10/10/2017
A LA RENCONTRE DE PEINTRES CUBAINS
Huit plasticiens de la Grande île s’exposent à la galerie Artbribus, à Paris, à l’invitation de Mustapha Boutadjine.
"La Habana-Paris 13", du 10 au 25 octobre à la galarie Artbribus, 68, rue Brillat Savarin, 75013 Paris
Dominique Widemain, l'Humanité
Sur notre terre, Cuba est une île, un centre du monde où les artistes s'organisent pour créer. Leurs œuvres, dès lors, appartiennent au monde, qui ne s'y trompe pas. De l'étoile de mer que composent les huit plasticiens invités ici, tous sont nés à Cuba.
Le peintre Juan Moreira se livre à d'intenses activités artistiques depuis 50 ans. Les métamorphoses radicales qu'a connues son travail ne se laissent pas réduire en un regard. Les surdimensionnements d'objets sur ses affiches publicitaires semblent sous-entendus d'un ton poétique, qui déconcerte et incite au recul.
Les œuvres d'Alicia suspendent le souffle. Ainsi de de ces trois minuscules figurines d'acrobates, dont la mélancolie abolit l'enfance. Sur les installations photographiques, une belle endormie en fond d'un parterre de verres et carafes, un profil de femme en vis-à-vis de celui d'un oiseau, il semble que la transparence joue le mystère tandis que les à-plats noirs appellent à la multiplication des sens.
La couleur rehausse en un même mouvement des jeunes femmes
Orlando Ignacio Fernandez Mérida donne corps aux métaphores de ses mythologies aux orages atomiques, aux tragédies barbares qui persécutent la condition humaine, détournent ses voluptueux élans. Edouardo Miguel Abela Torras s'éprend en iconoclaste des œuvres renommées de la grande peinture classique, d'Espagne et d'ailleurs, en assume la maîtrise pour mieux en miner les codes de son humour profane.
Comme à rebours, les collages de Daymara Cruz restituent aux travailleurs des champs valeurs d'icônes. L'artiste les palme de teintes fortes, tissées d'invisibles césures. Elle les enlumine tout en ménageant souvent les parts d'ombre où la figure hésite.
Chez Yasbel Marisa Perez Dominguez, l'usage de la couleur absorbe et rehausse en un même mouvement des jeunes femmes et leurs parures, beautés en fleurs que le décor confond ou délivre de sa substance par les grâces de la légèreté d'apparence.
Ernesto Mateo Rancano Vieites dispose dans l'espace des rebus sans clé. Les formes s'envolent à mi-corps, ailés de près ou de loin comme ce buste aux bras déployés que prolongent des arcs de bois que l'on croirait réinventé d'éléments primitifs. De même cette gigantesque épingle à nourrice dressée sur son socle en gloire absurde. Totems et tabous, le tour d'horizon se tient à la surface. Où l'on voit que Cuba est l'un des creusets majeurs de la création artistique, en constante transformation.
12:12 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, France | Tags : peinture, cuba, esposition, edourado torras | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
27/07/2017
Venezuela : des candidats chavistes portés par l'esprit de la Révolution
Rummie Quintero, candidate transsexuelle, étudiante en psychologie
« Nous devons décoloniser et démarchandiser l’éducations »
Rigel Sergent, militant du mouvement des habitants
« L’autogestion est importante pour continuer la lutte »
11:49 Publié dans Actualités, AL-Pays : Vénézuela, Politique | Tags : vénézuela, candidats, constituante | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
02/04/2017
Cuba, un pays riche d’histoire et de culture
Une région du monde à explorer aussi hors des plages et des complexes tout-compris
Une proportion de 98 % des Canadiens qui voyagent à Cuba vont essentiellement dans des centres de vacances de type tout compris. « Je rencontre parfois des Canadiens qui sont allés 20 fois au même resort sans en sortir. Ça me désole qu’ils n’explorent pas vraiment mon pays », déplore la guide Mónica Muñoz Miranda, du voyagiste Cubatur. C’est pourtant un pays fascinant, dont l’histoire et la culture sont uniques. Et sécuritaire, une qualité plutôt rare en Amérique latine.
« Les Européens se montrent plus intéressés que les Canadiens par le tourisme culturel cubain, dit Nieves Ricardo, chargée de marketing au Bureau de tourisme de Cuba au Canada. Les Français, par exemple, font en général des circuits historiques et culturels et complètent leurs vacances par un séjour de plage dans un tout-compris. »
Située entre La Havane et les fameuses plages de Varadero, la capitale provinciale de Matanzas (100 000 habitants), la grande oubliée, est une des vieilles villes de taille moyenne les plus intéressantes des Caraïbes. De nombreux planteurs français s’étaient établis ici pour fuir la révolte en Haïti.
L’historique pharmacie française Triolet est remarquable. Et l’hôtel de charme Velasco est surtout occupé par des touristes de l’Hexagone. Les visiteurs québécois ne viennent pas à Matanzas, presque pas en tout cas. « À Matanzas, vous ressentirez bien l’authentique vie urbaine à la cubaine, sans nécessairement avoir besoin d’aller à La Havane pour faire cette expérience », souligne notre guide cubaine.
Matanzas est aussi à l’origine de la salsa, une danse nommée ron à Cuba. Dans ce pays, les danses latines sont plus qu’ailleurs influencées par les rythmes africains. Sur une petite scène de Matanzas, dans les Ruinas de Matasiete, nous avons assisté à une démonstration de rumba traditionnelle qui ressemblait plus à une danse du Congo (son origine) qu’à une danse latino-américaine.
Néanmoins, c’est bien sûr La Vieille-Havane, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, qui attire des nuées de touristes étrangers. Ils viennent de partout : Canada, Europe, Antilles, Amérique latine, et depuis peu… des États-Unis. Lors de notre séjour, en février dernier, le célèbre Hotel Nacional de Cuba était plein d’Américains vêtus de shorts en élasthanne. Ils participaient à un triathlon. C’était leur raison, leur passeport pour Cuba.
Les États-Uniens ne peuvent toujours pas venir à Cuba simplement pour faire bronzette. Alors, ils ne font pas encore concurrence aux Canadiens pour obtenir les chaises longues des fameuses plages cubaines.
La trace américaine est importante et facile à suivre à La Vieille-Havane. Elle prend la forme ridiculo-sympathique des lieux où Ernest Hemingway a bu des daïquiris (le restaurant Floridita) et des mojitos (le minuscule bar Bodeguita del Medio). Les touristes déboursent 5 pesos convertibles (7 $CAN), un prix choquant, pour un mojito fait (trop) vite de rhum et de menthe, deux produits qui ne coûtent presque rien à Cuba. Les bars d’Hemingway sont des lieux mythifiés au point que le tourisme authentique y devient du tourisme de masse.
La Vieille-Havane est en pleine transformation : il y a tant de rénovations ici qu’on se dirait en préparation pour un 375e anniversaire. Les Cubains en rient, disant que la vieille ville est sur le point d’être plus neuve que le Cuba moderne ! Et l’afflux de touristes étrangers fait gonfler les prix hôteliers. La prestigieuse chaîne allemande Kempinski ouvrira bientôt un 5-étoiles dont les chambres coûteront au moins aussi cher que des chambres équivalentes à Berlin.
Les patrons de la construction sont européens et les ouvriers viennent d’Asie. Les Cubains, eux, sont des spectateurs ébahis devant les moyens et l’efficacité de ces étrangers qui ont transformé, en quelques mois, une grande école d’enfants déshérités à l’abandon en un luxueux hôtel de classe mondiale.
Plaisirs de classes
À quelques pas du Kempinski, on admire une jolie place publique et la promenade Prado, une longue et large artère piétonne aux embellissements opulents ; c’est un terrain de jeu pour les Habaneros de toutes les classes sociales. Les rues ordinaires de La Havane fournissent aussi un spectacle de vie digne des plus grandes capitales du monde.
Et sur le Malecón, une esplanade de huit kilomètres en front de mer, les Cubains profitent de la douceur du climat et de la beauté de leur ville. Habiter La Havane est d’ailleurs considéré comme un privilège pour les Cubains.
Néanmoins, c’est hors de La Havane que les touristes trouvent des aubaines. Au cours de la dernière décennie, la vallée de Viñales est la région sans plage (située à deux heures de la mer) qui fut la plus visitée de Cuba. Cette région est inscrite au patrimoine mondial. On y trouve une nature généreuse, des montagnes et des sites géologiques superbes.
La vallée de Viñales est dans la province de Pinar del Rio, tout à l’ouest de Cuba, là où se trouve le meilleur terroir au monde pour la production de cigares. Des fermes qui produisent le tabac mythique des cigares Cohiba sont ouvertes au public. On y explique que la supériorité du tabac cubain est en partie due à l’absence d’engrais chimiques et à une production qui demeure artisanale.
Certains sites, comme la grotte de l’Indien, sont trop commerciaux, mais l’authenticité demeure toujours à proximité. Un business florissant est constitué de l’hébergement de touristes dans de coquettes maisons transformées pour accueillir des étrangers, les casas particulares. Un couple peut dormir et déjeuner chez l’habitant pour une trentaine de pesos convertibles la nuitée.
Un mundo mejor
Un des panneaux routiers qui m’ont frappé le plus indiquait Un mundo mejor es posible (une célèbre expression de Fidel Castro). Un tourisme meilleur, plus durable, est aussi possible.
Les Canadiens, qui représentent 40 % du tourisme étranger à Cuba, sont appréciés des Cubains pour leur apport économique et leur attitude paisible et non arrogante. Ils pourraient toutefois mieux apprécier les Cubains, leur histoire et leur culture, s’ils sortaient davantage des tout-compris, où les locaux ne présentent que de pâles aspects de ce qu’ils sont réellement et de ce qu’ils font. S’ils délaissaient davantage les centres de villégiature, l’impact positif sur l’économie régionale cubaine pourrait en être spectaculaire. montreal@gocuba.ca
Notre journaliste était l’invité du Bureau de tourisme de Cuba et des lignes aériennes Sunwing.
Voyager en autocar est pratique et peu cher à Cuba pour des étrangers. Par exemple, les cars de touristes de la compagnie Viazul, partant de La Havane, mettent cinq heures pour rejoindre Viñales. L’aller ne coûte que 12 pesos convertibles.
11:13 Publié dans Actualités, Société | Tags : cuba, tourisme, canada | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
26/11/2016
Cuba, c’est fini ?
Cuba ou une île et son peuple qui ne seront jamais ordinaire !
par José Fort
« Tu ne crois pas qu’il faut, vite, faire un tour à Cuba, après il sera trop tard ? » Combien de fois ai-je entendu cette question au cours des dernières semaines ? Depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, le voyage d’Obama dans la Grande Ile, le débarquement massif des touristes, la multiplication des vols aériens entre les capitales du monde entier et les principales villes cubaines, après l’ouverture de la zone spéciale, après, après, après… les courageux et honnêtes défenseurs de la révolution et ceux qui rêvent de la détruire s’interrogent de la même manière avec des objectifs différents : « Cuba, c’est fini ? »
Il n’est pas exagéré de poser la question. L’argent, le fric, le business, les combines, ne vont-ils pas pervertir les idéaux révolutionnaires ? Ne convient-il pas mieux de s’interroger autrement : le peuple cubain qui a enduré tant de privations découlant d’un blocus économique criminel décrété par la première puissance mondiale, qui a résisté aux provocations, au terrorisme inspiré par les officines yankees, CIA en tête, n’a-t-il pas le droit lui aussi de vivre mieux, plus confortablement, dans la sécurité, avec de meilleurs salaires, libre de décider son destin et ouvert sur le monde ? Il est inutile de chercher à tout prix à mourir beaux, cela n’empêche pas de passer à trépas souffrants et amers.
Je suis toujours étonné, à propos de Cuba, de lire et d’entendre tant d’imbéciles sphériques. Tu peux les tourner dans n’importe quel sens, ils se révèlent toujours aussi stupides ânonnant comme leurs ancêtres et cela depuis plus de 50 ans les mêmes clichés, les mêmes formules, les mêmes preuves d’inculture à la parisienne décadente. Aucune connaissance de l’Histoire cubaine dans sa lutte légendaire pour l’indépendance et donc incapable de comprendre l’éternelle aspiration à la souveraineté, véritable ciment de la société. Insuffisance, aveuglement, bref ignorance crasse, caractérisent ces messieurs dames donneurs de leçons repliés dans leurs certitudes et leur incompétence. Cuba n’est pas à vendre, le démontre et va continuer de le démontrer. Croyance mystique ou réalité ?
Dans un monde aussi complexe tant sur le plan économique que social et politique, Cuba ne peut rester un îlot isolé dans une planète en surchauffe. Comme toutes les sociétés, la société cubaine évolue, aspire à des changements et regarde ailleurs, espère tirer profit du meilleur. Et alors ?
Cuba poursuit son chemin dans un environnement défavorable. Avec un objectif : construire un socialisme moderne à la cubaine. Dirigeants et experts ont beaucoup voyagé ces derniers temps. Ils sont partis observer les expériences ici et là. Au retour, ils ont mis dans un pot commun, bien agité l’ensemble avec un ingrédient essentiel : la sauce cubaine, celle qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Dans le même mouvement, une nouvelle génération de cadres et de dirigeants se met progressivement en place, les vieux dirigeants de la révolution laissant la place et prenant une retraite méritée. Le récent congrès du parti communiste cubain vient de s’imprégner de ces changements avec comme ambition affichée la construction d’un socialisme adapté à une société moderne et cultivée. Bonne chance Cuba.
José Fort
Témoignage d'une jeune française qui suit des études à la Havane
Appel de Maïssara "j étais en boîte de nuit à la Havane. ..quand le DJ a allumé les lumières, puis changé la chaîne de la télévision qui diffusait du sport pour passer sur l allocution de Raul Castro.
Le visage de Fidel apparaît et le DJ nous annonce qu il est "parti". Consternation, tristesse. ..puis tout le monde chante l hymne national Cubain."
13:07 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Histoire, Point de vue | Tags : cuba, fidel castro, josé fort | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |