17/10/2014
La place de la femme cubaine dans le nouveau modèle économique
Cuba, en tant qu’État signataire de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, présente des résultats encourageants en matière de sécurité sociale, d’éducation sexuelle, d’emploi et de prise de responsabilité féminine.
La professeure Magalys Arocha Dominguez, représentante du Comité cubain pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, entre 2005 et 2012, a livré des informations à Granma International sur l’application de cette Convention à Cuba.
Comment applique-t-on les principes de la Convention dans un contexte marqué par la mise à jour du modèle économique et la tenue du récent Congrès de la Fédération des femmes cubaines (FMC) ?
La volonté politique de Cuba concernant les droits de la femme est manifeste. Nous avons été le premier pays à signer la Convention et le deuxième à la ratifier.
L’égalité hommes-femmes est inscrite dans la Constitution, et il ne saurait y avoir aucune modification actuellement. Cependant, la mise à jour du modèle économique soulève des questions concernant les droits à l’égalité, dans le cadre des modifications de la gestion de la propriété et de l’organisation du travail.
Maintenir les droits acquis jusqu’à aujourd’hui dans le cadre professionnel et les promouvoir dans ces nouvelles conditions représentent un grand défi. Les Cubaines abordent ce processus de mise à jour avec beaucoup d’avantages, comme celui d’avoir un niveau d’instruction et de qualification professionnelle élevé. Reste le défi d’en finir avec certains obstacles d’ordre subjectif afin que les femmes entrent en concurrence sur le plan professionnel.
Nous devons faire face à cette subjectivité rétrograde selon laquelle la femme ne peut pas s’insérer dans un travail qualifié dans la nouvelle forme de gestion. Nous devons procéder à des analyses conjoncturelles avec les gouvernements locaux afin de déterminer les sources d’emploi féminin et comment les femmes peuvent s’adonner au travail de la terre en usufruit en milieu rural et à toutes les formes d’emploi qui existent dans le pays.
Ces nouvelles conditions devraient permettre aux femmes de s’insérer dans le travail à leur compte en tant que propriétaires et gestionnaires, et ne pas rester cantonnées dans le traditionnel modèle d’employée.
On ne peut pas ignorer certains risques. Avec ces nouvelles formes de gestion, il est possible de voir se perpétuer la conception du confinement de la femme aux tâches ménagères, aux soins, et autres services…
La nouvelle femme cubaine pourra difficilement être exploitée. Cependant, ce qui me préoccupe le plus, c’est qu’elle puisse se contenter d’un travail à son compte mieux rémunéré en renonçant à un emploi qui lui apporte plus de satisfactions dans un autre domaine pour se contenter d’un travail ménager.
Ces risques ne doivent pas nous alarmer. Nous devons faire un travail auprès des femmes. Je crois qu’elles sont bien intégrées à leur poste de travail et que celles qui rejoignent la nouvelle forme de gestion le font pour réussir.
Comment concilier cela avec la baisse de la natalité dans le pays ?
Les défis auxquels nous devons faire face aujourd’hui dans le cadre de la mise à jour du nouveau modèle économique, ainsi qu’après les débats qui se sont déroulés lors du Congrès de la FMC, concernant la participation de la femme dans la vie économique du pays, sont nuancés par les modifications qui se sont produites en matière de fécondité et de natalité.
Les changements qui ont eu lieu à Cuba – avec l’éducation des femmes, l’accès au travail et au monde professionnel – ont été révolutionnaires parce qu’ils ont été accompagnés d’une meilleure qualité de vie et d’une reconnaissance sociale plus importante.
Mais lorsque nous avons commencé à courir le risque d’une décroissance de la population, c’est devenu un phénomène préoccupant pour la société, et non pour la femme en particulier.
Il y a également l’influence de facteurs économiques. Le report de la maternité a eu pour conséquence que souvent les femmes n’ont eu qu’un seul enfant.
Nous devons poursuivre le travail. Je crois que c’est un défi pour le pays de créer de meilleures conditions pour les couples qui décident d’avoir un enfant. Le gouvernement en a conscience, et il en a été beaucoup question au sein de la Fédération, au Congrès et dans d’autres lieux.
La reproduction et la natalité ne sont pas un problème spécifique des femmes, même s’il ne peut se résoudre sans elles. C’est un problème de la société tout entière qui a besoin de se reproduire pour assurer sa pérennité, et c’est à elle d’y faire face.
Source: Granma International, photos E-Mosaïque
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03/07/2014
Flavia Coelho, l’astre solaire du Brésil
Trois ans après «Bossa Muffin», la jeune chanteuse brésilienne revient avec le dansant et festif album « Mundo Meu ». Nous en avons parlé avec elle à l’occasion de sa tournée en France qui passera par l’Olympia en octobre.
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21/01/2014
CUBA : LES MEDIAS FACE AU DEFI DE L'IMPARTIALITE
Salim Lamrani, Maître de conférences à l’Université de la Réunion et journaliste spécialiste de Cuba, vient de sortir un nouvel ouvrage aux Editions Estrella avec un titre éloquent : Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité. Ce livre de 230 pages se divise en neuf chapitres. Il est introduit par une préface du grand écrivain uruguayen Eduardo Galeano, auteur du célèbre livre Les veines ouvertes de l’Amérique latine. Lamrani, comme pour tout bon historien et chercheur, enrichit toujours son travail par des sources abondantes, avec pas moins de 350 notes dans cet ouvrage. Entretien avec Salim Lamrani par André Garand, France-Cuba Marseille.
André Garand : Salim Lamrani, parlez-nous de votre dernier ouvrage.
Salim Lamrani : Ce livre part du postulat suivant : le phénomène de concentration de la presse entre les mains du pouvoir économique et financier est devenu, partout en Occident, une réalité indéniable. Or, ces médias, qui sont liés aux puissances d’argent et qui défendent l’ordre établi, sont souvent confrontés au défi de l’impartialité, surtout lorsqu’il s’agit de Cuba. Il leur est difficile de présenter de manière objective une nation dont le projet de société défie l’idéologie dominante. De plus, Cuba est, par définition, un sujet médiatique qui suscite critiques et controverses et attise régulièrement les passions.
André Garand : Quels thèmes abordez-vous dans ce livre ?
Salim Lamrani : Mon livre tente d’apporter une réponse aux questions suivantes : Comment les médias présentent-ils la réalité cubaine ? De quelle manière abordent-ils des problématiques aussi complexes que les droits de l’homme, le débat critique, l’émigration, le niveau de développement humain et les relations avec les États- Unis ? Remplissent-ils réellement leur rôle de quatrième pouvoir ? Sont-ils capables de s’émanciper du pouvoir politique, des puissances d’argent et d’apporter une vision plurielle sur la société cubaine ? Car une presse libre et indépendante est essentielle dans toute démocratie et elle s’accompagne, à l’évidence, d’un devoir de vérité informationnelle vis-à-vis des citoyens.
André Garand : Pourquoi les médias sont-ils si critiques à l’égard de Cuba ?
Salim Lamrani : Cuba, depuis le triomphe de la Révolution et l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro, est un sujet de débat vif et animé. Il est une raison essentielle à cela : le processus de transformation sociale initié en 1959 a bouleversé l’ordre et les structures établis, a remis en cause le pouvoir des dominants et propose une alternative sociétale où – malgré tous ses défauts, ses imperfections et ses contradictions qu’il convient de ne pas minimiser – les puissances d’argent ne règnent plus en maître, et où les ressources sont destinées à la majorité des citoyens et non à une minorité.
André Garand : Eduardo Galeano, célèbre écrivain latino-américain, a rédigé la préface de votre livre.
Salim Lamrani : Eduardo Galeano a effectivement rédigé un texte incisif non dépourvu de l’humour sarcastique, si caractéristique de son style, sur Cuba et les médias. J’en profite pour le remercier chaleureusement d’avoir bien voulu associer son nom et son prestige à mon travail. J’en profite également pour remercier publiquement Estela, journaliste espagnole, qui m’a aidé dans cette tâche.
André Garand : La quatrième de couverture comporte une citation de Jean-Pierre Bel, notre Président du Sénat, qui vous remercie pour votre travail. Elle dit la chose suivante : « Merci pour ce regard sur Cuba, tellement utile ». C’est une belle reconnaissance, non ?
Salim Lamrani : Le Président Jean-Pierre Bel est un grand ami de Cuba. C’est un grand connaisseur de l’Amérique latine. Il est très attaché à la liberté d’expression et à la pluralité d’opinions. Il est issu d’une famille de résistants communistes et est un grand admirateur de la Révolution cubaine. Il a lu certains de mes ouvrages et m’a fait parvenir ce petit mot. Je l’en remercie grandement.
André Garand : Une citation de Robespierre, à qui vous dédiez votre ouvrage, introduit le livre. Pourquoi ce choix ?
Salim Lamrani : Robespierre parlait de passer la « vérité en contrebande » car il avait la conviction profonde qu’elle finirait par triompher. Je partage cette foi.
Maximilien Robespierre est le plus pur patriote de l’Histoire de France. C’est la figure emblématique de la Révolution, le défenseur de la souveraineté populaire. Il avait compris dès le départ que les puissances d’argent étaient le principal ennemi du peuple, de la République, de la Patrie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’idéologie dominante vilipende tant son héritage. Ses aspirations à la liberté et à la justice sociale sont toujours d’actualité.
Nous vivons une époque assez curieuse. On glorifie les ennemis du peuple et on méprise ses défenseurs. Prenez la ville de Paris : Pas une rue ne porte le nom de notre Libérateur, pas une statue à l’effigie de Robespierre, alors que le traitre Mirabeau a un pont et Adolphe Thiers, le boucher de la Commune qui a fait fusiller 20.000 patriotes en une semaine, dispose d’un square et d’une statue. Rendez-vous compte, le 22 septembre, jour de la Fondation de notre République, n’est même pas célébré en France.
André Garand : Avez-vous un message à transmettre aux adhérents de France-Cuba ?
Salim Lamrani : France-Cuba est une association pour qui j’ai beaucoup de respect et d’admiration en raison sa solidarité inébranlable avec le peuple cubain. Il s’agit de la première association française de solidarité avec Cuba et on ne peut que rendre hommage au Professeur Paul Estrade, son fondateur, et féliciter tous ceux qui poursuivent son œuvre.
J’en profite pour transmettre aux adhérents de France-Cuba mes meilleurs vœux. Pour les avoir fréquentés à de nombreuses reprises lors de conférences-débats, je connais leurs qualités humaines, leur hospitalité et leur esprit combatif. J’aurai sûrement l’occasion de les rencontrer à nouveau autour de ce nouveau livre.
Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité
Préface d’Eduardo Galeano
Paris, Editions Estrella, 2013
230 pages
18€
Disponible auprès de l’auteur : lamranisalim@yahoo.fr
Egalement en librairie : http://www.librairie-renaissance.fr/9782953128437-cuba-le...
Et chez Amazon
http://www.amazon.fr/Cuba-Medias-Face-Defi-lImpartialite/...
16:06 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Entretien, Livre, Médias, Société | Tags : médias, cuba, impatialité, salim lamrani | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
03/06/2013
COLOMBIE : FARC, DES NEGOCIATIONS POUR UNE SOLUTION POLITIQUE
Colombie : Des négociations pour une solution politique par Jaime Caycedo, secrétaire général du Parti communiste colombien. Professeur de l’Universidad Nacional de Colombia
Depuis 4 mois, des négociations ont commencé entre les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement colombien pour un accord de paix. Comment se déroulent-elles ? Quels en sont les objectifs ? et ont-elles une chance d’aboutir ?
Ces négociations sont une nécessité pour sortir d’une guerre civile qui perdure depuis plus d’un demi-siècle et qui s’est considérablement aggravée au début des années 2000 sous l’effet de l’intervention des États-Unis avec le plan Colombie. La crise mondiale influe aussi sur le conflit. L’amorce des négociations démontre que c’est l’issue politique qui permettra d’en sortir et non un écrasement de la guérilla, option défendue par la stratégie des pouvoirs précédents, ou une insurrection populaire improbable.
Les attentes sont très importantes. Les commissions de négociation sont composées par les délégués du gouvernement qui sont des représentants des secteurs clés de la bourgeoisie, et de deux membres de l’armée. Du coté des FARC, y sont présents des dirigeants de la guérilla provenant de divers groupements de combattants. Ces commissions ont plusieurs points à l’ordre du jour. Un accord général n’est pas facile d’autant que le gouvernement a imposé de négocier sans cessez-le-feu, alors que la guerre continue. Cette méthode est inspirée des États-Unis et des conseillers militaires qui l’ont mise en pratique en Afghanistan.
Les commissions ont avancée sur le premier pilier des négociations qui concerne la réforme agraire, le développement rural et la condition paysanne. La Colombie se caractérise par de grandes propriétés foncières liées au développement des narco-paramilitaires qui entretiennent eux-mêmes des relations étroites avec les pouvoirs politiques. La réforme agraire doit aboutir à une redistribution de la terre en faveur de la paysannerie.
La guérilla en appelle à la création de réserves paysannes qui permettraient aux familles de disposer de suffisamment de terre pour survivre, où les droits fonciers seraient garantis et où la vente de la terre serait interdite. Ces revendications s’opposent aux dispositions du programme de développement du gouvernement actuel qui rend possible l’achat de terres par des investisseurs étrangers. Or, dans le contexte de la crise mondiale et alimentaire, le risque d’accaparement de terre à grande échelle est grand et suscite l’opposition des paysans colombiens.
Les grandes propriétés foncières d’élevage couvrent 39 millions d’hectares, contre 5 millions pour l’agriculture. Les narcotrafiquants se cachent derrière ces grands propriétaires. La redistribution de la terre ne suffira pas à changer la situation. Il faut un appui de l’État pour renforcer la petite et moyenne paysannerie et l’aider à ne plus dépendre du capitalisme agraire. Il s’agit d’un projet à grande échelle qui doit s’attaquer aux structures économiques du pays pour rétablir les équilibres et lui permettre d’exercer une plus grande souveraineté sur les questions économiques et alimentaires.
Un forum rassemblant les paysans et les populations indigènes s’est tenu pour faire le point des revendications. Les conclusions ont été posées sur la table des négociations à la Havane.
Quels sont les autres points de négociations entre la guérilla et le gouvernement ?
Le deuxième point de la négociation porte sur les libertés et la question de la participation politique. Elle concerne la situation judiciaire des fonctionnaires, des officiers, des personnes impliquées dans la guerre, y compris les dirigeants de la guérilla.
Le troisième point concerne les millions de victimes, surtout et pour la plupart, celles de la guerre de contre-insurrection menée par l’État et les paramilitaires, mais aussi celles de l’action des FARC et de la guérilla. Avec 5 millions de déplacés, la Colombie dépasse désormais le Soudan et devient le pays qui a le plus grand nombre de réfugiés internes. La lumière doit être faite sur les massacres de milliers de civils, les disparitions, les assassinats et les jeunes qui ont été trompés et tués par l’armée, les faisant passer comme des morts au combat. Les familles des victimes ont droit à la vérité, à la justice et à la réparation.
Un autre point concerne l’illégalité des champs de culture de la coca, enjeu posé par les FARC contre le gouvernement qui ne voit dans les producteurs de coca que des narcotrafiquants. Les FARC veulent réaffirmer qu’elles ne sont pas un cartel de la drogue comme le prônent les médias de l’impérialisme. Il s’agit d’un sujet essentiel qui concerne les paysans et tous ceux qui dépendent de cette culture pour survivre. Il faut proposer des solutions alternatives aux dispersions aériennes de défoliants toxiques et aux mesures de répression sur les paysans n’ayant d’autres moyens de pour faire vivre leur famille.
Enfin, un enjeu majeur des négociations réside dans la validation et la co-validation pour la ratification des accords. Il faut un calendrier de réalisation des engagements avec un mécanisme d’évaluation des résultats. Rien ne sera signé si tout n’est pas accordé. Il faut s’entendre sur cette méthodologie. Ces accords doivent fonder une partie du corpus constitutionnel et de l’organisation institutionnelle du pays. La paix est un devoir.
L’accord devrait créer les conditions d’une assemblée nationale constituante avec une participation populaire forte pour décider des réformes politiques, notamment de la réforme électorale, de l’usage des territoires et de leurs ressources, et d’une plus grande souveraineté en matière économique. La Colombie est un pays riche qui a besoin de régulation politique pour une meilleure gestion des ressources au service du plus grand nombre, contre la logique de prédation imposée par les entreprises transnationales.
Les discussions sur la réforme agraire sont maintenant terminées. Le deuxième point des négociations va donc être abordé prochainement.
Comment les forces de gauche se situent dans ce dialogue ?
Les forces de gauche appuient la lutte pour la paix et les négociations en cours dans une dynamique d’unification large avec Marche patriotica et le Congrès des peuples. Ce front milite pour un programme démocratique de transformation et pour la paix. Une rupture est nécessaire pour sortir le pays de la crise profonde dans laquelle il se trouve du point de vue économique et de ses structures. Le dialogue est un pas en avant qui doit permettre de consolider les conditions de participation politique du plus grand nombre et des réformes sociales à hauteur des défis, comme par exemple dans le secteur sinistré de la santé, où la privatisation a créé un désastre.
Les syndicalistes, les militants politiques, des droits de l’homme et des libertés sont-ils toujours victimes de répression ?
Depuis le début de l’année, on dénombre plusieurs assassinats de syndicalistes. Le combat syndical se fait dans des conditions très difficiles. Le para militarisme et le terrorisme d’État ont conduit à une répression des travailleurs organisés. Le devoir de la gauche est de renforcer le rôle et la signification politique et sociale des syndicats qui sont la cible de la répression. La syndicalisation se fait dans des conditions si dramatiques que les dernières grèves ont été menées par des collectifs de travailleurs qui n’avaient pas de liens avec les structures syndicales. Les forces de gauche combattent ces conditions primitives dans lesquelles luttent les salariés, et défendent les droits syndicaux.
Quelles sont les conséquences sur l’économie colombienne des traités de libre-échange, notamment celui signé récemment, entre l’Union européenne, la Colombie et le Pérou ?
Les traités de libre-échange conclus avec les États-Unis et l’Union européenne renforcent les grands projets agro exportateurs et d’élevage. Ils vont donc à l’encontre du développement du pays et sont facteurs d’inégalités entre grands producteurs tournés vers le marché mondial, petits et moyens producteurs liés au marché national. Ces derniers sont touchés de plein fouet par les importations de lait de l’Union européenne. L’opposition à ces traités est donc assez forte. Elle milite pour un contrôle de leur application et même une révision de leur contenu.
Hugo Chávez a-t-il joué un rôle en Colombie ? Sa disparition influera-t-elle sur la situation régionale ?
Hugo Chávez a joué un grand rôle dans les négociations politiques avec les FARC et l’Armée populaire de libération pour la recherche d’un accord. Son attitude a été décisive de par son poids politique dans l’espace andin. Il a imposé la recherche de la paix comme facteur de stabilité pour toute la région. Le candidat Maduro a réaffirmé l’appui du Venezuela au dialogue et au processus de négociation. Le Venezuela accompagne au même titre que le Chili le processus, tandis que Cuba et la Norvège sont des observateurs.
Quel regard portez-vous sur la crise en Europe dans ses dimensions politique et économique ?
La situation se détériore en Europe, aux États-Unis, au Moyen-Orient et partout dans le monde. La Colombie ressent davantage les conséquences de la crise en Amérique du Nord de par les liens très étroits qui existent avec les États-Unis. La crise mondiale impacte lourdement les échanges et fait peser une grave menace sur les équilibres mondiaux.
Elle contraint la bourgeoisie à chercher une issue du côté de la paix et à réfléchir sur les questions stratégiques cruciales. Les logiques précédentes ne peuvent plus continuer. Les défis de la crise mondiale imposent de trouver une issue politique en Colombie. Les négociations sont longues et difficiles mais les enjeux posés sont incontournables. Avancer vers davantage de justice sociale est la seule perspective d’avenir possible.
Entretien publié par la Fondation Gabriel Péri
LA COLOMBIE
Avec environ 46 millions de personnes en 2008, la Colombie est le troisième pays le plus peuplé d'Amérique latine après le Brésil et le Mexique. Il abrite également le troisième plus important nombre d'hispanophones dans le monde après Mexique et l'Espagne.
La Colombie est l'un des pays les plus riches de la planète en matière de biodiversité, classée à ce titre de Pays mégadivers en tant que second pays le plus diversifié au monde. Avec ses deux côtes (Pacifique et Caraïbe), ses nombreuses montagnes, son climat varié, la diversité des biotopes est particulièrement vaste.
18:14 Publié dans Actualités, AL-Pays : Colombie, Entretien, Politique | Tags : farc, colombie, cuba, paix, démographie, jaime caycedo | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |