19/03/2014
CUBA SI !
Raúl Castro est en passe de rompre l'isolement diplomatique dont son pays est depuis longtemps victime. L'Amérique latine a déjà succombé, l'Europe s'apprête à le faire, et les États-Unis s'interrogent.
Depuis sa retraite anticipée en 2006 pour raisons de santé, Fidel Castro a fait de la lutte contre le réchauffement climatique l'un de ses chevaux de bataille. Raúl, son frère, qui lui a succédé à la tête de l'État et du Parti communiste, s'est pour sa part érigé en artisan du réchauffement diplomatique. Cinquante-cinq ans après le déclenchement de la révolution, Cuba a rarement semblé moins isolée sur l'échiquier international.
Les 28 et 29 janvier s'est tenu à La Havane le deuxième Sommet de la Communauté des États latino-américains et caribéens (Celac), institution fondée en 2010 sous l'impulsion de Hugo Chávez. La manifestation a été qualifiée d'"immense succès" par la presse hispanophone.
Sur les 33 États membres, 31 étaient représentés au plus haut niveau - seuls les présidents du Panamá et du Salvador manquaient à l'appel. Tous les autres étaient là, à commencer par la Brésilienne Dilma Rousseff, qui a réaffirmé l'intérêt que son pays porte à l'île caraïbe ("mon pays veut être un partenaire de premier ordre de Cuba"). Plusieurs chefs d'État conservateurs proches des Américains étaient également de la partie, tout comme José Miguel Insulza, le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), structure dominée par les États-Unis et dont Cuba fut exclue en 1962, et Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Ce dernier a rendu une visite amicale à Fidel et s'est félicité des "résultats visibles" des réformes économiques engagées depuis quelques années.
Libéraliser l'économie sans toucher aux verrous politiques
Visibles ? Spectaculaires même. Désormais, les Cubains peuvent exploiter des terres à titre privé, lancer leur propre entreprise (dans certains secteurs seulement), voyager à l'étranger (avec quand même quelques restrictions) et acheter des voitures comme bon leur semble (à des prix malheureusement prohibitifs). Et Raúl a promis de mettre prochainement fin à la coexistence du peso cubain et du peso convertible. Cette "actualisation" du modèle castriste évoque ce qui s'est passé naguère en Chine ou au Vietnam : on libéralise l'économie sans toucher aux verrous politiques.
Cette stratégie est la source des inégalités sociales qu'on voit poindre, mais elle est aussi l'une des causes du réchauffement diplomatique. "Désormais, on peut dire que Cuba est complètement réinsérée au sein de l'Amérique latine", analyse Janette Habel, de l'Institut des hautes études de l'Amérique latine, à Paris, qui rappelle que, jusque dans les années 1980, "seul le Mexique entretenait des relations avec lui". L'analyste cubano-américain Arturo López-Levy (cité par le quotidien français Le Monde) va plus loin. Pour lui, ce sont les États-Unis qui, en s'obstinant à soumettre leur voisin à un embargo jugé anachronique par beaucoup, sont aujourd'hui isolés.
Même l'Union européenne, longtemps alignée sur la ligne dure américaine et dont la coopération avec Cuba est au point mort depuis 2003, est en train de reconsidérer sa position. Le 10 février, ses vingt-huit ministres des Affaires étrangères se sont entendus pour entamer un processus de "normalisation" des relations. "C'est la fin annoncée de cette aberration qui, depuis 1996, conditionne tout échange avec l'île à des avancées démocratiques", estime un diplomate français.
Les États-Unis eux-mêmes vont-ils se résoudre à faire des concessions ? En coulisses, les contacts entre administrations américaine et cubaine sont fréquents - et bien antérieurs à la poignée de main historique entre Barack Obama et Raúl Castro lors des obsèques de Nelson Mandela, le 15 décembre. Obama osera-t-il briser un tabou qui perdure depuis John Fitzgerald Kennedy, il y a plus d'un demi-siècle ? Il s'est déclaré favorable à une "mise à jour" des relations. Mais on sait qu'entre ce qu'il souhaite faire et ce à quoi le Congrès l'autorise il y a souvent un gouffre.
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10/03/2014
Cuba : décès de l'"Héroïne" de la Révolution, Melba Hernández
"Héroïne" de la Révolution cubaine, Melba Hernández, qui fut une des deux seules femmes ayant accompagné Fidel Castro dans ses premiers faits d'armes en 1953, est décédée dimanche à La Havane à 92 ans, a annoncé lundi la presse cubaine.
"Avec une profonde douleur, la direction du Parti communiste cubain (PCC) et de l'Etat informent notre peuple que l'Héroïne de la Moncada Melba Hernández Rodriguez est morte dans la nuit d'hier dimanche 9 mars à la suite de complications associées au diabète dont elle souffrait depuis de longues années", a indiqué le quotidien officiel Granma.
 Melba Hernández, avocate de formation, avait été, avec Haydée Santamaria parmi les premières femmes à se joindre au mouvement de Fidel Castro en lutte contre la dictature de Fulgencio Batista. Toutes deux furent les seules à participer le 26 juillet 1953 à l'assaut contre la caserne Moncada à Santiago de Cuba, dans l'extrême sud-est de Cuba. Après l'échec de cette première action armée menée par Fidel Castro, elle avait été arrêtée, puis libérée en février 1954. "Melba avait tenu un rôle déterminant dans la compilation et l'édition des notes prises par Fidel en prison, puis dans leur impression et distribution clandestine", rappelle Granma. Elle avait participé au Mexique à la préparation de l'expédition du Granma, le yacht grâce auquel Fidel Castro et 80 militants armés avaient regagné Cuba en décembre 1956 pour entamer la lutte armée, qu'elle devait rejoindre par la suite.
Après l'avènement de la Révolution en janvier 1959, Melba Hernández avait été parmi les fondateurs du Parti communiste de Cuba, députée et ambassadrice au Vietnam notamment. "Héroïne du Travail" et "Héroïne de la République de Cuba", Melba Hernandez avait exprimé le voeu d'être incinérée et que ses cendres reposent au cimetière de Santa Ifigenia, à Santiago de Cuba, aux côtés des restes des autres assaillants de la caserne Moncada, selon Granma.
Article publié par l'Humanité
19:06 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Politique  | Tags : melba hernandez,  cuba,  héroïne | Lien permanent  | Commentaires (0)  | 
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01/03/2014
CUBA : CONCOURS INSOLITE DE LA CENDRE DE CIGARE LA PLUS LONGUE
La cendre de cigare la plus longue mesure 16,9 centimètres. Avec cette performance, la journaliste cubaine Olivia Terry a gagné le concours de la 16e édition du Festival du habano, le cigare cubain. La compétition était organisée à La Havane, la capitale de Cuba.
Imaginez des centaines d'amateurs de cigares réunis dans un grand auditoire à Cuba. Des hommes et des femmes fumant le cigare sans discontinuer avec un objectif en tête : avoir la plus longue cendre, sans qu'elle ne se casse. C'est le résultat d'un concours organisé ce jeudi dans la salle du Palais des Conventions à La Havane.
Pour déterminer le gagnant, les juges ont dû mesurer les restes des cigares, une fois la cendre tombée.
Le vainqueur de ce concours insolite aurait du être une femme, Olivia Terri, âgée de 67 ans. Son cigare ne mesurait plus que 0,9 cm après la cendre soit tombée.
L'histoire ne dit pas comment ces participants ont réussi à tenir le coup dans cette salle complètement enfumée, où l'air devait être irrespirable.
11:50 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Société  | Tags : cuba,  cigare,  record,  cendres | Lien permanent  | Commentaires (0)  | 
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15/02/2014
CAIMANERA : LES VOISINS DE GUANTANAMO !
La baie de Guantanamo à Cuba est connue pour la base américaine et sa prison tristement célèbre. Les Américains louent depuis 1903 ces 121 km² de territoire cubain. Dans cette baie, les habitants de la petite ville de Caimanera sont les plus proches voisins des Américains et font frontière commune. Même si les habitants de Caimanera estiment que leur quotidien ressemble à celui de tous les autres Cubains, la vie dans cette ville située en zone militaire y est tout de même un peu particulière.
Caimanera, 10 000 habitants, est la dernière ville avant la zone militaire américaine. Située à 25 kilomètres de la capitale de la province, Guantanamo, le train est l’une des meilleures façons pour s’y rendre. Les rails traversent la campagne cubaine puis plusieurs kilomètres de salines. A partir de cet endroit, il est interdit de prendre des photos jusqu’à nouvel ordre, explique le guide : « zone sensible ».
La ville cubaine, dernier bastion avant la base militaire américaine, est située en plein cœur d’un périmètre de sécurité. Impossible d’entrer librement dans Caimanera. Avant toutes choses, il faut faire des demandes de laissez-passer au « poder popular », les représentations locales du parti. Une fois ces papiers obtenus – après vérification des antécédents de la personne -, les Cubains peuvent entrer dans la ville et rejoindre les gens censés les accueillir. Les étrangers, eux, sont accompagnés d’un guide officiel chargé ni plus ni moins de surveiller leurs déplacements et les conduit à l’hôtel toujours « officiel ».
Caimanera hors circuit
Au premier abord, Caimanera ressemble aux autres villes cubaines : bâtiments surmontés de slogans politiques, présence de comités de défense de la révolution, soleil et humidité… Néanmoins, une ambiance particulière règne dans cette zone. De jour, Caimanera est calme : peu de musique, peu de bruit même dans les grands ensembles. Surmontée de miradors cubains et américains, à la tombée de la nuit la ville devient l’objet d’une surveillance accrue. De gros projecteurs balaient la baie et la frontière entre les deux territoires pour s’assurer que personne ne tente de traverser.
Les touristes sont peu nombreux à s’aventurer jusqu’à Caimanera. Les tours opérateurs prévoient un passage par la ville de Guantanamo, par celle de Baracoa connue pour son chocolat mais évitent Caimanera. La difficulté d’obtention des autorisations d’entrée permet aussi d’éliminer une partie de ceux qui auraient pu être motivés par la visite. Un certain repli qui explique qu’ici, au contraire des villes très touristiques comme La Havane ou Santiago de Cuba, personne n’interpelle les étrangers. Ces derniers sont scrutés avec méfiance et les premiers contacts sont difficiles à établir.
C’est ce qu’expose Arthuro Castro, professeur de football. Nous discutons chez lui autour d’un thé : « A cause de la base, il n’y a presque pas de touristes, regrette-t-il. Ici les gens sont méfiants car c’est une ville très fermée et puis on peut avoir des problèmes si on parle aux étrangers. La ville est petite et la rumeur va vite. On va dire partout que j’ai fait venir chez moi des étrangers et ça va poser beaucoup de questions. "Pourquoi Arthuro a accueilli des étrangers ? Qui sont-ils ?" »
Pêche, sel et canne à sucre
Inquiets, nous lui demandons si nous risquons de lui attirer des ennuis. « J’espère que non », répond-il dans un sourire. Arthuro regrette cette fermeture : « C’est en faisant comme moi, en s’ouvrant petit à petit que nous pourrons développer le tourisme. » Une ouverture que souhaitent beaucoup d’habitants de cette ville dont l’économie est précaire.
L’historien de Caimanera Joaquin Toirac Adames souligne cet état de fait : « A cause du blocus américain et en plus de la proximité de la base, la ville est dans une situation très spéciale et est économiquement isolée. » Pourtant la base a pendant longtemps été un atout pour la ville. De nombreux Cubains traversaient tous les jours la baie pour travailler pour les Américains. Plusieurs milliers de Cubains ont vécu de la présence des « Yankees ». Mais depuis la révolution, Fidel Castro a interdit toute nouvelle embauche de locaux. Aujourd’hui, aucun Cubain ne travaille plus sur la base et le village vivote principalement de la pêche, du sel et de la culture de la canne à sucre.
Depuis la jetée, les habitants de Caimanera observent la présence américaine. L’armée surveille intensément la frontière pour éviter tout incident diplomatique. Un long bâtiment blanc fait face à la ville. Impossible de ne pas penser aux prisonniers invisibles depuis la berge.
19:45 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Environnement, Voyage  | Tags : caimanera,  guantanamo,  cuba,  tourisme | Lien permanent  | Commentaires (1)  | 
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