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14/10/2017

La piste d'une «hystérie collective» évoquée dans l'affaire des diplomates américains de Cuba

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À La Havane, le mystère s'épaissit: qu'a-t-il bien pu arriver aux 22 membres du personnel de l'ambassade américaine victimes de troubles de santé similaires? Jeudi, The Guardian a évoqué une possible «hystérie collective»...

«D'un point de vue objectif, cela ressemble plus à une hystérie collective qu'à autre chose.» À Cuba comme aux États-Unis, les déclarations du neurologue Mark Hallett dans un article du Guardian pourraient bien faire l'effet d'une bombe. Le membre de l'Institut national américain des troubles neurologiques et des AVC remet ainsi en cause la piste plus souvent évoquée d'«attaques acoustiques» dans l'affaire des diplomates américains victimes de troubles de santé.

De novembre 2016 à août dernier, les États-Unis recensent des migraines, nausées, vertiges et même des «dommages cérébraux permanents» chez 22 membres de leur personnel diplomatique basé dans la capitale cubaine. Du côté de La Havane comme de Washington, des enquêtes sont rapidement ouvertes pour déterminer la cause de ces incidents inexpliqués, qui mettent en péril les relations diplomatiques américano-cubaines, normalisées en 2015 après plus d'un demi-siècle d'arrêt.

 

Convaincus qu'il s'agit d'«attaques sanitaires», probablement «acoustiques», les États-Unis prennent l'affaire très au sérieux et rapatrient la plupart du personnel de leur ambassade, ne laissant à La Havane qu'une vingtaine de personnes «indispensables». Parallèlement, le pays expulse une quinzaine de diplomates cubains et déconseille à ses ressortissants de se rendre sur l'île. «Une poignée» de touristes américains auraient d'ailleurs rapporté souffrir des mêmes symptômes que leurs compatriotes.

Victimes du stress?

Le 12 octobre, alors qu'un diagnostic fiable ne peut toujours pas être avancé, le média britannique The Guardian évoque l'hypothèse d'une «hystérie collective» suggérée par des neurologues. «Ces personnes étaient toutes regroupées dans un environnement quelque peu anxiogène et c'est exactement le genre de situations qui peut expliquer quelque chose comme ça. L'anxiété peut être un des facteurs critiques», explique ainsi Mark Hallett.

Une conception partagée par Jon Stone, neurologue à l'université d'Édimbourg. Ce dernier estime par ailleurs que l'épidémie aurait pu démarrer avec une ou deux personnes tombant malades, puis que leurs symptômes auraient pu se répandre parmi leurs collègues travaillant avec eux dans une atmosphère très stressante. «Se dire que seules les personnes faibles et névrotiques développent ce genre de symptômes est une idée fausse. Nous parlons de personnes qui ne font pas semblant», avertit le médecin.

Un troisième spécialiste, Robert Bartholomew, sociologue de la médecine, insiste sur le fait que cette hypothèse est «de loin l'explication la plus plausible». «Je parierais sur le fait que certains membres des agences américaines ont aussi conclu que toute cette affaire était d'ordre psychologique - mais que leur analyse est soit réprimée, soit ignorée par l'administration Trump parce qu'elle ne correspond pas au récit de l'administration», va même jusqu'à déclarer l'auteur d'une série de livres sur les hystéries collectives.

Une hypothèse de dernier recours

«L'hystérie - qui est un terme très peu utilisé aujourd'hui, on parle plutôt de troubles somatoformes - prend ses sources dans une atmosphère d'anxiété. Il est donc tout à fait possible que si cette anxiété concerne un groupe, on puisse assister à un phénomène d'auto-entraînement qui déclencherait une hystérie collective», précise au Figaro le docteur Bruno Perrouty, neurologue à Carpentras.

Toutefois, aux yeux du secrétaire du Syndicat national des neurologues (SNN), cette hypothèse est «envisageable» mais «ne peut être retenue qu'après avoir écarté toute autre explication possible, en dernière analyse». Le médecin français rappelle qu'il s'agit d'un phénomène «exceptionnel» et qu'il convient d'être «très prudent» dans ce genre de diagnostics.

La théorie de l'«hystérie collective» ne semble en tout cas pas très en vogue côté américain. Interrogé par le Guardian, un porte-parole du département d'État a ainsi répondu qu'il n'avait «pas de réponses définitives quant à la cause ou la source des attaques sur les diplomates américains à Cuba. Les investigations continuent et nous ne voulons pas anticiper sur les résultats de l'enquête». Le mot «attaques» est donc toujours bien d'actualité outre-Atlantique. Et le mystère reste entier...

Sources Le Figaro

19:14 Publié dans AL-Pays : Cuba, Politique, Santé, USA | Tags : cuba, usa, embassade | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

27/07/2017

Venezuela : des candidats chavistes portés par l'esprit de la Révolution

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hdvenezuela.jpegAngèle Savino, journaliste à Caracas, a rencontré cinq candidats « chavistes rebelles », et très déterminés à poursuivre la révolution. Dans L’Humanité Dimanche du 27 juillet, retrouvez notre dossier « La Constituante de la dernière chance »
 
Dans un Venezuela au bord de l’implosion, le président Nicolas Maduro a convoqué le 30 juillet l’élection d’une assemblée citoyenne constituante pour tenter de sortir de l’impasse et relancer la révolution bolivarienne. 545 représentants doivent être élus, 364 issus d’une base territoriale et 181 par « secteur » : indigènes, étudiants, paysans, travailleurs, conseils communaux…
L’opposition de droite refuse cette démarche et continue sa stratégie insurrectionnelle, soutenue par les Etats-Unis. Les chavistes sont divisés, dispersés. Si le « chavisme de base, celui des « communes socialistes » a perdu du terrain, il reste très vivace. Très critiques notamment à propos de la corruption et de la bureaucratisation, ces militants soutiennent pourtant Maduro et la Constituante. 
 

tamayba.jpgTamayba Lara, étudiante

Tamayba Lara, jeune candidate étudiante en psychologie (mouvement crea y combate), qui se présente sur la liste territoriale de Caracas. Derrière elle une peinture de Chavez dans un hamac.
Photo : Angèle Savino
« La révolution, c’est transformer les consciences »
 
Tamayba a 26 ans, elle a grandi avec Chavez, est passée par une école bolivarienne, puis a bénéficié d’une bourse pour étudier à l’université. « Aujourd’hui, certains considèrent que c’est naturel d’avoir le droit à une éducation gratuite et de qualité. Ils oublient que des jeunes comme Livia Gouverneur et Belinda Alvarez sont morts pour obtenir ces droits ! »
En 1969, le gouvernement a forcé les portes de l’Université Centrale du Venezuela, qui est resté fermée pendant plus d’un an et a supprimé les résidences étudiantes : « Il pensait que c’était un foyer d’organisation pour les étudiants de gauche ». Hugo Chavez a permis aux jeunes bolivariens de reconstruire ces résidences universitaires. Au sein de ces espaces autogérés les étudiants s’organisent pour apporter leurs savoirs aux communautés voisines. Tamayba et ses camarades du collectif « crée et combats » ont monté une pièce de théâtre pour expliquer aux Vénézuéliens des quartiers populaires l’histoire de la dépendance au pétrole, en utilisant la satire politique. « On leur raconte l’histoire de la l’invasion des puissances européennes, mais aussi de la résistance des Indiens, puis du processus d’indépendance, de recolonisation par les « caudillos » qui ont trahi Bolivar et se sont repartis les terres du peuple. Puis on leur parle de notre subordination aux forces impériales, depuis le siècle dernier. On leur explique aussi que nous sommes responsables de cette réalité, nous ne pouvons pas toujours responsabiliser les autres de nos erreurs. La révolution, c’est transformer notre conscience ».
 Tamayba lutte aussi pour la reconnaissance de la parité politique. « Les femmes, nous sommes la base sociale de la révolution, nous sommes les plus actives dans les conseils communaux, mais nous ne sommes pas représentées au sein du pouvoir de l’État. Nous devons aussi nous battre pour la légalisation de l’avortement. Ce n’est pas possible que les femmes riches avortent dans des bonnes conditions dans des cliniques privées et les femmes pauvres meurent, en réalisant des avortements avec des méthodes où elles risquent leur vie. L’État doit ouvrir un débat public national ! »
 

Rummie Quintero, candidate transsexuelle, étudiante en psychologie

rummie.jpgRummie Quintero, candidate transsexuelle, étudiante en psychologie, qui représente le secteur étudiant. (Mouvement Divas de Venezuela) Derrière elle, les yeux de Chavez et le symbole de la Grande Mission Logement.
photo : Angèle Savino

« Nous devons décoloniser et démarchandiser l’éducations »

Rummie Quintero est fière de sa mère, une militante paysanne noire de la région côtière de Barlovento qui a quitté sa terre natale pour la ville. Son père vient de la région andine de Trujillo. « Ma mère est arrivée à Caracas, pour être traitée comme une esclave, cela m’a beaucoup marqué » 
Rummie lutte pour les droits des femmes depuis l’âge de 9 ans. « Dans le quartier populaire du 23 de enero, les hommes machistes ne permettaient pas aux filles de pratiquer le sport. On me discriminait, on m’offensait, on me traitait de pédale. Je me disais qu’il fallait que quelqu’un nous défende. Ce que j’ignorais, c’est qu’un jour ce serait moi qui défendrait les transsexuelles ». Dès l’enfance, Rummie savait qu’elle était une femme, elle adorait catwoman, et puis il s’est identifié à wonderwomen. « Je la voyais comme une guerrière, je me disais celle-là, c’est moi ! C’est une diva qui sait se défendre, et si elle doit donner des coups aux hommes, elle le fait ! »
Rummie est devenue athlète, danseuse, et étudie aujourd’hui la psychologie à l’Université bolivarienne. En 2004, elle fonde « Divas de Venezuela », une association de défense de droits de l’Homme, qui « s’occupe de toute personne qui en a besoin sans prendre en compte son idéologie politique, même si Divas défend une vision humaniste de gauche ». Rummie a dû affronter le monde patriarcal, la transphobie dans le milieu homosexuel. Et certaines féministes ne comprennent pas son combat : « comme nous ne pouvons pas accoucher, pour elles nous ne sommes pas des femmes » 
Au moment de l’approbation de la loi organique du travail en 2012, Rummie espérait que soit reconnue l’identité de genre, c’est finalement la non- discrimination pour l’orientation sexuelle qui apparaît dans la loi. Selon Rummie, l’assemblée constituante est une opportunité historique pour la représentation des transsexuelles. « Nous devons combattre les faux révolutionnaires. Un révolutionnaire doit d’abord se révolutionner lui-même. Je dois me déconstruire pour me reconstruire. Nous devons politiser l’université, la fille de Chavez, décoloniser et démarchandiser l’éducation »
 

Rigel Sergent, militant du mouvement des habitants

miguel.jpgRigel Sergent, candidat qui se présente sur la liste territoriale de Caracas (Mouvement des locataires à Caracas). Derrière lui : les yeux de Chavez " Notre chemin est celui de la paix"
Photo : Angèle Savino

« L’autogestion est importante pour continuer la lutte » 

Rigel Sergent avait 18 ans au moment de l’arrivée de Chavez au pouvoir. Sa famille était menacée d’expulsion, car elle ne pouvait pas acheter l’appartement qu’elle louait. Rigel prend conscience de cette injustice, et commence à lutter. Il fait partie  du « mouvement des habitants », une plateforme qui rassemble divers mouvements : les comités de terres urbaines, les mouvements de travailleuses résidentielles dites « concierges », exploitées par les propriétaires d’immeubles, les campements des pionniers qui occupent des espaces privés et publics pour l’auto-construction de leur logement, les occupants d’immeubles vides, et le mouvement des locataires, au sein duquel Rigel milite.
 «  Au moment du boom pétrolier de 73, les pauvres paysans ont quitté leur terres pour aller travailler en ville. Et c’est comme cela que nos quartiers populaires se sont construits, à la périphérie de la ville. La première lutte de Chavez, a été la titularisation des terres urbaines. Les habitants écrivent l’histoire de la construction du quartier, pour avoir une reconnaissance légale de la part de l’Etat. Aujourd’hui, nous luttons, nous seulement pour la reconnaissance du quartier, mais aussi pour sa transformation. Nous parlons du droit à vivre dans la ville. On s’organise par exemples avec les comités techniques d’eau pour avoir accès à l’eau potable ».
En décembre 2010, de nombreuses familles ont perdu leur logement à cause des pluies torrentielles. Les réfugiés sont accueillis en urgence dans des centres d’accueille et même au palais Miraflores. En 2011, Hugo Chavez lance la Grande Mission Logement, que le président Nicolas Maduro a développée. Près de 2 millions d’immeuble ont été construits. « Le mouvements des habitants, doit être en lien permanent avec le gouvernement pour développer l’auto-construction »
 Pourquoi l’autogestion est-elle si importante ? « Parce que s’il y avait une changement de gouvernement, nous serions capables de continuer la lutte. Comme la fédération des coopératives pour l’aide mutuelle en Uruguay, qui a construit 25 000 logement pendant la dictature des années 70 »

11:49 Publié dans Actualités, AL-Pays : Vénézuela, Politique | Tags : vénézuela, candidats, constituante | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

17/06/2017

Trudeau évoque la «fierté» du Canada pour sa politique envers Cuba

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Le premier ministre canadien Justin Trudeau a mis en exergue vendredi «la très grande fierté» que le Canada tire de sa relation «privilégiée et unique» avec Cuba après que le président Donald Trump a durci le ton envers le régime «brutal» de La Havane.

«Nous avons une relation très respectueuse et constructive avec les États-Unis, mais nous avons toujours eu une différence d'opinions sur le niveau d'engagement avec Cuba», a dit le premier ministre canadien lors d'une conférence de presse avec son homologue belge, Charles Michel, en visite au Canada.

Le Canada, seul pays du continent américain avec le Mexique à n'avoir pas rompu ses relations avec La Havane au lendemain de la révolution, «a toujours été très fier de l'indépendance de sa politique étrangère, particulièrement à l'égard de Cuba», a souligné M. Trudeau.

«Et nous allons continuer d'être présents» dans l'île sur le plan «touristique, mais aussi au niveau des investissements et des opportunités que nous voulons créer pour le peuple cubain et pour les gens d'affaires canadiens».

«Je ne vois rien de nouveau dans la dynamique entre le Canada et Cuba sinon un désir continu de travailler ensemble pour le bénéfice de tous», a-t-il dit.

Justin Trudeau a tenu ces propos quelques minutes après que Donald Trump se soit engagé depuis la Floride à redéfinir en profondeur le rapprochement avec Cuba, lancé fin 2014 par son prédécesseur Barack Obama après plus d'un demi-siècle de tensions.

Lors du décès de Fidel Castro en novembre dernier, Justin Trudeau avait rendu hommage au père de la révolution cubaine, le qualifiant de «leader remarquable» ce qui lui avait valu un flot de critiques au Canada comme aux États-Unis.

Deux semaines auparavant, M. Trudeau s'était rendu en visite officielle à Cuba, quarante ans après son père, l'ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau, mais n'avait pu rencontrer l'ancien «lider maximo».

Sources La Presse CA

 

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29/05/2017

Un ancien espion de la CIA à Cuba raconte sa vie "d'échecs"

tuer_castro-82078_2.jpgUn ancien espion de la CIA d'origine cubaine a dédié sa vie à tenter d'assassiner Fidel Castro et à déstabiliser le régime communiste, mais Antonio Veciana affirme aujourd'hui que cette vie fut une "histoire d'échecs" même s'il ne regrette rien. 

"J'étais un improbable terroriste", raconte-t-il dans son livre "Trained to Kill" ("Formé pour tuer") co-écrit avec le journaliste Carlos Harrison. "J'étais maigrichon, asthmatique et rongé par l'incertitude". L'ancien espion âgé aujourd'hui de 88 ans, assis à côté de son déambulateur dans le salon de sa fille à Miami, s'explique: "Ce que j'ai fait c'est ce que les terroristes font. C'est juste que ce n'était pas appelé comme tel".
           
Le livre narre dans le détail comment l'agent de la CIA David Atlee Phillips – connu sous l'alias "Bishop" (évêque) - l'a recruté en 1959 et l'a formé à La Havane dans le but de tuer Fidel Castro, mort l'an dernier de causes naturelles. "Bishop m'a invité à déjeuner", se rappelle-t-il. "C'était facile, il n'avait pas besoin de me convaincre des dangers du communisme à Cuba".

"Opération Peter Pan"

cuba enfant.jpgComptable à la Banque nationale de Cuba, M. Veciana a appris à se rendre invisible, à comploter, à ne plus avoir de scrupules et à se méfier. "Au départ l'idée était de déstabiliser" le régime, explique-t-il. "Dans les pays qui sont déstabilisés, les gens croient aux rumeurs". "C'était mon boulot: lancer ces rumeurs". La première d'entre elles fut un projet de loi qui prévoyait que le gouvernement cubain enlève aux parents la garde légale de leurs enfants. Cette fausse information a permis l'envoi, par leurs parents, de quelque 14.000 enfants aux Etats-Unis dans un exode connu sous le nom d'"opération Peter Pan". "Beaucoup de parents ont ensuite revu leurs enfants, mais d'autres n'ont pas pu les revoir parce qu'ils sont morts ou parce qu'ils ne pouvaient pas quitter le pays", selon M. Veciana.
           
De 1960 à 1962, les parents déposaient leurs enfants dans des locaux de l'Eglise catholique. Ces mineurs non accompagnés étaient ensuite accueillis dans des camps en Floride. M. Veciana dit ne pas regretter d'avoir séparé ces enfants de leurs parents. "C'était peut-être irresponsable, mais je faisais cela par conviction", explique-t-il. "A l'époque j'étais convaincu que ce que je faisais était bien, donc je le referais".   

Groupe para-militaire

M. Veciana a fui aux Etats-Unis en 1961 après une attaque ratée contre Castro qui aurait facilement mené les autorités cubaines jusqu'à lui. Quand il a été contacté par Bishop à Miami, M. Veciana a fondé un groupe para-militaire anti-Castro nommé "Alpha 66" qui, pendant les années 60 et 70, a mené des attaques de type commando contre le régime castriste. "Ces attaques nourrissaient l'espoir, et quand la presse en parlait c'était l'euphorie -- les gens avaient encore l'espoir de pouvoir gagner la bataille", raconte M. Veciana. Il reconnaît cependant que les succès et l'ampleur des attaques étaient "toujours exagérés".
           
Comme beaucoup de Cubano-Américains de son âge, M. Veciana en veut au président John F. Kennedy qu'il accuse d'avoir "trahi" les exilés cubains en retirant l'armée américaine de l'opération anti-castriste de la Baie des cochons à Cuba en 1961, qui fut un échec. Il prétend aussi avoir vu Bishop rencontrer Lee Harvey Oswald trois mois avant l'assassinat de JFK au Texas en 1963. Oswald étant considéré comme le meurtrier de l'ex-président.

Tueur à gages

Une dernière tentative de tuer Castro à Santiago du Chili a échoué et M. Veciana a abandonné des années plus tard tout projet d'attenter à la vie du dirigeant cubain. Il a aussi mis fin à ses actions pour discréditer Ernesto "Che" Guevara après sa mort en 1967 en Bolivie. Le révolutionnaire argentin est devenu à l'inverse une icône de la gauche.
 
"J'essaie vraiment de ne pas trop y penser, parce mon histoire est une histoire d'échecs", estime M. Veciana. "Quand vous échouez par différentes circonstances vous pensez que vous n'avez pas fait la bonne chose, mais surtout vous vous sentez comme un raté". En 1979, après avoir plusieurs fois tenté de se suicider, Veciana a finalement jeté l'éponge de l'espionnage et du métier de tueur à gages. "Ma vie secrète est finie" sont les derniers mots de son livre.

Sources France TV

15:58 Publié dans AL-Pays : Cuba, Politique, Société, USA | Tags : cuba, fidel, espion, enfant | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg