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26/03/2016

Cuba et l’ignorance de certains journalistes

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Il faut grandement féliciter le président des États-Unis d’avoir effectué cette visite historique à Cuba afin d’essayer d’harmoniser les relations diplomatiques entre les deux pays. Mais la levée de l’embargo économique, qui coûte chaque année des milliards de dollars à Cuba, n’est pas pour demain. Ce n’est pas seulement les républicains américains qui s’opposent à la fin de cet odieux et criminel embargo, mais aussi l’État de Floride qui perdrait alors des milliers de touristes au profit de Cuba.

Il y a aussi l’industrie pharmaceutique qui ne veut pas voir déferler aux States les médicaments développés par la dynamique industrie étatique pharmaceutique cubaine, ainsi que la lucrative business des hôpitaux et des médecins privés américains cotés à la Bourse qui verrait des millions de malades aller se faire soigner sur l’île socialiste. C’est également sans compter les producteurs de fruits et de légumes, etc.

Ce n’est qu’en 2015 que les États-Unis ont retiré Cuba de leur liste noire des États «soutenant le terrorisme». Vraiment ridicule. Parlant de terrorisme, que font les States sur l’île même, à Guantanamo pour être plus précis? Des centaines de personnes emprisonnées sans procès et torturées en plus de ça. Que les Américains, par respect pour le peuple cubain, posent leurs gestes ignobles ailleurs que sur l’île cubaine. Guantanamo, qui fait partie intégrante de Cuba et qui lui a été subtilisée, pour ne pas dire volée, il y a environ 100 ans, doit être restituée à Cuba. C’est la moindre des choses.

À propos des reportages sur Cuba dans notre presse écrite

Mes amis, vous le savez bien, ma patience est presque infinie, et je fais toujours preuve d’une retenue et d’une réserve exemplaires. Mais là, en lisant les comptes-rendus de nos journalistes de la presse écrite sur le récent voyage de Barack Obama à Cuba, j’ai sauté une coche et des fils se sont touchés. Ça ne se peut pas. Pour la millième fois, nos journalistes en ont profité pour déblatérer de nouveau sur Cuba. Ben oui, tout le monde sait qu’à Cuba les gens sont épiés et surveillés (pourtant autant qu’aux États-Unis) et qu’en plus, ils sont ostracisés, emprisonnés et même torturés. Un système plus que totalitaire que nous répètent à satiété nos journalistes. À Cuba, il n’y a pas de criminels, seulement des prisonniers politiques. En plus de subir la répression, les Cubains sont tous pauvres et sous-alimentés qu’ils nous disent. L’enfer ce n’est pas l’autre, c’est Cuba.

Je m’excuse, mais tenir de tels propos sur Cuba relève de l’ignorance et d’un niveau d’endoctrinement maladif chez certains de nos «professionnels» de l’information qui sont pourtant censés produire une information neutre et objective. Oh, pas du tout, je n’insulte pas les journalistes en disant ça, je ne fais que constater empiriquement ce qui a été écrit sur Cuba dans nos médias. Je me dois de parler franchement à certains de mes amis journalistes.

Des réalisations extraordinaires passées sous silence

Cuba a un des meilleurs systèmes de garderies, de santé, d’éducation, d’aide internationale, etc. au monde, et ça, pour nos journalistes émérites, ne compte pas. À Cuba, toutes les personnes, peu importe leur statut, ont un médecin de famille et plus; se font soigner et opérer rapidement; n’attendent pas vingt heures à l’urgence; jouissent de la gratuité des médicaments; ont le privilège d’aller de la garderie à l’université gratuitement; ont un meilleur système de transport en commun qu’ici, etc. Toute une dictature! Être soignés et éduqués comme le sont les Cubains, ça ne fait pas partie de la sacro-sainte notion de liberté individuelle qu’ont mes amis journalistes.

Je le demande: elle est où la «liberté» quand vous n’avez pas de médecin de famille et quand vous attendez vingt heures à l’urgence? Ou encore plus d’un an avant de vous faire opérer? Elle est où votre liberté quand vos enfants fréquentent des écoles avec plein de moisissures et quand les jeunes vont à l’école sans rien avoir mangé et qu’ils n’ont pas droit à des services spécialisés comme à Cuba? Ben oui, ici la notion de démocratie et de liberté est assimilée principalement au fait de pouvoir aller voter aux quatre ans pour l’un des trois partis politiques qui ont, disons-le, à peu près tous le même programme (CAQ, PQ et PLQ).

Quelques faits sur Cuba

Pauvres et privés de liberté les Cubains, vous dites? Pouvez-vous alors m’expliquer pourquoi Cuba est l’un des pays les plus riches en centenaires au monde par habitant? «Le club des 120 ans. Le secret des centenaires cubains» (Le Journal de Montréal, 21 mai 2010). Ils ont la couenne dure ces Cubains pour vivre aussi vieux en étant opprimés et affamés toute leur vie. Commencez-vous à vous poser des questions, mes amis?

Saviez-vous que l’indice de développement humain de l’ONU place Cuba parmi les plus avancés (44e rang sur 187 pays) pour ce qui est de l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’éducation et le niveau de vie? Eh oui, le niveau de vie, mes amis. Saviez-vous aussi que les taux de mortalité infantile et prénatale sont plus bas à Cuba qu’aux States? Et puis, saviez-vous qu’à Cuba on compte seulement 3 % d’analphabètes contre environ 12 % au Québec? Saviez-vous que l’espérance de vie à la naissance atteint le même niveau que les pays développés (78 ans)? Toujours selon l’ONU, l’indicateur de développement humain est de 8 ½ sur 10 à Cuba. Je suppose que tous ces faits ne font pas des Cubains des gens effectivement plus libres que dans la majorité des pays du monde et même plus qu’au Québec? Eh oui, plus qu’au Canada.

Aide internationale fournie par Cuba

Paroles du secrétaire d’État américain John Kerry concernant l’épidémie de fièvre Ebola: «Je voudrais remercier Cuba pour son aide dans la lutte internationale contre la fièvre hémorragique. Cuba, un pays d’à peine 11 millions d’habitants, a dépêché 165 professionnels de la santé en Afrique de l’Ouest et prévoit en envoyer près de 300 de plus» (La Presse, 27 octobre 2014, texte de Richard Hétu). Mes amis, le Québec supposément démocratique a envoyé combien de docteurs en Afrique?

Ah ben, en voilà une autre bonne rapportée dans Le Journal de Montréal du 12 juillet 2013: «L’Organisation mondiale de la santé a officiellement déclaré hier Cuba comme le premier pays au monde à avoir éliminé la transmission du virus du sida (VIH) et de la syphilis de la mère à l’enfant». Toujours rien à voir avec les notions de liberté et de démocratie?

J’en aurais plein d’autres qui pourraient vous aider à vous ouvrir les yeux et les oreilles, mais en voici une drôle: «Des Américains étudieront la médecine à Cuba» (La Presse, 29 octobre 2015). C’est l’université du Michigan qui va envoyer ses apprentis médecins étudier dans les hôpitaux cubains. Tiens, une autre dernière: «Se faire soigner à Cuba. Des Québécois s’y rendent même pour traiter leur cancer» (Le Journal de Montréal, 23 mars 2009). Et pas seulement des Québécois, loin de là!

Visites du pape à Cuba

En 2012, visite du pape Benoît XVI à Cuba, 14 ans après celle de Jean-Paul II. En 2015, visite du pape François à Cuba et en 2016, toujours sur l’île «communiste», le pape François rencontre le chef de l’Église orthodoxe russe Kirill. Mais que font ces religieux dans un pays qui, selon nos amis journalistes, brime les libertés individuelles, emprisonne les opposants, même les soi-disant résistants «modérés» et opprime sa population? Ben oui, l’Égypte, l’Arabie Saoudite, l’Ukraine «libérée», le Honduras ou encore l’Érythrée apparaissent comme des formidables démocraties lorsqu’on les compare à Cuba. Vraiment tout le monde sait ça. Ah ben! c’est à La Havane en 2015, et c’est Cuba qui a agi comme médiateur dans les conflits meurtriers opposant le gouvernement de Colombie et la guérilla des FARC. Franchement, un pays de la droite comme la Colombie, qui choisit Cuba, ce pays maudit, comme conciliateur... Mes amis journalistes, j’espère que vous commencez à comprendre!

Leçon d’histoire

Mes amis, depuis la révolution cubaine, initiée par Fidel Castro il y plus de cinquante ans, les Américains et d’autres ont financé généreusement plusieurs organisations cubaines et étrangères, souvent des ONG avec des noms très angéliques, afin de renverser le gouvernement socialiste cubain, comme ils l’ont fait récemment avec succès en Ukraine, au Honduras, en Égypte, etc. Aie! Cuba est à 90 kilomètres des States. Si les Américains n’ont pas réussi leur putsch, c’est grâce au peuple cubain, éduqué et conscientisé, qui tient à son merveilleux système. Un point c’est tout. Ah oui, les States ont manigancé plusieurs fois afin de liquider Fidel Castro. Pour les journalistes, il faudrait laisser passer toutes les ONG et tous les dissidents «modérés» financés par l’étranger afin de renverser le gouvernement cubain et d’agir à leur guise sur l’île. Renverser le gouvernement actuel à Cuba au profit de qui au juste? Des gens qui, comme ici, instaureraient le principe de l’utilisateur-payeur dans les services publics cubains mille plus développés et accessibles qu’au Québec?

On peut regarder ce qui est déjà arrivé en Amérique du Sud en lisant bien ces titres d’articles de journaux:

«Henry Kissinger a appuyé la dictature militaire en Argentine. Selon des documents déclassifiés, l’ex-secrétaire des États-Unis a approuvé la répression sanglante de la junte au pouvoir entre 1976 et 1983» (La Presse, 23 août 2002).

«Guatemala: la CIA derrière un coup d’État en 1954» (La Presse, 16 mai 2003). Et qui fut derrière le récent putsch au Honduras? Et qui était derrière l’enlèvement du défunt président du Venezuela Hugo Chavez?

«La CIA admet ses liens avec le chef de la police secrète chilienne sous Pinochet» (Le Journal de Montréal, 20 septembre 2000). Et qui a financé les contras au Nicaragua afin de renverser le président élu Daniel Ortega?

Ben non, ces choses-là ne pourront jamais se produire à Cuba. De toute façon, même quand il y a un putsch militaire qui renverse un gouvernement élu démocratiquement comme en Égypte, en Ukraine et au Honduras, si le nouveau gouvernement mis en place par les militaires est du côté des Occidentaux et est favorable au libre marché, c’est alors une bonne dictature. Il y a, comme ça, dans le monde, les bonnes et les mauvaises dictatures.

Et la démocratie au Québec dans tout cela

Quand un premier ministre déclare ce qui suit, comme l’a fait Philippe Couillard, faut nécessairement se poser des questions sur la vraie valeur de notre démocratie: «Non, la majorité n’a pas toujours raison. Le courage politique consiste à affirmer et à maintenir des positions différentes [allô démocratie] si elles s’appuient sur des principes profonds» (La Presse, 12 décembre 2013). Couillard qui parle de principes profonds, faut le faire. Et où est la démocratie quand le PLQ impose ses mesures d’austérité à l’encontre de la volonté de la majorité et quand le premier ministre a le culot de déclarer: «Les coupes ont touché les plus vulnérables admet Couillard» (Le Devoir, 23 septembre 2015). Pas les plus riches, mais les plus vulnérables. Au contraire, des coupes qui ont profité aux gras dur en «libérant» des fonds publics.

Et puis, quand dans une province comme le Québec on érige la corruption en système, on devrait se garder une petite gêne quand vient le temps de faire la leçon aux autres pays en termes de démocratie et de liberté individuelle, notamment les journalistes. Pourquoi ne pas venir avec moi en décembre prochain à Cuba dans ce petit village (Guanabo) de 5000 habitants situé à environ 40 kilomètres de La Havane. Je vous ferai alors visiter une garderie, une école secondaire, une clinique médicale et, prenant le transport en commun qui mène directement à La Havane, on ira visiter un hôpital, une école de médecine et une université. Ah oui, à Guanabo, on assistera ensemble à une assemblée d’un arrondissement et d’une commission scolaire. Vous allez voir que les Cubains n’ont pas la langue dans leur poche. On parlera aussi aux gens dans la rue et on observera leur façon de faire. Ça coûtera ce que ça coûtera aux organes de presse, mais ça va valoir la peine. En passant, couvre-feu à 10 heures le soir, et pas question de partir sur la «go». On aura une grosse semaine de travail devant nous; faut admettre qu’on part de loin.

Léo-Paul Lauzon, le journal de Montréal

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28/12/2015

Cuba et sa révolution verte urbaine

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La COP 21 a tracé la route à suivre pour sauver la planète. De son côté, Cuba a fait sa révolution verte depuis longtemps : le pays est devenu le numéro un mondial de l'agriculture urbaine biologique.

Un rêve d'écologiste né sur la base de la nécessité

 Il y a le Cuba que l’on connaît avec ses vieilles maisons coloniales et ses voitures américaines des années 50, mais il existe aussi des recoins du pays moins connus, où à l’ombre des immeubles on cultive des potagers. Les citadins cubains ont inventé la révolution verte en ville.
Au début des années 1990, lorsque l'URSS a explosé, les habitants se sont retrouvés dans une situation de crise, le PIB ayant baissé de 35% et les salaires de moitié. Parce qu'il fallait bien se nourir, ils se sont mis à semer partout où c'était possible : dans des terrains vagues, le long d'usines désaffectées...ainsi des potagers sont nés par milliers.

La ferme urbaine à la cubaine

La ferme est autogérée mais doit rendre des comptes à l'Etat. Le gouvernement a apporté son soutien, donne les semences, les engrais naturels et l'outillage ; les terre sont données en usufruit, les bénéfices répartis entre les membres de la coopération.
20% des produits frais sont reversés à l'Etat qui le distribue dans des crèches ou maisons de retraite ; 80% des produits sont vendus sur place par les cultivateurs aux particuliers.
"Aujourd'hui, 400.000 exploitations fournissent 1,5 tonne de légumes et de fruits par an. Les fermes citadines représentent les 2/3 de la production agricole du pays", raconte François Musseau dans le magazine Géo.

Planète Géo par Sandrine Marcy, décembre 2015
 
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16/12/2015

"Épidémie de suicide" chez les jeunes amérindiens de Guyane

Guayane, suicide

Ils ne sont plus que 10.000 dans le département français de Guyane. Abandonnés, isolés, perdus entre modernité et modes de vie traditionnels, de trop nombreux jeunes amérindiens mettent fin à leurs jours. Deux députés sonnent l’alarme.

"Le drame stupéfiant du suicide chez les jeunes se déroule dans le silence le plus complet: il faut absolument mettre des moyens y compris sous forme dérogatoire", a déclaré Aline Archimbaud, sénatrice (EELV) de Seine-Saint-Denis. Avec la députée (PS) d'Ille-et-Vilaine Marie-Anne Chapdelaine, elle vient de remettre un rapport d’enquête à la ministre des Outre-mer.

Elles estiment que "l'on peut parler sans exagération +d'épidémie de suicides+". Ces jeunes amérindiens se suicident en effet 8 à 10 fois plus que la moyenne des  Guyanais.
"Ces populations se sentent abandonnées, il y a une immense désespérance", a souligné Mme Archimbaud. Le rapport met en évidence de nombreuses causes, rappelant que ces citoyens français "n'ont pas accès à des droits fondamentaux comme l'eau, l'électricité ou le téléphone", sans parler d'un accès à la santé ou à l'emploi. Une crise identitaire est également évoquée, chez ces jeunes tiraillés entre la modernité et les modes de vie traditionnels. Et ce d’autant plus que ces populations sont parfois stigmatisées dans le département.
Sans tabou, les députées ont également travaillé sur le fléau de l’alcoolisme et des violences interfamiliales.

Le tableau du "mal vivre" de ces amérindiens de Guyane est glaçant. En conséquence, le rapport comporte 37 propositions pour prévenir les suicides. 16 sont considérées comme "prioritaires".
Il s'agit du "renforcement immédiat" de la prise en charge psychiatrique des suicidaires et de leur famille, avec l'intervention (comme en métropole) d'une cellule d'urgence en mois de 24 heures. Mais, souligne le rapport, comment réussir "quand il n’existe aucun moyen de transport pratique et immédiat pour mettre une telle équipe de professionnels à pied d’œuvre ?". Le rapport préconise la mise en place d'antennes médicopsychologiques à Camopi et Maripasoula, des communes très touchées.

Il s'agit aussi de réaliser les infrastructures élémentaires (eau, électricité, internet, téléphone) et de "répondre à la forte demande en termes d'éducation", a souligné Marie-Anne Chapdelaine, parlant de la nécessité de généraliser la "collation" pour les enfants, de permettre des retours en pirogue le week-end des collégiens scolarisés loin de chez eux, ou de garder ouverts les internats pour lycéens à Cayenne.

12:54 Publié dans AL-Pays : Guyane, France, Société | Tags : guayane, suicide | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

18/10/2015

Femmes à Cuba : la Révolution émancipatrice

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Introduction 

            Le triomphe de la Révolution cubaine a engendré le plus remarquable bouleversement politique, économique et social de l’histoire de l’Amérique latine. Dès 1959, les nouvelles autorités dirigées par Fidel Castro ont placé les déshérités, en particulier les femmes et les personnes de couleur, principales victimes des discriminations inhérentes à une société patriarcale et ségrégationniste, au centre du projet réformateur.

La Révolution « des humbles, par les humbles et pour les humbles [1] » devait jeter les bases d’une nouvelle ère égalitaire, débarrassée des affres des injustices liées à l’histoire et aux structures sociales du pays.
           cubasanté.jpg La femme cubaine a été la priorité immédiate du gouvernement révolutionnaire avec la création, dès 1960, de la Fédération de femmes cubaines (FMC), dont la présidente fut Vilma Espín Dubois, militante pleinement engagée contre la dictature du général Fulgencio Batista et épouse de Raúl Castro. Quel était le statut de la femme au triomphe de la Révolution ? Quelles mesures concrètes ont été adoptées pour diffuser et appliquer les idées de l’égalité des droits et des opportunités entre les hommes et les femmes, et mettre un terme aux préjugés et aux stéréotypes culturels ?
Trois axes structureront cette réflexion. Dans un premier temps, une attention particulière sera accordée à la place de la femme avant le triomphe de la Révolution. Ensuite, il conviendra d’analyser les mesures prises par le nouveau pouvoir pour permettre à ce secteur de la société d’atteindre l’émancipation définitive et la pleine citoyenneté. Enfin, au-delà des grandes déclarations de principes, un regard sera porté sur son statut aujourd’hui pour évaluer son intégration dans la vie politique, économique et sociale du pays. 

1.      La place de la femme avant le triomphe de la Révolution

cubafemme1.jpgSous le régime militaire de Fulgencio Batista de 1952 à 1958, la femme cubaine, soumise au carcan d’une société patriarcale, ne représentait que 17% de la population active et recevait une rémunération sensiblement inférieure à celle de l’homme pour un emploi équivalent. Cantonnée au rôle de mère au foyer chargée des tâches domestiques, sous la férule de l’omnipotence du mari, première victime de l’illettrisme qui frappait une grande partie de la population, les perspectives d’avenir étaient plutôt sombres pour la femme cubaine. Ainsi, sur les 5,8 millions d’habitants, avec un taux de scolarisation de seulement 55% pour les enfants de 6 à 14 ans, plus d’un million d’enfants n’avaient pas accès à l’école et étaient cantonnés au foyer familial, à la charge de la mère. L’analphabétisme touchait 22% de la population, soit plus de 800 000 personnes, dont une majorité de femmes [2].


Malgré l’obtention du droit de vote dès 1934, sous le gouvernement progressiste de Ramón Grau San Martín émanant de la Révolution populaire de 1933, le rôle de la femme dans la vie politique a été très limité. Ainsi, de 1934 à 1958, seules 26 femmes ont occupé un poste législatif avec 23 députées et 3 sénatrices [3].
En revanche, la femme cubaine a joué un rôle-clé dans la lutte insurrectionnelle contre la dictature de Fulgencio Batista, notamment au travers d’organisations telles que le Frente Cívico de Mujeres Martianas et las Mujeres Oposicionistas Unidas. Les femmes cubaines ont intégré la guérilla du Mouvement 26 Juillet de Fidel Castro en créant en septembre 1958 le peloton militaire « Mariana Grajales », exclusivement féminin, dans la Sierra Maestra. Plusieurs figures féminines, telles que Celia Sánchez, Melba Hernández, Haydée Santamaría ou Vilma Espín, entre autres, ont émergé du mouvement révolutionnaire contre le régime militaire [4]. Néanmoins, les revendications de ces militantes n’étaient pas purement féministes. Comme l’a souligné Maruja Iglesias, dirigeante du Frente Cívico de Mujeres Martianas, « nous ne luttions pas pour les droits de la femme. Nous luttions pour les droits de tous [5] ». 

2.      Premières mesures du gouvernement révolutionnaire

        cubamedecins1.jpgDepuis le triomphe de la Révolution en 1959, dont les fondements idéologiques se trouvent dans la pensée du Héros national José Martí, l’Etat cubain a fait de l’émancipation de la femme l’une de ses principales priorités. Dès son premier discours prononcé le 1er janvier 1959 à Santiago de Cuba, quelques heures après la fuite de Batista, Fidel Castro avait fait allusion à la situation de la femme et avait rappelé que la mission du processus révolutionnaire était de mettre un terme à la subordination sociale des plus opprimés :

Il s’agit d’un secteur de notre pays qui a besoin d’être libéré, car il est victime de la discrimination au travail et dans d’autres aspects de la vie […] Quand l’on jugera notre révolution dans les années futures, l’une des questions pour lesquelles nous serons jugés sera la manière dont nous aurons résolu, dans notre société et notre patrie, les problèmes de la femme, même s’il s’agit d’un des problèmes de la révolution qui requièrent le plus de ténacité, le plus de fermeté, le plus de constance et d’effort [6].

La femme cubaine a été la principale bénéficiaire des conquêtes sociales et populaires. Ainsi, dès 1960, la Fédération des femmes cubaines (FMC) fondée par Vilma Espín, a vu le jour afin de défendre les mêmes droits pour tous et mettre un terme aux discriminations. La femme devait enfin occuper l’espace social qui lui correspondait et contribuer pleinement à l’édification de la nouvelle Patrie. Fidel Castro en avait souligné l’importance : « La femme cubaine, doublement humiliée et reléguée par la société semi-coloniale avait besoin de sa propre organisation, que représenterait ses intérêts spécifiques et qui travaillerait pour obtenir la plus grande participation dans la vie économique, politique et sociale de la Révolution [7] ». La FMC compte aujourd’hui plus de 4 millions de membres.
        Vilma Espín Dubois a joué un rôle fondamental dans l’émancipation de la femme cubaine. Militante révolutionnaire, elle a intégré le Mouvement 26 Juillet et a été membre de la Direction nationale. En 1958, Vilma Espín a rejoint le Second Front Oriental Frank País, devenant l’une des premières femmes à participer à la guérilla. Après le triomphe de la Révolution, elle a dédié sa vie à la lutte des femmes cubaines pour l’égalité, jusqu’à sa disparition en 2007. Elle a ainsi présidé la Commission nationale de prévention et d’attention sociale, la Commission de l’enfance, la jeunesse et de l’égalité des femmes au sein du Parlement cubain [8].
        L’une des premières tâches de la FMC a été de lutter contre la prostitution, nécessité vitale pour près de 100 000 femmes de la Cuba prérévolutionnaire, et de les impliquer dans la construction de la nouvelle société. Avec la disparition des conditions économiques et sociales responsables de l’exploitation sexuelle des femmes, la réadaptation sociale a été d’autant plus facilitée par l’existence d’une structure fédérative féminine.
        cubaecole.jpgSuivant l’adage de José Martí « être cultivé pour être libre », Cuba a lancé en 1961 une grande campagne d’alphabétisation qui a permis à toutes les catégories de la société, en particulier aux femmes – et surtout aux femmes de couleur –, de bénéficier de ce progrès social qui ouvrait la voie vers l’égalité. Plus de 10 000 écoles primaires ont été créées la même année, soit plus que durant les soixante ans de république néocoloniale. Les résultats furent immédiats : plus de 700 000 personnes, dont 55% de femmes, ont été alphabétisées en douze mois et l’analphabétisme fut réduit à 3,8%. En 1961, Cuba a été déclarée par l’UNESCO « premier territoire libre d’analphabétisme », fait unique en l’Amérique latine et La Caraïbe à l’époque. Dès 1961, Cuba a créé les cercles infantiles destinés à permettre aux mères cubaines d’avoir accès à la formation, au travail et de participer à la vie économique du pays [9].
        Cuba a ensuite mis en place un arsenal constitutionnel et législatif destiné à promouvoir les droits des femmes et l’égalité pour tous. Les articles 41 et 42 de la Constitution inscrivent dans le marbre l’égalité des droits entre femmes et hommes et sanctionnent toute « discrimination pour motif de race, couleur de peau, sexe, origine nationale, croyances religieuses ou toute autre atteinte à la dignité humaine [10] ». La Loi 62 du Code pénal (article 295) typifie comme délit, passible d’une peine de deux ans de prison, toute atteinte au droit à l’égalité [11]. Les femmes ont ainsi accès à tous les postes de la fonction publique et à toutes les hiérarchies des forces armées [12].
        Au niveau international, Cuba a également joué un rôle d’avant-garde dans la promotion des droits des femmes. Ainsi, l’île de la Caraïbe est le premier pays d’Amérique latine à avoir légalisé l’avortement en 1965. Seules deux nations du continent, le Guyana en 1995 et l’Uruguay en 2012, ont suivi l’exemple de Cuba en accordant le droit imprescriptible aux femmes de disposer de leur propre corps. De la même manière, Cuba est le premier pays au monde à avoir signé la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de discrimination contre la femme, et le second à l’avoir ratifiée. 

3.      La femme à Cuba aujourd’hui

       cuba-elecciones-press1.jpg La santé et le bien-être de la femme cubaine ont été érigés en priorités nationales depuis l’avènement de la Révolution cubaine en 1959, comme l’illustrent les indicateurs dans ce domaine. Ainsi, l’espérance de vie des femmes est de 80 ans, supérieure de deux ans à celle des hommes, et elle est similaire à celle des nations les plus développées. Le taux de mortalité infantile est de 4,6 pour mille, soit le plus bas du continent américain – Canada et Etats-Unis compris – et du Tiers-monde. Le taux de mortalité maternelle est de 0,02%, soit le plus bas d’Amérique latine et du Tiers-monde. Le taux de fécondité (nombre d’enfants par femme) est de 1,5 selon la Banque mondiale, c’est-à-dire le plus bas d’Amérique latine, ce qui n’est pas sans poser un problème de renouvellement générationnel [13].
        D’un point de vue légal, l’article 59 du Code du travail protège spécifiquement les mères cubaines. Il stipule que « l’employeur doit créer et maintenir des conditions de travail pour la femme, en prenant en compte sa participation dans le processus du travail et sa fonction sociale comme mère ». Ainsi, les mères cubaines ont la possibilité de s’occuper à temps plein de leur nouveau-né tout en percevant l’intégralité de leur salaire un mois et demi avant l’accouchement et trois mois après la naissance de l’enfant. Le congé peut durer un an avec une rémunération égale à 60% de leur salaire. Au bout d’un an, elles sont automatiquement réintégrées dans leur travail. Par ailleurs, le droit du travail cubain permet à la femme de partir à la retraite à 60 ans ou après avoir cotisé pendant 30 annuités. En guise de comparaison, la femme française doit avoir cotisé pendant 42 annuités pour avoir la possibilité de prendre une retraite à taux plein.
        Les femmes représentent près de 60% des étudiants du pays et plus de 65% d’entre elles sont diplômées de l’enseignement supérieur. Au niveau professionnel, depuis 1980, les femmes actives disposent en moyenne d’un niveau de formation supérieur à celui des hommes actifs. Si les femmes ne représentent que 44% de 5,5 millions de personnes qui composent la population active du pays, chiffre qui illustre les efforts encore à réaliser dans le voie de l’égalité pleine [14], en revanche, elle constituent 66,4% des techniciens et professionnels du pays de niveau moyen et supérieur (enseignants, médecins, ingénieurs, chercheurs, etc.) et 66% des fonctionnaires civils (contre 6,2% avant 1959) [15].
        De la même manière, aujourd’hui, à travail égal, la législation cubaine impose que le salaire de la femme soit strictement le même que celui de l’homme. En France, selon l’INSEE, à emploi égal, le salaire de la femme est inférieur de 28% à celui de l’homme [16]. Aux Etats-Unis, le salaire de la femme ne représente que 80% de celui de l’homme [17].
        A Cuba, les femmes occupent 46% des postes de direction dans le secteur économique (contre 2% avant le triomphe de la Révolution). A titre comparatif, en France, parmi les 40 sociétés du CAC 40, seules cinq sont dirigées par des femmes [18].  Au niveau administratif et judiciaire, les femmes cubaines représentent 66% des membres de l’inspection des Finances et du Tribunal suprême et 78% des fonctionnaires du Parquet [19].
        La femme cubaine est pleinement intégrée dans la vie politique du pays. Les statistiques dans ce domaine sont révélatrices. Ainsi, des 31 membres du Conseil d’Etat cubain, 13 sont des femmes, soit 41,9%. Au niveau exécutif, il y a 8 femmes ministres sur 34, soit 23,5%. Au Parlement cubain, sur les 612 députés, 299 sont des femmes, soit 48,66%. En France, le taux de femmes parlementaires (Assemblée nationale + Sénat) est de 26%. Cuba occupe le troisième rang mondial du plus grand pourcentage de femmes élues députés. A titre indicatif, les Etats-Unis occupent le rang 80.
        Une femme, María Mari Machado, occupe la vice-présidence du Parlement cubain. Au niveau des Assemblées provinciales, sur les 1268 élus, 48,36% sont des femmes. Les femmes cubaines président 10 des 15 Assemblées provinciales du pays, soit 66,6%, et occupent la vice-présidence dans 7 d’entre elles, soit 46,6%. Sur les 115 membres du Comité Central du Parti Communiste cubain, 49 sont des femmes, soit 42,6%. La secrétaire du Parti communiste pour la province de La Havane, la plus importante du pays, est Lázara Mercedes López Acea, une femme de couleur née en 1964. Elle est également vice-présidente du Conseil d’Etat et du Conseil des Ministres. Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’il n’existe aucune loi à Cuba obligeant à la parité pour les postes politiques.
        Par ailleurs, sur les 16 dirigeants syndicaux provinciaux de la Confédération des travailleurs cubains (CTC), 9 sont des femmes, soit 56,25%.
       cubanepal.jpg Au niveau de la diplomatie, Cuba est représentée par des femmes dans pas moins de 47 pays. Au Ministère des Affaires étrangères, plus de 40% des fonctionnaires sont des femmes et plusieurs d’entre elles occupent des postes de vice-ministre. Josefina Vidal, Directrice du Département des Etats-Unis au sein du Ministère cubain des Affaires étrangères, est chargée de mener les négociations avec Washington dans le processus historique de normalisation des relations bilatérales annoncé par les Présidents Barack Obama et Raúl Castro le 17décembre 2014 [20].
        A Cuba, la pratique sportive est considérée comme étant indispensable au développement physique et intellectuel des citoyennes et des citoyens, qui ont accès gratuitement à toutes les installations et infrastructures du pays. L’Institut national des sports a mis en place tout un éventail de programmes pour toutes les catégories de la population et toutes les générations. Les résultats sont édifiants : pour ce qui est du sport de haut niveau, la femme cubaine occupe une place de premier choix et Cuba est le pays d’Amérique latine qui dispose – en chiffres absolus – du plus grand nombre de médaillées olympiques avec 49 titres [21].
        Les Nations unies, par le biais de la Commission économique pour l’Amérique latine et la Caraïbe (CEPAL), ont salué la politique de l’Etat cubain en faveur des femmes. Alejandrina Germán, présidente de Conférence régionale sur la femme et également Ministre de la femme de la République dominicaine, a souligné que Cuba a toujours joué un rôle avant-gardiste dans la promotion et la défense des droits des femmes, rappelant que l’égalité des genres dépendait d’abord et avant de la volonté politique des dirigeants [22].

        Si la prostitution a disparu en tant que réalité sociale institutionnalisée, il convient de noter la résurgence de ce phénomène à partir des années 1990, avec la crise économique, la recrudescence des sanctions imposées par les Etats-Unis et l’ouverture du pays au tourisme de masse. Le Centre d’éducation sexuelle, dirigée par Mariela Castro Espín, fille de l’actuel Président Raúl Castro et de la fondatrice de la FMC Vilma Espín, joue un rôle important, basé sur la prévention et la persuasion, dans la lutte contre ce fléau [23].
        Cuba a mis en place un arsenal législatif et juridique dissuasif contre la violence de genre. Le Groupe national de prévention et d’attention de la violence familiale, entité transversale multisectorielle et pluridisciplinaire qui inclut les Ministères de l’Education, de la Santé, de l’Intérieur, de la Justice, les services du Procureur général de la république, de la Médecine légale, du Centre national d’éducation sexuelle, de l’Université de La Havane, du Tribunal Suprême et de l’Institut de Radio et Télévision, est chargé de la lutte contre la violence faite aux femmes. Le Code pénal sanctionne sévèrement ce type d’atteinte à l’intégrité physique et psychologique et la violence conjugale est considérée comme étant une circonstance aggravante.
       Si les comportements machistes, sexistes et discriminatoires, hérités de cinq siècles de société patriarcale avec ses obstacles intrinsèques d’ordre culturel, idéologique et psychologique, persistent toujours dans la Cuba d’aujourd’hui et constituent encore un obstacle à l’émancipation pleine et entière de la femme, néanmoins, celle-ci joue indéniablement un rôle prépondérant dans la société et participe pleinement au développement du pays.

Conclusion

cuba,femmes,salim lamraniLa Révolution cubaine a incontestablement ouvert la voie vers l’affranchissement de la femme. Tous ses droits, qu’ils soient économiques, sociaux, culturels, civils ou politiques, sont garantis par la Constitution et la femme a été la principale bénéficiaire du processus de transformation sociale initiée en 1959.
        Reléguée à un rang social subalterne dans la Cuba néocoloniale, elle est devenue un sujet actif qui a grandement contribué à l’édification d’une société nouvelle basée sur l’égalité et la justice sociale. La femme cubaine joue désormais un rôle essentiel dans la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays.
        « Toute la patrie se trouve dans la femme », disait, à juste titre, José Martí. Néanmoins, si les normes juridiques existantes permettent l’épanouissement et la réalisation de la femme à Cuba, si les indicateurs et les statistiques restent exceptionnels pour une nation du Tiers-Monde et si la femme cubaine n’a rien à envier à ses paires des pays les plus développés, il reste encore certains obstacles d’ordre culturel, psychologique et idéologique à franchir dans le chemin sinueux vers l’émancipation totale.

Salim Lamrani

Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba, parole à la défense !, Paris, Editions Estrella, 2015 (Préface d’André Chassaigne).

Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr

Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel

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[1] Fidel Castro, “Discurso pronunciado por Fidel Castro Ruz, Presidente de Dobla República de Cuba, en las honras fúnebres de las víctimas del bombardeo a distintos puntos de la república, efectuado en 23 y 12, frente al cementerio de Colón, el día 16 de abril de 1961”, República de Cuba. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1961/esp/f160461e.html (site consulté le 8 mars 2015).

[2] Acela Caner Román, “Mujeres cubanas y el largo camino hacia la libertad”, Biblioteca Nacional José Martí, août 2004. http://librinsula.bnjm.cu/1-205/2004/agosto/31/documentos/documento104.htm(site consulté le 15 novembre 2014)

[3] Joseba Macías, « Revolución cubana: Mujer, Género y Sociedad Civil”, Viento Sur. http://www.vientosur.info/documentos/Cuba%20%20Joseba.pdf (site consulté le 15 novembre 2014)

[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] Fidel Castro Ruz, “Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, en el Parque Céspedes de Santiago de Cuba”, República de Cuba, 1er janvier 1959. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1959/esp/f010159e.html (site consulté le 18 avril 2015).

[7] Acela Caner Román, “Mujeres cubanas y el largo camino hacia la libertad”, Biblioteca Nacional José Martí, op. cit.

[8] Federación de Mujeres Cubanas, « Dossier Vilma Espín ». http://www.mujeres.co.cu/dossiervilma/HTML/01.html (site consulté le 18 avril 2015).

[9] Acela Caner Román, “Mujeres cubanas y el largo camino hacia la libertad”, Biblioteca Nacional José Martí, op. cit.

[10] Constitución de la República de Cuba, 1976, Artículo 41 & 42.

[11] Código Penal Cubano.

[12] Dalia Isabel Giro López, “Mujeres haciendo Revolución”, Cuba Defensa, 20 août 2013. http://www.cubadefensa.cu/?q=node/2158 (site consulté le 18 avril 2015) ; Sonia Regla Pérez Sosa, « Homenaje a las mujeres de las FAR », Cuba Defensa, 5 mars 2015. http://www.cubadefensa.cu/?q=homenaje%20mujeres%20FAR (site consulté le 18 avril 2015).

[13] Banque mondiale, “Tasa de fertilidad, total (nacimientos por cada mujer)”, 2014. http://datos.bancomundial.org/indicador/SP.DYN.TFRT.IN/countries (site consulté le 8 mars 2015).

[14] Mariela Pérez Valenzuela, “Mujer cubana: una fortaleza en la economía nacional”, Federación de Mujeres Cubanas. http://www.mujeres.co.cu/714/beijing1.html (site consulté le 15 novembre 2014)

[15] Mujeres, « Cuba en el CEDAW ». http://www.mujeres.co.cu/cedaw/texto/01.html (site consulté le 15 novembre 2014)

[16] Thomas Morin & Nathan Remila,  « Le revenu salarial des femmes reste inférieur à celui des hommes », INSEE, http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1436 (site consulté le 15 novembre 2014)

[17] Le Figaro, « La crise pousse les Américaines à travailler », 18 novembre 2009. http://www.lefigaro.fr/emploi/2009/11/18/01010-20091118ARTFIG00628-la-crise-pousse-les-americaines-a-travailler-.php (site consulté le 15 novembre 2014)

[18] Camille Boulate, “Les cinq femmes à la direction générale du CAC 40”, Les Echos, 7 mars 2013.  http://business.lesechos.fr/directions-generales/les-quatre-femmes-a-la-direction-generale-du-cac40-5300.php (site consulté le 15 novembre 2014)

[19] Federación de Mujeres Cubanas, “Cubanas en cifras”, 2014. http://www.mujeres.co.cu/715/plegable2.pdf (site consulté le 15 novembre 2014), p. 7-9.

[20] Salim Lamrani, « Acercamiento Cuba-Estados Unidos : perspectivas y obstáculos », Al Mayadeen, 23 février 2015. http://espanol.almayadeen.net/Study/uJUAe1pzFUiV8aRIAF9FTA/acercamiento-cuba-estados-unidos--perspectivas-y-obst%C3%A1culos (site consulté le 8 mars 2015).

[21] Federación de Mujeres Cubanas, “Cubanas en cifras”, novembre 2014. http://www.mujeres.co.cu/715/plegable2.pdf(site consulté le 8 mars 2015). p. 8, 9.

[22] Margen Borges, « Destacan en Cepal política de Estado cubano a favor de mujeres », Federación de Mujeres Cubanas, 2014. http://www.mujeres.co.cu/articulo.asp?a=2014&num=714&art=51 (site consulté le 15 novembre 2014)

[23] Centro Nacional de Educación Sexual. http://www.cenesex.org/(site consulté le 15 novembre 2014)

11:14 Publié dans AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Culture, Société | Tags : cuba, femmes, salim lamrani | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg