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28/07/2013

PRESIDENT PAUVRE, PRESIDENT POUR LES PAUVRES : PEPE MUJICANE

Cuba - Raul Castro - UruguayPepe Mujicane porte jamais de cravate, mais il porte le verbe haut. Il est du genre à se rendre à des sommets de chefs d’Etat chaussé de bottines élimées. Un moindre mal quand on sait qu'à l'époque où il était député et sénateur, il allait au Congrès avec des bottes en caoutchouc terreuses aux pieds.

Dans un long portrait que l'hebdomadaire Courrier international lui a consacré, Graziano Pascale, le premier journaliste à avoir affirmé que Pepe Mujica pourrait être le candidat du Frente Amplio (la coalition de gauche au pouvoir), décrit ainsi ce président pas comme les autres, élu en 2005 : « Mujica, c’est ce vieil oncle un peu fou que l’on a tous dans nos familles. L’élire président a été une folie collective. Son personnage public ne s’accorde pas avec la vie normale de l’Uruguayen ».

Ancien guérillero

Lui se définit comme « ex-guérillero végétarien » et « un paysan de vocation ». Il est vrai que José Mujica n'a pas le parcours classique d'un chef d'Etat. Vraiment pas. Issu d'une modeste famille paysanne, avant d'arriver à la tête de l'Uruguay, c'est au sein des Tupamaros, la guérilla qui luttait contre la dictature militaire (1973-1985) qu'il s'engage. Ce qui lui vaut de passer près de quinze ans en prison, dont les deux tiers à l'isolement total. Et même s'il fut finalement rattrappé et de nouveau emprisonné, Pepe Mujica peut sans doute se targuer d'être le seul président à être entré dans le Livre des records pour son évasion de la prison de Punta Carretas, en 1971, aux côtés d'une centaine de militants par un tunnel de 40 mètres de long !

Amnistié avec le retour de la démocratie, il se lance en politique et gagne toutes les élections auxquelles il prétend. Il accède également au poste de ministre de l'Agriculture. Derrière les barreaux, torturés, il a raconté avoir perdu la tête. Fin 2011, en visite dans un hôpital psychiatrique, il expliquait aux médecins et patients qu'il entendait des bruits et était devenu fou. Avant de conclure, désormais président : « Et me voilà ici, encore plus fou qu'avant ».

Mariage gay et légalisation du cannabis

Pepe Mujica n'a pas vraiment sa langue dans sa poche. Pour exemple, en plein campagne présidentielle, dans un recueil d'entretiens, il déclarait que les Argentins étaient « des hystériques, des fous et des paranoïaques ». Son modèle en politique, c'est Lula, l'ex-président du Brésil et ancien syndicaliste.

Parmi ses faits d'armes à la tête de l'Uruguay, on peut noter la dépénalisation de l'avortement et l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. Et, sur un continent gangréné par la drogue et les cartels, il projette de légaliser la vente de cannabis. L'Etat commercialiserait lui-même la marijuana. Un moyen de lutter contre la délinquance, dit-il. 

Président pauvre, président des pauvres

Malgré les six balles qu'il a reçues dans le corps dans le passé, José Mujica est un président philosophe. Lors de la conférence Rio+20 de 2012, il a expliqué que « les vieux penseurs – Epicure, Sénèque et même les Aymaras – définissaient le pauvre non pas comme celui qui a peu, mais comme celui qui a une infinité de besoins et désire toujours plus que ce qu’il a ».

Président des pauvres, c'est une philosophie qu'il s'applique à lui-même. Il reverse 90% de son indemnité présidentielle et a refusé de s'installer dans le palais présidentiel. Il vit toujours dans une ferme, avec son ex-guérillera de compagne, Lucia Topolansky. José Mujica a d'ailleurs décidé que le palais présidentiel figurerait sur la liste des lieux d'accueil des sans-abri en cas de saturation des centres d'hébergement en hiver. Pour parfaire le tableau, la seule richesse que « le président le plus pauvre », comme on l'appelle, revendique, c'est une Coccinelle bleue achetée en 1987. Le président d'un tout petit pays qui pourrait en inspirer des plus grands.

Par Aurore Lartigue pour Radio Canada

A CUBA, UN DISCOURS EXCEPTIONNEL

cuba - raul castro - uruguayDans le cadre du 60 ème anniversaire de l’assaut donné à la caserne de Moncada à Cuba, début de la révolution Cubaine, le président de l’Uruguay, Pepe Mujica a prononcé en présence de plusieurs chefs d’Etat un discours exceptionnel qui marquera l’histoire :

« A l’occasion de ce 60 ème anniversaire permettez une pensée à tous ceux qui ont lutté et sont morts dans leurs combats dans les montagnes, les plaines et les bois d’Amérique Latinine.

Les changements sociaux ne disposent d’aucun laboratoire où la révolution peut s’expérimenter froidement. Les changements sociaux sont les expressions vives des luttes engagées avec les peuples, mille fois recommencées dans la douleur. Ils ne sont pas à la portée de la main mais le long cheminement d’une action constructive avec les peuples faite d’erreurs, de compromis, de sacrifices.

Cela a toujours ainsi. L’impossible à réaliser coûte toujours, un peu plus.

C’est pour cela qu’il n’y a jamais de défaite. Ceux qui sont défaits sont ceux qui cessent de lutter.

C’est pour cela que cette révolution, qui fut celle de la dignité, a donné l’espoir à toute l’Amérique Latine pour créer une société distincte. Les changements matériels sont plus simples que les changements culturels. Les changements culturels sont les véritables fondations du changement de l’histoire et la semence lente de génération en génération de la révolution Cubaine.

On nous a enseigné les valeurs que représentent la honte et la dignité. Nous sommes en présence d’une société équitable, collective avec une dimension universelle, et nous avons appris une chose que nous vivons dans notre Amérique Latine : seul un monde est possible où est respecté la diversité, seul l’avenir est possible si nous comprenons et nous nous habituons à ce que ce monde soit divers avec les mots respect, dignité tolérance et que personne n’a le droit parce qu’il est grand et fort d’écraser les petits et les faibles.

C’est la leçon d’or de cet anniversaire des 60 ans de cette révolution. Le monde riche devra comprendre que pour sa propre tranquillité que la vie humaine est courte, trop courte, et qu’il n’est pas possible de sacrifier la vie humaine de ceux qui sont encore vivants, parce que le vie cela doit être le bonheur et qu’il faut respecter la vie.

Nous sommes tous réunis dans ce temple, où ceux qui avaient attaqué cette caserne rêvaient et pensaient que cela auraient été plus simple. Le monde bouge et change parce qu’il y a des gens capables qui s’engagent et qui rêvent, et avec le rêve de ces jeunes Cubains c’est toute l’Amérique Latine qui a changée.

Nous sommes persuadés que les hommes ont la capacité de construire un monde meilleur, qui défend la vie, et la révolution aujourd’hui à un caractère universel. Lorsque le monde se globalise, lutter pour un monde meilleur c’est lutter pour la vie, pour le respect, l’égalité pour un monde sans porte-avions, sans avions sans pilotes capables de frapper aveuglement partout.

Oui c’est possible que l’homme sorte de la préhistoire, le jour où les casernes seront remplacées par les écoles et les universités.

Merci pour tout ce que vous nous avez donné, pour tout ce que vous nous avez laissé, et surtout pour la dignité donnée à tout un peuple. Merci ! »

13/07/2013

Les livrets d’approvisionnement fêtent leurs 50 ans

ApprovisionnementCuba.jpgLa Libreta, ce carnet de rationnement utilisé au quotidien par les Cubains, fête ses cinquante ans ce vendredi.

Il avait été introduit par Fidel Castro dans le sillage de l’embargo imposé par les Etats-Unis, pour permettre à tous de se procurer des produits de base à très bas prix. Berena Rodriguez, retraitée, l’en remercie encore.

“J’aime Fidel. Enormément”, dit-elle. “Si nous n’avions pas les carnets de rationnement, certains mangeraient et d’autres non ? On dit que le gouvernement va les supprimer, mais je n’y crois pas.”

Pourtant, Raul, petit frère de Fidel, y songerait. La Libreta a déjà beaucoup maigri ces dernières années. Sa suppression entraînerait cependant une inflation de 88% pour les consommateurs. Aussi, attendrait-il de meilleures conditions de marché.

“Quand le gouvernement socialiste a eu l’occasion de la supprimer, quand tout était disponible et abordable, il ne l’a pas fait. Maintenant que rien n’est disponible et que tout est cher, comment ferait-il ?” s’inquiète Hilda Fajardo, une autre retraitée.

La Libreta pèse près de 800 millions d’euros par an dans le budget de l’Etat. Raul Castro envisagerait de la remplacer par un système d’aide aux plus démunis.

Euro-News

 

cubasous.jpg

Un quotidien des îles Vierges américaines pointe les échecs de ce système de ravitaillement à Cuba, qui souffle ses 50 bougies ce 12 juillet. Le gouvernement cubain les appelle "livrets d’approvisionnement".

 Les Cubains "livrets de rationnement" ou simplement "la libreta". Les centaines de magasins d’État fêtent leur 50e anniversaire ce 12 juillet. Le décret d’origine, lui, avait été signé en mars 1962, au moment où les sanctions économiques des États-Unis commençaient à provoquer des manques de nourriture et de médicaments dans le pays.

La persistance de ces magasins symbolise, pour le correspondant à Miami du Virigin Islands Daily News, "l’épique échec du secteur agricole cubain et l’insistance bornée de son gouvernement communiste". Grâce à cette subvention égalitaire, chacun des onze millions de Cubains est aujourd’hui supposé recevoir sept livres de riz [3,15 kg] par mois, la moitié d’une bouteille d’huile de cuisine et un morceau de pain "de la taille d’un sandwich" par jour. A cela s’ajoutent de petites quantités d’œufs, de haricots, de poulet ou poisson, de spaghettis, de sucre brun et blanc et de gaz.

Avec des rations supplémentaires pour les occasions spéciales : gâteaux pour les anniversaires ou rhum et bière pour les mariages. Mais, remarque le journal, "les rations ne sont pas toujours disponibles chaque mois. De même, le nombre d’articles et la taille des rations ont diminué avec les années. Les pommes de terre, le savon, le dentifrice, le sel, les cigarettes et les cigares ont, entre autres, disparu."

Aujourd’hui, le gouvernement dépense environ un milliard de dollars chaque année pour faire fonctionner ce système, un "chiffre énorme dans un pays où le salaire moyen officiel est de moins de 20 dollars par mois", note le quotidien.

11/07/2013

Brésil : Samba sociale

 	brésil, manifestations, dilma rousseff, services publics brésiliensLes Brésiliens redescendent dans la rue. Après la vague de protestations du mois de juin, les principaux syndicats prennent le relais de la contestation, donnant une résonance nationale à des revendications qui ont largement débordé le seul prix des transports publics. Tous, et ils seront rejoints par les étudiants et de multiples mouvements associatifs, parlent du Brésil qu’ils veulent.

Outre les conditions déplorables des transports collectifs dans les grandes villes, les causes les plus visibles de leur insatisfaction résident dans l’état désastreux du système de santé et de l’éducation.
Si depuis l’époque de Lula le pays, porté par 
la croissance, a enregistré des progrès sociaux certains, notamment en direction des plus pauvres, le modèle promu par le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir, visant à une meilleure redistribution de la richesse nationale, a atteint ses limites. « Ce qui a été réalisé jusqu’ici allait dans le bon sens mais il faut aller plus loin », considère Marcio Pochmann. 
Cet économiste relève que les critiques adressées à la présidente Dilma Rousseff se sont durcies depuis la fin de l’année dernière, orchestrées par l’opposition de droite, en réaction aux mesures prises par le gouvernement fédéral. La mère des batailles était alors un affrontement direct avec « le noyau dur 
du néolibéralisme », soit la vingtaine de familles vivant 
de leurs rentes et faisant la pluie et le beau temps.

En 2012, le Brésil était encore l’un des plus inégalitaires d’Amérique latine en termes 
de revenus. Environ 40 % du budget fédéral était accaparé par la dette (majoritairement interne et détenue 
par ces familles les plus fortunées) contre 4 % pour 
la santé, 3 % pour l’éducation et moins de 1 % pour 
les transports. Les confédérations ont également inscrit dans leurs doléances la semaine de 40 heures de travail car, disent-ils, les nouvelles formes d’organisation 
de l’activité, principalement dans les services, soumettent les travailleurs à une exploitation infernale où 
la précarisation devient la norme. Là aussi l’État 
paraît défaillant.

Les rassemblements ont mis en exergue des slogans, largement relayés par les réseaux sociaux, tels que « nous allons balayer la corruption ». Ce mot d’ordre illustre une certaine forme de mensonge, non pas que la corruption n’existe pas, mais parce que depuis la Constitution de 1988 cette lutte a connu de réelles avancées. Il est même étrange que la réforme politique (changement de système électoral, fin du financement privé des campagnes) que souhaitait mettre en œuvre « Dilma », se voit systématiquement contrecarrée au Congrès par l’opposition de droite. 
Le comble ayant été atteint par l’oligarchie médiatique privée qui s’est arrogé le monopole du bien commun et de l’intérêt général. La coalition de centre gauche au pouvoir, autour du PT, et « Dilma » se trouvent aujourd’hui interpellées, vivement, par un peuple 
en mouvement. Elles se doivent de s’appuyer 
sur cette énergie qui inonde les rues pour s’en servir
et enclencher des politiques de plus large portée.

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Bernard Duraud

29/06/2013

Air France fête quinze ans de Havane

airfrance.jpgLa compagnie aérienne Air France célèbre le quinzième anniversaire de sa liaison directe entre Paris et La Havane, qu’elle opère tous les jours cet été.

Inaugurée le 28 juin 1998 avec une rotation hebdomadaire en Boeing 747-400, la route reliant les deux capitales a été progressivement renforcée, devenant quotidienne dès la fin 2011 pour répondre à la forte demande touristique vers Cuba. A l’été 2013, Air France propose toujours un vol par jour, opéré en Boeing 777-300ER pouvant accueillir 14 passagers en classe Affaires, 32 en premium et 422 en Economie. Le départ de l’aéroport Paris – Charles de Gaulle se fait à 13h55 pour arriver à 17h40, le vol retour quittant La Havane – José Marti à 20h10 pour se poser le lendemain à 11h10. Air France est en concurrence directe avec le vol de Cubana de Aviacion sur cette route, la compagnie nationale cubaine atterrissant à Orly.

La compagnie de l’alliance SkyTeam souligne que sa partenaire KLM effectue de son côté trois vols par semaine entre Amsterdam – Schiphol et la Havane, opérés en Airbus A330-200. Les autres compagnies européennes atterrissant à La Havane sont Air Europa (depuis Madrid), Condor (depuis Francfort) et Aeroflot (depuis Moscou) – Iberia a laissé tomber sa route, et Turkish Airlines toujours pas confirmé son arrivée.

Air Caraïbes, Aeromexico, Air Canada, American Airlines, Avianca, Copa Airlines ou LAN Airlines figurant parmi les autres transporteurs desservant la capitale cubaine.

Publié

11:57 Publié dans AL-Pays : Cuba, Société, Voyage | Tags : air france, cuba, la havane, anniversaire | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg