Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/08/2025

Coopération, solidarité et projets communs : « Nous voulons renforcer les échanges entre jeunes Français et Cubains dans les années à venir »

JC Cuba.jpg

Une délégation du Mouvement jeunes communistes de France se rend à Cuba pour un voyage « loin des caricatures et des mensonges trop souvent relayés par la majorité des grands médias français ». Entretien avec Assan Lakehoul, secrétaire général du MJCF.

 

Assan Lakehoul

Secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF)

Comment est née l’idée de ce voyage et quel est son but ?

Nous sommes vingt jeunes communistes, venus de tout le pays, à nous rendre à Cuba. Ce voyage s’inscrit dans un nouvel élan de solidarité impulsé en France par les communistes, la CGT et les associations amies du peuple cubain.

Le mois dernier, le Parti communiste français a envoyé un container de matériel médical à La Havane. Nous avons voulu contribuer à notre manière à cet effort de solidarité.

Une solidarité plus que jamais nécessaire aujourd’hui…

Elle est nécessaire car la situation sur l’île est grave. Donald Trump a renforcé le blocus économique (en vigueur depuis plus de soixante ans, NDLR) dans l’objectif d’affamer et d’isoler encore plus les Cubains. En un seul mandat, il a pris 243 mesures supplémentaires contre l’île, et il n’a pas prévu de s’arrêter. On en arrive au point où un pays internationalement reconnu pour sa médecine et son système de santé se retrouve aujourd’hui sans paracétamol. C’est une honte.

Encore trop peu de monde sait que le blocus nord-américain ne vise pas seulement les entreprises des États-Unis, puisqu’il a une portée extraterritoriale. Cela signifie que des banques ou des entreprises européennes peuvent être sanctionnées par Washington si elles commercent avec Cuba.

Résultat : importer des médicaments ou envoyer de l’argent à un particulier résidant sur l’île devient un vrai casse-tête. Au-delà même de l’injustice qu’il représente pour le peuple cubain, ce blocus est illégal et le fait de le dénoncer et de le combattre sert aussi la cause de la défense de la souveraineté de tous les peuples, ainsi que du droit international.

Un droit international qui condamne clairement le blocus états-unien…

Effectivement, l’Assemblée générale de l’ONU vote chaque année et à une écrasante majorité – parfois à l’unanimité moins deux – une résolution demandant la fin du blocus américain contre Cuba. Seuls les États-Unis et Israël s’y opposent systématiquement, dans un isolement diplomatique total.

Ce voyage sera aussi l’occasion de constater les effets de ce blocus ?

Peu de jeunes en France connaissent les conséquences concrètes du blocus, ni les réussites comme les défis auxquels fait face le peuple cubain. Notre délégation permettra de témoigner ici, de raconter la réalité cubaine loin des caricatures et des mensonges trop souvent relayés par la majorité des grands médias français. Le travail d’information est immense : la propagande étasunienne sur Cuba est toujours puissamment relayée, y compris chez nous.

Nous ferons aussi acte de solidarité concrète, en apportant des valises de médicaments et avec du travail volontaire chez des jeunes agriculteurs, dont l’activité est aussi rendue extrêmement difficile par le blocus.

Quelles autres activités sont prévues sur place ?

Pendant dix jours, nous participerons à des conférences, des échanges politiques avec les jeunes communistes cubains, nous rencontrerons des jeunes travailleurs et visiterons des projets liés à la transition énergétique. Nous prendrons aussi le temps de découvrir l’histoire et la culture du pays, profondément marquées par la lutte pour l’indépendance et la justice sociale.

Malgré l’étau du blocus, Cuba reste en avance sur des sujets majeurs : santé, éducation, culture, écologie. Le pays atteint, et parfois dépasse, les objectifs fixés par les grandes instances internationales, souvent dans l’indifférence ou le silence des pays occidentaux.

Je signerai au nom du MJCF un accord de coopération 2025-2030 avec l’Union des Jeunes Communistes de Cuba. Il renforcera les échanges, la solidarité et les projets communs entre jeunes Français et jeunes Cubains dans les années à venir.

Le MJCF a toujours été aux côtés des peuples en lutte pour leur liberté : en Algérie, au Vietnam, en Afrique du Sud… Et à chaque fois, malgré les obstacles, nous avons fini par gagner. Rien n’arrête un peuple qui se bat pour son indépendance. Demain, le peuple cubain gagnera. J’en suis convaincu.

11:51 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Entretien, France | Tags : jeunes communistes, cuba | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

14/05/2023

« L’Europe doit cesser d’appliquer l’embargo américain contre Cuba »

Cuba enfants.jpg

En visite au Parlement européen cette semaine, l’Ambassadeur de la République de Cuba, Otto Vaillant Frias, demande expressément à l’Union européenne de ne pas appliquer les lois américaines sur l’embargo contre Cuba, comme elle le fait actuellement. Entretien

Publié le
Vendredi 21 avril 2023
 

Quelles sont les conséquences concrètes aujourd’hui de l’embargo américain contre la République de Cuba ?

L’ensemble des mesures prises par les administrations américaines successives créent des problèmes pour toute la population cubaine car nous n’avons pas accès aux pièces de rechange, aux ingrédients pour produire des médicaments, aux financements des banques internationales.

On n’a pas accès non plus à plusieurs domaines de la vie scientifique et économique mondiale, et ça pose de graves problèmes parce qu’aujourd’hui, pour Cuba, ne pas avoir de financements, ne pas avoir d’aides, et être privés d’autres ressources du même type, c’est très compliqué. Si vous n’avez pas de pièces de rechange pour les autobus, il n’y a plus de transports en commun. Si on n’a pas suffisamment d’ingrédients pour produire des médicaments, il nous manque une partie importante des médicaments de base qui sont indispensables pour le pays. Et la liste de ce qui nous manque est très longue. Par exemple, l’interdiction de l’accès aux plateformes de technologie internationale nous empêche d’être reliés aux réseaux scientifiques.

À partir de Cuba, on ne peut pas visiter les sites Web ni les bibliothèques. Les plateformes de vidéoconférence sont interdites. Et en plus de cela, les États-Unis ont mis Cuba sur une liste de pays parrains du terrorisme, et avec cette liste, tout est interdit, personne ne veut commercer avec Cuba. Cela veut dire que si nous achetons une tonne de blé dans un pays, ce pays impose un prix supplémentaire pour le risque et c’est Cuba qui doit le payer.

En quoi la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine ont-elles aggravé cette situation ?

Avec le Covid, le monde s’est presque arrêté. Il y a eu un manque de bateaux et de containers. Cuba a eu besoin d’ingrédients pour produire des vaccins que les États-Unis ne voulaient pas nous fournir. Ils ont même empêché à Cuba d’acheter des pièces pour faire fonctionner les appareils à oxygène pour les malades. Et après être sortis du Covid, nous sommes entrés dans une guerre qui augmente énormément les prix de tout. Imaginez-vous que si en France il y a des prix qui ont augmenté quatre fois, quand ces produits arrivent à Cuba, c’est huit fois le prix. C’est le prix du pétrole, du transport, le prix des conteneurs. Tous les prix dans l’ensemble sont dans une inflation énorme à Cuba.

Comment se comporte l’Europe vis-à-vis de Cuba dans cette conjoncture ?

Normalement dans l’Union européenne, il y a un code contre l’extraterritorialité des lois américaines, mais il ne s’applique pas. Il faut appliquer le code contre l’extraterritorialité qui date de plusieurs années. Il faut empêcher aux entreprises américaines de faire ce qu’elles veulent. Une filiale américaine ne peut vendre aucun produit à Cuba. Un Américain ne peut pas acheter de cigares cubains en Europe et les emmener aux États-Unis, c’est interdit.

Alors que normalement, au regard des lois européennes, ce devrait être autorisé ?

Mais bien sûr, l’Europe a la possibilité de dire non aux États-Unis, de dire ce sont vos lois, les lois européennes sont les nôtres, vous ne pouvez pas imposer vos lois en Europe. Quand une personne signe des contrats bancaires, il y a une ligne qui dit : il faut respecter le code de lois bancaires américaines

Malgré cela, il y a eu une remarquable résistance du peuple cubain au moment de la crise du Covid, tout le monde l’a remarqué, notamment dans le domaine de la recherche pharmaceutique et de l’aide médicale que vous avez fournie à des pays en difficulté. À quoi attribuez-vous ces succès ?

On est arrivés à produire trois vaccins. Il y en a deux de plus maintenant qui sont candidats à la validation, ça fait cinq vaccins en tout, ce qui est incroyable pour un pays comme Cuba. Nos vaccins sont arrivés à avoir plus de 92 % d’efficacité. Avec notre système de protection sociale, de protection de la famille, du droit des personnes à la vie, nous avons réussi à assurer cela. Mais à un coût énorme, parce que l’argent qu’on avait, on l’a utilisé pour la production des vaccins, et pour accueillir les gens dans des hôtels ou des écoles qu’on a convertis en centres d’accueil de malades, comme des hôpitaux. On donnait aux gens à manger et tout ce dont ils avaient besoin. Tout était gratuit. On a dépensé beaucoup d’argent pour guérir les Cubains et à la fin, on est arrivés à contrôler le Covid, ça fait plus d’un an qu’il n’y a pas un mort du Covid à Cuba. Ce résultat, c’est la force de la biotechnologie cubaine, c’est la force de la science.

Fidel Castro disait en 1960 que Cuba devait être un pays de science et de pensée. Cela veut dire que le pôle scientifique de Cuba arrive à inventer et à produire des médicaments de biotechnologie qui sont uniques au monde. Il y en a plusieurs qu’on commercialise dans le monde entier, mais pas en Europe parce que c’est très difficile avec les règles imposées. Mais il y a déjà des maires de plusieurs villes en France qui m’ont adressé des lettres en me demandant que des médecins cubains viennent en France.

Nous avons 500 médecins cubains en Calabre et en Italie à l’heure actuelle parce qu’on a envoyé une brigade de soignants en Italie pendant le Covid, et cela a prouvé que les médecins cubains sont bons.

Que demandez-vous aujourd’hui à l’Union européenne ?

On lui demande d’élever la voix pour s’opposer à l’extraterritorialité des lois américaines en Europe et d’appliquer son code contre l’extraterritorialité

11:46 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Economie, Entretien | Tags : cuba, ambassadeur, europe | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

29/04/2017

Cuba débute la construction d'une centrale bio-électrique en partenariat avec la Chine

centrale.png

Cuba a débuté la construction de sa plus grande centrale bio-électrique à capitaux étrangers, qui produira de l'énergie propre.

Située dans la ville de Ciro Redondo, dans la province de Ciego de Avila (centre), à environ 430 kilomètres à l'est de La Havane, la centrale utilisera des technologies chinoises et sera gérée par la joint-venture Biopower S.A., une société à capitaux britanniques et cubains.

Selon Francisco Lleo, responsable d'AZCUBA, société publique sucrière cubaine, quelque 186 millions de dollars seront investis dans cette centrale, qui devrait entrer en service en décembre 2019.

"Ce sera la première centrale de Cuba qui produira de l'énergie à partir de résidus de canne à sucre de l'usine de Ciro Redondo. Elle apportera 60 mégawatts-heure au réseau électrique du pays", a-t-il indiqué.

Une fois la récolte de la canne à sucre terminée, la centrale utilisera du bois de mimosa clochette, un arbre qui prolifère dans les champs environnants.

"La centrale produira toute l'électricité dont l'usine a besoin pour faire du sucre et le reste viendra alimenter le réseau électrique national" dans le cadre des efforts de Cuba visant à élever à 26% la part des énergies propres et renouvelables dans la production d'électricité d'ici à 2030, a indiqué M. Lleo.

L'ambassadeur de Chine à Cuba, Chen Xi, qui a participé à la cérémonie de pose de la première pierre aux côtés de l'ambassadeur du Royaume-Uni, Anthony Stokes, s'est réjoui de l'aide apportée par les entreprises chinoises au développement économique de Cuba, qui contribue à affermir les relations entre Beijing et La Havane.

Il a souligné que ce projet créerait de nouveaux emplois pour les habitants locaux et protégerait l'environnement en produisant une énergie propre.

M. Stokes s'est également félicité du lancement de ce projet, le premier entrepris par la Chine, Cuba et le Royaume-Uni dans la production d'énergie renouvelable dans la région.

Source Chine Nouvelle

19:48 Publié dans AL-Pays : Cuba, Entretien | Tags : cuba, centrale électrique, centrale bio-électrique | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

15/12/2014

«Retour à Ithaque» ? Non à Cuba

retour_ithaque.png

Sur une terrasse à la Havane, cinq amis sont réunis pour fêter le retour d'un des leurs, après 16 ans d'exil… Laurent Cantet nous parle de son film «Retour à Ithaque»

«Retour à Ithaque» de Laurent Cantet («Entre les murs») raconte le retour d'exil d'un Cubain qui retrouve ses anciens amis, tous intellectuels ou artistes, réunis pour fêter son retour… Un film tiré d'un roman de Leonardo Padura : «Le palmier et l'étoile» coauteur du scénario.

Au fil des images, entre évocation de souvenirs communs, les règlements de comptes ceux qui sont restés au pays pendant «la période spéciale» et qui font de multiples allusions à ce qu'était leur vie d'alors.

En 1991, l'Union Soviétique s'est effondrée. Cuba, subitement privée de l'aide du pays ami, a alors plongé dans une grave crise économique. Les gens manquaient de tout : de travail, de nourriture, de vêtements, d'énergie. Mais le régime est resté le même, interdisant tout signe d'influence extérieure, notamment nord américaine, surveillant de près «les grandes gueules»…

C'était «la période spéciale» pendant laquelle il était interdit de porter les cheveux longs, d'écouter les Beatles etc. (même si tous ces interdits étaient discrètement contournés). En revanche, il fallait effectuer deux mois de travail volontaire par an. La monnaie locale ne donnait pas accès à l'essentiel. Ceux qui ne possédaient pas de dollars mangeaient des haricots et des steaks faits avec de la peau de pamplemousse… Ceux qui avaient émigré ne pouvaient se réinstaller. Voilà ce que le spectateur saisit au passage. Cependant, Laurent Cantet se défend d'avoir voulu faire un documentaire politique sur Cuba. Échange.

Pourquoi avoir intitulé votre film «Retour à Ithaque» alors qu'il se situe à Cuba ?

C'est l'histoire d'un lieu qui, historiquement, a eu une valeur mythologique pour beaucoup de militants communistes. C'est aussi la similitude entre le retour d'Amadeo après une longue absence et le retour d'Ulysse chez lui et c'est surtout pour faire comprendre d'entrée qu'il ne s'agit pas d'un documentaire sur l'histoire de Cuba.

Quel est votre propos, alors ?

J'ai voulu donner la parole aux Cubains et leur permettre de se raconter. J'ai relaté cinq histoires cubaines : les retrouvailles de cinq copains quinquagénaires qui évoquent leur jeunesse, leur engagement, leurs rêves, leurs rancœurs, leurs désillusions. C'est une histoire de groupe comme toujours dans mes films. Ce qui me plaît dans cette histoire c'est la nostalgie, la désillusion des personnages. L'histoire aurait pu se situer n'importe où à l'identique.. .

Avez-vous été l'objet de pressions pendant le tournage ?

Le scénario a été présenté à l'ICAI (Institut cubain d'art et d'industrie cinématographique) qui contrôle tout ce qui touche au cinéma à Cuba. Il a été accepté par les autorités qui nous ont laissés travailler, même si le film comporte des passages très critiques sur ce qui s'est passé et se passe encore à Cuba. Je pense que le pays est en train de changer. Les Cubains ont besoin de faire le point sur cette période.

Article publié dans la Dépêche

10:18 Publié dans AL-Pays : Cuba, Cinéma, Entretien, Vidéo | Tags : cuba, cantet, retour à ithaque | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg