Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/03/2015

Femme de l'année : Jacqueline Roussie, son engagement pour "Los Cincos" de Cuba

jacqueline-roussie.jpg

Jacqueline Roussie, 72 ans, est retraitée et vit à Monein. Ancien professeur de mathématiques, elle découvre Cuba en 2003 lors d'un voyage avec son mari Claude.

Elle se prend de passion solidaire pour le sort de cinq Cubains prisonniers politiques aux Etats-Unis, "Los Cincos". Ces derniers sont accusés par le gouvernement américain d'espionnage et d'avoir fomenté un attentat. Leur mission était pourtant de récolter des informations pour empêcher des attentats contre Cuba.

heroscubain.jpgJacqueline correspond très régulièrement avec Gerardo Hernandez, l'un des cinq condamnés à la perpétuité. En 2008, elle écrit sa première lettre au président Obama pour réclamer sa libération et celle des quatre autres. Elle écrit également à de nombreuses autres élus américains et aux autorités religieuses.

Son dernier courrier, le 73e, a été posté de Monein en décembre 2014, date à laquelle les trois derniers prisonniers cubains ont été libérés par les États-Unis. 

Elle est aussi passionnée de montagne et encadre avec son mari les sorties du foyer rural de Monein.

Pourquoi elle est nommée ?

Jacqueline Roussie fait partie des femmes de l'année en raison de son remarquable engagement et sa constance à réclamer la libération des prisonniers cubains aux Etats-Unis. La Moneinchonne a réussi à mobiliser intellectuels et artistes autour de cette cause.

Publié dans la République des Pyrénées

20:57 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba CNI | Tags : femme de l'année, cuba, cinq héros | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

16/02/2015

Histoire de notre Amérique : José Marti

100_9258.JPGIl nous est impossible de comprendre et d'analyser les événements d'aujourd'hui sans étudier le passé. L'histoire est ce miroir qui nous permet de voir ce qui nous a précédés et d'anticiper ce qui adviendra dans le futur. Voilà pourquoi on ne peut s'intéresser aux transformations qui secouent l'Amérique Latine depuis plus de 15 ans sans en chercher les racines.

Comprendre les révolutions cubaines, vénézuéliennes, équatoriennes, boliviennes, c’est aussi et avant tout étudier ceux qui ont pensé ces révolutions, ceux qui en ont été les instigateurs, ceux qui ont à travers leurs écrits et leurs luttes permis l’émancipation du continent latino-américain.

Parmi eux, le célèbre Simon Bolivar, El Libertador, éminent combattant pour l’indépendance de l’Amérique Latine, San Martin, père de l’indépendance chilienne et argentine, Sucre, vainqueur de la décisive bataille d’Ayacucho qui débouche sur l’indépendance du Pérou. Et parmi ces grandes figures de la libération, un homme va particulièrement marquer l’histoire de l’Amérique de son empreinte, il s’agit du cubain José Marti...

Vie et lutte de José MartiJosé Marti naît le 28 janvier 1853 à la Havane, dans une famille d’immigrés espagnols. Cuba est alors avec Porto Rico la dernière colonie espagnole d’Amérique. José Marti est à la fois un homme complexe et complet.

Personnage énigmatique, il continue à fasciner ceux qui dévorent ses œuvres monumentales. A la fois poète, journaliste (il écrit dans de nombreux journaux latino-américains), homme de lettres, intellectuel engagé... Selon Eusebio Leal, Docteur en Histoire et Directeur du musée José Marti de la Havane, Marti était un homme d’une « grande humanité ». Toujours selon Leal, il était « capable de nous éclairer avec sa plume, capable d’épouser l’univers américain, de donner vie à l’Amérique indigène ». Il est le prototype même de l’homme qui unit théorie et action. Celui qui utilisa l’arme des idées pour mener à bien son projet d’indépendance à Cuba. En somme, un philosophe de la « praxis ».

Très tôt, José Marti développe une conscience politique et patriotique grâce notamment à son professeur, Rafael Maria De Mendive. En 1868, alors qu’il n’a que quinze ans, Marti a l’occasion de mettre son amour de la patrie au service de Cuba. Il s’engage dans la guerre qui oppose son pays à l’Espagne. Quinze ans et déjà sur les champs de bataille, ceci en dit long sur le rejet viscéral qu’éprouvait le patriote cubain envers le colonialisme espagnol. Pour Marti, la lutte pour l’indépendance est un devoir sacré.

Néanmoins, son action aux côtés des indépendantistes cubains ne l’empêche pas de continuer à utiliser sa plume au service de la libération de sa patrie. En effet, en 1869, il publie dans la revue qu’il a créée Patria Libre, un vibrant et puissant poème : Abdala. Ce dernier se présente comme un violent réquisitoire contre l’occupation espagnole. Marti y met en scène une conversation entre une mère et son fils, Abdala. Ce dernier demande à sa mère : « Tu veux savoir ce que c’est la Patrie ? », « La Patrie, c’est la haine envers celui qui l’opprime et la rancœur éternelle envers ceux qui l’attaquent ».

A travers les mots du jeune homme, c’est tout le ressentiment de Marti qui s’exprime. Abdala, c’est Marti. Un jeune homme révolté, enragé, fatigué de cette domination qui n’en finit plus et qui condamne le peuple cubain à la misère, à l’exploitation et à la soumission. Ce poème d’un grand courage condamna Marti à l’exil en 1871.

D’abord à Cadix en Espagne puis en France alors en pleine effervescence révolutionnaire avec la Commune de Paris, avant de rejoindre Londres et enfin New-York en 1878. Depuis quelques années déjà, José Marti en grand visionnaire voyait la fin de l’empire espagnol arriver à grands pas. Un empire était sur le point de s’effondrer bientôt remplacé par un nouveau : l’empire états-unien.

Lors de son séjour aux Etats-Unis, Marti peut constater les effets du capitalisme sur la société états-unienne. Il est frappé de voir la masse des ouvriers souffrir de pauvreté, de chômage, pendant qu’une petite minorité de personnes ne cesse de s’enrichir. Puis, il découvre également les injustices dans les campagnes. La terre est accaparée par les grands propriétaires terriens au détriment des petits paysans. Mais surtout, et c’est là que la pensée de José Marti devient cruciale pour comprendre la politique états-unienne en Amérique Latine au XXème siècle, le patriote cubain voit dans les Etats-Unis une nation expansionniste, impérialiste, qui ne va cesser de chercher de nouveaux territoires dans le but d’affirmer son hégémonie, d’abord sur le continent américain puis dans le monde entier.

La bourgeoisie industrielle états-unienne en pleine expansion a en effet besoin de nouveaux espaces pour écouler ses marchandises.

Marti voit dans ce pays, une nouvelle puissance coloniale ou plutôt « néocoloniale » qui, contrairement aux puissances coloniales classiques comme la France ou l’Angleterre, n’occupera pas directement des pays mais les inondera de capitaux et y enverra ses multinationales afin de piller les ressources naturelles. Néanmoins, et l’histoire est là pour nous le rappeler, les Etats-Unis n’ont pas hésité à utiliser tous les moyens même les plus sauvages et les plus barbares pour s’assurer de la soumission du sous-continent et ainsi faire taire toute contestation. José Marti avait donc vu juste.

Voilà pourquoi il n’a cessé de lutter autant contre l’Espagne que contre les Etats-Unis. De plus, il avait compris très tôt que, seule, Cuba aurait beaucoup de mal à se libérer. C’est pourquoi il fut aussi un fervent défenseur de l’union des nations et des peuples latino-américains et caribéens.

Dans la lignée de ses prédécesseurs Bolivar, San Martin, O’Higgins... il prôna l’alliance des pays du sous-continent afin de contenir les visées impérialistes et expansionnistes de Washington.

Seule l’unification du continent sud-américain pouvait faire face au néocolonialisme états-unien et en même temps promouvoir le développement économique et commercial entre les nouvelles républiques récemment libérées du joug espagnol. En réalité, José Marti, tout comme Ernesto Guevara plus tard, ne possédait pas de véritable patrie. Même si Cuba était la terre qu’il l’avait vu naître et pour l’indépendance de laquelle il allait donner sa vie, il était un combattant de la Grande Patrie, l’Amérique Latine. Son idéal de justice, de liberté, de solidarité, ses profondes convictions sur la démocratie et le pouvoir populaire dépassaient les frontières cubaines et se répandaient lentement pour embrasser les terres récemment libérées de l’Amérique Latine.

C’est pourquoi il a affirmé « Maintenant, je risque tous les jours de donner ma vie pour mon pays et pour mon devoir qui est d’empêcher avant qu’il ne soit trop tard, au moyen de l’indépendance de Cuba, que les Etats-Unis ne se s’étendent dans les Antilles avant de s’abattre avec cette force supplémentaire sur nos patries d’Amérique ». Cuba devait être ainsi la nation qui empêcherait les Etats-Unis de conquérir l’Amérique Latine.

Malheureusement, le rêve de José Marti se brisa brutalement en 1898, trois ans après sa mort, lorsque les Etats-Unis sous prétexte de « libérer » le peuple cubain de l’oppression espagnol, envahit Cuba et fit de l’île caribéenne une semi-colonie. Mais le valeureux peuple cubain ne dit pas son dernier mot et, le 26 juillet 1953, José Marti ressuscita en la personne de Fidel Castro.

L’éternel héritage de José MartiLa guerre cubano-hispano-états-unienne prend fin en 1898. L’Espagne est vaincue et perd ses dernières colonies. Les Etats-Unis sont les grands gagnants de cette guerre en s’emparant de Cuba et de Porto Rico. Officiellement, ces pays sont « libres » mais dans les faits la situation est bien différente. En effet, en 1901, l’amendement Platt, du nom du sénateur républicain Orville H.Platt, fait de Cuba un protectorat des Etats-Unis en établissant des « liens spéciaux » entre Washington et La Havane. Concrètement, cet amendement confère aux Etats-Unis un pouvoir quasi illimité dans l’île qui devient presque un nouvel Etat des Etats-Unis.

Par exemple, il est établi que : « Le gouvernement de Cuba ne conclura avec aucune autorité locale ou étrangère aucun traité ou accord qui pourrait diminuer ou tendre à diminuer l’indépendance de Cuba, ni en aucune manière autoriser ou permettre à une quelconque autorité d’obtenir, par colonisation ou par des sommations militaires ou navales, la possibilité de s’installer ou de contrôler quelque portion de cette île que ce soit ». Sous prétexte de garantir « l’indépendance » de Cuba, les Etats-Unis vont imposer pendant près de 60 ans une domination cruelle en mettant au pouvoir des pantins qui serviront leurs intérêts : Machado, Batista et autres marionnettes à la botte de Washington.

Pendant ce temps-là, l’immense majorité des Cubains ne mange pas à sa faim, l’analphabétisme frappe des millions de personnes et les soins de santé sont quasi inexistants. Les idéaux de liberté, d’égalité, de souveraineté populaire défendus par Marti semblent bien loin.

Ce que redoutait Marti est arrivé. L’impérialisme s’est jeté comme un chien sur Cuba et le reste de l’Amérique Latine qui reste le continent des « veines ouvertes ». L’union latino-américaine a été court-circuitée par les ambitions impérialistes de Washington. Les Etats-Unis comprirent très vite qu’une alliance entre les pays d’Amérique Latine nuirait à leurs intérêts. Mais les tensions et les contradictions inhérentes à la société cubaine vont bientôt exploser au grand jour. Et le 26 juillet 1953, Fidel Castro, accompagné de 130 hommes et deux femmes, lance l’assaut contre la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba.

Il souhaite ainsi provoquer un soulèvement populaire contre la sanglante dictature de Fulgencio Batista. Peu après, il est arrêté et un des enquêteurs lui pose cette question : « Qui est l’idéologue de cette révolte ? » Et Castro lui répond : « Comment qui est l’idéologue ? C’est José Marti bien sûr ! ». Évidemment, la pensée et l’idéal de José Marti n’avaient jamais disparu. Ils étaient extrêmement présents dans la conscience du peuple cubain. Il suffisait juste d’un homme pour mettre de nouveau à nu le projet et les aspirations de celui-ci.

La révolution cubaine de 1959 sonne ainsi comme un coup de tonnerre pour l’Amérique Latine et les Caraïbes. Elle vient rendre un vibrant hommage à la pensée martienne. En effet, pour la première fois depuis très longtemps, Cuba redevenait une nation libre et souveraine. La conquête de l’indépendance politique puis économique fit de Fidel Castro, d’Ernesto Guevara, de Camilo Cienfuegos les dignes héritiers du combat de José Marti.

Mais au-delà du gouvernement cubain, c’est tout le peuple en chair et en os qui symbolisait comme un seul homme la figure emblématique de Marti. Les nationalisations, la réforme agraire, les campagnes d’alphabétisation, les vaccinations gratuites, le rôle majeur donné à l’art et la culture allaient parfaitement dans le sens de ce qu’avait prôné le leader patriote. N’oublions pas que Marti était un grand homme de lettres et qu’il défendait ardemment la diffusion du savoir et de la culture. Ce que ne manqua pas de faire le nouveau gouvernement révolutionnaire en donnant à tous l’accès à une éducation de qualité et gratuite.

Comme l’a dit très justement Fidel Castro un jour où il rendait hommage à Marti : « La révolution, c’est la fille des idées et de la culture ». Mais la poursuite de l’idéologie martienne ne s’arrêta pas là. Le nouvel Etat cubain tenta à maintes reprises de fédérer l’Amérique Latine et de la sortir de l’orbite des Etats-Unis. Mais, mise à part la forte alliance avec le gouvernement révolutionnaire de Salvador Allende, peu de gouvernements latino-américains suivirent le chemin de Fidel Castro. Et pour cause ! La grande majorité des gouvernements sud-américains étaient dans les années 1970-1980 des alliés inconditionnels des Etats-Unis.

Pire, ces Etats étaient pour la plupart des régimes fascistes et sanguinaires (Pinochet au Chili, Videla en Argentine, Srotessner au Paraguay). Ne trouvant pas de partenaires en Amérique Latine, le pays se tourna vers le monde et plus particulièrement vers l’Afrique. Aide militaire à l’Angola dans sa lutte pour l’indépendance, envoi de médecins aux quatre coins de la planète... Là aussi, l’héritage de Marti est fondamental. Car au-delà de fédérer les peuples latino-américains, le patriote cubain plaidait pour une solidarité internationale. Un internationalisme des pays du Sud. Ernesto Guevara fut sans doute celui qui assimila le mieux ce message.

Il comprit la nécessite d’unir les peuples du « tiers-monde » contre l’impérialisme, le colonialisme et le néocolonialisme, ceux contre qui José Marti s’était battu en y laissant sa vie. Enfin, depuis maintenant plus de quinze ans et la victoire du commandante Hugo Chavez à la présidence du Venezuela, la pensée de José Marti est plus que jamais d’actualité. Après sa sortie de prison en 1994, Chavez se rendit à Cuba sur invitation de Fidel Castro. Il y prononça un discours très remarqué dans lequel il déclara notamment : « Le siècle qui va s’ouvrir est le siècle de l’espoir, c’est notre siècle, le siècle de la résurrection, du rêve de Bolivar, du rêve de MARTI, du rêve latino-américain ».

Quatre ans plus tard, ce rêve devint réalité. Avec Cuba et le Venezuela, les rêves de Marti pouvaient commencer à se réaliser. Ils se concrétisèrent le 14 décembre 2004 lorsque Fidel Castro et Hugo Chavez annoncèrent la création de l’Alternative Bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique (ALBA).

Cette nouvelle organisation a pour but de contrer tout ce que Marti combattait, comme la Zone de Libre Echange des Amériques (ALCA en espagnol) qui visait à instaurer une zone de libre-échange de l’Alaska à la Patagonie. Un nouvel instrument de domination impérialiste et néocoloniale dans le but de soumettre les pays latino-américains à la dictature néolibérale.

L’ALBA a aussi pour but de promouvoir l’intégration latino-américaine en s’appuyant sur divers mécanismes de solidarité comme l’envoi de médecins cubains en Bolivie par exemple où 300.000 personnes ont été soignées grâce à la mission « Milagro » qui soigne les yeux malades. On pourrait également citer la Communauté des Etats latino-américains et caribéens ou l’Union des Nations sud- américaines (UNASUR). Autant de processus d’intégration qui visent à concrétiser les projets d’union et de solidarité entre les pays latino-américains.

Comme nous avons pu le constater, la trace laissée par José Marti dans l’histoire de Cuba et de l’Amérique Latine en général est plus que jamais indélébile. Sa pensée, son idéal, ses écrits, ses poèmes, son action révolutionnaire continuent d’inspirer aujourd’hui encore ceux qui aspirent à transformer la société en profondeur et à imaginer un autre modèle de civilisation que celui imposé par les gouvernements capitalistes occidentaux. Le combat mené par ce nationaliste pour l’indépendance de la nation cubaine et de la patrie latino-américaine est plus que jamais à l’ordre du jour. Quoi de plus beau que les révolutions démocratiques qui ont secoué le continent sud-américain ces dernières années pour rendre hommage au combat de José Marti ?

Les nouveaux processus d’intégration impulsés par les gouvernements progressistes latino-américains suivent parfaitement les enseignements de la pensée martienne. Rejet de l’impérialisme et de toute forme de néocolonialisme et, dans le même temps, construction d’une alternative au modèle économique et politique dominant. Hugo Chavez, Evo Morales, Rafael Correa, Daniel Ortega, Fidel Castro... autant de responsables politiques qui ont rendu leurs lettres de noblesse au combat désintéressé et héroïque du grand patriote José Marti !

Par Tarik Bouafia

Source : Le Journal de Notre Amérique n°1, Investig’Action, Février 2015.

08/02/2015

Ils sont gonflés ces yankees !

USA2.jpgPar José Fort : Quand l'arrogance des Etats Unis et de leurs "alliés" européens n'a d'égale que leur propension à donner des leçons à Cuba (entre autres)... quelques exemples.

Lors des premiers rounds des négociations en vue du rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, la délégation US demande, pardon, exige de Cuba « des efforts en matière des droits de l’homme. » Le même jour ou presque, deux débiles mentaux étaient exécutés par injection létale aux Etats-Unis.
 
A Cuba, il n’ y a aucun condamné à mort dans les prisons. Quant à la Convention contre la torture, les traitements cruels, inhumains et dégradants, elle est strictement observée par Cuba, les seuls cas enregistrés sur son sol ayant été commis sur la base US de Guantanamo.
 
Ils sont gonflés ces yankees.
Au cours des derniers mois, dans plusieurs Etats des USA, la police a froidement abattu des jeunes noirs sous des prétextes fallacieux. Dans le même temps, la ségrégation raciale a considérablement augmenté. Ce n’est pas à Cuba que des enfants noirs sont tirés comme des lapins. Ce n’est pas à Cuba que des milliers d’enfants couchent dans les rues. Ce n’est pas à Cuba que la population carcérale s’élève à environ un million cinq cent mille personnes.
 
Ils sont surgonflés ces yankees.
Pendant plus d’un demi siècle, ils ont soumis onze millions d’habitants de l’île à un blocus économique (comme si la France avait ses frontières fermées avec la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne), commandités plus de 600 tentatives d’assassinats contre Fidel Castro, abrité les terroristes responsables d’attentats contre un avion de la Cubana, dans plusieurs hôtels de La Havane et allant même jusqu’à introduire des virus visant le tabac, le porc et la canne à sucre.
 
Ils paient 8.500 euros et attribuent la carte verte aux Cubains arrivés sur leur sol tandis qu’ils pourchassent les latinos qui tentent de franchir le mur érigé à la frontière avec le Mexique et facilitent actuellement les réseaux mafieux chargés de recruter à coups de millions de dollars les talentueux joueurs cubains de baseball. 
 
Ils sont gonflés à bloc ces yankees en évoquant la liberté d’expression alors que sans fortunes en dollars pas de journaux, sans manne des industriels pas de candidatures aux élections. Quant aux « dissidents » cubains qu’ils rencontrent à la Havane, à Miami et à Washington, ils les connaissent bien : pour la plupart, ce sont leurs salariés.
 
Les Européens, plutôt la caste médiatique et politique, celle qui se considère comme le « centre du monde », ils sont, eux aussi, gonflés à bloc.
Faut dire que les Européens pensaient déjà être le centre du monde au Moyen Age, avant de prendre un bateau et de découvrir que la plupart des civilisations au-delà des océans étaient plus développées que la leur, ce qu’ils essayèrent de dissimuler à grands coups de massacres.
 
Aujourd’hui, ils ânonnent bêtement le discours du grand maître nord-américain, radios et télé françaises se distinguant en ouvrant, comme d’habitude depuis des années, leurs micros à  deux incontournables « spécialistes » de l’anti castrisme : Jacobo Machover qui n’a pas mis les pieds sur la Grande Île depuis les années 1960 et une ancienne plus pro-Castro que moi tu meurs,  Zoe Valdes, femme délaissée, oubliée de l’amour et des honneurs d’où sa haine frisant souvent l’hystérie.  Ces deux-là tirent leurs dernières cartouches.
 
En fait, les yankees ne sont pas gonflés. Ils s’adaptent. Avec le même objectif : faire rendre gorge à la révolution cubaine. Simplement, ils changent de méthode. Face à eux, la nouvelle génération cubaine n’est pas prête à se laisser faire.
 
Article publié dans l'Humanité

12:13 Publié dans AL-Pays : Cuba, Point de vue, USA | Tags : usa, cuba, josé fort | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

30/01/2015

CUBA Les médias face au défi de l’impartialité

cuba_1.jpg

Dans un ouvrage récent, Salim Lamrani (2013), auteur de plusieurs études sur Cuba, analyse la manière dont le quotidien espagnol El País rend compte de la réalité cubaine.

Ce quotidien, certainement l’un des plus actifs sur Cuba, est un bon représentant de ce qui s’écrit sur l’île. Ses articles et reportages sont souvent cités ou repris par d’autres journaux et contribuent à influencer le regard porté sur l’actualité cubaine. Lamrani s’emploie à déconstruire le discours médiatique.

Il montre à quel point El País sélectionne l’information qu’il offre à ses lecteurs, s’attardant sur les « problèmes » qu’il présente hors contexte, en les amplifiant, sinon en les créant de toute pièce, alors qu’il passe sous silence les éléments positifs, les réussites.

Les sujets abordés, les titres qui coiffent les articles, les faits rapportés, les témoignages retenus démontrent un net parti-pris chez ses journalistes et attestent de la ligne éditoriale de ce quotidien dit « libéral ». Nous sommes très loin d’une présentation équilibrée qui inviterait les lecteurs à un jugement nuancé.

Lamrini montre, à l’aide d’autres sources, que ce quotidien n’hésite pas, pour alimenter ses interprétations tendancieuses toujours défavorables à Cuba, à pratiquer les mensonges délibérés, les omissions coupables, les silences complices.

Ce qui vaut pour El País vaut malheureusement pour l’ensemble des grands journaux, des agences de presse et des médias écrits et audio-visuels. Lamrani (2009) avait déjà commis un autre ouvrage dans lequel il débusquait nombre de mensonges et de silences.

L’évidence s’impose: s’agissant de Cuba, l’équilibre et la nuance ne font pas partie des devoirs que s’imposent les journalistes. C’est comme s’ils ignoraient l’histoire de l’île, qu’ils se permettaient de rendre compte de l’actualité sans aucun recul et de juger des événements en dehors de tout contexte, le plus déterminant étant l’hostilité invétérée des États-Unis envers cette expérience originale dans leur voisinage immédiat. Ils s’affranchissent de l’éthique journalistique qui devrait orienter leur pratique. 

 

La Cuba révolutionnaire est ainsi depuis ses origines la cible d’un journalisme éloigné de l’objectivité, comme voué à faire mal paraître les décisions de ses dirigeants, à ajouter encore plus de couleurs sombres à un tableau qui met l’accent sur les manquements, les pénuries, les frustrations. Notre vision de Cuba est amplement affectée par l’image que façonnent journaux et médias de toute sorte, y compris maintenant Internet et toutes les formes de communications qui s’y rattachent."

 Par le Pr. Claude Morin, Université de Montréal

Cuba. Les médias face au défi de l’impartialité

Préface d’Eduardo Galeano

Paris, Editions Estrella, 2013

230 pages

18€

Disponible auprès de l’auteur : lamranisalim@yahoo.fr

Egalement en librairie : http://www.librairie-renaissance.fr/9782953128437-cuba-le...

 

10:34 Publié dans AL-Pays : Cuba, Culture, Point de vue, Société | Tags : cuba, vérité, lamrani salami | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg