22/07/2016
Argentine : Justice a été rendue !
33 ans après la fin de la dictature en Argentine, le verdict a été rendu dans le procès de l'Opération Condor. Un procès historique pour son importance en Amérique latine car il reconnaît l’existence du Plan Condor
BUENOS AIRES — 33 ans après la fin de la dictature en Argentine, 13 procédures judiciaires et trois audiences orales ont abouti au prononcé du verdict dans le procès de l'Opération Condor. Un procès historique pour son importance en Amérique latine car il reconnaît l’existence du Plan Condor.
Quatorze anciens chefs militaires et des responsables des services secrets argentins et un Uruguayen ont été condamnés le 27 mai à des peines de prison allant de 25 à 8 ans pour leur participation à plus d'une centaine de cas de disparition et autres crimes contre l'humanité, commis il y a 40 ans dans le cadre du Plan Condor, une opération de répression qui visait à éliminer les opposants aux dictatures instaurées dans la région.
Deux des verdicts les plus lourds lus par le juge Oscar Almirante ont été prononcés contre l’ancien chef de la garnison militaire de Campo de Mayo, Santiago Omar Riveros, condamné à 25 ans, et pour le dernier chef de la junte militaire, et à l’époque chef des Instituts militaires, Reynaldo Bignone (1982-1983), à 20 ans.
Ont également été condamnés à 25 ans, l'ancien agent de renseignement, Miguel Angel Furci, et l’Uruguayen Manuel Cordero, tortionnaires au centre de détention installé dans l'atelier Automotores Orletti, l'épicentre de la persécution des Uruguayens en Argentine, où sévissaient des répresseurs des deux pays.
Cordero a été condamné en tant que « complice actif, pénalement responsable de privation de liberté dans 11 cas », selon le verdict. Parmi les cas avérés contre l'ancien officier uruguayen, sa complicité dans la disparition de Maria Claudia Garcia, la belle-fille, alors enceinte, du poète argentin Juan Gelman, décédé en 2014.
La petite-fille de Gelman, Macarena, qui avait été remise à une famille complice de la dictature uruguayenne, a retrouvé son identité en 2000, 23 ans après son enlèvement . Présente au tribunal, elle n'a pas caché sa satisfaction en entendant la condamnation de l'un des responsables de l'assassinat de sa mère.
Sur les 32 accusés d’ « association de malfaiteurs » et de « privation illégale de liberté aggravée par l'application de mauvais traitements » sur un total de 105 cas, seuls 17 sont arrivés en tant qu’accusés à la sentence, deux d’entre eux ont été acquittés.
Les autres inculpés ont été écartés des débats pour des raisons de santé ou sont morts sans connaître le verdict des juges, comme c’est le cas du dictateur Jorge Rafael Videla, qui est mort en prison en 2013, trois mois après le début du procès devant la Cour fédérale.
L’Opération Condor fut une organisation criminelle clandestine de répression régionale articulée entre les dictatures installées en Amérique du Sud dans les années 1970 et la première moitié des années 80. Elle fut coordonnée par les services de renseignement des États-Unis, la CIA.
Le nombre total des victimes de ce plan régional d’extermination des opposants jugés en Argentine s’élève à 457 cas : Sont concernés des citoyens argentins (73), boliviens (14), chiliens (59), paraguayens (23) péruviens (3) et uruguayens ( 164), ainsi que brésiliens (10), et allemands et espagnols.
Le procès fut ouvert en 1999 avec la présentation de l’affaire par un groupe d'avocats devant la justice argentine; après 13 années de longues procédures, les audiences orales ont commencé en mars 2013.
« Et la justice a été rendue. Ce furent des années de batailles acharnées devant les autorités judiciaires pour parvenir au procès des acteurs de ces crimes odieux, mais aussi d’une opération d'extermination qui eut comme axe de coordination le gouvernement des États-Unis », a déclaré à Prensa Latina la politologue argentine, Stella Calloni.
La prestigieuse écrivaine et chercheuse a publié deux livres sur le plan régional de répression et d'extermination: « Opération Condor, Pacte criminel » (2006) et « Les années du Loup: Opération Condor » (1999), des recherches qui ont servi à soutenir les preuves durant le procès.
12:10 Publié dans AL-Pays : Argentine, Société | Tags : argentine, justice, opération condor | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
21/03/2016
En Amérique du Sud, c'est l'année de tous les dangers
Au Brésil, l'opposition à Dilma rousseff, la présidente, a réuni plus de 3 millions de manifestants le 13 mars. A gauche, la mobilisation se prépare.
La droite revient en force, avec le soutien des puissances libérales états-uniennes. L'argentine, où le libéral Mauricio Macri veut briser l'héritage de Kirchner, le Brésil, où Lula est attaqué sans retenue, le Venezuela, où l'opposition orchestre le chaos, sont dans l'oeil du cyclone.
12:21 Publié dans Actualités, AL-Pays : Argentine, AL-Pays : Brésil, AL-Pays : Vénézuela, Amérique Latine | Tags : amérique latine, brésil, argentine, vénézuela | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
24/01/2016
LIBERTÉ IMÉDIATE À MILAGRO SALAS!!! JUJUY- ARGENTINE : "La pauvreté n'est pas un crime"
Milagro Salas leader Amérindienne de l'organisation Tupac Amaru, également députée au sein de Parlasur, une institution du Mercosur, communauté économique d'Amérique du Sud, a été arrête le 16 janvier 2016, avec un important déploiement policier autour de son domicile, qui a été perquisitionné.
Elle est poursuivis pour "incitation à commettre des actes illégaux» et «infraction contre les décisions du gouvernement." l'organisation Tupac Amaru" siége depuis 38 jours face a la maison du gouvernement de Gerardo Morales l'actuel gouvernement de la province de Jujuy.
Il s'agit d'un emprisonnement politique puisqu’elle est la dirigeante de cette organisation, et c’est elle qui la représente dans les espaces publics, politiques et sociaux.
Elle est criminalisée du fait de son opposition à la suppression des aides aux coopératives, source d'emploi et d'inclusion de centaines des personnes abandonnées par des gouvernent successifs de la province. Ils ont fait ce que beaucoup de "politiciens" n'ont jamais réalisées.
Depuis que le gouvernement du nouveau président de Mauricio Macri, est arrivé au pouvoir, il tente d’intimider des militants, des salariés des syndicalistes, des organisations sociales qui défendent leurs emplois au lieu d’apporter des réponses satisfaisantes à la lutte contre le chômage et les inégalités. Cette tentative de criminalisation de l’action collective doit cesser !
Vive l'espace d’Autonomie de l'organisation de la Tupac Amaru !
Eux, résistent à la volonté du gouvernement de détruire tout leur travail.
Eux, veulent décider par eux mêmes !
Dessin ci dessus, de l'artiste plasticien Brian Carlson, créateur de l'exposition "APPARUS" qui évoque la mémoire des victimes du terrorisme d'Etat en Argentine.
SIGNEZ LA PETITION EN CLIQUANT SUR CETTE LIGNE
15:14 Publié dans AL-Pays : Argentine, Amérique Latine, Politique | Tags : argentine, milagro salas, liberté | Lien permanent | Commentaires (2) | Imprimer | | Facebook | | |
24/11/2015
L’Argentine se donne à la droite libérale
Le très libéral Mauricio Macri a remporté dimanche le second tour de l'élection présidentielle en Argentine. Sa victoire est une rupture économique et sociale, mais aussi diplomatique puisqu’elle devrait augurer un rapprochement vers Washington.
Le maire de Buenos Aires Mauricio Macri, 56 ans, totalise 52,11% des voix, contre 47,89% à son adversaire Daniel Scioli, candidat de la coalition de gauche au pouvoir, qui a admis sa défaite. La présidente Cristina Kirchner, à la tête du pays depuis 2007 après avoir succédé à son mari, ne pouvait pas se présenter pour un 3e mandat consécutif, selon la constitution.
Cet héritier d’un empire économique bâti par son père a soudé une coalition autour du parti de droite qu'il a fondé, le PRO, en associant notamment les radicaux du centre de l'UCR, un parti historique diminué.
Il promet une rupture libérale violente avec la politique économique protectionniste et encadrée menée par les gouvernements de Nestor (2003-2007) et Cristina Kirchner.
Les économistes de sa coalition préconisent une suppression du contrôle de l'accès aux devises étrangères, de la limitation des importations ou des barrières douanières, comptent rompre avec la surévaluation du peso argentin et régler le conflit sur la dette avec des "fonds vautours". De quoi ravir Washington. D’autant plus que l’Argentine devrait se détourner des nations progressistes d’Amérique Latine pour rentrer dans le giron économique des Etats-Unis.
Daniel Scioli, était lui soutenu par la coalition de gauche de la présidente Cristina Kirchner. Il se présentait comme le défenseur des plus démunis, des aides sociales accordées par l'administration Kirchner, et s'érigeait en rempart "contre le capitalisme sauvage" incarné par Mauricio Macri. Les péronistes ont appelé les électeurs à "voter pour préserver leur avenir". "Pensez à votre salaire, à votre travail". Cristina Kirchner avait appelé es Argentins à "voter avec leur mémoire, mais pas par intérêt partisan, ce serait dommage de faire un pas en arrière après toutes les avancées" de l'administration Kirchner. "Souvenez-vous dans quel état se trouvait l'Argentine en 2003 (après la crise économique, ndlr), et où en est le pays aujourd'hui", faisant référence aux 10 années de croissance forte que le pays a connu sous son administration.
Sans majorité à la chambre des députés, ni au Sénat, Mauricio Macri devra tisser des alliances pour gouverner l'Argentine, avec une opposition péroniste détenant la majorité absolue au Sénat et une majorité relative de députés.
10:05 Publié dans Actualités, AL-Pays : Argentine, Amérique Latine, Politique | Tags : argentine, présidentielle, élections | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |