Membre du Bureau politique du Mouvement Alianza Pais, la formation politique qui a porté le président Rafael Correa à un second mandat, le ministre Falconi a jugé utile d’insister sur les points qui, à son avis, constituent les atouts et les dangers des forces du changement en Amérique latine.
Je pense que les ennemis des processus de transformations en cours dans notre région ont toujours la possibilité de se regrouper et de se réarmer. Nous l’avons vu clairement au Honduras avec le putsch qui a évincé le président Manuel Zelaya, perpétré par les secteurs les plus réactionnaires de la droite hondurienne et latino-américaine, avec le soutien des « faucons » de l’extrême droite aux États-Unis.
Ces menaces sont toujours d’actualité dans nos sociétés. Les polarités ont tendance à se confondre : parfois l’extrême droite s’associe aux intérêts de secteurs qui ne se sentent pas représentés dans les processus progressistes et de changement. Ce sont des défis que nous devons relever.
Mais la réalité nous montre aussi la force des processus en cours sur notre continent. L’Amérique latine a mûri. Certains gouvernements progressistes sont à la recherche d’une équité sociale. Il y a un soutien social et populaire, des politiques actives qui ont prouvé leur efficacité.
La force de ces processus réside dans les avancées réalisées par presque tous les gouvernements qui, chacun dans leurs nuances, ont opéré un virage à gauche. Autrement dit, dans la réduction de la pauvreté, des écarts sociaux et économiques, dans les progrès obtenus dans le développement des capacités humaines et productives, des progrès valorisés par nos sociétés.
La situation provoquée au Venezuela par les secteurs de l’opposition qui refusent de reconnaître la victoire du président Nicolas Maduro témoigne de la nécessité de renforcer l’organisation sociale et populaire.
Une bataille pour la vérité contre les médias privés se livre actuellement au Venezuela, en Équateur et dans d’autres pays latino-américains.
En Équateur, ces médias vont jusqu’à contester la légitimité démocratique du président Rafael Correa, qui a remporté les élections avec 57% des voix en un seul tour.
La CELAC : un espoir à construire
La Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) est l’un des thèmes qui a été abordé par le ministre équatorien de la Planification et du Développement à La Havane, lors de sa participation au Séminaire international : les défis stratégiques contemporains des diplomaties des sommets -la CELAC et l’Amérique latine-, organisé par la Faculté latino-américaine des sciences sociales.
La CELAC est un grand espoir pour l’Amérique latine et la Caraïbe, un espace d’intégration régionale différent, émancipé de la traditionnelle tutelle des États-Unis et leur panaméricanisme décadent. Elle doit encore définir si elle se veut uniquement un espace de dialogue et de concertation, quoique cette seule chose serait déjà très importante.
L’intégration comporte d’autres éléments nécessaires pour nos peuples, et il nous faut débattre sur ces questions, comme l’intégration agricole, les complémentarités productives, les concertations en matière commerciale, la recherche d’éléments communs afin de doter notre région de ses propres mécanismes d’arbitrage en cas de litiges avec des investisseurs étrangers.
Un autre élément à prendre en compte est ce que nous appelons la stratégie de développement.
Il y aura toujours des gouvernements avec lesquels nous ne sommes pas nécessairement d’accord sur des aspects programmatiques et idéologiques. Ceci est encore plus difficile en suivant les règles électorales.
En respectant nos différences, nous pouvons parfaitement fixer notre attention sur des objectifs qui nous unissent tous.
Orlando Oramas
(Tiré de Orbe).