15/03/2013
CUBA 2012 : CARNET DE VOYAGE (2)
L’aéroport international de la Havane, José Marti donne une première impression particulière sur la découverte de ce pays. C’est un aéroport totalement opposé à celui de Roissy. Peu moderne, il s’apparente aux aéroports de province en France.
Il est vrai que le trafic est moindre et que le manque d’investissements lié au blocus des USA contre Cuba, depuis la Révolution en 1959 apparait déjà. Ce blocus d’ailleurs a été condamné pour la 21 ème fois consécutive par l’ONU cette année à la quasi unanimité par 188 pays. Les USA, Israël, et Palau votant contre, et deux pays se sont abstenus, les Iles Marshall et la Micronésie.
Cet embargo se traduit notamment par de fortes amendes décidés par les USA contre les banques qui commercent avec Cuba. En décembre 2012, la HSBC, une des plus grandes banques du monde, avec son siège social à Londres, acceptait de payer 1,9 milliards de dollars au gouvernement étasunien afin que soient retirées des accusations de blanchiment d’argent de la drogue au Mexique et… de non-respect du blocus contre Cuba !
Le gouvernement étasunien a également fait savoir que la banque japonaise Tokyo-Mitsubishi UFJ payera une amende de 860 millions de dollars en raison de son commerce avec Cuba.
L’an dernier, la banque néerlandaise ING a versé 619 millions de dollars et, en 2009, le Crédit Suisse a payé 539 millions de dollars de « contraventions ».
A l’Aéroport de la Havane, aucun avion bien sûr ne peut se rendre aux Etats Unis pourtant distant que de quelques dizaines de kilomètres. Ceux qui viennent des USA ou veulent s’y rendre transitent par le Panama qui constitue le trafic aéronautique le plus important de l’Ile. Belle hypocrisie…
Le contrôle douanier avec des files d’attente est impressionnant mais rapide. La police contrôle nos passeports sans apposer de tampons comme il est de règle. J’en apprendrai plus tard la raison. Pour les voyageurs voulant se rendre ensuite aux USA, un tampon « Cuba » c’est la certitude pour eux dans ce grand pays démocratique que sont les Etats-Unis d’avoir des tracas, et pour ceux naïfs qui en plus viennent avec des cigares cubains, des ennuis sans fins.
Les policiers et douaniers cubains pour vous éviter ces ennuis n’apposent pas de tampons. C’est un geste qui les grandit et en dit long sur le respect de circulation aux Etats-Unis d’Amérique.
Passé le contrôle douanier les représentants des agences nous attendent avec les bus portant le logo Cubatur. Ce sont tous des bus ultramodernes, confortables et tous climatisés que nous utiliserons tout le long du séjour.
Direction La Havane.
Découvrir le Havane de nuit donne une première drôle d’impression. La circulation est fluide mais continue, l’éclairage limitée mais qui couvre tout le parcours, le paysage diversifié avec une succession de maisons et de végétations variées.
Cette impression restera pendant tout le séjour. Cuba est un pays paradoxal où beaucoup de genres se succèdent : le gris et la couleur, l’espace et la masse. Un seul n’existe pas : celui de la misère et de la richesse et de l’abondance. Beaucoup de Cubains sont pauvres sans être dans la misère, mais personne ne semble étaler de richesses comme nous en trouvons en France.
L’écart de revenus est très limité dans ce pays. Nous apprendrons plus tard, et confirmé par tous que pour un salaire minimum de 25 pesos convertibles, un médecin gagne 45 pesos. L’écart entre les salaires les plus bas, et ceux qui sont les plus élevés sont à peine de 1 à 3. Rappelons qu’en France ils se situent de 1 à 50 en moyenne selon l’INSEE.
Le salaire minimum reversé aux retraités est lui de 10 pesos.
Ces salaires paraissent extrêmement faibles mais il faut les comparer avec des pays comparables et prendre en compte que la société Cubaine est une société où le chômage n’existe pas, où l’éducation et la santé sont totalement gratuits, où l’alimentation minimum est garanti.
Cuba est un pays contrasté et ceux qui ont des à priori argumenteront toujours sur l’échec social, économique, et démocratique de ce pays à partir de la perception subjective de ce pays. Cela d’autant plus les USA, et les pays occidentaux ont mis en place une stratégie de communication intense pour dénigrer Cuba.
Au moment où j’écris ces lignes un communiqué de l’AFP informe qu’en Roumanie, pays de la communauté européenne, les malades atteint du cancer sont abandonnés et privés de médicaments. Le ministre de la santé cynique annonçant qu’il était hors de question de « donner du caviar » à ces malades alors que les Roumains manquent de pain.
A Cuba malgré le boycott américain que ne subit ni la Roumanie, ni aucun pays de la communauté européenne, les Cubains sont soignés et ne manquent pas de pain. Les Cubains en outre viennent découvrir deux vaccins qui permettent de sensibles résultats pour les malades atteints du cancer du fumeur.
11:37 Publié dans AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Blog, Carnet de voyage, Voyage | Tags : cuba, aéroport, police, douane, la havane | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
10/03/2013
CHRONIQUES CUBAINES : DU VENEZUELA AU QATAR !
La déclaration du ministre des Outre-mer, Victorin Lurel indiquant : "Je dis, et cela pourra m'être reproché, que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez, puisqu'on prétend que c'est un dictateur". Et ajouté : "il a jusqu'ici et pendant ses 14 ans [au pouvoir] respecté les droits de l'Homme" lui a valu une volée d’insultes de la part de la Droite et d’une grande partie de la presse bien pensante. C’est vrai que dire d’une personne qui a été élu 4 fois démocratiquement, qui a gagné 14 élections sur 15, dont une récemment celles des gouverneurs en décembre 2012 n’est pas un dictateur est inadmissible…
Le même jour la presse annonçait que Nicolas Sarkozy, ancien président de la République de droite était sollicité par le Qatar pour créer un fonds d’investissement de plus de 500 millions de dollars, et qu’il y réfléchissait sérieusement sans que cela soulève la moindre interrogation et colère de la part de cette droite et des journaux.
Le Vénézuela serait donc une dictature et le Qatar une grande démocratie qui en plus est très fréquentable. C’est vrai que la Qatar investit en France, surtout en finançant une équipe de foot de mercenaires : le PSG, et que cela vaut toutes les absolutions. La même équivalence vaut par exemple pour l’Arabie Saoudite qui impose la charia et l’interdiction du droit de conduire pour les femmes dans un silence médiatique impressionnant, ou par exemple aussi (mais les exemples sont infinis), Djibouti un pays Africain où se trouve la seule base aérienne américaine en Afrique, et une base aérienne française et où les opposants sont assassinés dans un silence médiatique mondial vertigineux.
Pour revenir au Qatar Wikipédia, l’encyclopédie du web indique : « Le gouvernement qatari garde un certain nombre de restrictions sur la liberté d'expression et les mouvements pour l'égalité », et ajoute : « La première élection de ce Parlement a eu lieu en 2004. La nouvelle Constitution n'autorise pas pour autant la formation de partis politiques. » et termine en parlant de ce pays très démocratique : « Au Qatar, la famille souveraine Al Thani (آل ثاني) continue à détenir seule le pouvoir à la suite de la déclaration d'indépendance du pays en 1971. »
Robert Ménard : "Le Qatar, 200.000 habitants pour deux millions d'esclaves"
A cela s’ajoute cette particularité le Qatar est aussi un pays où l’esclavage existe comme l’indique cet extrait repris d’un dossier du courrier international : « Dubaï, aujourd’hui symbole de la puissance financière des Émirats, est une ville factice qui a émergé du désert en moins de trente ans. Sa population, forte de quelque 5 % d’Émiratis, est majoritairement composée de travailleurs étrangers : les expatriés occidentaux, au compte de grandes multinationales, et les ouvriers dépêchés pour subvenir à la nouvelle politique de grands travaux, ainsi que des domestiques, souvent des femmes, en provenance des Philippines.
Ces deux derniers groupes sont exploités, et ce sans discrimination de sexe. À l’instar des anciens coolies, ils ont des conditions de travail effroyables : papiers confisqués par leur employeur à leur arrivée à Dubaï, salaires de misère… » et une jeune correspondante du journal de l’Humanité conclue ainsi : « Le non-respect des droits de l’homme est symptomatique de la région. À l’heure où Dubaï réussit à s’imposer à l’international, cette mentalité, cette conception de l’autre, permet de douter de la légitimité d’un modèle cynique qui s’appuie sur la négation de l’autre, une traite immonde, une forme d’esclavage moderne. Ce modèle qui prône la puissance de l’argent réduit l’autre à une simple bourse, ou une force de travail qu’il convient de réduire à l’impuissance ».
Oui, la puissance de l’argent qui explique tout : le mépris pour le Vénézuela qui ose prendre aux riches pour donner aux pauvres, et l’adoration pour le Qatar qui lui donne aux riches ce qu’il vole aux pauvres.
PS - Julien Dray pour le PS : « Je pense que la France a eu tort de ne pas envoyer, sans remettre en cause les capacités et l'autorité de Victorin Lurel, une personnalité de premier plan à cet enterrement. Oui ça méritait que le ministre des Affaires étrangères (Laurent Fabius, NDLR) y aille, ça ne voulait pas dire pour autant qu'on avalisait la politique internationale de M. Chávez et ce copinage infréquentable avec des dictateurs »
C’est vrai qu’en matière de copinage infréquentable avec les dictateurs la France peut donner des leçons au monde entier. Le Qatar, l’Arabie Saoudite, Djibouti entres autres en sont des exemples.
Quand au PS qu’il n’oublie comment le Chavisme est arrivé comme le note le journaliste José Fort : « C’est au mois de février 1989 que remonte la dernière répression de masse dirigée par l’ancien président et vice-président de l’Internationale socialiste, Carlos Andrès Perez, lors des émeutes de la faim. Des milliers de manifestants, la plupart descendus des bidonvilles et des étudiants avaient été abattus par l’armée sur ordre du gouvernement de l’époque. C’est au lendemain de ces événements que le « chavisme » commença à émerger. » A vouloir tout prouver on se brûle les ailes….
Diego Diaz
15:46 Publié dans AL-Pays : Cuba, AL-Pays : Vénézuela, Blog, Chronique Cubaine, France | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
08/03/2013
PORTRAIT : Mariela Castro Espín
Mariela Castro Espín a réussi à s’émanciper de son héritage familial. Nièce de Fidel Castro, leader historique de la Révolution cubaine et fille de Raúl Castro, actuel Président de Cuba, Mariela Castro a gagné une renommée internationale non pas grâce à son patronyme mais grâce à son action en faveur du droit à la diversité sexuelle.
Directrice du Centre d’éducation sexuelle (CENESEX) à Cuba, licenciée en Psychologie et en Pédagogie, titulaire d’un Master en Sexualité, Mariela Castro a fait sienne la cause des homosexuels, bisexuels, lesbiennes et transsexuels, et a permis à ces communautés de sortir de la marginalité à laquelle la société l’avait cantonnées.
L’action du Cenesex a été couronnée de succès. Depuis 2007, une journée contre l’homophobie est célébrée chaque 17 mai à Cuba. Les opérations de changement de sexe sont entièrement prises en charge par l’Etat. L’homophobie a sensiblement reculé même si elle est toujours persistante dans certains secteurs. Enfin, les institutions tels que le Parti Communiste de Cuba ou le Ministère de la Culture sont désormais des alliés de premier ordre dans la lutte en faveur des droits pour tous.
Mariela Castro ressemble à sa mère Vilma Espín. Elle a hérité, à la fois, de sa beauté naturelle et de son caractère. En effet, comme l’illustrent ces conversations, elle méprise souverainement la langue de bois et n’hésite aucunement à pointer du doigt les injustices commises par le passé à Cuba, ni à dénoncer les obstacles institutionnels encore présents au sein de la société. Son franc-parler ne fait pas l’unanimité au sein du pouvoir cubain, notamment auprès du secteur le plus conservateur. Mais, comme elle se plait à le répéter, à chaque fois que le Président Raúl Castro reçoit une plainte à son sujet, sa réponse reste invariablement la même : « Si tu as quelque chose à dire à propos de ma fille, va la voir directement ». A ce jour, personne n’a osé.
20:35 Publié dans AL-Pays : Cuba, Portrait, Vidéo | Tags : portrait, mariela castro espín, cuba | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
07/03/2013
DE CUBA AU VENEZUELA ! CHRONIQUES CUBAINES ET D’AILLEURS !
« Si je meurt ce n’est pas grave, d’autres viendront » Hugo Chavez
Cuba c’est la référence diabolique pour la quasi-totalité des médias français et des journalistes formés aux biberons du libéralisme et dont le niveau d’inculture dépasse souvent l’entendement.
Hugo Chavez mort, les hommages rendus par Cuba au président du Vénézuela élu à 4 reprises par son peuple démocratiquement prouvent selon eux qu’il était un dictateur, ou un semi dictateur comme le disait avec élégance un journaliste de BFM.
Et de citer en boucle aussi toute la journée les hommages de l’Iran, de la Syrie pour confirmer ce statut.
Les hommages donnés par la quasi-totalité des gouvernements des autres pays du monde, et en particulier d’Amérique Latine étaient eux censurés, au nom sans doute de la liberté d’information, c’est-à-dire de se taire en l’occurrence.
Les perles sur la désinformation données sur le Vénézuela ont été innombrables, mais France 2 mérite sans doute une palme. Sur son site internet il a donné 10 citations du Président Chavez pour démonter qu’il était « fou », citations toutes sorties de leurs contextes historiques et géographiques.
Hugo Chavez mort, la dépouille non encore refroidie les commentaires négatifs, les insultes se sont succédées toutes la journée sur un Président reélue dès le premier tour en Octobre 2012 avec 54 % des suffrages. Ce n’est pas Hugo Chavez qu’ils ont insulté, c’est son peuple.
Parmi les citations donné par la Télévision Publique figure celle-ci, prononcée par Huo Chavez en 2000 : « Cuba est une mer de félicité qui s’étend jusqu’au Vénézuela ». Tout cela pour démontrer cette alliance avec le diable. Mais savent ils ces journalistes incultes que c’est à Cuba qu’Hugo Chavez a été soigné de son cancer, savent ils ces journalistes incultes que des milliers de médecins Cubains soignent les Vénézuéliens dans leurs pays, que des milliers de professeurs enseignent, que les liens en Cuba et le Vénézuela sont des liens de peuple à peuple. Comprennent-ils quelque chose sur ce qui se passe en Amérique Latine. Savent ils que Cuba a été désigné par ces pays président pour 2013 de la Communauté d'États latino-américains et caraïbes qui regroupe tous les pays de l'emisphère occidental à l'exception des USA et du Canada. Savent ils au moins où se trouve le Vénézuela et l’Amérique. Savent ils comment vivent les gens à 100 mètres de chez eux ?
Tous sans doute ne sont-ils pas à mettre dans le même nid, mais une chose est certaine, le degré de manipulation de l’opinion publique et de la désinformation atteint en France des sommets…
17:25 Publié dans AL-Pays : Cuba, Blog, Chronique Cubaine, France | Tags : france, hugo chavez, médias | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |