10/09/2017
Cuba envoie des médecins à plusieurs îles des Caraïbes ravagées par l'Ouragan Irma .
Des centaines de médecins cubains se rendent dans les iles dévastées des Caraibes sauf dans l'ile "française" de St Martin. C'est aussi ca le "privilège" d'appartenir à la France. "L'aide" sera française ou ne sera pas..
Plus de 750 professionnels de la santé publique sont arrivés à Antigua, Barbuda, le Saint Kitts, Nevis, Santa Lucia, les Bahamas, la Dominique et Haïti.
Il leur a été demandé de suivre les directives du Ministère de la Santé publique (Minsap) et de contribuer à aider au rétablissement des régions qui ont été frappées par l'ouragan.
"la collaboration de l'Unité de Coopération Médicale Centrale, et avec le Centre Minsap de Gestion et nos ambassades, ont maintenu la communication pour évaluer les dégâts et évaluent quelle aide nos propres collaborateurs pourraient fournir", a dit à Granma Regla Angulo Pardo, directrice de l'Unité Centrale de Coopération Médicale à Cuba.
La nation de 11 millions d'habitants a une tradition historique d'envoyer le personnel médical quand d'autres nations en ont besoin, comme pendant la crise Ebola en Afrique occidentale en 2014 et 2015. Une brigade de plus de 600 professionnels cubains de la santé publique est allée en Sierra Leone en 2014 aider à faire face à la crise.
Ils ont aussi envoyé à 1,200 professionnels de la santé publique en Haïti après que la nation ait été frappée par un tremblement de terre en 2010.
11:37 Publié dans AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Environnement, Société | Tags : cuba, médecins, solidarité, caraïbes, ouragan | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook | | |
08/07/2017
Au Salvador, trente ans de prison pour une fille violée qui a fait une fausse couche
Repéré par Claire Levenson sur The Guardian
La jeune femme est accusée d'homicide, dans un pays où les lois anti-avortement sont appliquées de telle manière que plusieurs femmes ont déjà fait de la prison pour fausse couche
En 2016, plusieurs mois après avoir été violée par un membre de gang, Evelyn Beatriz Hernandez Cruz, alors âgée de 18 ans, a fait une fausse couche chez elle dans une région rurale du Salvador. Après avoir ressenti de fortes douleurs au ventre, elle est allée aux toilettes et a perdu son futur enfant à 32 semaines de grossesse.
Sa mère l'a amenée à l'hôpital pour hémorragie vaginale et c'est alors que les autorités ont commencé une enquête qui a mené à son arrestation. La jeune fille a passé une semaine menottée à l'hôpital. Hernandez a tout d'abord été accusée d'avoir provoqué un avortement, puis l'accusation a été requalifiée en homicide. Le 5 juillet, elle a été condamnée à trente ans de prison.
Selon son avocat, qui va faire appel, «le verdict du juge ne reflète pas les preuves presentées au tribunal. Il s'agit d'une décision fondée sur la morale, pas sur le droit ou la justice».
Climat de suspicion
Le Salvador a une loi anti-avortement extrêmement répressive, qui a été votée en 1997 suite à une campagne de groupes anti-IVG liés à l'Église catholique. L'avortement est interdit et criminalisé en toutes circonstances: même en cas de viol, de risque pour la santé de la femme ou encore lorsque le foetus ne pourrait pas survivre.
Selon Amnesty International, la loi actuelle «crée une atmosphère de suspicion à l'encontre des femmes qui font des fausses couches ou ont des urgences obstétriques».
Selon certaines estimations, entre 1998 et 2013, environ six cent femmes ont été emprisonnées après avoir été accusées d'avoir avorté. En février dernier, les tribunaux ont accordé leur pardon à Sonia Tabora, qui avait fait douze ans de prison pour une fausse couche qualifiée d'homicide.
En mars, un assouplissement de la loi anti-avortement a été introduit mais le texte n'a toujours pas été voté.
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04/07/2017
Questions sur la fécondité à Cuba
La Havane, 3 juillet – La majorité des naissances sont enregistrées entre 20 et 24 ans et un pourcentage élevé (environ 68%) entre 20 et 29 ans
Ses amies étaient déjà en première lorsqu’elle est revenue au lycée. « Cela fait plaisir de te revoir ! » C’est ainsi que l’a accueillie la seule camarade de classe qui s’est approchée d’elle pour lui souhaiter la bienvenue au nom de toutes les autres. Puis, après un sourire, sans un reproche, elle s’est éloignée vers ses compagnes.
La nouvelle arrivée au lycée a deux ans de retard à cause d’une maternité non désirée à l’âge de 14 ans. Après tous les changements survenus dans sa vie, elle a décidé de terminer ses études secondaires. Aujourd’hui, c’est une femme de 39 ans, dont l’aîné des enfants a 25 ans.
« C’est ton frère? Non, c’est mon fils… ». Ainsi s’est achevé le dialogue. Quelques minutes plus tard, la jeune maman est montée dans le bus qu’elle attendait, et ceux qui ont assisté à la scène n’ont pas pu s’empêcher de faire des commentaires sur son âge.
Éloignées dans le temps et dans l’espace, ces anecdotes ne sont qu’un témoignage d’histoires de mères adolescentes, un phénomène qui, selon les statistiques, est toujours d’actualité.
L’âge auquel les femmes ont leurs enfants ne se mesure pas à travers le vécu personnel ni à la lecture hors contexte des données démographiques. L’analyse est bien plus complexe.
« La fécondité cubaine est et a toujours été précoce », affirme la Dr Grisell Rodriguez, du Centre d’études démographiques.
La majorité des naissances sont enregistrées entre 20 et 24 ans et un pourcentage élevé (environ 68%) entre 20 et 29 ans.
« Où est le problème? Dans la participation des adolescentes. Même si le taux de fécondité dans cette tranche d’âge n’est pas le plus élevé d’Amérique latine, il présente cependant des niveaux qui ne correspondent pas aux nombreuses actions qui sont mises en œuvre à Cuba en matière de santé. »
UN TAUX NI TRÈS HAUT NI TRÈS BAS
Depuis une dizaine d’années, la fécondité des adolescentes a une incidence sur la fécondité totale. Les statistiques démographiques révèlent que sur 100 naissances, 15 sont de mères de moins de 20 ans. Un chiffre qui s’est maintenu stable ces dernières années.
Les statistiques révèlent qu’en général la femme a un premier enfant, mais que parfois, le deuxième n’arrive pas. Photo: Yander Zamora
« Un taux de fécondité différent de l’Amérique latine, où le chiffre est trois fois plus élevé. Par ailleurs, nous affichons le taux de mortalité parmi les plus bas du monde, mais nous devrions présenter aussi l’un des taux de fécondité des adolescentes le plus bas, parce que les pays qui enregistrent nos niveaux en matière de santé ont un taux de fécondité chez les adolescentes de 8 ou 6% ».
« Ce taux est très bas quand on le calcule. Mais nous parlons de la Cuba de 2017, avec toutes ses réussites sociales et la volonté politique de faire – et d’avoir fait – beaucoup de choses en faveur d’une maternité désirée. Et pourtant, 400 à 420 jeunes adolescentes deviennent mères chaque année », déplore la spécialiste.
LE REVERS DE LA MÉDAILLE
Tout va pour le mieux : elle n’a pas encore 35 ans et elle se lance déjà dans son doctorat. Son talent pour la recherche scientifique n’est plus à démontrer, les notes brillantes obtenues pour sa licence et sa maîtrise en sont la preuve. Il ne lui reste qu’à attendre deux ans avant de devenir docteure en sciences. Le problème, c’est qu’elle ressent désormais le désir d’être mère.
On pourrait penser qu’à Cuba, les femmes retardent la maternité et n’ont pas de deuxième enfant. Mais là encore, il y a des nuances.
« Ce qui est prouvé, c’est que la femme a un premier enfant, mais qu’elle prend son temps et parfois, le deuxième enfant n’arrive pas », affirme la Dr Grisell Rodriguez.
Entre celles qui ont leur bébé durant leur adolescence et celles qui décident de l’avoir après 30 ans, se dessine en toile de fond une réduction du total d’enfants par femme à la fin du cycle reproductif : de 4 enfants à la fin des années 60 à 1,72 à l’heure actuelle, autrement dit 17 enfants pour 10 femmes.
Est-il possible de modifier ces indicateurs ?
« Cette année, cela fera 40 ans que le taux de fécondité est inférieur au seuil de renouvellement, un processus dont la tendance est irréversible dans le monde. Aucun pays ayant enregistré une baisse de la fécondité de manière soutenue ne le voit se relever. Les comportements démographiques ont tendance à rester stables dans le temps et à devenir des tendances. Nous parlons ici de comportement de la population », précise la spécialiste du Centre d’Études démographiques
TROUVER UN JUSTE MILIEU
Le panorama démographique auquel le pays fait face aujourd’hui est loin d’être simple et homogène. Au niveau macrosocial, le plus évident, c’est l’augmentation croissante des personnes âgées – un problème auquel le gouvernement est très attentif – et qui est présent dans les Orientations de la Politique économique et sociale du Parti et de la Révolution.
En matière de maternité, l’État cubain consacre des ressources énormes à la protection de la mère et de l’enfant. Aussi quel que soit l’âge de la mère, elle sera prise en charge par le Programme de santé maternelle et infantile.
Dans ce contexte, la basse fécondité et ses nuances sont à analyser dans le cadre des politiques qui donnent aux femmes et aux hommes des opportunités, des droits et des garanties, mais en même temps, elle est l’une des causes des changements dans la dynamique démographique d’une Île d’un peu plus de 11 millions d’habitants.
Source: Granma International
16:44 Publié dans AL-Pays : Cuba, Société | Tags : cuba, fécondité, naissance | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
29/05/2017
Un ancien espion de la CIA à Cuba raconte sa vie "d'échecs"
Un ancien espion de la CIA d'origine cubaine a dédié sa vie à tenter d'assassiner Fidel Castro et à déstabiliser le régime communiste, mais Antonio Veciana affirme aujourd'hui que cette vie fut une "histoire d'échecs" même s'il ne regrette rien.
"J'étais un improbable terroriste", raconte-t-il dans son livre "Trained to Kill" ("Formé pour tuer") co-écrit avec le journaliste Carlos Harrison. "J'étais maigrichon, asthmatique et rongé par l'incertitude". L'ancien espion âgé aujourd'hui de 88 ans, assis à côté de son déambulateur dans le salon de sa fille à Miami, s'explique: "Ce que j'ai fait c'est ce que les terroristes font. C'est juste que ce n'était pas appelé comme tel".
Le livre narre dans le détail comment l'agent de la CIA David Atlee Phillips – connu sous l'alias "Bishop" (évêque) - l'a recruté en 1959 et l'a formé à La Havane dans le but de tuer Fidel Castro, mort l'an dernier de causes naturelles. "Bishop m'a invité à déjeuner", se rappelle-t-il. "C'était facile, il n'avait pas besoin de me convaincre des dangers du communisme à Cuba".
"Opération Peter Pan"
Comptable à la Banque nationale de Cuba, M. Veciana a appris à se rendre invisible, à comploter, à ne plus avoir de scrupules et à se méfier. "Au départ l'idée était de déstabiliser" le régime, explique-t-il. "Dans les pays qui sont déstabilisés, les gens croient aux rumeurs". "C'était mon boulot: lancer ces rumeurs". La première d'entre elles fut un projet de loi qui prévoyait que le gouvernement cubain enlève aux parents la garde légale de leurs enfants. Cette fausse information a permis l'envoi, par leurs parents, de quelque 14.000 enfants aux Etats-Unis dans un exode connu sous le nom d'"opération Peter Pan". "Beaucoup de parents ont ensuite revu leurs enfants, mais d'autres n'ont pas pu les revoir parce qu'ils sont morts ou parce qu'ils ne pouvaient pas quitter le pays", selon M. Veciana.
De 1960 à 1962, les parents déposaient leurs enfants dans des locaux de l'Eglise catholique. Ces mineurs non accompagnés étaient ensuite accueillis dans des camps en Floride. M. Veciana dit ne pas regretter d'avoir séparé ces enfants de leurs parents. "C'était peut-être irresponsable, mais je faisais cela par conviction", explique-t-il. "A l'époque j'étais convaincu que ce que je faisais était bien, donc je le referais".
Groupe para-militaire
M. Veciana a fui aux Etats-Unis en 1961 après une attaque ratée contre Castro qui aurait facilement mené les autorités cubaines jusqu'à lui. Quand il a été contacté par Bishop à Miami, M. Veciana a fondé un groupe para-militaire anti-Castro nommé "Alpha 66" qui, pendant les années 60 et 70, a mené des attaques de type commando contre le régime castriste. "Ces attaques nourrissaient l'espoir, et quand la presse en parlait c'était l'euphorie -- les gens avaient encore l'espoir de pouvoir gagner la bataille", raconte M. Veciana. Il reconnaît cependant que les succès et l'ampleur des attaques étaient "toujours exagérés".
Comme beaucoup de Cubano-Américains de son âge, M. Veciana en veut au président John F. Kennedy qu'il accuse d'avoir "trahi" les exilés cubains en retirant l'armée américaine de l'opération anti-castriste de la Baie des cochons à Cuba en 1961, qui fut un échec. Il prétend aussi avoir vu Bishop rencontrer Lee Harvey Oswald trois mois avant l'assassinat de JFK au Texas en 1963. Oswald étant considéré comme le meurtrier de l'ex-président.
Tueur à gages
Une dernière tentative de tuer Castro à Santiago du Chili a échoué et M. Veciana a abandonné des années plus tard tout projet d'attenter à la vie du dirigeant cubain. Il a aussi mis fin à ses actions pour discréditer Ernesto "Che" Guevara après sa mort en 1967 en Bolivie. Le révolutionnaire argentin est devenu à l'inverse une icône de la gauche.
"J'essaie vraiment de ne pas trop y penser, parce mon histoire est une histoire d'échecs", estime M. Veciana. "Quand vous échouez par différentes circonstances vous pensez que vous n'avez pas fait la bonne chose, mais surtout vous vous sentez comme un raté". En 1979, après avoir plusieurs fois tenté de se suicider, Veciana a finalement jeté l'éponge de l'espionnage et du métier de tueur à gages. "Ma vie secrète est finie" sont les derniers mots de son livre.
15:58 Publié dans AL-Pays : Cuba, Politique, Société, USA | Tags : cuba, fidel, espion, enfant | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |