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14/08/2013

En Amérique latine, les États-Unis 
ont décidé de mener la contre-offensive

union européenne, mexique, Etats-Unis, brésil, hugo chavez, washington, jean ortiz, amérique latine, équateur, pérou, chroniques vénézuéliennes, libre-échange, joe biden, costa rica, panama, mercosur, Les Etats-Unis relancent la doctrine Monroe et veulent refaire de l'Amérique latine leur chasse-gardée, explique Jean Ortiz, professeur à l’université de Pau et chroniqueur pour l'Humanité.fr. Expertise.

Depuis plus de dix ans l’Amérique latine vit ce que d’aucuns appellent « un retournement de conjoncture » : recul de la pauvreté, stabilité et croissance économique enviables, processus d’affirmation de la souveraineté et d’intégration continentale libérée de la tutelle de Washington. L’hégémonie des États-Unis a reculé sur ce continent du Sud, que depuis la doctrine Monroe (1823) ils considèrent comme leur chasse gardée ; leur « jardin », disait Reagan. Moins « occupé » désormais en Irak, en Afghanistan, en Libye…, l’impérialisme voudrait en finir avec cette embellie latino-américaine, démocratique, sociale, contagieuse, qui dure depuis la première élection d’Hugo Chavez en 1998. Mais comment reprendre la main face aux nouvelles réalités, au terrain et à l’influence perdus ?

Les 7 et 8 mai s’est tenue, à Washington, la 43e conférence sur les Amériques, consacrée à « l’hémisphère occidental ». Le vice-président, Joe Biden, y fut on ne peut plus explicite à propos des priorités des États-Unis ; l’Amérique du Sud fut toujours importante pour notre pays, lança-t-il, et elle l’est « encore davantage aujourd’hui », car « à aucun moment de son histoire son potentiel n’a été aussi grand ». La volonté impérialiste n’apparaît même pas dissimulée. Il ajouta qu’il était nécessaire pour le géant du nord de « privilégier » les « activités économiques et commerciales » avec le Sud, de réactiver tous les traités et projets d’accords de libre-échange entre Washington et plusieurs pays ou ensembles du continent (Amérique centrale). Le grand projet colonialiste de zone de libre-échange des Amériques, de l’Alaska à la Terre de Feu, lancé en 1994, avait piteusement échoué en novembre 2005, au sommet de Mar del Plata, sous la poussée de Chavez et Kirchner.

Libre-échange débridé

Joe Biden voudrait-il réanimer le cadavre du cannibale « consensus de Washington » des années 1990, les « ajustements structurels » imposés par le « poker du mal » : Organisation mondiale du commerce, Fonds monétaire international, Organisation de coopération et de développement économiques, Banque mondiale ? L’application du libre-échange le plus débridé provoqua un ouragan dévastateur, cassa des pays, affama… Pour des millions de Latino-Américains, le libre-échange est depuis l’échange libre entre le requin libre et la sardine libre. Ils en connaissent les ravages…

Les États-Unis s’inquiètent des avancées émancipatrices, de la montée en puissance du Brésil et du poids croissant de la Chine dans l’hémisphère, des accords de libre-échange que Pékin a noués avec des pays latino-américains progressistes, avec le Mercosur, mais aussi avec les pays acquis à Washington : Chili, Pérou…

Deux projets pour reprendre la main

Les États-Unis sont en train de mettre en place deux projets pour tenter de regagner du terrain en Amérique du Sud.

  1. Le premier, l’Alliance du Pacifique (juin 2012), repose sur la création d’une zone de libre-échange total, ouverte sur l’Asie, avec, pour l’heure, sept pays, dont le Chili, le Mexique, le Pérou, le Costa Rica, le Panama… Cet ensemble de 210 millions d’habitants pèserait 35 % du produit intérieur brut latino-américain. La France a assisté au récent sommet de cette alliance, à Cali (23 mai), avec un statut d’observateur.
  2. Le second projet, « le plus ambitieux », selon la très pertinente analyse de Christophe Ventura (Mémoires des luttes), est le partenariat transpacifique, lancé le 12 novembre 2011: la plus grande zone de libre-échange au monde. Le partenariat transpacifique serait le pendant dans la région du grand marché transatlantique États-Unis-Union européenne. Parmi les pays membres, on retrouve le Chili, le Pérou, le Mexique et, parmi les pays associés, le Canada, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Vietnam, etc. Le projet s’avère dangereux de par sa nature même, les moyens considérables qui y sont consacrés, les tentatives de « dévoyer » quelques pays progressistes et d’affaiblir le Mercosur, l’Alba, la Celac…

Résistance

Mais il est peu probable que la reprise en main, malgré la disparition de Chavez, soit chose aisée. Le 17 novembre 2012, au sommet ibéro-américain de Cadix, la plupart des pays latino-américains ont critiqué « les recettes néolibérales qui enfoncent l’Europe dans la crise ». Le président de l’Équateur, Correa, dénonçait l’insupportable « suprématie du capital sur les êtres humains » ; la présidente brésilienne soulignait que « la confiance ne se construit pas sur les sacrifices ». Chat échaudé craint l’eau froide.

Par Jean Ortiz, professeur à l’université de Pau, article publié par l'Humanité

06/08/2013

LE MEDIAS EN AMERIQUE LATINE !

médias,amérique latineCe n’est pas seulement par peur d’un procès médiatique en totalitarisme que la gauche qui gouverne en Occident a enterré l’information de peuple à peuple que proposaient dès les années 70 Sartre, Bourdieu ou Mattelart. La démocratisation de la propriété des médias ne l’intéresse plus parce qu’elle s’est convertie au libre marché et a régressé au “sociétal” et au “néo-colonial” sous des masques humanitaire ou laïc.

Ainsi, s’il y a autant, voire davantage, de violations des droits humains en Libye aujourd’hui que sous le gouvernement Kadhafi, le black-out médiatique dispense les socialistes ou les verts, qui ont rejeté la diplomatie des africains et des latino-américains et voté pour la guerre, d’expliquer pourquoi les droits humains de la population libyenne ont cessé de les passionner. Cette “naturalisation” de l’appropriation des médias par les grands groupes économiques et l’asservissement d’une pâle copie appelée service public, condamne ce qui reste de vraie gauche à rouler le rocher de Sisyphe sur la montagne quotidienne de désinformation.

La gauche latino-américaine, elle, déplace la montagne.

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Citoyen(ne)s équatorien(e)s fêtant le vote de la nouvelle Loi Organique de Communication (juin 2013).

Le 14 juin 2013, l’Assemblée Nationale de l’Équateur a approuvé la Loi Organique de la Communication (1). Bien qu’exigé par la Constitution de 2008, ce vote a dû attendre quatre ans faute de majorité parlementaire. La victoire en février 2013 de Rafael Correa et de son parti (Alianza PAIS) a permis, enfin, de faire passer la loi par 108 voix pour, 26 contre et une abstention. L’Equateur réalise ainsi la même révolution démocratique que l’Argentine en redistribuant la propriété des fréquences de radio et de télévision en trois tiers : 33 % pour les entreprises privées, 33 % pour le service public et 34 % pour les médias communautaires (= associatifs).

La loi, qui contient 119 articles et 22 dispositions transitoires, définit la communication sociale comme "un service public qui doit être offert avec responsabilité et qualité" et établit "la non-censure préalable et la responsabilisation a posteriori des médias sur leurs publications" ainsi que la défense des droits des travailleurs de la presse ; l’élimination des monopoles audiovisuels (pas plus d’une concession de fréquence de radio en AM, FM ou de télévision ne peut être attribuée à une personne naturelle ou juridique). En Équateur 85% des fréquences audio-visuelles restent soumises à des concessions commerciales dont l’attribution a été frauduleuse dans beaucoup de cas. L’audit des fréquences réalisé il y a trois ans a montré l’irrégularité d’un tiers environ des concessions, ce qui permettra a l’État de les libérer pour les autres secteurs.

Par ailleurs le texte s’est nourri d’autres propositions des mouvements pour la démocratisation de la communication telles que l’obligation de consacrer 60% de la programmation quotidienne à la diffusion d’oeuvres pour tout public ou de quotas de créations cinématographiques et musicales nationales (articles 102 et 103) pour soutenir la production indépendante hors des circuits commerciaux.

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Le Président Correa à Guayaquil, ouvrant le premier sommet latino-américain sur le journalisme responsable (juin 2013).

Quelques jours plus tard, à Guayaquil, lors du premier sommet latino-américain sur le journalisme responsable, le président Rafael Correa a expliqué que “le problème de fond est le modèle de communication capitaliste, l’information comme marchandise. Tout tourne autour du capital : une corporation puissante peut faire croire au public n’importe quoi, la communication ne fait pas exception. Or, si les médias ne sont qu’un commerce, que se passe-t-il dans un marché où il y a peu d’entreprises et où elles se mettent d’accord entre elles ? La communication est un ces champs où apparaît le plus clairement la domination des puissants sur le droit des citoyens, en ce cas, sur le droit d’accéder à l’information. L’information n’est pas une marchandise, c’est un droit. Les biens publics indispensables comme l’information ne sont pas commercialisables. Le bénéfice des médias privés vient de ce qu’ils la vendent non aux citoyens mais aux annonceurs. Ce n’est donc pas la qualité de l’information qui importe mais son caractère de marchandise. La soi-disant liberté d’information n’est que la liberté des entrepreneurs médiatiques, de ceux qui peuvent acquérir un média simplement parce qu’ils ont de l’argent. Aujourd’hui la mauvaise foi d’une certaine presse fait encore des dégâts mais elle ne peut plus faire ou défaire les présidents. Démocratiser la propriété des médias signifie impulser des médias hors de la logique du marché – médias publics et communautaires. Avant notre gouvernement, il n’existait ni presse ni radio ni télévision publiques. Aujourd’hui les trois existent. Il est temps de nous soulever contre les empires médiatiques. L’Amérique Latine vit une époque nouvelle, sans les dictatures que, d’ailleurs ces médias privés appuyaient, mais avec des gouvernements progressistes immensément démocratiques qui changent la réalité de nos peuples et qui continueront à lutter contre tout pouvoir de facto qui tente de nous maintenir dans le passé.”

Comme d’habitude ce nouveau pas vers la révolution du champ symbolique a mis en branle l’appareil médiatique mondial, le département d’État, la CIDH (OEA), certaines ONGs ou la SIP (association de patrons de médias) pour dénoncer à l’unisson l’“atteinte à la liberté d’expression” et le “dictateur Correa”. Lorsqu’en 1973 le gouvernement de l’Unité Populaire chilienne releva les irrégularités fiscales de médias privés comme El Mercurio, la SIP lança une campagne identique pour déstabiliser Salvador Allende.

 

Mais il est plus difficile aujourd’hui à l’internationale du Parti de la Presse et de l’Argent d’interférer dans les votes ou de s’opposer à l’éveil citoyen de l’Amérique Latine. Après l’Argentine et l’Equateur, les mouvements de jeunes, syndicats, paysans sans terre, universitaires du Brésil revendiquent à leur tour la démocratisation des ondes (2).

Même les Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes (FARC) qui négocient la paix depuis huit mois avec le gouvernement de Juan Manuel Santos, viennent d’ajouter un chapitre sur le pluralisme de médias monopolisés par le privé – qui comme au Brésil transmettent une image raciste, socialement dénigrante de la population.

Au Venezuela la majorité des ondes de radio et de télévision (3), de l’international jusqu’au local, reste elle aussi aux mains de l’entreprise privée. L’histoire d’un pays que le boom pétrolier a fait passer sans transition de la radio rurale à la télévision commerciale comme modèle unique – celui de Cisneros et de Miss Mundo – explique pourquoi les médias publics et communautaires tendent encore à imiter la forme commerciale, ce qui freine la construction populaire des programmes au coeur du projet bolivarien. Certaines lois ont déjà vu le jour pour légaliser les médias citoyens ou soutenir la production indépendante (4). Avant d’être soumise au parlement la Loi de la communication populaire qui vise à équilibrer la propriété des fréquences continue à faire l’objet de débats parmi les mouvements sociaux – certains souhaitant aller plus loin qu’une répartition par tiers. (5)

Ici comme ailleurs la tâche primordiale des mouvement sociaux est d’anticiper le mouvement. Car une fois acquis l’équilibre démocratique de la propriété des médias, il reste à effectuer le saut qualitatif : dépasser le paradigme dominant. Car si au moment où les nouvelles fréquences se libèrent, les mouvements sociaux n’ont pas encore formé des communicateurs d’un type nouveau, familiers de l’héritage mondial des esthétiques révolutionnaires comme celle du Nuevo Cine Latinoamericano et des expériences décolonisatrices de “ télévision hors de la télévision”, formés aux techniques d’enquête participative, à la théorie critique des médias et aux pratiques émancipatrices de la formation de formateurs comme celles de Paulo Freire, alors le potentiel des nouveaux espaces s’étiolerait entre les mains de petits soldats venus d’"écoles de journalisme" pour nous servir “infos”, “news”, “actus” et autres “live” sur un “plateau”.

Thierry Deronne,

Caracas, le 29 juin 2013.

02/08/2013

Coopération ? L’exemple vient de Cuba et du Venezuela

haïti, pétrole, cuba, vénézuéla, c'est un monde, josé fortC'est un monde, la chronique de José Fort.

Deux informations donnent à réfléchir sur ce que devrait être une véritable coopération internationale. La première vient de La Havane. Dix mille médecins obtiendront cette année leur diplôme dans la Grande Ile. 5.683 Cubains, 4.843 étrangers, la Bolivie arrivant en tête avec 855 médecins diplômés.

Suivent l'Équateur (718), le Mexique (444), l'Argentine (387), le Salvador (386), la Guyana (280), Timor-Leste  (194), l'Angola (118) et la Chine (101). Des milliers de médecins cubains travaillent actuellement dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et dans les Caraïbes notamment en Haïti.

La deuxième information arrive de Port au Prince grâce à Radio France Internationale (RFI). Un accord vient d’être signé entre le Venezuela et Haïti portant sur un échange de nourriture contre du pétrole.

Depuis 2008, Haïti achète à crédit le pétrole du Venezuela au travers du programme Petrocaribe, entraînant une dette qui s'élève aujourd'hui à un milliard de dollars, indique Amélie Baron de RFI. Elle poursuit en précisant que Caracas a décidé de ne pas réclamer cette somme.

En échange, Haïti va lui vendre à tarif préférentiel des denrées alimentaires. Un soutien inespéré à l'agriculture haïtienne selon le Premier ministre Laurent Lamothe qui veut rompre avec le libéralisme de ses prédécesseurs. « Les gouvernements précédents ont appliqué une politique ultra-libérale, estime Laurent Lamothe. Ils ont cassé toutes les taxes, les tarifs douaniers et tous les produits ont envahi notre pays. Notre production nationale est tombée à zéro. »

Pour le Premier ministre haïtien, la dette contractée auprès du Venezuela n'est pas un handicap mais une aubaine. Pour lui, la logique de Caracas est simple : « Ne payez pas cash, mais envoyez nous plutôt de la nourriture. » Cet accord, conclut Amélie Baron, permettrait à Haïti de relancer son agriculture et de sortir de la misère.

Ces deux exemples sont à l’opposé de la prétendue « coopération internationale » menée par les grandes puissances capitalistes, les Etats-Unis et l’Union Européenne très particulièrement.

En Egypte, les Etats-Unis coopèrent avec l’armée en distribuant chaque année des sommes folles mais pas un dollar ne va au développement du pays.

Au Mali, les pays dits « donateurs » ont signé un gros chèque. Une partie de l’argent a été détournée, le solde servant à régler les notes des entreprises et des importations étrangères. Rien pour le coton, les infrastructures, l’électricité ou l’eau. La « coopération internationale », la véritable, celle qui va aux populations est menée par des ONG, comme le Secours populaire Français. Pas par les Etats et encore moins par la Banque mondiale et le FMI.

Publié par l'Humanité

31/07/2013

CHILI : 1973 - 2013 : 40 ANS DÉJÀ ! SPECIAL ANNIVERSAIRE !

chili_allende_pinochet_18b_hr_fr.jpgAu matin du 11 septembre 1973, le palais présidentiel de la Moneda est cerné et bombardé. Le président socialiste Allende annonce à la radio :

«Qu’ils le sachent, qu’ils l’entendent, qu’ils le gravent en profondeur : je ne laisserai la Moneda qu’à la fin du mandat que m’a donné le peuple, je défendrai cette révolution chilienne et je défendrai le gouvernement car c’est le mandat que le peuple m’a confié. Il n’y a pas d’alternative. Ce n’est qu’en nous criblant de balles qu’ils pourront empêcher la volonté qui est celle de faire accomplir le programme du peuple.

Si on m’assassine, le peuple suivra sa route, suivra son chemin même si les choses seront plus difficiles et plus violentes. Et ce sera une leçon objective très claire pour la majorité de ces gens que rien n’arrête. J’avais tenu compte de cette éventualité, je ne leur offre pas la facilité. Le progrès social ne va pas disparaître parce que disparaît un de leur dirigeants. Il pourra demeurer, se prolonger. Mais on ne peux le renfermer ni le mettre à genoux.».

chili1973.jpgCe 11 septembre 1973, les troupes du général Augusto Pinochet assiègent le palais présidentiel de la Moneda, à Santiago. La junte, dirigée par les commandants des armées chiliennes, demande la démission du président Salvador Allende.

Vers 9 h 30, Allende prononce un dernier discours radiodiffusé. Quelques minutes plus tard, les troupes commencent à tirer sur le palais, puis à le bombarder. Dans l'après-midi, les 50 personnes qui se trouvaient aux côtés du président se rendent aux militaires. Poussé au désespoir, Salvador Allende se suicide.

Le coup d’état militaire, organisé avec l’aide des Etats-Unis, inaugurera une dictature avec une répression politique massive.

2 279 morts et disparus ont été recensés dont 641 morts « dans des conditions non élucidées » et 3 197 « détenus disparus ».

Près de 150 000 personnes ont été emprisonnées pour des motifs politiques.

Il y a eu des centaines de milliers d’exilés politiques.

Le réseau des blogs E-Mosaïque à l’occasion de ce triste anniversaire publiera une dizaine d’articles pendant les mois d’août et Septembre pour célébrer cet évènement marquant de la tragédie humaine.

 


Coup d'Etat Chili 1973 par sybelium

08:44 Publié dans AL-Pays : Chili, Histoire, Politique | Tags : chili, coup d'etat, pinochet, allende | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg