17/03/2013
CHRONIQUE CUBAINE : VIVA EL PAPA !
Le nouveau pape élu par 115 cardinaux venus du monde entier soulève la joie parmi les catholiques mais aussi de nombreuses interrogations.
D’abord la composition uniquement masculine même de ce collège électoral prouve une nouvelle fois que la femme n’est pas l’avenir du pape et de la religion catholique.
Pourtant par ailleurs cette religion se permet des jugements uniformes sur les femmes comme le droit à l’avortement que l’église interdit même en cas de viol, ou le droit à l’homosexualité.
Le nouveau pape, François 1er, ex-cardinal argentin c’était à ce sujet violemment opposé à la présidente de l’argentine Christina Kirschner lorsque elle a proposé à son peuple ces droits élémentaires.
François 1er était beaucoup moins combattif pour s’opposer à la dictature militaire de Vilares en Argentine responsable de la mort et la disparition de plus de 30 000 personnes, de l’enlèvement d’enfants, de la torture de centaines de milliers d’Argentins (1).
Plus grave de nombreux témoignages, en particulier des grandes mères de la Place de Mai, qui tous les jeudis réclamaient justice et pleuraient leurs disparus mettent en cause le passé de collaborationnisme du nouveau pape avec le dictateur.
Dans une de ces premières interventions il a exigé des catholiques qu’ils se confessent sinon c’était le diable qui les attendait. Je pense que ce pape a beaucoup flirté avec le diable et qu’il en est obsédé.
Les médias en France censurent largement cet épisode peu glorieux du nouveau pape.
L’ensemble des gouvernements dont celui de Cuba, où coexiste une cinquantaine de religions pratiquées librement contrairement à ce que certains affirment ont salué l’événement de manière officielle ce qui est normal.
François Hollande a salué son homologue François 1 er qui va régner sur le territoire du Vatican et influencer (modérément) 2 milliards de catholiques déclarés sur la planète.
Ce qui est curieux est que la France enverra lors de l’investiture non le ministre de l’intérieur qui a en charge les cultes en France, mais le premier ministre.
Une semaine avant c’était un sous-ministre qui avait été expédié au Vénézuela à l’occasion de la disparition du Président Chavez. Des symboles qui en disent long sur la politique internationale menée malheureusement par la France aujourd’hui de plus en plus calquée sur celle des Etats Unis.
La décision récente de Laurent Fabius d’envoyer des armes avec son ami Cameron, le premier ministre Britannique, allié inconditionnel des USA depuis des lustres aux rebelles Syriens est révélateur de cet état là. Les armes envoyés iront ont fondamentalistes islamistes qui les utiliseront pour imposer la charia comme cela se passe en Lybie. Tout le monde en est persuadé, sauf le gouvernement français.. C’est de la Paix dont on besoin les Syriens pas des armes aujourd’hui livrés dans tous les camps par la Russie, la Chine, l’Arabie, les Turcs, la Qatar. La France a-t-elle des stocks à liquider, ou des milliardaires à enrichir ?
En matière de politique internationale la France de Hollande ne se singularise pas avec celle de Sarkozy et reste soumise aux intérêts des Etats Unis. C’est regrettable.
(1) - La dictature militaire a sévi en Argentine entre 1976 et 1983. Plus de 30 000 personnes ont disparu, dont les femmes enceintes. Parquées dans des camps, torturées, elles accouchaient, puis étaient assassinés. Leurs enfants, 500 environ, furent confiés aux familles des tortionnaires.
Diaz Diego, blogueur
12:06 Publié dans Amérique Latine, Blog, Chronique Cubaine, Politique | Tags : pape, argentine, syrie, cuba | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
15/03/2013
CUBA 2012 : CARNET DE VOYAGE (2)
L’aéroport international de la Havane, José Marti donne une première impression particulière sur la découverte de ce pays. C’est un aéroport totalement opposé à celui de Roissy. Peu moderne, il s’apparente aux aéroports de province en France.
Il est vrai que le trafic est moindre et que le manque d’investissements lié au blocus des USA contre Cuba, depuis la Révolution en 1959 apparait déjà. Ce blocus d’ailleurs a été condamné pour la 21 ème fois consécutive par l’ONU cette année à la quasi unanimité par 188 pays. Les USA, Israël, et Palau votant contre, et deux pays se sont abstenus, les Iles Marshall et la Micronésie.
Cet embargo se traduit notamment par de fortes amendes décidés par les USA contre les banques qui commercent avec Cuba. En décembre 2012, la HSBC, une des plus grandes banques du monde, avec son siège social à Londres, acceptait de payer 1,9 milliards de dollars au gouvernement étasunien afin que soient retirées des accusations de blanchiment d’argent de la drogue au Mexique et… de non-respect du blocus contre Cuba !
Le gouvernement étasunien a également fait savoir que la banque japonaise Tokyo-Mitsubishi UFJ payera une amende de 860 millions de dollars en raison de son commerce avec Cuba.
L’an dernier, la banque néerlandaise ING a versé 619 millions de dollars et, en 2009, le Crédit Suisse a payé 539 millions de dollars de « contraventions ».
A l’Aéroport de la Havane, aucun avion bien sûr ne peut se rendre aux Etats Unis pourtant distant que de quelques dizaines de kilomètres. Ceux qui viennent des USA ou veulent s’y rendre transitent par le Panama qui constitue le trafic aéronautique le plus important de l’Ile. Belle hypocrisie…
Le contrôle douanier avec des files d’attente est impressionnant mais rapide. La police contrôle nos passeports sans apposer de tampons comme il est de règle. J’en apprendrai plus tard la raison. Pour les voyageurs voulant se rendre ensuite aux USA, un tampon « Cuba » c’est la certitude pour eux dans ce grand pays démocratique que sont les Etats-Unis d’avoir des tracas, et pour ceux naïfs qui en plus viennent avec des cigares cubains, des ennuis sans fins.
Les policiers et douaniers cubains pour vous éviter ces ennuis n’apposent pas de tampons. C’est un geste qui les grandit et en dit long sur le respect de circulation aux Etats-Unis d’Amérique.
Passé le contrôle douanier les représentants des agences nous attendent avec les bus portant le logo Cubatur. Ce sont tous des bus ultramodernes, confortables et tous climatisés que nous utiliserons tout le long du séjour.
Direction La Havane.
Découvrir le Havane de nuit donne une première drôle d’impression. La circulation est fluide mais continue, l’éclairage limitée mais qui couvre tout le parcours, le paysage diversifié avec une succession de maisons et de végétations variées.
Cette impression restera pendant tout le séjour. Cuba est un pays paradoxal où beaucoup de genres se succèdent : le gris et la couleur, l’espace et la masse. Un seul n’existe pas : celui de la misère et de la richesse et de l’abondance. Beaucoup de Cubains sont pauvres sans être dans la misère, mais personne ne semble étaler de richesses comme nous en trouvons en France.
L’écart de revenus est très limité dans ce pays. Nous apprendrons plus tard, et confirmé par tous que pour un salaire minimum de 25 pesos convertibles, un médecin gagne 45 pesos. L’écart entre les salaires les plus bas, et ceux qui sont les plus élevés sont à peine de 1 à 3. Rappelons qu’en France ils se situent de 1 à 50 en moyenne selon l’INSEE.
Le salaire minimum reversé aux retraités est lui de 10 pesos.
Ces salaires paraissent extrêmement faibles mais il faut les comparer avec des pays comparables et prendre en compte que la société Cubaine est une société où le chômage n’existe pas, où l’éducation et la santé sont totalement gratuits, où l’alimentation minimum est garanti.
Cuba est un pays contrasté et ceux qui ont des à priori argumenteront toujours sur l’échec social, économique, et démocratique de ce pays à partir de la perception subjective de ce pays. Cela d’autant plus les USA, et les pays occidentaux ont mis en place une stratégie de communication intense pour dénigrer Cuba.
Au moment où j’écris ces lignes un communiqué de l’AFP informe qu’en Roumanie, pays de la communauté européenne, les malades atteint du cancer sont abandonnés et privés de médicaments. Le ministre de la santé cynique annonçant qu’il était hors de question de « donner du caviar » à ces malades alors que les Roumains manquent de pain.
A Cuba malgré le boycott américain que ne subit ni la Roumanie, ni aucun pays de la communauté européenne, les Cubains sont soignés et ne manquent pas de pain. Les Cubains en outre viennent découvrir deux vaccins qui permettent de sensibles résultats pour les malades atteints du cancer du fumeur.
11:37 Publié dans AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Blog, Carnet de voyage, Voyage | Tags : cuba, aéroport, police, douane, la havane | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
08/03/2013
PORTRAIT : Mariela Castro Espín
Mariela Castro Espín a réussi à s’émanciper de son héritage familial. Nièce de Fidel Castro, leader historique de la Révolution cubaine et fille de Raúl Castro, actuel Président de Cuba, Mariela Castro a gagné une renommée internationale non pas grâce à son patronyme mais grâce à son action en faveur du droit à la diversité sexuelle.
Directrice du Centre d’éducation sexuelle (CENESEX) à Cuba, licenciée en Psychologie et en Pédagogie, titulaire d’un Master en Sexualité, Mariela Castro a fait sienne la cause des homosexuels, bisexuels, lesbiennes et transsexuels, et a permis à ces communautés de sortir de la marginalité à laquelle la société l’avait cantonnées.
L’action du Cenesex a été couronnée de succès. Depuis 2007, une journée contre l’homophobie est célébrée chaque 17 mai à Cuba. Les opérations de changement de sexe sont entièrement prises en charge par l’Etat. L’homophobie a sensiblement reculé même si elle est toujours persistante dans certains secteurs. Enfin, les institutions tels que le Parti Communiste de Cuba ou le Ministère de la Culture sont désormais des alliés de premier ordre dans la lutte en faveur des droits pour tous.
Mariela Castro ressemble à sa mère Vilma Espín. Elle a hérité, à la fois, de sa beauté naturelle et de son caractère. En effet, comme l’illustrent ces conversations, elle méprise souverainement la langue de bois et n’hésite aucunement à pointer du doigt les injustices commises par le passé à Cuba, ni à dénoncer les obstacles institutionnels encore présents au sein de la société. Son franc-parler ne fait pas l’unanimité au sein du pouvoir cubain, notamment auprès du secteur le plus conservateur. Mais, comme elle se plait à le répéter, à chaque fois que le Président Raúl Castro reçoit une plainte à son sujet, sa réponse reste invariablement la même : « Si tu as quelque chose à dire à propos de ma fille, va la voir directement ». A ce jour, personne n’a osé.
20:35 Publié dans AL-Pays : Cuba, Portrait, Vidéo | Tags : portrait, mariela castro espín, cuba | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
02/03/2013
CUBA 2013
CUBA 2012 : CARNET DE VOYAGE (1) !
Préambule
« Cuba, la plus grande île des Caraïbes. Ses milliers de kilomètres de plages ont la couleur de la nacre, sa musique vous envoûte. L’Espagne et l’Afrique ont réussi ici un fabuleux métissage. Ajoutez à cela une architecture hispano-coloniale.
Mais Cuba, c'est aussi une grande misère. Hay que luchar ! (« Il n’y a qu’à lutter ! »). Dans cette exclamation on trouve toute la résolution et la désespérance cubaines. Car cette lucha est l’unique moyen de survie. Financièrement mais aussi psychologiquement.
Le peuple est pauvre, démuni. On se doit cependant de souligner que beaucoup de services à la population sont peu chers (transports, spectacles, électricité, loyers, etc.), voire totalement gratuits (médecine, éducation). Cuba, ce sont des gens qui, avec presque rien, construisent une montagne. »
Cuba est ainsi présenté dans le préambule du dossier qui lui est consacré par le célèbre Guide du Routard. Par curiosité lisez les mêmes préambules consacrés à d’autres pays comme le Mexique, le Nicaragua, l’Egypte, le Maroc et pratiquement tous les autres et vous ne lirez de ces pays que l’aspect idyllique et pas un mot sur le sort de la population qui chacun le sait vit en dehors de Cuba partout dans le monde dans l’opulence et le bonheur.
Pourtant les statistiques peu contestables délivrées par l’ONU sur l’Indice de Développement Humain classe Cuba pour l’année 2011 en 51ème position. Le Mexique est en 57ème position, l’Egypte 113ème, le Maroc 130ème, le Nicaragua 139ème.
Le Guide du Routard décrit le Niger, 186ème et avant dernier pays de ce classement juste devant le Congo ainsi : « Terre de contrastes et mosaïque de peuples très divers, le Niger ne se limite pas à l'envoûtant Sahara, ni au fleuve qui donne son nom au pays, ni au Sahel, tout à tour verdoyant et desséché.
Le Niger est une mosaïque de peuples et une variété de paysages aussi rudes que majestueux, investis par des hommes qui en connaissent les ressources et en tirent leur subsistance. »
Le Maroc est lui est traité ainsi : « Le Maroc, un nom qui évoque les palais chérifiens entourés de somptueux jardins, les souks desquels s’échappe l’odeur mystérieuse des épices, la fantasia et ses rites éclatants.
...
De même, c’est en allant respectueusement à la rencontre des gens que vous découvrirez le vrai Maroc : le pays vous laissera entrevoir ses secrets les plus profonds. C’est affaire de temps et d’humilité ».
Comme tout cela est bien dit, et en termes doux contrairement au sort misérable des enfants de Rabat et de Casablanca, du Caire et de Mexico qui ne semble guère émouvoir la sensibilité des journalistes du Guide.
A Cuba au moins, les enfants eux sont rois….
Ce n’est pas ce que dit ce célèbre Guide sur la population Cubaine qui est en cause même si cela est toujours discutable, c’est le manque total d’équilibre comparatif avec les autres pays du monde. La méthode est profondément malhonnête.
Tout cela pour indiquer que parler de Cuba n’est jamais neutre et s’inscrit dans une guerre idéologique et politique depuis 1958 sans merci, la raison en est évidente. Cuba se réclame socialiste et pour les partisans du système libéral c’est insupportable à quelques kilomètres du pays guide suprême de ce type d’économie : Les Etats Unis.
Le Guide du Routard dont les conseils par ailleurs sur la visite de ces pays sont le plus souvent très avisés se transforme en l’occurrence en simple télégraphiste de la CIA et c’est souvent vrai de la plupart des reportages diffusés sur ce pays où tous sens de l’objectivité disparaît pour laisser la place à la passion sectaire et partisane.
Parler de Cuba n’est donc jamais neutre est ce carnet de voyage où ne va se dégager que des impressions ne prétend pas l’être non plus mais au moins l’ambition est qu’il ne soit ni subjectif, ni à charge, ni à décharge.
PARTIR VERS CUBA !
Partir vers Cuba c’est d’abord un long voyage de plusieurs milliers de kilomètres. Un sentiment de mise en conditionnement idéologique apparaît au départ. A Roissy, sur les Vols d’Air France tous les journaux nationaux sont vendus ou distribués gratuitement excepté le journal créé par Jean Jaurès l’Humanité qui est des rares journaux français à ne pas parler de manière systématiquement négative de Cuba et dont nombre de journalistes ont été fusillé par les Nazis pour avoir défendu la liberté, est strictement interdit de diffusion et de lecture, par cette ancienne compagnie publique aujourd’hui offerte aux vautours du privé. Ce qui est paradoxal, c’est que pourtant c’est un ancien ministre communiste du Transport Jean Claude Gayssot qui a été à l’origine de l’ouverture de la première ligne aérienne, Paris - Cuba avec Air France malgré les pressions des Etats-Unis.
A l’arrivée à la Havane en partant de Paris fin Novembre au-delà des six heures de décalage le premier choc est celui de la différence de température de près de 26 °.
Contrairement à bien des idées reçues ou largement diffusées pour les touristes visites et circulations dans Cuba sont totalement libres et n’engendrent aucune contrainte de la part des pouvoirs publics
19:04 Publié dans AL-Pays : Cuba, Blog, Carnet de voyage, Voyage | Tags : cuba, voyage, chronique | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |