérations de gestion de crises de l’UE.

Les États-Unis, qui ont conclu un ALE avec la Colombie fin 2011, restent le premier fournisseur de la Colombie (27,6% de participation au total exporté avec des exportations en hausse de +14% sur la période), suivis par la Chine (17,2%) et le Mexique (9,4%).

Depuis fin 2013, le pays est entré dans une phase active d’adhésion à l’OCDE (visite du secrétaire général José Angel Gurría à Bogota en octobre 2013).

30/11/2014

URUGUAY : CNI

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Données générales

Nom officiel : République orientale de l’Uruguay
Président de la République : M. José MUJICA

Site internet de l’Ambassade de France en Uruguay

Données géographiques

 

uruguaycarte.gifSuperficie : 176 065 km2
Capitale : Montevideo (1,34 million d’habitants)
Villes principales : Canelones (485 000 hab.), Maldonado (140 000 hab.), Salto (123 000 hab.), Colonia (119 000 hab.) et Paysandu (113 000hab.)
Langue officielle : espagnol
Monnaie : peso uruguayen (1 euro = 31,4 UYU au mois de juin 2014)
Fête nationale : 25 août (déclaration d’indépendance : 25 août 1825)

Données démographiques

Population : 3,31 M
Croissance démographique (2010) : + 0,24%
Espérance de vie : 76,4 ans
Taux d’alphabétisation : 98 %
Religion (s) : catholiques 66% ; protestants 2% ; juifs 1% ; autres et non-pratiquants 33% (Etat laïc depuis 1918).

Données économiques

PIB (2013) : 57,1 Mds USD
PIB annuel par habitant (2013) : 16 000 USD

Taux de croissance (2013) : 4,4 %
Taux de chômage (2013) : 6,6 %
Taux d’inflation (2013) : 8,6 %

Indice de Gini : 0,449
Rapport dette / PIB (2011) : 53%
Flux global d’IDE (2012) : 2,2 Mds USD

Part de l’investissement dans le PIB (2012) : 22,1%
Principaux clients et fournisseurs : Chine ; Brésil ; Argentine ; UE ; Etats-Unis ; Russie

Exportations françaises en Uruguay (2013) : 207 M€
Importations françaises (2013) : 61 M€

Solde commercial français (2013) : 146 M€
Stock français d’IDE (2013) : 197 M€

Consulat (s) de France : section consulaire à l’Ambassade ; un consul honoraire à Punta Del Este et un autre à Paysandú.
Communauté française : 2911 inscrits au Registre (au 01/02/2014).

uruguaydrapeau.jpgPolitique intérieure

Institutions

  • Constitution : La première Constitution date de 1830. La Constitution actuellement en vigueur a été adoptée le 27 novembre 1966, inspirée de celle des États-Unis. Elle a été modifiée à plusieurs reprises (1989, 1994, 1997 et 2004).
  • Pouvoir exécutif : Le Président est élu pour cinq ans, lors d’un scrutin direct majoritaire à deux tours. Il nomme les membres du gouvernement. Il n’est pas autorisé à se présenter consécutivement pour un deuxième mandat.
  • Pouvoir législatif : Le Congrès comporte deux chambres, dont chacune est élue tous les cinq ans lors d’un scrutin proportionnel à un seul tour. La Chambre des députés compte 99 membres et le Sénat 30 (plus le vice-président de la République).
  • Système judiciaire : La Cour suprême de justice coiffe l’ensemble du système judiciaire. Ses cinq membres sont élus par le Parlement. Il n’y a pas de ministre de la justice.

Principales forces politiques

  • Frente Amplio (FA) : Coalition actuellement au pouvoir. Créée en 1971, elle regroupe aujourd’hui 21 partis allant du centre-gauche à l’extrême-gauche, dont les plus importants sont le Mouvement de Participation Populaire du Président José Mujica, l’Assemblée Uruguay et le Parti Socialiste.
  • Parti National (PN) : Fondé en 1836, le parti « blanco » est la deuxième force du pays dirig é par Luis Alberto Heber (parti du Sénateur Jorge Larañaga) avec deux courants principaux : l’Alliance Nationale et l’Herrerisme.
  • Parti Colorado (PC) : Aussi ancien que le PN (1836) et troisième force politique, il est dirigé par Pedro Bordaberry (secrétaire général pour la période 2009-2014), dirigeant du courant Vamos Uruguay. Parmi les autres courants, le Foro Batllista (dominé par l’ex-secrétaire général et ex-président de la République Julio Maria Sanguinetti, 1985-1990 et 1995-2000) et Lista 15 (emmené par l’ex-président Jorge Battle, 2000-2005) paraissent en perte d’influence.
  • Parti indépendant (PI) : petit parti de centre-gauche, dirigé par M. Pablo Mieres (2,49% des suffrages à l’élection présidentielle de 2009).

Situation politique interieure

uruguay,identitéTabaré Vazquez candidat du Frente Amplio, cancérologue de 74 ans, a été réélu le 30 Novembre 2014 à la tête de l'Uruguay avec 56,6% des suffrages pour succéder au Président Mujica.

Face à lui se présentait un candidat du Parti national (centre-droit), Luis Lacalle Pou, 41 ans, fils d'un ancien président.  Un mois avant le Frente Amplio avait obtenu la majorité absolu au parlement.

Longtemps dominée par le Parti colorado et le Parti national, la vie politique uruguayenne a connu un bouleversement historique avec l’élection en 2004 du premier président de gauche, M. Tabaré Vázquez. José Mujica, ancien Tupamaro emprisonné pendant toute la durée de la dictature et ministre de l’Agriculture de 2005 à 2008, lui a succédé en remportant l’élection présidentielle du 29 novembre 2009 avec 52,6% des suffrages à la tête de la coalition du Frente Amplio. Les élections législatives du 25 octobre 2009 ont assuré la majorité au FA tant au Sénat (17 sièges sur 30) qu’à la Chambre des Représentants (50 sièges sur 99).

Dès son entrée en fonctions, M. Mujica s’est attaché à promouvoir un dialogue avec l’opposition et lui a proposé un « pacte d’union nationale » pour l’associer aux orientations prises dans les grands dossiers de son mandat (éducation, sécurité, énergie, environnement). La « méthode Mujica » n’a toutefois pas porté ses fruits et le divorce est aujourd’hui consommé à quelques mois des élections présidentielles et législatives de 2014. Le Parti colorado et le Parti national reprochent notamment au gouvernement un manque de résultats en matière de lutte contre l’insécurité qui reste une forte préoccupation des Uruguayens.

M. Mujica a inscrit son action dans la continuité de celle de son prédécesseur. L’éducation reste une priorité, de même que l’innovation et la recherche (création de l’Université technologique UTEC). Portés par une forte croissance économique, les deux gouvernements successifs du Frente Amplio sont parvenus à résorber la pauvreté de manière significative (de 40% de la population en 2004 à 12% aujourd’hui) avec l’objectif de faire émerger une solide classe moyenne.

Dans le domaine du logement, M. Mujica a lancé en mai 2010 le programme « Juntos » qui vise à attribuer un toit décent à chacun. La protection de l’environnement et le renforcement de l’indépendance énergétique du pays figurent également parmi ses priorités. En matière sociétale, le gouvernement a dépénalisé l’avortement en octobre 2012, légalisé le mariage entre personnes de même sexe en avril 2013 et fait voter une loi encadrant la production, la commercialisation et la consommation de cannabis (décembre 2013).

Situation économique

Depuis la crise de 2002, l’Uruguay bénéficie d’une croissance élevée de 4,4% en 2013 (presque 6% par an en moyenne depuis 2003).

L’économie uruguayenne s’est diversifiée depuis une quinzaine d’années avec le développement de l’industrie, du commerce, des services et du tourisme. Elle reste toutefois très axée sur l’agriculture et l’élevage et dépendante des exportations de matières premières agricoles (notamment le soja). L’Uruguay commerce principalement avec le Brésil, la Chine et l’Argentine. Son déficit commercial s’est creusé en 2012 (2,9 Mds USD) malgré le niveau record de ses exportations (9,8 Mds USD). La croissance est soutenue par une importante demande interne (8,5 Md USD) et les investissements dans les infrastructures (22,1% du PIB en 2012). Ces derniers sont, pour une partie d’entre eux, le fait d’entreprises étrangères qui trouvent en Uruguay un environnement juridique stable et une main d’œuvre qualifiée.

Les gouvernements du Frente Amplio ont fait de l’attraction de capitaux étrangers une priorité. Ils se sont employés à rassurer les milieux d’affaires : réforme du système fiscal en 2007, maîtrise de la dette (un peu plus de 50% du PIB) réévaluée par les agences de notation, réserves de change élevées, lutte contre le blanchiment et faible niveau de corruption. En 2010, l’Uruguay a progressé dans la voie de la transparence financière en adoptant une loi de flexibilisation du secret bancaire et en signant seize accords bilatéraux en matière fiscale, qui lui ont permis de sortir en décembre 2011 de la « liste grise » de l’OCDE des Etats insuffisamment coopératifs en matière fiscale.

Ce bon état de santé de l’économie uruguayenne ne masque pas de réelles fragilités. Malgré l’objectif gouvernemental de maintenir l’inflation entre 4 et 6%, celle-ci a été de 8,6 % en 2013. Cette tendance, conjuguée au renchérissement du peso uruguayen (+30% en moins de trois ans), provoque une augmentation du coût de la vie et une perte de compétitivité de l’économie, accentuée par les hausses imposées des salaires. En raison du ralentissement de la croissance en 2012, le déficit a atteint presque 3% du PIB alors que l’équilibre était atteint les années précédentes dans un pays aux fortes dépenses publiques.

07/11/2014

CNI : HAITI

Haïti.jpg

Données générales

Nom officiel : République d’Haïti

Constitution de 1987 : le Président est élu pour 5 ans au suffrage universel direct. Il ne peut exercer deux mandats consécutifs, ni en briguer un troisième. Il désigne le Premier ministre dont la nomination doit être ratifiée par les deux chambres du Parlement. Le gouvernement est responsable devant le Parlement.

Bicaméralisme : Chambre des Députés (100 membres, élus au suffrage universel direct pour 4 ans) et Sénat (30 sénateurs, élus au suffrage direct pour 6 ans, renouvellement par tiers tous les deux ans).

Nom du Chef de l’Etat : Michel MARTELLY

Données géographiques

haiticarte.gifSuperficie : 27 750 km2
Capitale : Port-au-Prince (environ 3 millions d’habitants)
Villes principales : Cap-Haïtien, Gonaïves, Hinche, Jacmel (la moitié de la population est urbaine)
Haïti est composé de 10 départements dirigés par un délégué nommé par le gouvernement
Langues officielles : le créole (langue parlée par la majorité de la population) et le français (langue d’apprentissage scolaire)
Fête nationale et de l’Indépendance : le 1er janvier
Indice de développement humain : 0,454 - 161ème (sur 187 pays, source PNUD rapport 2013) ; 72 % des Haïtiens vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 2 US$ par jour) et la moitié vivent avec moins d’un dollar par jour

Données démographiques

Population 10,1 millions d’habitants
Densité : 355 habitants/ km2
Croissance démographique annuelle : 1,7 % (la moitié de la population est âgée de moins de 20 ans)
Taux de fécondité : 3,2 (4,2 en 2000 – urbain : 3 enfants par femme, rural : 4)
Espérance de vie à la naissance : 61 ans
Taux d’alphabétisation (PNUD) : 48,7 % - 500 000 enfants en âge de l’être ne sont pas scolarisés
Religions : 55 % catholiques, plus de 40 % protestants, mais la proportion est désormais inverse dans les grandes villes ; la pratique du vaudou reste dominante.

Données économiques

Monnaie : la gourde (HTG) 1 € =60 gourdes( février 2014)
PIB (Banque Mondiale, 2011) : 6,7 MdUS$ (3,65 MdUS$ en 2000 et 2,8 MdUS$ en 1990)
PIB par habitant (2011) :840 US$ par habitant

Taux de croissance : 4,3 ( 2013 FMI).
Taux de chômage : 27 % (officiel, mais deux tiers des Haïtiens touchés par le chômage ou le sous-emploi)
Déficit budgétaire (2011/12) : 1,8 MdUS$ (21 % du PIB contre 32 % en 2000) – le stock de dette fin 2011 s’élève à 657 MUS$ et est détenu à 15 % par les bailleurs multilatéraux et à 70 % par le Vénézuéla.
Taux d’inflation ( FMI 2013) : 4,5 % (touchant notamment les denrées alimentaires)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2010) :

  • secteur primaire : 28 % (moitié de la population active),
  • secteur secondaire : 17 % (un quart population active),
  • secteur tertiaire : 55 % du PIB

Importations (2011) : 4,076 MdsUS$ - principaux fournisseurs : République dominicaine et Etats-Unis
Exportations (2011) : 802 MUS$ - principal client : Etats-Unis (plus de 80 % des exportations haïtiennes)

Transferts de fonds de la diaspora : 1,97 MdsUS$ en 2010 – selon les années, ces transferts représentent entre un quart et un tiers du PIB haïtien annuel – 10 % de ces transferts proviennent de France (2006)

Exportations de la France vers Haïti (2011) : 36 M€ (44 M€ en 2010)
Importations de produits haïtiens en France (2011) : 7,4 M€ (7,3 M€ en 2010)

http://www.tresor.economie.gouv.fr/…

Communauté française en Haïti (2012) : 1 550 inscrits dont 600 binationaux.
Communauté haïtienne en France : 100 000 (estimation - dont 40.000 sur le territoire métropolitain, 30.000 en Guadeloupe, 25 000 en Guyane et 5 000 en Martinique et Saint-Barthélemy).

Politique intérieure

Situation humanitaire

haitidrapeau.jpgHaïti, pays le plus pauvre des Amériques, seul Etat du continent à faire partie du groupe des pays les moins avancés, est classé en 161ème position en terme de développement humain (sur 187 Etats) par le PNUD. Les trois-quarts de la population vivent dans la pauvreté (78 % avec moins de 2 US$/jour/personne), la moitié de la population survivant même dans un état d’indigence avec moins de 1 US$/jour.

Plus d’un Haïtien sur quatre est sous-alimenté et Haïti fait partie de la vingtaine de pays identifiés par la FAO comme particulièrement vulnérables dans ce domaine.

L’épidémie de choléra a causé, depuis octobre 2010, plus de 8000 décès sur le demi-million de cas répertoriés.

Comme en témoignent les conséquences dramatiques du tremblement de terre du 12 janvier 2010 et des ouragans de 2008, Haïti révèle une très forte vulnérabilité face aux éléments naturels, notamment à cause de sa topographie (nombreux bassins versants et zones inondables), de son environnement dégradé (moins de 2% de couverture forestière) de la fragilité de ses infrastructures et de la faiblesse de ses institutions.

Situation sécuritaire

La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti, la MINUSTAH, contribue par son action à préserver la sécurité intérieure.

Suite au départ du Président Aristide, en février 2004, le Conseil de Sécurité de l’ONU avait autorisé le déploiement immédiat d’une Force multinationale intérimaire (FMI) pour une période de trois mois (Etats-Unis, Canada, France). En juin 2004, la MINUSTAH lui a succédé et fait une large place aux contingents d’Amérique latine, notamment brésilien. La MINUSTAH œuvre au renforcement de la Police nationale haïtienne (PNH), appuie la réforme du système judiciaire haïtien et l’organisation des élections. Elle a notamment réussi à démanteler les gangs violents qui exerçaient un contrôle social étroit dans certains quartiers des grandes villes.

La chaîne de commandement de la MINUSTAH a été durement affectée lors du séisme du 12 janvier 2010, puisque l’effondrement de son quartier général a fait plus d’une centaine de victimes dans son état-major. Pour faire face à l’urgence humanitaire, aux risques posés par la saison cyclonique et pour l’organisation des élections, le déploiement de 4000 hommes supplémentaires avait été autorisé en 2010, pour un total de plus de 10 000 personnels déployés sur le terrain, dont une forte composante policière. Les résolutions qui ont permis le renouvellement de son mandat en octobre 2012 et 2013 ont toutefois consacré une baisse de ces effectifs (moins 15 % chaque année), tout en réorientant sa mission de l’aide d’urgence vers le renforcement de l’Etat de droit et de ses principaux instruments, dont la police et la justice.

Situation économique

En dépit des pertes massives causées par le séisme, les financements internationaux ont permis de contenir, la baisse du PIB haïtien à -5,1 % en 2010. La croissance a repris en 2011 (+6,7 %) et en 2012 (+4,5 %). Le déblaiement des 11 millions de mètres cubes de gravats est achevée pour l’essentiel, et la reconstruction, basée sur des projets de long terme, a débuté.

L’économie haïtienne n’en reste pas moins marquée par une triple dépendance : budgétaire (50 % du budget et 80 % des investissements proviennent de l’aide extérieure) énergétique (importation de la totalité des hydrocarbures) et alimentaire (importation de 60 % des besoins alimentaires en dépit d’un fort potentiel agricole).

Politique extérieure

Haïti est membre de l’Organisation des Etats américains (OEA), de l’Association des Etats de la Caraïbe (Haïti a accueilli en avril 2013 le Vème Sommet des Chefs d’Etats de la Caraïbe) et a été admise au sein de la CARICOM en 2002.

Les relations qu’entretient Haïti avec la République dominicaine sont complexes, en raison de la présence sur le sol dominicain de plus d’un million d’Haïtiens.Si après le séisme, la République dominicaine a fait preuve d’une très grande solidarité et les contacts à haut niveau se sont multipliés, signe d’une volonté de renforcer les relations entre les deux pays, des sources de tension sont apparues notamment sur le statut légal des centaines de milliers de ressortissants dominicains d’origine haïtienne.

Haïti ne reconnait pas formellement la République populaire de Chine et entretient de forts liens avec Taiwan, un de ses principaux bailleurs de fonds nationaux, avec le Vénézuéla.

Le gouvernement haïtien a signé, le 10 décembre 2009, l’Accord de Partenariat Économique (APE) qui lie Haïti ainsi que 14 autres États de la Caraïbe (CARIFORUM) avec l’Union européenne. Haïti est le dernier pays à adhérer à cet accord – qu’il n’a toutefois pas encore ratifié.