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04/11/2017

Cuba. ONU : Une majorité écrasante contre le blocus de Cuba

onu.jpgLa Havane. Jeudi 2 Novembre 2017. RHC/CCN. L'assemblée générale de l'ONU a une nouvelle fois adopté aujourd'hui à la majorité écrasante le projet de résolution présenté par Cuba et se prononçant pour la levée du blocus économique, commercial et financier que les États-Unis appliquent contre Cuba.

La communauté internationale a en effet adopté cette résolution par 191 voix contre 2, celles des États-Unis et leur allié de toujours à ce vote, Israël. Aucun pays ne s'est abstenu.

Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, avait présenté quelques minutes auparavant le projet de résolution intitulé : «Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis contre Cuba».

Dans son discours, Bruno Rodriguez a cité le président Raul Castro pour rappeler la position de Cuba au sujet des relations avec les États-Unis.

«Comme l'a signalé le président Raul Castro, le 14 juillet dernier, nous réaffirmons que toute stratégie prétendant détruire la Révolution cubaine que ce soit moyennant la coercition et les pressions ou des méthodes subtiles échouera.

Cuba a la volonté de continuer à négocier les questions bilatérales en suspens avec les États-Unis sur un pied d'égalité et de respect de la souveraineté et de l'indépendance de notre pays et à poursuivre le dialogue respectueux et la coopération dans des thèmes d'intérêts communs.

Cuba et les États-Unis peuvent coopérer et cohabiter en respectant les divergences et en promouvant tout ce qui favorisera les deux pays et peuples et il ne faut pas espérer que pour cela Cuba réalise des concessions inhérentes à sa souveraineté et à son indépendance ou qu'elle négocie ses principes, ou qu'elle accepte des conditions comme nous ne l'avons jamais fait dans l'histoire de la Révolution. »

Le Chef de la diplomatie cubaine a souligné que dans la conjoncture actuelle le projet présenté aujourd'hui pour la 26e fois devant l'assemblée générale de l'ONU revêt une importance spéciale. Il s'est ainsi référé au recul qu'accusent les relations entre Cuba et les États-Unis depuis l'accession de Donald Trump à la présidence et il a souligné :

«Le blocus constitue le plus grand obstacle pour le développement économique et social de notre pays et pour la mise en application du plan national lié à l'agenda 2030 des Nations Unies.

C'est le principal écueil pour le développement des relations économiques, commerciales et financières de Cuba avec les États-Unis et avec le reste du monde.»

Il a signalé que les pertes provoquées cette année par le blocus, environ 405 milliards de dollars, représentent presque le double du chiffre dont aurait besoin notre pays en termes d'investissements étrangers annuels pour assurer que l'économie cubaine avance substantiellement.

A la fin de son discours, le ministre cubain des Affaires étrangères a souligné que notre pays ne renoncera jamais à son but d'édifier une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable.

«Nous persisterons, avec le consensus de notre peuple et l'engagement patriotique des plus jeunes, dans la lutte anti-impérialiste et pour la défense de notre indépendance pour laquelle sont tombées des dizaines de milliers de Cubains et nous avons couru les plus grands risques, comme nous l'avons démontré à la Baie des Cochons et face à toutes les menaces »

Le discours du chef de la diplomatie cubaine a été salué par des cris de Cuba sans blocus et blocus non.

Edité par Francisco Rodríguez Aranega
 

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12:55 Publié dans AL-Pays : Cuba, Politique | Tags : cuba, onu, blocus, usa, israël | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

14/10/2017

La piste d'une «hystérie collective» évoquée dans l'affaire des diplomates américains de Cuba

cuba embassade USA.jpg

À La Havane, le mystère s'épaissit: qu'a-t-il bien pu arriver aux 22 membres du personnel de l'ambassade américaine victimes de troubles de santé similaires? Jeudi, The Guardian a évoqué une possible «hystérie collective»...

«D'un point de vue objectif, cela ressemble plus à une hystérie collective qu'à autre chose.» À Cuba comme aux États-Unis, les déclarations du neurologue Mark Hallett dans un article du Guardian pourraient bien faire l'effet d'une bombe. Le membre de l'Institut national américain des troubles neurologiques et des AVC remet ainsi en cause la piste plus souvent évoquée d'«attaques acoustiques» dans l'affaire des diplomates américains victimes de troubles de santé.

De novembre 2016 à août dernier, les États-Unis recensent des migraines, nausées, vertiges et même des «dommages cérébraux permanents» chez 22 membres de leur personnel diplomatique basé dans la capitale cubaine. Du côté de La Havane comme de Washington, des enquêtes sont rapidement ouvertes pour déterminer la cause de ces incidents inexpliqués, qui mettent en péril les relations diplomatiques américano-cubaines, normalisées en 2015 après plus d'un demi-siècle d'arrêt.

 

Convaincus qu'il s'agit d'«attaques sanitaires», probablement «acoustiques», les États-Unis prennent l'affaire très au sérieux et rapatrient la plupart du personnel de leur ambassade, ne laissant à La Havane qu'une vingtaine de personnes «indispensables». Parallèlement, le pays expulse une quinzaine de diplomates cubains et déconseille à ses ressortissants de se rendre sur l'île. «Une poignée» de touristes américains auraient d'ailleurs rapporté souffrir des mêmes symptômes que leurs compatriotes.

Victimes du stress?

Le 12 octobre, alors qu'un diagnostic fiable ne peut toujours pas être avancé, le média britannique The Guardian évoque l'hypothèse d'une «hystérie collective» suggérée par des neurologues. «Ces personnes étaient toutes regroupées dans un environnement quelque peu anxiogène et c'est exactement le genre de situations qui peut expliquer quelque chose comme ça. L'anxiété peut être un des facteurs critiques», explique ainsi Mark Hallett.

Une conception partagée par Jon Stone, neurologue à l'université d'Édimbourg. Ce dernier estime par ailleurs que l'épidémie aurait pu démarrer avec une ou deux personnes tombant malades, puis que leurs symptômes auraient pu se répandre parmi leurs collègues travaillant avec eux dans une atmosphère très stressante. «Se dire que seules les personnes faibles et névrotiques développent ce genre de symptômes est une idée fausse. Nous parlons de personnes qui ne font pas semblant», avertit le médecin.

Un troisième spécialiste, Robert Bartholomew, sociologue de la médecine, insiste sur le fait que cette hypothèse est «de loin l'explication la plus plausible». «Je parierais sur le fait que certains membres des agences américaines ont aussi conclu que toute cette affaire était d'ordre psychologique - mais que leur analyse est soit réprimée, soit ignorée par l'administration Trump parce qu'elle ne correspond pas au récit de l'administration», va même jusqu'à déclarer l'auteur d'une série de livres sur les hystéries collectives.

Une hypothèse de dernier recours

«L'hystérie - qui est un terme très peu utilisé aujourd'hui, on parle plutôt de troubles somatoformes - prend ses sources dans une atmosphère d'anxiété. Il est donc tout à fait possible que si cette anxiété concerne un groupe, on puisse assister à un phénomène d'auto-entraînement qui déclencherait une hystérie collective», précise au Figaro le docteur Bruno Perrouty, neurologue à Carpentras.

Toutefois, aux yeux du secrétaire du Syndicat national des neurologues (SNN), cette hypothèse est «envisageable» mais «ne peut être retenue qu'après avoir écarté toute autre explication possible, en dernière analyse». Le médecin français rappelle qu'il s'agit d'un phénomène «exceptionnel» et qu'il convient d'être «très prudent» dans ce genre de diagnostics.

La théorie de l'«hystérie collective» ne semble en tout cas pas très en vogue côté américain. Interrogé par le Guardian, un porte-parole du département d'État a ainsi répondu qu'il n'avait «pas de réponses définitives quant à la cause ou la source des attaques sur les diplomates américains à Cuba. Les investigations continuent et nous ne voulons pas anticiper sur les résultats de l'enquête». Le mot «attaques» est donc toujours bien d'actualité outre-Atlantique. Et le mystère reste entier...

Sources Le Figaro

19:14 Publié dans AL-Pays : Cuba, Politique, Santé, USA | Tags : cuba, usa, embassade | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

08/02/2015

Ils sont gonflés ces yankees !

USA2.jpgPar José Fort : Quand l'arrogance des Etats Unis et de leurs "alliés" européens n'a d'égale que leur propension à donner des leçons à Cuba (entre autres)... quelques exemples.

Lors des premiers rounds des négociations en vue du rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, la délégation US demande, pardon, exige de Cuba « des efforts en matière des droits de l’homme. » Le même jour ou presque, deux débiles mentaux étaient exécutés par injection létale aux Etats-Unis.
 
A Cuba, il n’ y a aucun condamné à mort dans les prisons. Quant à la Convention contre la torture, les traitements cruels, inhumains et dégradants, elle est strictement observée par Cuba, les seuls cas enregistrés sur son sol ayant été commis sur la base US de Guantanamo.
 
Ils sont gonflés ces yankees.
Au cours des derniers mois, dans plusieurs Etats des USA, la police a froidement abattu des jeunes noirs sous des prétextes fallacieux. Dans le même temps, la ségrégation raciale a considérablement augmenté. Ce n’est pas à Cuba que des enfants noirs sont tirés comme des lapins. Ce n’est pas à Cuba que des milliers d’enfants couchent dans les rues. Ce n’est pas à Cuba que la population carcérale s’élève à environ un million cinq cent mille personnes.
 
Ils sont surgonflés ces yankees.
Pendant plus d’un demi siècle, ils ont soumis onze millions d’habitants de l’île à un blocus économique (comme si la France avait ses frontières fermées avec la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne), commandités plus de 600 tentatives d’assassinats contre Fidel Castro, abrité les terroristes responsables d’attentats contre un avion de la Cubana, dans plusieurs hôtels de La Havane et allant même jusqu’à introduire des virus visant le tabac, le porc et la canne à sucre.
 
Ils paient 8.500 euros et attribuent la carte verte aux Cubains arrivés sur leur sol tandis qu’ils pourchassent les latinos qui tentent de franchir le mur érigé à la frontière avec le Mexique et facilitent actuellement les réseaux mafieux chargés de recruter à coups de millions de dollars les talentueux joueurs cubains de baseball. 
 
Ils sont gonflés à bloc ces yankees en évoquant la liberté d’expression alors que sans fortunes en dollars pas de journaux, sans manne des industriels pas de candidatures aux élections. Quant aux « dissidents » cubains qu’ils rencontrent à la Havane, à Miami et à Washington, ils les connaissent bien : pour la plupart, ce sont leurs salariés.
 
Les Européens, plutôt la caste médiatique et politique, celle qui se considère comme le « centre du monde », ils sont, eux aussi, gonflés à bloc.
Faut dire que les Européens pensaient déjà être le centre du monde au Moyen Age, avant de prendre un bateau et de découvrir que la plupart des civilisations au-delà des océans étaient plus développées que la leur, ce qu’ils essayèrent de dissimuler à grands coups de massacres.
 
Aujourd’hui, ils ânonnent bêtement le discours du grand maître nord-américain, radios et télé françaises se distinguant en ouvrant, comme d’habitude depuis des années, leurs micros à  deux incontournables « spécialistes » de l’anti castrisme : Jacobo Machover qui n’a pas mis les pieds sur la Grande Île depuis les années 1960 et une ancienne plus pro-Castro que moi tu meurs,  Zoe Valdes, femme délaissée, oubliée de l’amour et des honneurs d’où sa haine frisant souvent l’hystérie.  Ces deux-là tirent leurs dernières cartouches.
 
En fait, les yankees ne sont pas gonflés. Ils s’adaptent. Avec le même objectif : faire rendre gorge à la révolution cubaine. Simplement, ils changent de méthode. Face à eux, la nouvelle génération cubaine n’est pas prête à se laisser faire.
 
Article publié dans l'Humanité

12:13 Publié dans AL-Pays : Cuba, Point de vue, USA | Tags : usa, cuba, josé fort | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

19/12/2014

Le blocus contre Cuba, l’autre mur à abattre

cubaya.jpg

La normalisation des relations entre Washington et La Havane a été saluée. La première puissance n’a plus d’autre choix que de lever 
les sanctions économiques qu’elle a décrétées de manière unilatérale en 1962. Sauf à s’isoler davantage sur la scène internationale.

cubaramon_antonio_gerardo.jpgLes cubains sont dans la rue et applaudissent à la libération de Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et Antonio Guerrero. ces agents cubains qui étaient prisonniers aux États-Unis depuis 1998 faisaient partie des « Cinq de Miami ».

Les deux autres, René Gonzalez et Fernando Gonzalez, avaient déjà été relâchés.

“Volveran”, avait promis Fidel Castro. Mardi, c’est l’actuel président cubain, Raul Castro, qui a annoncé le « volvieron » tant attendu.

Seize années durant, le retour des cinq agents antiterroristes cubains injustement emprisonnés aux États-Unis s’est imposé comme une exigence du respect du droit. Ils sont enfin revenus.

À Cuba, le 17 décembre n’est pas une journée de fête nationale, mais c’est désormais tout comme, pour ainsi dire.

Les Cubains sont descendus dans les rues avec des drapeaux, comme souvent lors de leurs manifestations, symbole par excellence de leur souveraineté, pour célébrer la libération de Ramon, Antonio, Gerardo, les trois manquants des « Cinq de Miami », comme on les appelle communément.

Des héros aux yeux de leurs compatriotes. Les scènes de joie ont précédé des instants de grave silence. Rarement un pays avait été autant suspendu au discours de leur président, mais également à celui du président du pays voisin, les États-Unis qui, depuis cinquante- trois ans, ont fait de l’ingérence et des coups tordus contre La Havane une posture inébranlable.

Le plaisir de voir de nouveau les « Cinq » réunis au pays s’est confondu avec les déclarations officielles de Raul Castro et de Barack Obama annonçant enfin le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Le dialogue l’a finalement emporté sur la déraison d’une guerre anachronique.  

Nous sommes tous des Américains, a déclaré Barack Obama, reprenant ainsi à son compte le « Je suis un Berlinois » prononcé par Kennedy du temps de la guerre froide. Dans son allocution de mardi, le président des États-Unis n’a pas eu d’autre choix que d’admettre l’échec de la stratégie de la Maison-Blanche à l’encontre de Cuba.

La normalisation des relations entre La Havane et Washington vient enfin mettre un terme à une anomalie historique. À de rares exceptions près – des cercles anti-castristes de Miami aux opposants à Cuba en passant par les républicains ou encore certains spécialistes et personnalités qui ont fait de « l’anti-Cuba » leur fonds de commerce –, le retour au dialogue a été vivement salué de par le monde.

Le Vatican a été l’un des premiers États à se réjouir de cette décision, le pape François la qualifiant « d’historique ». La diplomatie ecclésiastique aura été l’une des chevilles ouvrières du rapprochement entre les deux pays et des discussions qui se sont déroulées dans le plus grand secret au Canada depuis le printemps 2013.

Les nations d’Afrique ou encore la Chine et le Vietnam, partenaires de Cuba, se sont joints au concert de satisfaction. « La guerre froide doit être terminée une fois pour toutes », a déclaré le président français François Hollande.

Une « rectification historique » 
de l’administration américaine

Les félicitations les plus appuyées sont bien sûr venues d’Amérique latine. « Je crois que c’est un moment qui marque un changement dans la civilisation, qui montre qu’il est possible de rétablir des relations interrompues depuis de nombreuses années », a estimé la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, à l’occasion du sommet du Mercosur en Argentine.

 

Son homologue du pays hôte, Cristina Kirchner, « combattante de la justice sociale » qui n’aurait jamais cru voir cela de son vivant, selon sa formule, a salué « le peuple cubain et son gouvernement pour avoir initié un processus avec une absolue dignité et sur un pied d’égalité » avec les États-Unis. Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a, quant à lui, relevé « la rectification historique » de l’administration américaine, insistant sur « le geste du président Barack Obama, un geste courageux et nécessaire dans l’Histoire ». « Il s’agit peut-être de l’initiative la plus importante de sa présidence », a-t-il souligné alors que les relations entre leurs pays sont des plus tendues. C’est un « espoir pour la paix », a soutenu le chef de l’État colombien, le conservateur Juan Manuel Santos.

Depuis de nombreuses années, les présidents d’Amérique latine n’ont eu de cesse de réclamer la fin des hostilités, Cuba étant à leurs yeux le symbole d’un pays libre et indépendant face aux pressions impérialistes. Ces quinze dernières années, avec l’avènement de gouvernements de gauche dans le sud continent, le rapport de forces s’est même inversé.

Pour l’avocate et écrivaine états-unienne, Eva Golinger, « l’union de l’Amérique latine a joué un rôle énorme » en faveur de la normalisation de la situation. Selon elle, la « vision d’intégration dans la région » et « l’isolement de la politique et la domination historique des États-Unis » ont pesé dans la décision de Washington.

Barack Obama avait-il le choix ?

Pas un sommet continental ne s’est dernièrement déroulé sans un rappel à l’ordre concernant la mise à l’index de Cuba des rencontres officielles, à commencer par les réunions de l’Organisation des États américains (OEA) dont Cuba a été exclu en 1962. Cette mise au ban décrétée de manière unilatérale par le bureau Ovale, et bien d’autres encore, ont conduit les nations de l’hémisphère Sud à fonder des institutions alternatives telles que la Communauté des États américains et de la Caraïbe ou encore l’Union des Nations sud-américaines dont sont exclus les États-Unis.

Ces derniers se sont retrouvés isolés sur le plan diplomatique. Un boycott politique du prochain sommet de l’OEA qui aura lieu l’an prochain au Panama n’est pas écarté si Cuba n’est pas invitée à y participer.

Si la restauration des relations diplomatiques est un bouleversement des rapports dans la région et à une échelle internationale, elle ne met pas un terme au conflit tant que les sanctions économiques et financières à l’encontre de Cuba ne seront pas levées. « Nous espérons voir davantage que les initiatives annoncées, que le blocus contre Cuba soit définitivement levé et que les relations soient normalisées pour le bien de l’ensemble de la région », a demandé le ministre chilien des Affaires étrangères, Heraldo Munoz.

Sur ce terrain également, les États-Unis se sont marginalisés. Lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies en octobre, seul Israël a voté avec eux en faveur du maintien du blocus. Dans son discours, Barack Obama a fait état de plusieurs mesures telles qu’un assouplissement des restrictions de voyages imposées aux Cubains vivant aux États-Unis.

La diaspora pourra dorénavant envoyer jusqu’à 2 000 dollars par trimestre à leurs familles contre 500 actuellement. Les voyageurs états-uniens seront désormais autorisés à utiliser leurs cartes de crédit à Cuba. Des institutions américaines pourront même ouvrir des comptes dans des organismes financiers cubains.

>>> Lire : Il y a cinquante ans, les États-Unis décrétaient le blocus de Cuba

D’aucuns considèrent que ces mesures constitueront un appel d’air pour la fragile économie cubaine. Mais très en deçà des cent treize milliards de dollars dont a été privée la Grande Île depuis que les États-Unis ont décrété l’embargo en 1962. « Dans les années 1960-1970-1980, (ils) ont évoqué l’intervention cubaine en Afrique pour aider les pays comme l’Angola et la Namibie à obtenir leur indépendance, pour justifier leur hostilité vis-à-vis de Cuba », a rappelé au micro de France Info, l’enseignant et spécialiste de Cuba, Salim Lamrani.

Interventions pourtant décisives pour endiguer le régime d’apartheid en Afrique du Sud. « Depuis 1991 et l’effondrement de l’Union soviétique alors que les États-Unis auraient dû normaliser leurs relations avec Cuba, ça n’a pas été le cas », poursuit-il en insistant sur le fait que Washington a même renforcé le blocus avec les lois Helms and Burton ou encore Toricelli qui sanctionne également les pays qui ont des relations commerciales avec la Grande Île.

Il faut maintenir la pression 
pour lever le blocus

« Le blocus n’est pas seulement un embargo des produits américains sur Cuba, il a un caractère planétaire. Toute entreprise, quelle que soit son implantation dans le monde, qui a plus de 10 % de technologie américaine se voit interdite de commercer avec Cuba.

Cela touche un nombre important d’entreprises françaises. Le rachat de la branche énergie d’Alstom par General Electric va contraindre l’entreprise à se retirer de Cuba. Cela aura des incidences à hauteur de 30 % pour l’énergie cubaine. Les banques non plus ne peuvent s’installer à Cuba sauf à être frappées de fortes amendes comme ce fut le cas pour BNP-Paribas.

C’est ubuesque », dénonce André Chassaigne, président du groupe d’amitié France-Cuba de l’Assemblée nationale. Pour le député communiste, « la priorité des priorités est la levée du blocus qui asphyxie l’économie cubaine et qui a des conséquences terribles y compris pour le peuple. Les conditions politiques sont réunies.

Pour la vingt-troisième année consécutive, l’Assemblée générale des Nations unies s’est prononcée en faveur de la levée du blocus. La déclaration de Barack Obama va dans ce sens même si cela sera très compliqué au sein du Congrès américain. Il faut maintenir la pression, et continuer d’interpeller le gouvernement français pour qu’il agisse en faveur de la levée du blocus ». La « première » puissance mondiale est au pied du mur, celui-là même qu’elle a érigé et consolidé. Il lui faudra abattre cet avatar pour être en phase avec les avancées inédites de ces dernières heures.

Cathy Ceïbe, l'Humanité