01/10/2013
Quand des milliers de juives étaient envoyées dans des bordels en Amérique du Sud
C'est un chapitre peu connu de l'histoire contemporaine sur lequel se penche cette semaine l'hebdomadaire Der Spiegel. Entre 1860 et 1930, en pleine montée de l'antisémitisme, des milliers de jeunes juives pauvres d'Europe de l'Est ont émigré en Amérique du Sud dans l'espoir d'une vie meilleure, dupées par des proxénètes qui les envoyaient dans des bordels à leur arrivée.
A cette époque, les femmes blanches étaient très recherchées sur le marché de la prostitution en Amérique latine, qui se concentrait principalement dans les grandes villes portuaires, comme Buenos Aires et Rio de Janeiro. En Argentine, les prostituées juives étaient surnommées «esclavas blancas», esclaves blanches, tandis qu'au Brésil on les nommait «Polacas», les Polonaises.
L'écrivain Stefan Zweig en a fait une description dans son journal intime après avoir visité le quartier rouge de Rio en 1936:
«Les juives d'Europe de l'Est promettent les perversions les plus excitantes – qu'est-ce qui les a poussées à finir comme ça, à se vendre pour trois francs ? […] Certaines femmes sont vraiment belles – il règne chez toutes une mélancolie discrète – et c'est pourquoi leur avilissement, l'exposition dans le cadre d'une fenêtre, n'apparaît pas du tout vulgaire, émeut plus qu'il n'excite.»
Pour attirer les jeunes femmes, les proxénètes, parmi lesquels de nombreux juifs, leur promettait de leur offrir un emploi ou un mari, explique Der Spiegel:
«Pour assurer le ravitaillement, les proxénètes ne se font pas seulement passer pour des agents d'emploi […] mais pour des marieurs ou des époux. Ils se présentent lors de leurs voyages comme des gentlemen, comme des compatriotes et des coreligionnaires, se présentent bien habillés et mondains, et profitent de la misère et des peurs existentielles qui règnent dans les villes juives d'Europe de l'Est et de Russie, desquelles ils sont souvent originaires. Là-bas règnent la pauvreté, le chômage et la peur face à l'antisémitisme grandissant.»
Toutes ces jeunes femmes n'étaient pas des esclaves, tempère cependant Irene Stratenwerth, curatrice d'une exposition consacrée au destin tragique de ces jeunes femmes, qui a eu lieu l'an dernier au Centrum Judaicum à Berlin. Comme elle l'expliquait alors à Deutschlandradio Kultur:
«Je ne voudrais aussi pas parler absolument de prostitution forcée dans le sens où les filles auraient été contraintes de se prostituer par des forces obscures. Je dirais plutôt que de très, très nombreuses femmes étaient dans le pétrin, n'avaient en fait aucune autre possibilité de subsistance. »
Le pire était que la communauté juive implantée en Amérique du Sud, soucieuse de sa réputation, les bannissait au lieu de leur venir en aide. Ce sont donc les prostituées elles-mêmes qui ont dû s'organiser pour obtenir des droits, notamment celui d'être enterrées selon le rituel juif, qui leur était interdit, en créant leurs propres institutions et en achetant elles-mêmes des sépultures à Buenos Aires, à Rio de Janeiro et à São Paulo. Leurs tombes continuent toutefois d'être séparées par un mur de celles des juifs «intègres», précise Der Spiegel.
Image: Une prostituée juive. Document Der Spiegel.
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11/09/2013
PABLO NERUDA : UN PRIX NOBEL AU SERVICE DU PEUPLE
Chili, 40 ans. Anniversaire du coup d’Etat de Pinochet (11 septembre 1973, 11 septembre 2013)
"Savez-vous pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'Etat aux Etats-Unis ? Parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis aux Etats-Unis..." Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili (fille d'un général assassiné avec la complicité des Etats Unis).
Neruda n’a jamais démenti ce portrait incisif que Federico García Lorca donnait de son ami, en décembre 1934, lors d’un récital à l’université de Madrid :
« Je vous dis de vous disposer à entendre un poète authentique, de ceux dont les sens sont apprivoisés à un monde qui n’est pas le nôtre et que peu de gens perçoivent ;
un poète plus proche de la mort que de la philosophie, plus proche du sang que de l’encre ;
un poète plein de voix mystérieuses que lui-même, heureusement, ne sait pas déchiffrer ;
un homme véritable qui sait bien que le jonc et l’hirondelle sont plus éternels que la joue dure de la statue. »
D’origine modeste, Pablo Neruda, de son vrai nom Ricardo Neftali Reyes Basoalto, est né le 12 juillet 1904 à Parral, au Chili. Son enfance, très proche de la nature, a pour cadre Temuco, petite ville de l’Araucanie.
Dès l’adolescence, et pendant ses études dans la capitale Santiago, il écrit avec avidité.
Depuis 1923, date de Crépusculaire (Crepusculario), les œuvres se succèdent au long d’une vie marquée par les voyages, l’errance, l’exil : ainsi toute ma vie, je suis allé, venu, changeant de vêtements et de planète.
À partir de 1927, il occupe plusieurs postes consulaires : Rangoon, Colombo, Batavia, Buenos Aires ; il se trouvait à Madrid en 1935, à la veille de la guerre civile.
Après un séjour au Chili, Neruda est nommé, en 1940, consul général au Mexique. La peinture des grands muralistes, Orozco, Rivera, Siqueiros, n’est pas sans influence sur Le Chant général (Canto general) qu’il compose alors.
En 1945, le poète est élu sénateur des provinces minières du nord du Chili ; la même année, il adhère au Parti communiste mais les persécutions du président de la République, Gabriel González Videla, l’obligent à fuir son pays. Les voyages à nouveau se multiplient aux quatre coins du monde. En 1950, Neruda a obtenu le prix Staline de la paix.
Sous le gouvernement socialiste du président Allende, il a été nommé en 1970 ambassadeur du Chili à Paris, et, en 1971, il a reçu la consécration du prix Nobel de littérature. Les œuvres, cependant, au fil des ans, n’ont pas cessé de voir le jour, tout imprégnées des péripéties d’une vie tumultueuse et généreuse.
Depuis son adolescence, Neruda n’a jamais cessé, à travers son œuvre multiple, de tenir le journal d’une vie dont on dirait qu’il craint de perdre la moindre page.
Neruda dénonce avec véhémence les horreurs d’une guerre toujours présente en ce monde, notamment au Vietnam. Il révèle l’expérience de la mort humaine à travers les objets, les signes qui subsistent après les catastrophes ; ainsi parle-t-il de l’enfant brûlée sous les décombres de sa maison ou étouffée dans la rizière, en évoquant simplement une poupée aux yeux vides, seule rescapée du bombardement. La mer, si importante dans l’œuvre nérudienne, représente ici encore l’éternité, mais elle aussi est menacée par les atteintes de l’homme.
Refusant toute forme de culte et d’autosatisfaction, l’écrivain réaffirme humblement son espérance et sa volonté de comprendre les hommes, ses frères, y compris les bourreaux car il n’est point de lutte sans une part de complicité avec le mal.
L’activité politique du poète ne connaît point de relâche durant les années 1969 et 1970. Le 30 septembre 1969, Neruda est désigné par son parti comme candidat à la présidence de la République.
Il parcourt le Chili en tous sens et clame son adhésion à l’Unité populaire qui vient de se créer. En janvier 1970, il retire sa candidature afin de permettre à un candidat unique de l’Unité populaire de se présenter aux élections.
Salvador Allende est élu en septembre, avec 36,3 p. 100 des voix, et le Congrès confirme cette élection le 24 octobre 1970.
Nommé ambassadeur à Paris, Neruda arrive en France en mars 1971. Réceptions, voyages, vie mondaine épuisent le poète déjà très affaibli.
Le 21 octobre 1971, le prix Nobel de littérature lui est décerné. Dans le discours qu’il prononce à Stockholm, le poète évoque avec tendresse les frères inconnus qui l’aidèrent à franchir les Andes alors que sa tête était mise à prix dans son propre pays (1949).
Réaffirmant « qu’il n’y a pas de solitude inexpugnable » et que le poète n’est pas « un petit dieu », Neruda se rallie à la prophétie de Rimbaud : « À l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes », en laquelle il voit la proclamation d’un avenir certain. En 1972, il prononce devant le Pen Club International un discours dénonçant le blocus américain contre le Chili.
Géographie infructueuse (Geografía infructuosa, 1972) paraît en mai à Buenos Aires : pressentant sa proche agonie, le poète s’interroge sur sa vie et sur son œuvre poétique. Renonçant à son poste, il quitte la France le 20 novembre 1972 et rentre au Chili avec Mathilde Urrutia. Son peuple l’accueille triomphalement à Santiago.
1973, le dernier combat : « Ma chanson est offensive et dure comme la pierre araucane » Neruda participe à la campagne pour les élections de mars en écrivant Incitation au nixonicide et éloge de la révolution chilienne (Incitación al nixonicidio y alabanza de la revolución chilena, 1973) ; tout en chantant l’Océan et Quevedo, il fustige dans de courts pamphlets les « politicards » et les « larrons ».
Le 11 septembre, un putsch militaire renverse le gouvernement de l’Unité populaire. Allende est assassiné à la Moneda . Le 23 septembre Pablo Neruda meurt à Santiago dans des circonstances troubles. Ses obsèques se déroulent en présence de l’armée : des chants jaillissent de la foule, témoignant, par-delà la mort, du pouvoir subversif de la poésie.
voir sa biographie sur E-Mosaïque Miroirs
Esta obra fue escrita por Pablo Neruda Publicada originalmente en Santiago de Chile por Editorial Nascimento © 1924 Pablo Neruda y Herederos de Pablo Neruda
BILLE BRUNE
Fille brune, fille agile, le soleil qui fait les fruits,qui alourdit les blés et tourmente les algues,a fait ton corps joyeux et tes yeux lumineux
et ta bouche qui a le sourire de l'eau.
Noir, anxieux, un soleil s'est enroulé aux fils
de ta crinière noire, et toi tu étires les bras.
Et tu joues avec lui comme avec un ruisseau,
qui laisse dans tes yeux deux sombres eaux dormantes.Fille brune, fille agile, rien ne me rapproche de toi.
Tout m'éloigne de toi, comme du plein midi.
Tu es la délirante enfance de l'abeille,
la force de l'épi, l'ivresse de la vague.
Mon coeur sombre pourtant te cherche,J'aime ton corps joyeux et ta voix libre et mince.
Ô mon papillon brun, doux et définitif,
tu es blés et soleil eau et coquelicot.
NINA MORENA
Niña morena y ágil, el sol que hace las frutas,
el que cuaja los trigos, el que tuerce las algas,
hizo tu cuerpo alegre, tus luminosos ojosy tu boca que tiene la sonrisa del agua.
Un sol negro y ansioso se te arrolla en las hebras
de la negra melena, cuando estiras los brazos.
Tú juegas con el sol como con un estero
y él te deja en los ojos dos oscuros remansos.
Niña morena y ágil, nada hacia ti me acerca.Todo de ti me aleja, como del mediodía.
Eres la delirante juventud de la abeja,
la embriaguez de la ola, la fuerza de la espiga.
Mi corazón sombrío te busca, sin embargo,
y amo tu cuerpo alegre, tu voz suelta y delgada.
Mariposa morena dulce y definitiva
como el trigal y el sol, la amapola y el agua
10:14 Publié dans Actualités, AL-Pays : Chili, Histoire | Tags : néruda, chili, allende, prix nobel, usa | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
25/08/2013
QUAND AL CAPONE EST VENUE A CUBA !
J'ai toujours pensé qu'Al Capone n’était pas venu à Cuba sans protection. Je veux dire quand il l'a fait en 1928 pour superviser l'achat des alcools qui étaient introduits clandestinement aux États-Unis, il avait des contacts plus ou moins solides avec d’importants personnalités de la politique et du monde des affaires cubaines.
Alors les relations entre la mafia étasunienne et les politiciens cubains sont très antérieures à ce que l’on présume généralement.
Le célèbre gangster de Chicago, durant son séjour cubain, a offert une montre Patek Philippe à Rafael Guas Inclán, alors président de la Chambre des Représentants. En paiement d'une dette ? En remerciement ? Une façon de consolider des liens ? Actuellement se sont des questions sans réponses. Un jour il sera peut-être possible de les spécifier.
Les contrebandiers et les pirates
La Prohibition a régi aux États-Unis de 1920 à 1933. Durant ces années, la majorité des produits alcooliques qui entrait sur le territoire étasunien venait des Antilles, dont Cuba parmi elles.
Les vedettes rapides des contrebandiers raillaient les patrouilles de la police nord-américaine et, comme aux temps de la piraterie classique, ces bateaux étaient attaqués à leur tour par d'autres qui les pillaient et les détruisaient.
L’Italien Jim Colosimo vivait depuis plus de trente ans Etats-Unis. Il avait commencé comme balayeur à Chicago et au moment de la prohibition il avait déjà accumulé une certaine notoriété comme « protecteur » des Siciliens et des Calabrais.
Grâce à son soutien, des milliers de vedettes rapides ont commencé à naviguer, clandestinement, de la Floride vers les Caraïbes. L'ex balayeur a gagné des millions de dollars dans ces opérations jusqu'au jour où il a reçu une pluie de plomb.
Son remplaçant, Johnnie Torrio, a soutiré des grands avantages de l’entreprise illégale. La piraterie dans la mer des Caraïbes a commencé au cours de son règne. Ses bateaux ont commencé à être assaillis par d'autres pilotés par d’authentique pirates.
Torrio, comme le faisait Colosimo avant, payait régulièrement les alcools achetés dans les Caraïbes, mais à leur retour ses bateaux étaient pillés par les pirates.
Al Capone a été plus intelligent que Colosimo et Torrio. Il a conclu un accord avec les autorités et, de là, les garde-côtes et la police de la côte se sont convertis en implacables poursuivants des pirates, tout en laissant le feu vert à ceux qui travaillaient pour Al Capone.
Lors du sommet
Al Capone avait une inclinaison pour les femmes et un délire pour la publicité, impensable chez un gangster. Il aimait qu’on parle de lui et que son nom soit répété.
Dans l’hôtel Sevilla de La Havane, où il logeait, il louait tout un étage pour lui et son entourage de conseillers et de gardes du corps. On parle aussi d’une légende populaire : il demandait une réunion avec tous les employés qui se chargeaient dudit étage.
Il leur parlait peu, mais il les remerciait avec un billet de cent dollars pour chacun d'eux.
À l’égal de Lucky Luciano, Al Capone était un membre de la bande Five Points avant d’aller à Chicago comme tueur à gage et de monter au sommet de la pègre de la ville à partir de 1920. On le connaît surtout pour avoir ordonné le massacre de la Saint Valentin en 1929 : un crime dont on n’a jamais pu l’accuser.
À Chicago, Al Capone a éliminé Masseria, le chef local. Et il était heureux de la mort de Maranzano, le substitut de Masseria, orchestrée par Lucky Luciano, alors que celui-ci et Al Capone l’avaient reconnu comme capo des capos.
Les hommes envoyés par Luciano, qui se sont fait passés pour des inspecteurs du Trésor, ont poignardé et criblé de balles Maranzano dans son bureau.
C'est alors que Luciano a modernisé la mafia. Il a établi une forme de diriger plus démocratique, avec une commission composée par les capos de toutes les familles de New York ; il a assis sa structure sur des nouvelles bases corporatives et il est devenu un impresario du crime. Il a recommandé à ses hommes de vivre avec discrétion absolue ; sans attirer l'attention.
Quand les capos lui demandaient comment s’appellerait son organisation, il a dit qu’elle n’avait pas de nom pour que personne ne puisse la mentionner.
La mafia étasunienne cessait d’être une organisation sicilienne pour se convertir en italo-américaine et Al Capone faisait partie de cette transformation.
Les Patek Philippe
On sait peu de chose sur les aventures d’Al Capone à La Havane. Cependant, on sait qu'un après-midi il a acheté trois montres de marque Patek Philippe dans La Palais Royal, de la rue Obispo, certainement la plus importante bijouterie havanaise de l'époque. Il a payé six mille dollars pour les montres. Al Capone en a gardé une pour lui, une qu’il a offert au chef de ses gardes du corps et la troisième, comme nous le savons déjà, pour Rafael Guas Inclán qui, de 1954 à 1958, a été vice-président de la République avec le dictateur Fulgencio Batista.
D’après ce que l’on sait, Al Capone n’est jamais revenu à Cuba après cette visite de 1928. En dépit d'être un des invités, il n’a pas pu assisté à la réunion convoquée par Luciano, en décembre 1946 dans l'Hôtel National de La Havane, avec les principaux chefs de la mafia. Il avait été libéré de prison, après avoir purgé une peine pour fraude fiscale et il était déjà très malade.
Rafael Guas Inclán était un joueur compulsif. En une nuit il pouvait jouer à la roulette, pour gagner ou perdre, des milliers de pesos volés au Trésor de la nation. Il a fui le pays après le triomphe de la Révolution et la Patek Philippe offerte par Al Capone est restée entre les mains de son neveu Roberto de Cal, photographe de profession.
Rafael Guas Inclán est mort à Miami dans les années 1970 et, peu de temps après, Roberto de Cal est mort à La Havane. Le Palais Royal continue à offrir ses services dans la rue Obispo. Cependant, personne ne sait entre quelles mains est arrivée cette Patek Philippe achetée par Al Capone à La Havane.
Traduit par Alain de Cullant, Lettres de Cuba
12:13 Publié dans AL-Pays : Cuba, Histoire | Tags : al capone, cuba | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
31/07/2013
CHILI : 1973 - 2013 : 40 ANS DÉJÀ ! SPECIAL ANNIVERSAIRE !
Au matin du 11 septembre 1973, le palais présidentiel de la Moneda est cerné et bombardé. Le président socialiste Allende annonce à la radio :
«Qu’ils le sachent, qu’ils l’entendent, qu’ils le gravent en profondeur : je ne laisserai la Moneda qu’à la fin du mandat que m’a donné le peuple, je défendrai cette révolution chilienne et je défendrai le gouvernement car c’est le mandat que le peuple m’a confié. Il n’y a pas d’alternative. Ce n’est qu’en nous criblant de balles qu’ils pourront empêcher la volonté qui est celle de faire accomplir le programme du peuple.
Si on m’assassine, le peuple suivra sa route, suivra son chemin même si les choses seront plus difficiles et plus violentes. Et ce sera une leçon objective très claire pour la majorité de ces gens que rien n’arrête. J’avais tenu compte de cette éventualité, je ne leur offre pas la facilité. Le progrès social ne va pas disparaître parce que disparaît un de leur dirigeants. Il pourra demeurer, se prolonger. Mais on ne peux le renfermer ni le mettre à genoux.».
Ce 11 septembre 1973, les troupes du général Augusto Pinochet assiègent le palais présidentiel de la Moneda, à Santiago. La junte, dirigée par les commandants des armées chiliennes, demande la démission du président Salvador Allende.
Vers 9 h 30, Allende prononce un dernier discours radiodiffusé. Quelques minutes plus tard, les troupes commencent à tirer sur le palais, puis à le bombarder. Dans l'après-midi, les 50 personnes qui se trouvaient aux côtés du président se rendent aux militaires. Poussé au désespoir, Salvador Allende se suicide.
Le coup d’état militaire, organisé avec l’aide des Etats-Unis, inaugurera une dictature avec une répression politique massive.
2 279 morts et disparus ont été recensés dont 641 morts « dans des conditions non élucidées » et 3 197 « détenus disparus ».
Près de 150 000 personnes ont été emprisonnées pour des motifs politiques.
Il y a eu des centaines de milliers d’exilés politiques.
Le réseau des blogs E-Mosaïque à l’occasion de ce triste anniversaire publiera une dizaine d’articles pendant les mois d’août et Septembre pour célébrer cet évènement marquant de la tragédie humaine.
08:44 Publié dans AL-Pays : Chili, Histoire, Politique | Tags : chili, coup d'etat, pinochet, allende | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |