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05/10/2014

Un mois à Cuba en l'honneur de Maxime

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Les parents et la sœur de Maxime Leloup, Barbechatain décédé en mars 2013, sont partis un mois à Cuba, pour lancer leur premier projet humanitaire.

Souvenirs. Patrick Leloup (debout) sur les lieux du local à réhabiliter à Bacuranao, en juillet dernier. Un projet dans lequel s’engage son association Un Maxim’homme pour Cuba."

C’était leur premier long voyage sans Maxime, décédé à l’âge de 25 ans en mars 2013 dans un tragique accident de la route. Patrick et Anita, ses parents, et Tiphaine, sa sœur, sont partis un mois en juillet : direction Cuba, le pays du Che, cette icône révolutionnaire que vénérait Maxime Leloup.

En son honneur, une association est née en septembre 2013 pour “garder un lien entre la famille et les amis de Maxime”, rappelle le père, qui en est le président. Un Maxim’homme pour Cuba rassemble aujourd’hui plus de 80 membres. Tous travaillent autour de “projets qui reflètent la générosité dont faisait part Maxime”. Des projets “culturels, sociaux et sanitaires”, adaptés aux besoins de la population cubaine.

Sur cette île des Caraïbes, les Leloup ne vont pas faire que du tourisme. Le lendemain de leur arrivée, ils se rendent sur les lieux du premier projet de l’association à Cuba. Il s’agit de réhabiliter un local commun situé à Bacuranao, à 30 km de la capitale, La Havane. “Grâce à l’intervention d’un ami, Ivan, on a rencontré les gens d’une coopérative agricole pour qui le système d’entraide est primordial, raconte Patrick Leloup. La coopérative qui réunit 137 familles a peu de moyens. Elle a pour projet la réhabilitation de ce local, qui serait un lieu de rencontre pour ces familles”. Le coût des travaux est estimé à 15 000 euros. Deux ans seront nécessaires pour mener à bien ce projet.

Les échanges avec les acteurs locaux sont positifs. Tout comme avec le reste de la population. Patrick Leloup, sous le charme, parle d’un peuple “cosmopolite, joyeux, courageux, fêtard, fier de son pays et qui adore la musique”. Accompagnée d’un guide, la famille part à la découverte de l’île : Santa-Clara, lieu culte du Che ; Vinales ; les Mogotes… Les Leloup ont “adoré” le pays. Et balayent les idées reçues que l’on peut avoir chez nous : “Ça craint moins à 3 heures du mat’ à La Havane qu’à 3 heures de l’après-midi à Nantes”, confie Patrick, qui a visité plusieurs fois la capitale avec Tiphaine et Anita. Tout au long de leur voyage, ils distribuent aussi aux enfants de l’île ce qu’ils avaient ramené de France : 15 kg de fournitures scolaires, médicaments, jeux, savons…

Le dernier jour, ils retournent à Bacuranao, au siège de la coopérative, où les attend la responsable des relations internationales. “Elle voulait en savoir plus sur nous et notre projet pour que celui-ci soit reconnu par le gouvernement cubain. L’association en l’honneur de Maxime l’a touchée”. D’autres projets ont été évoqués, comme la création d’un foyer d’accueil pour les personnes âgées et démunies, qui fait défaut dans le pays.
Le voyage a été riche en relations humaines et en émotion pour les Leloup, qui ont prévu de revenir à Cuba en 2016 avec d’autres membres de l’association. “A Cuba, Maxime était tout le temps avec nous”, conclut Patrick.

Barbechat, 44 publié dans Hebdo

12:50 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, France, Société | Tags : maxime, cuba, agriculteurs | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

02/10/2014

Les indiens du Paraguay jouaient au foot dès le XVIIe siècle

paraguay2.JPGLe ministère de la Culture du Paraguay a récemment produit un documentaire baptisé "Les Guaranis ont inventé le football".

Il n'y avait pas de buts et le match se terminait par l'abandon d'une des deux équipes. Les Guaranis, indiens du Paraguay, jouaient au XVIIe siècle à un jeu de balle ressemblant au football, selon des textes écrits par des missionnaires jésuites et envoyés au Vatican.

En arrivant dans la jungle du bassin du fleuve Parana, au sud de l'Amazonie, le missionnaire jésuite Antonio Ruiz de Montoya écrit dans son ouvrage Trésor de la langue guaranie (édité à Madrid en 1639) sa surprise de voir les autochtones frapper avec les pieds dans une balle faite de résine d'arbre, qui rebondit.

"Les Guaranis ont inventé le football"

Le ministère de la Culture du Paraguay a récemment produit un documentaire baptisé de manière péremptoire Les Guaranis ont inventé le football, sans pour autant revendiquer l'origine du jeu remontant à l'antiquité et que les Anglais ont réglementé au milieu du XIXe siècle.

"Nous ne formulons pas une revendication pour le compte des Guaranis, nous mettons simplement en avant que le jeu de ballon joué avec les pieds existait quand les jésuites sont arrivés peu après 1600", a déclaré la ministre paraguayenne de la Culture, Mabel Causarano.

Les indiens guaranis occupaient à l'époque un territoire qui allait au-delà du Paraguay, s'étendant de la Bolivie à l'Uruguay, à l'Argentine et au Brésil. Avant l'arrivée des Espagnols, ils n'avaient aucun lien avec d'autres populations ayant pu introduire un jeu de balle dans leur civilisation.

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Un objet rond "qui rebondit"

En 1609, les jésuites ont fondé la mission de San Ignacio Guazu. L'actuel curé espagnol de San Ignacio, Antonio Betancort, raconte que, selon des missives envoyées à Rome, les Guaranis ont alors l'habitude de se disputer un objet rond "qui rebondit".

Le jésuite Bartomeu Melia, spécialiste de la culture guaranie, explique que les Guaranis formaient d'abord une boule de sable humide, qu'ils recouvraient de résine, plantaient une paille de bambou et soufflaient pour lui donner la taille voulue.

"La balle rebondissait beaucoup et les joueurs devaient faire preuve d'agilité pour la contrôler", dit-il. Ce moment de divertissement était partagé par les participants et les spectateurs, selon les récits des jésuites.

Un éternel 0-0

paraguay3.jpg"Le problème c'est que la rencontre se terminait toujours par un 0-0", plaisante Julio Galeano, le directeur du musée de San Ignacio. A partir de la présence jésuite, les rencontres se disputaient le dimanche, après la messe, et pouvaient durer des heures.

En Amérique latine, les Aztèques ou les Incas ont également développé des jeux de balle, sans avoir eu de liens avec les Guaranis, et bien avant l'arrivée des colons espagnols sur le continent américain, rappelle l'historien Jorge Rubbiani.

Article publié par France Télévision

18:46 Publié dans AL-Pays : Paraguay, Société, Sport | Tags : paraguay, foot, invention | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

27/09/2014

TROIS ARTISTES CUBAINS EXPOSES AU COEUR DE PARIS !

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Le siège du PCF, situé au cœur de Paris et construit par le célèbre achitecte communiste Brésilien Oscar Niemeyer est devenu  un lieu d'expositions unique comme l'a souligné Pierre Laurent a l'occasion de son discours (voir la vidéo en cliquant sur cette ligne) pour présenter la nouvelle exposition Palenque ("Palenque" signifie "territoire d'esclaves fugitifs" en espagnol. )  dans le cadre du 20ème anniversaire du projet de l'UNESCO 'la route des esclaves' pour contribuer à la reconnaissance de la culture africaine dans les Caraïbes et renforcer les liens entre l'Afrique et les Antilles. 

palenque6.jpgCette exposition de grande qualité est consacrée à trois peintres dessinateurs, et scupteurs Cubains : Augustin Cardenas, Jésus Gonzales (aujourd'hui disparus) et Lorenzo Padilla qui était présent à côté de Pierre Laurent à l'occasion du vernissage de l'exposition.

Ces œuvres mettent en exergue la relation entre leurs travaux et les cultures africaines.

palenquerenoncement.jpgLes toiles de Lorenzo Padilla particulèrement sont submergées de couleurs, évoquent les esprits du monde maya de ses origines et vous font entrer dans un monde occulte et mystérieux.

Ses huiles et pastels sensibles et profonds sont traitées avec une palette musicale au rythme emporté et juste qui se répand comme une symphonie.

place du colonel fabien,pcf,palenque,lorenzo padilla,pierre laurentLes sculptures de Agustin Cardenas (1927-2001) montrent une modernité-autre, celle des symbioses et de la synthèse à travers des formes inédites (ici son oeuvre le petit cheval d'une très grande pureté). Il est un des pionniers de la sculpture moderne.

place du colonel fabien,pcf,palenque,lorenzo padilla,pierre laurentLes dessins de Jésus Gonzalez De Armas (1934-2002) soutiennent une narration synthétisée, dramatique, de la confrontation entre deux mondes, celui des conquérants européens, appelés "les civilisateurs" et celui des indiens Cubains, comptés alors parmi les moins avancés dans ce vaste continent appelé Nouveau Monde.

De toute beauté cette exposition est à découvrir au siège du PCF, Place du Colonel Fabien....Du 20 septembre au 25 octobre 2014
Espace Oscar Niemeyer, 2, place du Colonel Fabien, 75019 Paris Entré libre du lundi au vendredi de 10h à 18h

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21/09/2014

Comment les cubains ont converti leur île au bio

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Les écologistes du monde en entier en rêvent, les Cubains l’ont réalisé. Depuis plus de vingt ans, l’île s’est convertie à l’agriculture biologique. Nécessité, possibilité et volonté ont été les clés de cette success story !

1989. Chute du Mur de Berlin. Deux ans plus tard, effondrement du bloc soviétique. Cuba perd alors son principal fournisseur de pétrole, de matériel agricole, d’engrais chimiques et autres pesticides. Avec la disparition de l’URSS et des anciens pays de l’Est, qui achetaient ses produits à prix constants, l’île perd aussi des marchés juteux, notamment celui du sucre, dont elle exportait 85% de sa production.

Tous les ingrédients sont réunis pour que le pays plonge dans le chaos. D’autant que le blocus américain se resserre. Pour Cuba, c’est le début d’une nouvelle ère, de cette « période spéciale en temps de paix » annoncée en 1992 par Fidel Castro et qui durera cinq ans, autrement dit une période de grave crise économique : le produit intérieur brut (PIB) chute de 35 %, le commerce extérieur de 75%, le pouvoir d’achat de 50% et la population souffre de malnutrition.

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » (Marc Twain)

Nécessité fait loi. Afin de satisfaire ses besoins alimentaires, la population se lance dans la culture de fruits et légumes. « Les Cubains avaient faim, explique Nils Aguilar, réalisateur du film Cultures en transition. Ce sont eux qui ont fait les premiers pas en occupant les terres dans un mouvement spontané ». Des milliers de jardins, « organoponicos », fleurissent sur des petits lopins de terre, sur les terrasses, entre les maisons, sur d’anciennes décharges, au milieu des terrains vagues, bref dans le moindre interstice laissé vacant.

Outre la culture, on y pratique souvent l’élevage de petits animaux : poules, lapins, canards, cochons. « Les principaux acteurs du mouvement agro-écologique, ce sont les paysans eux-mêmes, affirme Dorian Felix, agronome, spécialisé dans l’agroécologie tropicale, en mission à Cuba pour l’association Terre et Humanisme. Ils ont expérimenté ces pratiques, les ont validées et diffusées. Leur mobilisation et celle de la société civile tout entière a été, et reste, très importante. »

Le boom de l’agriculture urbaine

Dans la foulée, le gouvernement entame une transition forcée. Produire de la nourriture devient une question de sécurité nationale. A partir des années 1990, l’accent est mis sur la production locale, à partir de ressources locales, pour la consommation locale. L’Etat distribue des terrains à qui veut les cultiver et développe une agriculture vivrière et biologique de proximité : sans pétrole pour faire fonctionner les tracteurs, on recourt à la traction animale ; sans engrais chimiques ni pesticides, on redécouvre le compost, les insecticides naturels et la lutte biologique.

« C’est une véritable révolution verte, confirme Nils Aguilar. Dans ce pays, tout le monde est impliqué, j’ai eu la surprise d’entendre un chauffeur de taxi me vanter les prouesses de l’agroécologie ! Cuba développe une agriculture post-industrielle et prouve que ces techniques peuvent nourrir les populations ». Aujourd’hui, la main-d’œuvre agricole a été multipliée par dix. D’anciens militaires, fonctionnaires et employés se sont convertis ou reconvertis à l’agriculture, car nombre d’entre eux avaient été paysans auparavant. Chaque école cultive son potager, les administrations ont leur propre jardin, fournissant les légumes aux cantines des employés.

Phénomène sans précédent, l’agriculture urbaine s’est développée comme nulle part ailleurs dans le monde. L’île compte près de 400 000 exploitations agricoles urbaines, qui couvrent quelque 70 000 hectares de terres jusqu’alors inutilisées et produisent plus de 1,5 millions de tonnes de légumes. La Havane est à même de fournir 50% de fruits et légumes bios à ses 2 200 000 habitants, le reste étant assuré par les coopératives de la périphérie.

Révolution verte à la cubaine

En 1994, les fermes d’Etat productivistes sont progressivement transformées en coopératives pour fournir en aliments les hôpitaux, écoles, jardins d’enfants. Quant au reliquat de la production, il est vendu librement sur les marchés. Universitaires, chercheurs, agronomes sont mis à contribution pour diffuser les techniques de l’agroécologie. Un réseau de boutiques vend semences et outils de jardinage à bas prix, prodiguant également aux clients des conseils d’experts. Et dans toutes les villes du pays, on enseigne l’agriculture biologique par la pratique, sur le terrain. Bien plus qu’un simple transfert de connaissances technologiques, il s’agit de « produire en apprenant, d’enseigner en produisant et d’apprendre en enseignant. »

L’impact de cette révolution verte est multiple : réduction de la contamination des sols, de l’air et de l’eau, recyclage des déchets, augmentation de la biodiversité, diversification des productions, amélioration de la sécurité alimentaire, du niveau de vie et de la santé, création d’emplois – notamment pour les femmes, les jeunes et les retraités.

C’est aussi une politique moins centralisée qui s’est mise en place, donnant davantage de marge de manœuvre aux initiatives individuelles et collectives autogérées. Le mot d’ordre dominant : « Décentraliser sans perdre le contrôle, centraliser sans tuer l’initiative ». Dans les villes, ce principe a permis de promouvoir la production dans le quartier, par le quartier, pour le quartier, en encourageant la participation de milliers de personnes désireuses de rejoindre l’initiative.

Aujourd’hui, Cuba produit pour sa consommation plus de 70% de fruits et légumes, ce qui ne lui garantit pas une totale autonomie alimentaire, dans la mesure où elle dépend encore des importations de riz et de viande, notamment. Mais, selon les critères de l’ONU, « le pays a un indice de développement humain élevé et une faible empreinte écologique sur la planète ».

Si demain les importations de nourriture devaient s’arrêter, les habitants seraient beaucoup moins en péril que ceux d’un pays comme la France, qui dispose seulement de quelques jours de réserves dans ses supermarchés (d’après le Ceser – Conseil économique, social et environnemental Ile-de-France -, la région dispose de quatre jours de réserves alimentaires).

Il aura fallu une crise pour que Cuba découvre les vertus de l’agroécologie, de la permaculture, de l’agroforesterie ou encore du sylvopastoralisme. L’île a-t-elle réussi pour autant sa transition énergétique ? En partie seulement.

La consommation de pétrole a redémarré en 1993 grâce à (ou à cause de ?) la production nationale et à l’aide du Venezuela qui lui fournit près de 110 000 barils de pétrole par jour. Mais on peut parier que le pays ne pourra plus faire machine arrière. Car au-delà de la révolution agricole, les initiatives individuelles et collectives ont prouvé que les Cubains pouvaient prendre en main leur destin. Une véritable révolution culturelle !

Par Frédérique Basset pour Kaizen

 

Texte extrait du dossier “Plus forts ensemble” de Kaizen 11.

12:33 Publié dans AL-Pays : Cuba, Economie, Société | Tags : cuba, alimentation, bio | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg