Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/12/2014

Le film cubain "Conducta" remporte le premier prix au festival de La Havane

conducta.jpg

Le film cubain "Conducta", réalisé par Ernesto Daranas, a remporté dimanche le prix Coral, la récompense suprême, lors du 36e Festival de cinéma latino-américain de La Havane. Le jury, présidé par le réalisateur bolivien Juan Carlos Valdivia, a choisi "Conducta " en raison de sa "force émouvante".

conducta1.jpgLe long-métrage raconte l'histoire de "Chala", 11 ans, qui vit à La Havane avec sa mère toxicomane et entraîne des chiens de combat. Quand l'enseignante avec laquelle il a noué une relation privilégiée s'absente pour maladie, il est envoyé dans une école pour enfants difficiles.
              
Ce deuxième film d'Ernesto Daranas ("Los dioses rotos", 2009) - qui a déjà été distingué dans d'autres compétitions et représente Cuba pour les Oscars et les Goyas - a également reçu le prix de l'interprétation masculine, attribué au jeune Armando Valdés Freire ("Chala").

Le film cubain "Conducta " remporte le premier prix au festival de La Havane

"Conducta " figurait parmi les favoris, de même que le film argentin "Relatos salvajes" ("Les Nouveaux sauvages"), de Damian Szifron, qui a remporté les prix du meilleur réalisateur et du meilleur montage. Un autre film argentin, "Refugiado" de Diego Lerman, est reparti avec le prix de la meilleure photographie.

conducta,film,ernesto daranasLe prix de la meilleure actrice a récompensé Geraldine Chaplin pour sa prestation dans "Dolares de arena". L'acteur Benicio del Toro s'est vu décerner un prix Coral d'honneur. Il présentait hors compétition son nouveau film "Escobar: paradis perdu" dans lequel il campe Pablo Escobar, le baron de la drogue qui a mis la Colombie à feu et à sang dans les années 1980. L'acteur américain Matt Dillon a remis le prix du public au premier film de la Cubaine Marilyn Solaya, "Vestido de novia".

Le festival rendait hommage à l'écrivain Gabriel Garcia Marquez, décédé en avril dernier à 87 ans. Créateur de l'École internationale de cinéma et de télévision de San Antonio de los Baños, près de la Havane, et ami intime de Fidel Castro, le Colombien avait été l'un des principaux promoteurs de ce festival dès sa création 1979.

Article publié par France Télévision

19:35 Publié dans AL-Pays : Cuba, Cinéma, Culture, Société | Tags : conducta, film, ernesto daranas | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

15/12/2014

«Retour à Ithaque» ? Non à Cuba

retour_ithaque.png

Sur une terrasse à la Havane, cinq amis sont réunis pour fêter le retour d'un des leurs, après 16 ans d'exil… Laurent Cantet nous parle de son film «Retour à Ithaque»

«Retour à Ithaque» de Laurent Cantet («Entre les murs») raconte le retour d'exil d'un Cubain qui retrouve ses anciens amis, tous intellectuels ou artistes, réunis pour fêter son retour… Un film tiré d'un roman de Leonardo Padura : «Le palmier et l'étoile» coauteur du scénario.

Au fil des images, entre évocation de souvenirs communs, les règlements de comptes ceux qui sont restés au pays pendant «la période spéciale» et qui font de multiples allusions à ce qu'était leur vie d'alors.

En 1991, l'Union Soviétique s'est effondrée. Cuba, subitement privée de l'aide du pays ami, a alors plongé dans une grave crise économique. Les gens manquaient de tout : de travail, de nourriture, de vêtements, d'énergie. Mais le régime est resté le même, interdisant tout signe d'influence extérieure, notamment nord américaine, surveillant de près «les grandes gueules»…

C'était «la période spéciale» pendant laquelle il était interdit de porter les cheveux longs, d'écouter les Beatles etc. (même si tous ces interdits étaient discrètement contournés). En revanche, il fallait effectuer deux mois de travail volontaire par an. La monnaie locale ne donnait pas accès à l'essentiel. Ceux qui ne possédaient pas de dollars mangeaient des haricots et des steaks faits avec de la peau de pamplemousse… Ceux qui avaient émigré ne pouvaient se réinstaller. Voilà ce que le spectateur saisit au passage. Cependant, Laurent Cantet se défend d'avoir voulu faire un documentaire politique sur Cuba. Échange.

Pourquoi avoir intitulé votre film «Retour à Ithaque» alors qu'il se situe à Cuba ?

C'est l'histoire d'un lieu qui, historiquement, a eu une valeur mythologique pour beaucoup de militants communistes. C'est aussi la similitude entre le retour d'Amadeo après une longue absence et le retour d'Ulysse chez lui et c'est surtout pour faire comprendre d'entrée qu'il ne s'agit pas d'un documentaire sur l'histoire de Cuba.

Quel est votre propos, alors ?

J'ai voulu donner la parole aux Cubains et leur permettre de se raconter. J'ai relaté cinq histoires cubaines : les retrouvailles de cinq copains quinquagénaires qui évoquent leur jeunesse, leur engagement, leurs rêves, leurs rancœurs, leurs désillusions. C'est une histoire de groupe comme toujours dans mes films. Ce qui me plaît dans cette histoire c'est la nostalgie, la désillusion des personnages. L'histoire aurait pu se situer n'importe où à l'identique.. .

Avez-vous été l'objet de pressions pendant le tournage ?

Le scénario a été présenté à l'ICAI (Institut cubain d'art et d'industrie cinématographique) qui contrôle tout ce qui touche au cinéma à Cuba. Il a été accepté par les autorités qui nous ont laissés travailler, même si le film comporte des passages très critiques sur ce qui s'est passé et se passe encore à Cuba. Je pense que le pays est en train de changer. Les Cubains ont besoin de faire le point sur cette période.

Article publié dans la Dépêche

10:18 Publié dans AL-Pays : Cuba, Cinéma, Entretien, Vidéo | Tags : cuba, cantet, retour à ithaque | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

13/12/2014

CUBA MUSIC / GUANTANAMERA

75 musiciens et chanteurs du monde entier interprètent et chantent Guantanaméra !

11:04 Publié dans AL-Pays : Cuba, Cuba music, Musique | Tags : chanson, guantanaméra | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

09/12/2014

Quand Cuba se battait pour l’Angola

cubaangola.jpg

Avec sa nouvelle enquête (1) « magistrale et érudite », selon les mots de Noam Chomsky, l’universitaire italo-américain Piero Gleijeses met à nu la responsabilité américaine dans la poursuite du conflit en Afrique australe après l’indépendance de l’Angola (11 novembre 1975).

Les failles de la Central Intelligence Agency (CIA) illustrent les contradictions internes aux administrations américaines, où le département d’Etat fait parfois figure d’élément modéré. Déjà auteur d’une étude riche de révélations sur l’histoire de Cuba en Afrique (2), Gleijeses s’intéresse également aux divergences tactiques entre alliés. Plus interventionniste, Cuba prend le risque de subir des représailles américaines, tandis que l’Union soviétique demeure tiraillée entre son désir de détente avec les Etats-Unis et ses engagements sur le front africain.

Rappelons les faits. En août 1975, les troupes sud-africaines occupent le sud de l’Angola, toujours province portugaise. En novembre de la même année, l’indépendance est proclamée ; les troupes sud-africaines se retirent, mais soutiennent les rebelles de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita). Des soldats cubains viennent aider le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) à se maintenir au pouvoir. Le Zaïre soutient quant à lui le Front de libération nationale de l’Angola (FLNA). La guerre civile fait rage.

L’administration du président Gerald Ford et son stratège Henry Kissinger avaient, dès 1974, tout mis en œuvre pour marginaliser le MPLA. Après l’élection de M. James Carter en novembre 1976, le Congrès américain adopte un amendement interdisant toute aide aux mouvements rebelles en Angola. Néanmoins, influencé par le conseiller Zbigniew Brzezinski, M. Carter se montre aussi obsédé que son prédécesseur par la présence cubaine, et refuse de reconnaître le gouvernement angolais.

Avec le président Ronald Reagan (1981-1989), qui a fait du soutien inconditionnel à l’Unita un enjeu de politique intérieure, les Sud-Africains ont les mains libres. Ne se contentant pas d’un soutien logistique, Pretoria lance une série d’opérations militaires culminant, en 1987, dans ce que l’officiel Concise History de l’armée sud-africaine définit à l’époque comme « la plus grande opération jamais menée par les forces terrestres et l’aviation sud-africaines depuis la seconde guerre mondiale ».

La bataille de Cuito Cuanavale, dans le sud-est de l’Angola (janvier 1988), est le point culminant de treize années d’agressions sud-africaines contre la plus riche des anciennes colonies portugaises. Conscient de jouer son destin en Angola, Pretoria choisit l’escalade. Et M.Fidel Castro relève le défi. En accord avec les dirigeants angolais, il décide l’envoi de troupes supplémentaires et convainc le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev de livrer des armements plus sophistiqués. En août 1988, l’Afrique du Sud se retire et accepte le plan des Nations unies pour l’indépendance de la Namibie. Cuba peut alors rapatrier ses troupes. Nelson Mandela considère l’échec sud-africain comme « le tournant dans la libération du continent du fléau de l’apartheid ». Les noms des soldats cubains morts en Angola figurent aujourd’hui avec ceux de tous les héros de l’histoire sud-africaine sur le mur du souvenir du Freedom Park, à Pretoria.

L’histoire de la colonisation en Afrique est scandée par d’autres guerres, celles qui ne disaient pas leur nom et se contentaient de tout subordonner à la quête de profit. En 1903, une campagne internationale lancée par un journaliste britannique, Edmund Morel, dénonce comme criminelles les conditions de travail dans les exploitations de caoutchouc dans l’Etat indépendant du Congo, futur Congo belge. Pierre Savorgnan de Brazza est envoyé enquêter au Congo français, dont il avait été commissaire général de 1886 à 1897. Le rapport Brazza, rédigé en 1907, accable l’administration, jugée inefficace, dominée par des intérêts privés et couvrant des abus « intolérables et massifs ». On doit à l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch l’exhumation de ce texte oublié, qui fut jugé trop compromettant pour être publié (3).

Augusta Conchiglia

Journaliste Le Monde Diplomatique
 
(1) Piero Gleijeses, Vision of Freedom : Havana, Washington, Pretoria, and the Struggle for Southern Africa, 1976-1991, The University of North Carolina Press, Chapel Hill, 2013, 655 pages, 32 dollars.

(2) Piero Gleijeses, Conflicting Missions : Havana, Washington and Africa, 1959-1976, The University of North Carolina Press, 2002.

(3) Le Rapport Brazza. Mission d’enquête du Congo : rapport et documents (1905-1907), préface de Catherine Coquery-Vidrovitch, Le Passager clandestin, Neuvy-en-Champagne, 2014, 305 pages, 19 euros.

11:04 Publié dans AL-Pays : Cuba, Histoire, Livre, Politique | Tags : cuba, angola, histoire | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg