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08/07/2014

APPEL D'ANDRE CHASSAIGNE : LE SCANDALEUX BLOCUS DE CUBA !

chassaignecuba.jpgA chaque séjour à Cuba, la première question qui revient est toujours la même : comment ce peuple fier et courageux parvient-il à résister au blocus américain qui tente d’asphyxier le pays depuis plus d’un demi-siècle ?

Mis en place en 1962, renforcé en 1992 par la loi Torricelli, puis en 1996 par la loi Helms-Burto, il s’est durci sous l’administration Obama, le bureau du Trésor américain imposant des amendes élevées aux entreprises internationales, notamment les banques, travaillant avec Cuba.

La sanction de 8,9 milliards de dollars prise à l’encontre de la BNP Paribas en est un exemple édifiant.

Pourtant, depuis 1991, les Nations Unies condamnent cet embargo à l’occasion de chaque Assemblée Générale (à l’unanimité en 2013, moins deux voix : celles des Etats-Unis et d’Israël).

Le maintien du blocus est d’autant plus scandaleux qu’il a une application extraterritoriale et ne concerne donc pas les seules entreprises américaines.

L’interdiction de commercer avec Cuba et d’investir sur le sol cubain concerne toute entreprise qui comprend plus de 10 % de technologie américaine. Il interdit aussi toute activité financière sur le sol cubain aux banques effectuant par ailleurs des transactions en dollars.

Le cynisme du blocus va jusqu’à la caricature : ainsi, l’Ambassade de Cuba à Paris a été privée plusieurs années d’ascenseurs et a dû faire appel à un installateur chinois, toutes les entreprises européennes d’ascenseurs étant soumises à l’embargo !

Plus grave encore, le rachat de l’entreprise française Alstom par l’américain Général Electric aura des conséquences immédiates d’une extrême gravité pour l’économie et le peuple cubains.

chassaignecuba1.jpgAlstom assure en effet en exclusivité la maintenance, avec fourniture de pièces de rechange, d’une centrale thermo-électrique qui fournit plus de 10 % de l’électricité cubaine, dont la quasi-totalité de la consommation domestique de La Havane.

Toute solution de rechange est d’ores et déjà bloquée par le repreneur américain d’Alstom.

Après la « période spéciale » des années 1990, faisant suite à la chute du bloc socialiste, qui a entraîné une baisse de 35 % de son PIB, Cuba avait pu redresser de façon remarquable une situation catastrophique avec l’aide du Venezuela et la solidarité des pays progressistes d’Amérique Latine.

Mais trois ouragans dévastateurs ont provoqué des pertes estimées à 10 milliards de dollars, dont elle se remet difficilement.

La crise financière internationale s’est aussi fait sentir avec la chute des cours du nickel et la baisse des recettes du secteur touristique. Aujourd’hui, les graves difficultés de solvabilité et de liquidités provoquées par le blocus entravent la reprise économique.

Président du groupe d’amitié France-Cuba de l’Assemblée nationale, c’est donc très solennellement que je lance un appel à tous les progressistes de notre pays, à tous les amis du peuple cubain, pour qu’ils donnent un élan nouveau aux actions de solidarité et de coopération.

Notre pays se doit aussi d’intensifier les relations économiques bilatérales par le développement de projets industriels et touristiques.

Les gestes récents du gouvernement français, avec la visite de Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du développement international, puis de Fleur Pellerin, Secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur et de la promotion du Tourisme, doivent trouver un prolongement concret.

Que notre mobilisation soit à la hauteur des enjeux !

05/07/2014

Croissance en berne à Cuba

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À Cuba, le Parlement qui se réunit deux fois par an se penche sérieusement aujourd’hui sur le ralentissement de l'économie du pays. Cette année, la croissance sera de l’ordre de 1,4% au lieu de 2,2% espéré par les autorités.

Malgré les récentes réformes, l’économie cubaine ne décolle pas. Ce ralentissement plus fort que prévu a des causes diverses. Selon les autorités du pays, il est dû essentiellement à la diminution des exportations, à la baisse des envois d’argent de l’étranger, aux mauvaises conditions climatiques et aux insuffisances internes de production.

L'agriculture, secteur déclaré stratégique par le gouvernement reste le gros point noir de l'économie. Le pays importe 80% de son alimentation, pour un coût total de 1,8 milliard de dollars par an. Depuis cinq ans, 1,5 million d'hectares de terres ont été remis en usufruit aux agriculteurs indépendants, mais il reste encore un million d'hectares en friche, 1/6e des terres cultivables. Un décollage de l'agriculture permettrait donc une croissance du PIB.

Mais pour cela il faut des équipements modernes de production, ce qui manque cruellement. L’embargo américain n’arrange pas les choses, car il freine les investissements étrangers. Les entreprises américaines ou étrangères implantées aux Etats-Unis, qui font des affaires à Cuba, sont menacées de sanctions. Le cas de BNP Paribas en est le meilleur exemple.

par RFI

12:03 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Economie, Société | Tags : cuba, économie, berne | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

20/06/2014

A Santa Cruz, une autre organisation du monde

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Un événement considérable s’est déroulé ce week-end à Santa Cruz en Bolivie : le sommet du G77 + Chine qui propose de mettre sur pied un nouvel ordre mondial plus juste fondé sur une vision différente du développement selon laquelle les pays du Sud maîtriseraient leurs ressources naturelles et vivraient en harmonie avec la planète.

Le groupe des 77 aux Nations unies est une coalition de pays en développement. Créée par 77 pays en 1964, l’organisation a repris son envol et compte actuellement 133 pays membres. Le premier sommet d’importance eut lieu à Alger en 1967. Depuis, le monde a changé, le rapport des forces à l’échelle internationale aussi. C’est ainsi que le G77 plus la Chine, c’est aujourd’hui 77% de la population mondiale et 43% de l’économie de la planète.
La déclaration finale ratifiée dimanche soir à l’issue de cette réunion de près de 110 délégations et en présence d’une quinzaine de chefs d’Etat porte essentiellement sur les objectifs du Millénaire de l’ONU, recouvrant notamment la réduction de l’extrême pauvreté et de la mortalité infantile, l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes, et la mise en oeuvre du développement durable.
Le président bolivien Evo Morales a établi une feuille de route en neuf points «pour une fraternité planétaire des peuples», recommandant la disparition du Conseil de Sécurité de l’ONU, la création d’une Banque du Sud se substituant au FMI, l’intégration de la Russie au G77 + Chine, la création d’une alliance scientifique, technologique et culturelle.
 
« Nous, peuples du Sud sommes l’avenir du monde», a déclaré Evo Morales tandis que le président uruguayen, José Mujica, estimait qu’il n’était «plus possible de cautionner cette civilisation du gaspillage, qui affecte la vie même de la planète». «Un autre monde est possible», s’est exclamé M. Mujica.
Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, à qui de nombreuses marques de sympathie et de solidarité ont été adressées, a demandé au G77 d'«incorporer plus de pays dans les projets visant à la libération de la communication et des médias». Il a annoncé que la chaîne vénézuélienne Telesur lancerait prochainement une chaîne de télévision en anglais. Evo Morales a préconisé des chaines en quecha et en aymara pour les pays andins.
 
La réunion de Santa Cruz ? Les médias nord-américains et euro centristes feignent de ne rien voir, de ne rien entendre. On les comprend : un autre monde se construit. Sans eux et sans ceux pour qui ils roulent.
 
José Fort pour l'Humanité

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12/06/2014

Aldo Rebelo « Au Brésil, le football est plus qu’un sport »

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rebelo.jpgAldo Rebelo est le ministre des Sports brésilien. Avant le début du Mondial, il revient sur la passion qui lie le football à son pays, et sur les polémiques qui éclaboussent l’événement.

Brasilia, envoyée spéciale

Le Brésil accueille pour la seconde fois la Coupe du monde de football. En quoi votre pays se distingue-t-il des autres nations du football ?

Aldo Rebelo Au Brésil, le football est plus qu’un sport. Par le passé, et encore aujourd’hui, il reste une plate-forme de promotion sociale pour les jeunes, les pauvres, les Noirs, les métis, ou encore les mulâtres. Lorsque le football a fait son apparition au début du XXe siècle, il était pratiqué par l’élite. Les équipes ne comptaient que des joueurs blancs. Puis il s’est diffusé parmi la population la plus défavorisée. Les clubs de masse ont essaimé dans toutes les capitales d’États. Le football a donné aux pauvres ses premières célébrités. Il est donc une institution née en marge du marché et de l’État. Ce n’est que dans les années 1980 que le sponsoring et les droits de retransmission font leur entrée. Auparavant, ce sport était semi-amateur. Les joueurs étaient pour ainsi dire des artisans. Le football s’est marchandisé et cette marchandisation a eu des conséquences plus que néfastes. Le mécénat considère le football comme un produit où seul comptent les bénéfices que rapporteront les résultats. Cette vision écarte toute relation affective, de passion. Ce problème est structurel. Les exigences des sponsors sont souvent intenables pour les clubs. La Coupe du monde n’échappe pas à cela. Elle incarne le rêve et une grande fête populaire et, dans le même temps, le grand commerce des sponsors. Le football est la croisée de ces deux chemins.

Face à cette vision mercantile, avez-vous défendu d’autres choix ?

Aldo Rebelo Nous avons gagné des entrées à des prix plus accessibles que ceux pratiqués par la ligue de la 1re division de football brésilien. Nous offrirons 50 000 places pour les plus défavorisés, et particulièrement aux Indiens. Mais cela ne résout pas le problème. En dehors de la Coupe, les entrées sont chaque jour plus onéreuses. Les administrateurs des stades, qui sont des arènes modernes dont la manutention coûte très cher, demandent toujours davantage. Nous, nous examinons comment une partie des bénéfices contribue à baisser les prix pour les rendre accessibles aux familles en difficulté. Car c’est la population pauvre qui assure la popularité du football et son caractère de masse.

Le Brésil a été agité par de fortes critiques quant au coût de l’événement sportif, qui priverait de financements des secteurs plus stratégiques tels que l’éducation ou la santé. Qu’en pensez-vous ?

Aldo Rebelo C’est une critique crétine avancée par les adversaires du gouvernement, l’extrême droite et des groupes d’ultragauche qui ne se rendent pas compte qu’ils font le jeu de leur ennemi déclaré. Il n’existe pas de coût de la Coupe. Celle-ci repose pour l’essentiel sur l’entrepreneuriat privé. Le journal Diario a calculé que le total des investissements liés à la Coupe est l’équivalent des dépenses mensuelles en éducation. Je précise que le total des investissements inclut les infrastructures et la mobilité urbaine : des métros, des viaducs, des avenues, des aéroports, des tramways. Ces œuvres sont comptabilisées dans le budget de la Coupe mais elles seront utiles après. Tous les travaux de stades compris représentent un total de 9 milliards d’euros depuis 2007. Pour rappel : le Brésil débourse chaque année 30 milliards d’euros en intérêts de la dette publique. Donc, les revendications actuelles n’ont rien à voir avec la coupe. Elles existaient auparavant, et continueront d’exister après. La lutte pour l’amélioration du transport urbain, celles pour la sécurité publique, l’éducation, la santé sont des luttes permanentes. Mais dire que la Coupe se réalise au détriment des budgets de ces questions, c’est ridicule.

Quelles seront les retombées de l’événement sportif, y compris sur le plan économique ?

Aldo Rebelo Une étude sur l’impact socio-économique des grands événements du Brésil relève que Cette coupe pourrait créer 3,6 millions d’emplois. Elle pourrait augmenter la croissance de 0,4 % par an jusqu’en 2019. Cette étude souligne également que chaque réal (0,33 euro) d’investissement public rapporte 3,4 réais d’investissement privé. Les bénéfices sont impossibles à quantifier d’abord pour la publicité du pays. La dernière finale en Afrique du Sud a été regardée par plus de 3 milliards de personnes. Le football est un élément de projection de l’image du Brésil et de ses capacités.

Un pronostic pour la finale ?

Aldo Rebelo Le Brésil est favori. Par tradition, c’est un vainqueur de finales. Avec un avantage unique, il joue à la maison.

Entretien réalisé par Cathy Ceïbe pour l'Humanité

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11:22 Publié dans Actualités, AL-Pays : Brésil, Sport | Tags : foot, brésil, coupe du monde | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg