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06/04/2013

LES CINQ HEROS CUBAINS !

cubaheros2.jpgCinq cubains, Gerardo Hernandez Nordelo, Ramon Labanino Salazar, Antonio Guerrero Rodriguez, Fernando Gonzalez Llort et René Gonzalez Schwerert, sont emprisonnés depuis 12 ans aux Etats Unis.

Des juristes américains, 10 prix Nobel dont Gunter Grass, Rigoberta Manchu, des centaines d’intellectuels de par le monde, des parlementaires anglais, le dramaturge Harold Pinter, soutiennent ou ont soutenu ces cinq cubains.

Historique d’un engrenage implacable

Le 12 septembre 1998, le FBI avait arrêté les cinq cubains.

Ces cinq hommes avaient été envoyés aux Etats Unis pour essayer de découvrir les auteurs d’expéditions terroristes vers Cuba, menées à partir de groupes para-militaires d’exilés anti-castristes, en Floride, à Miami, lieu de regroupement de bon nombre d’exilés cubains.

Des attentats avaient fait près de 2000 morts et des dommages très importants sur des installations touristiques, des aéroports cubains.

Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, coupables de sabotage en plein vol d’un avion civil, avec à la clé 73 morts, sont, à ce jour, toujours impunis.

Dès juin 1998, la sécurité cubaine avait transmis aux USA, pour qu’ils agissent, un dossier exhaustif sur les activités terroristes menées contre Cuba depuis le sol américain.

A leur arrestation, les cinq cubains sont qualifiés d’espions. De cellules disciplinaires en unités spéciales d’isolement (en violation des règlements pénitentiaires US), ils attendent l’ouverture de leur procès le 6 décembre 2000.

Ce procès durera 7 mois, en 103 séances. Ils sont accusés d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale américaine, d’avoir conspiré pour commettre des assassinats, d’avoir utilisé des faux papiers, de n’avoir pas respecté l’obligation de se déclarer agents étrangers.

Pourtant aucune violence, aucune destruction n’ont été perpétrées par eux.

Le 30 avril 2001, le Ministère Public américain indique qu’il n’a pas de témoin avalisant la thèse de l’atteinte à la sécurité nationale.

Le 8 juin, le jury, dont avaient été exclus la majorité des jurés afro-américains potentiels, déclare les cinq cubains tous coupables.

Les cinq avaient adressé un message au peuple américain, dans lequel ils expliquaient leur lutte contre le terrorisme.

Le 10 décembre, le verdict tombe, les peines sont lourdes. Hernandez Nordello : détention à vie ; Labanino Salazar, Antonio Guerrero Rodriguez : perpétuité ; Fernando Gonzalez et Gonzalez Schwerert : respectivement 19 et 15 ans de prison.

Les cinq condamnés sont répartis dans des prisons éloignées. Le 12 novembre 2002, Léonard Weinglass, avocat américain, plaide pour un nouveau procès hors de Miami.

Le 3 mars 2004, un grand article est publié dans le New York Times, présentant l’état exact de la situation des cinq cubains.

Le 9 août 2005, la Cour d’Appel d’Atlanta annule le verdict de Miami. Un nouveau procès aura lieu.

En juin 2008, la Cour d’Appel d’Atlanta constate qu’aucun délit contre la sécurité nationale américaine n’a été commis.

Un contre-amiral, un général de division de l’armée de terre, un ancien chef du commandement sud, un général de corps aérien n’ont rien trouvé qui représente, de la part des cinq, la recherche d’informations secrètes ou portant atteinte à la sécurité.

Le 13 octobre 2008, Guerrero Rodriguez voit sa peine de perpétuité commuée en une peine de 21 ans. Le 8 décembre, Labanino Salazar passe de perpétuité à 30 ans d’emprisonnement, Fernando Gonzalez, de 19 ans à 17 ans ; Gonzalez Schwerert et Hernandez Nordello n’ont pas de nouveau jugement.

Et la vie continue...A l"aéroport José Marti de la Havane, une grande affiche présente les "5" et leur combat à tous ceux qui visitent la Grande Ile.

Un beau livre, deux femmes admirables, et un poème

En octobre 2010, Maurice Lemoine ancien rédacteur en chef du "Monde Diplomatique" publie, aux Editions Don Quichotte "Les cinq cubains de Miami", un talentueux et documenté roman sur cette affaire, afin de faire prendre conscience au grand public du drame de ces cinq hommes ("car les journalistes français n’ont pas fait leur travail").

Les 2 femmes de Gonzalez Schwerert et Hernandez Nordello, Olga Salanueva et Adriana Perez, sont à Paris pour parler de leurs maris.

Depuis sa prison de Florence (Colorado), Antonio Guerrero, arrêté à 39 ans, âgé actuellement de 51 ans, a écrit en 1999 un poème :

"Un jour, je suis parti chercher un peu de soleil. J’ai marché droit devant moi, conscient des dangers.

Arborer un sourire est un choix judicieux, condition indispensable pour s’envoler.

J’ai chanté la paix et j’ai soigné les fleurs, les jours de soleil et les jours d’ombre.

Je vous dis aujourd’hui, derrière ces murs hideux, que l’amour est source de liberté".

Article publié dans Agoravox

ROUMESTAND ALAIN

Rédacteur,, ex proviseur de lycée. Spécialiste de l'étude des medias et historien. Auteur d'ouvrages sur la révolution française et sur la résistance.

16:35 Publié dans AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Histoire, Politique | Tags : cuba, héros, usa, terrorisme, prison | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

03/04/2013

TeleSur et la lutte contre "le latifundium médiatique"

festival, hugo chavez, télévision, cuba, jean ortiz, vénézuéla, caracas, culturAmerica, eduardo rothe galo, Chronique du festival latino-américain, CulturAmerica, par Jean Ortiz.

Barbe et cheveux grisonnants, les "archives du temps" d'un vieux lutteur ("j'ai commencé par la Jeunesse communiste, comme tous ceux de ma génération")-le Vénézuélien Eduardo Rothe Galo est co-fondateur de la chaîne de  télévision alternative "TeleSUR", "un multimédia libre, latino-américain". Et les droites enragent.

Elles nous accusent de "soutien au terrorisme", d'anti-américanisme", elles qui dominent tous les médias et sont la voix de l'empire". "CNN est une télé de propagande"
L'amphithéâtre de la présidence de l'Université de Pau est bien rempli malgré le match Katar-Barcelone. Au même moment, plusieurs films latinos sont programmés au cinéma Le Méliès, partenaire historique du Festival. Cinéma, forums, expos, théâtre... ne se font finalement pas concurrence.
Le pionnier de TeleSUR explique au forum ce soir la genèse de cet "enfant de la révolution"...

TeleSur fut créée le 24 juillet 2005, jour anniversaire de la naissance de Bolivar, sous l'impulsion du président Chavez, avec l'aide de Cuba, de l'Argentine, de l'Uruguay, de l'Equateur... "Chavez, le grand communicateur, est le père de TeleSUR".

Elle se définit comme "une télé généraliste internationale publique". Il fallait absolument combattre le "latifundium médiatique" des classes dominantes, des grands groupes économiques, la "censure politique et culturelle, la colonisation des esprits, l'hégémonie de "l'information libérale", et mener le bataille des idées dans des conditions très défavorables; travailler à la construction "d'un nouvel ordre journalistique". "Sans TeleSUR, qui rendrait compte honnêtement des processus d'émancipation en cours?".  Caricaturés, stigmatisés, calomniés.
"Il fallait à tout prix commencer à lutter concrètement contre le modèle culturel, les standards, les légitimations, que les Etats-Unis nous imposent, néocoloniaux, et qui ne correspondent pas à nos réalités. TeleSur décolonise, défend les valeurs, les cultures des peuples du continent, et participe ainsi au mouvement d'intégration en cours". Mieux se connaître pour s'émanciper ensemble.
TeleSur s'impose un "code éthique", considère que "l'info est un droit humain", et "donne même la parole à l'opposition". L'inverse se pratique peu.
Basée à Caracas, elle emploie 750 personnes , techniciens, journalistes, issues de tous les pays du continent.


 A TeleSUR, pas de publicité, et les journalistes , les présentateurs(trices) sont "de toutes les couleurs. Pas de poupées plastiques souriantes, malléables, aseptisées. On émet en espagnol et en portugais, en direction des cinq continents, avec un audimat moyen de "300 millions". La transmission en anglais est à l'étude.
"Ni mercenaire ni martyre", explique Eduardo Rothe Galo, mais "un média fait par des journalistes qui décident de la ligne éditoriale en toute indépendance". TeleSUR a joué un rôle déterminant notamment pour "couvrir" et dénoncer le coup d'Etat au Honduras, malgré tous les dangers, le harcèlement de ses journalistes, la répression... "Au Chili,  au Mexique, ils nous verrouillent. Il nous est encore difficile de "rentrer"
"Le danger qui nous guette est d'éviter la télé de propagande, la langue de bois. Ce n'est pas facile d'être le plus professionnel possible, mais nous progressons. Nos revues de presse, nos tables-rondes économiques, sont de qualité".


 Informer autrement serait donc possible. Sans "chiens de garde" aux ordres du marché, sans pensée unique "libérale". Avec primauté à la pensée critique, au pluralisme d'opinions, à la confrontation des points de vue... En toute honnêteté. Vaste Chantier.

Article publié par l'Humanité

PS - Basée au Venezuela, Tele Sur a été lancée le dimanche 24 juillet 2005, jour anniversaire de la naissance de Simón Bolívar, à l'initiative du président vénézuélien Hugo Chávez, conjointement par le Venezuela, l'Argentine, l'Uruguay et Cuba, avec comme objectif de permettre aux habitants de l'Amérique latine d'avoir, selon les statuts de la chaîne, un média défendant « leurs propres valeurs, divulguant leur propre image, débattant de leurs idées et diffusant leurs propres programmes, de façon libre et égale ».