20/04/2013
CHRONIQUE CUBAINE : L'HONNEUR D'UNE JOURNALISTE !
« J’ai choisi le journalisme pour dire la vérité et non pas pour la cacher »
En France vous ne la connaissez pas pourtant c’est une journaliste de talent. Elle était correspondante et présentatrice vedette de CNN, la chaine de Télévision d’informations continues la plus importante du monde. Amber Lyon est reconnue aux Etats Unis par sa profession où elle a remporté trois fois le prestigieux Emmy Award décerné au meilleur journaliste.
Elle a été licencié pour avoir osé critiqué le régime Bahreïn (petit royaume du golfe Persique au Moyen-Orient ) et allié stratégique des USA dans cette partie du monde.
Le Bahrein qu’elle connait bien puisque elle a été correspondante de CNN dans ce pays où elle, et son équipe ont été arrêté en mars 2011.
Ce qui est sûr est qu’en France pareille mésaventure ne peut arriver à un journaliste de France Télévision ou TF1. Vous imaginez Pujadas critiquer le régime dictatorial du Qatar ? Pour Cuba ou le Vénézuela, ou la Syrie ou l’Iran tout peut être dit, et même tous les mensonges soit directement, soit par omission dans cette guerre idéologique totale menée par les pays occidentaux.
C’est justement à propos de ces deux derniers pays qu’Amber Lyon a révélé aussi que CNN pendant son activité pour la chaîne, avait reçu des ordres afin de transmettre de fausses informations et d'exclure certaines autres non-favorables à l'administration US dans le but de créer chez le public une opinion favorable au lancement d'une attaque contre l'Iran et la Syrie.
Oui vous avez bien lu : « ordre de préparer la guerre en donnant des fausses informations ». Souvenez vous, la même opération avait été mise en place pour déclencher la guerre en Irak.
«La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.» disait José Marti, le héros, écrivain, et journaliste d’Amérique latine.
Amber Lyon c’est l’honneur du journalisme. Chacun peut avoir et doit avoir sa propre opinion, sa propre conviction sur les faits d’actualités, mais ce qui n’est pas supportable pour un journaliste digne est de mentir volontairement ou ce qui se passe en France, le plus souvent par omission volontaire.
Cela est illustré aujourd’hui en France à propos du projet de loi sur l’ANI par exemple. La discussion, le débat à l’assemblée nationale ont été volontairement censurés par les médias dominants alors qu’il s’agit d’un texte qui va régir fondamentalement les rapports sociaux dans notre pays. La peur des arguments a laissé la place au silence des censeurs.
Au Sénat la censure est pire, Pierre Laurent, secrétaire national, et sénateur de Paris a dénoncé cet acte à propos d’un texte pourtant présenté par le gouvernement comme fondamental et qui en fait représente un recul social historique.
Les journalistes en agissant ainsi bafouent les règles déontologiques les plus basiques dont-ils devraient être porteurs. Ils cachent la vérité volontairement et pas commission sur la teneur du texte de loi et les arguments donnés par les représentants du peuple.
Ceux qui critiquent le manque de liberté d’information à Cuba par exemple devraient faire preuve d’esprit critique. Le gouvernement des Etats Unis qui donne des ordres à CNN pour mentir où paye des blogueurs cubains pour falsifier la réalité de ce pays comme Yoanni Sanchez est loin d’être un exemple de liberté pour les journalistes.
Depuis plus de cinquante ans disait à ce propos la Cubaine Mariela Castro Espin, nous subissons une véritable guerre idéologique dans le but d’achever la révolution. La campagne médiatique contre Cuba est de plus en forte. Le département d’État américain y a injecté plus de 20 millions de dollars. Avec cet argent, il paie des blogueurs, des journalistes nord-américains ou européens, pour nous discréditer. Mais qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d’avancer ?
Concernant Cuba, je souhaiterais une presse plus critique, qui fasse un vrai travail d’enquête. Et critiquer ne veut pas dire manquer de respect si cela répond à l’éthique journalistique.
Et Mariela Castro Espin ajoutait de manière plus générale et avec lucidité : « La liberté, c’est assumer ses responsabilités, de jouer le tout pour le tout, de prendre des décisions. Et c’est vrai partout. Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État ».
Je ne résiste pas à vous donner cette citation qui date de 1880 et est toujours d’actualité : « La presse libre n’existe pas. Aucun de vous n’oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses». (John Swaiton, le premier éditeur du New York Times, lors de son discours d’adieu au départ pour sa retraite ».
Tous les journalistes ne sont pas ainsi heureusement et Amber Lyon en est un exemple, et en France d’autres grands journalistes ont honoré leurs professions.
Je pense par exemple à une journaliste toujours vivante et oubliée des grands médias, peut être à cause de cela d’ailleurs, Madeleine Riffaud qui fut résistante, torturée par les Allemands, avant de devenir journaliste, grand reporter de l’Humanité et qui a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, également, elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites de l’investigation et de son métier.
Diego Diaz
09:36 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Chronique Cubaine, France, Médias, Politique, Société | Tags : journalisme, madeleine riffaud, ani, ambert lyon, usa, cnn, l'humanité, cuba, castro | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
09/04/2013
CHRONIQUE CUBAINE : ASSEMBLEE NATIONALE : LES DIX HEROS !
Ils sont pratiquement interdits d’expression sur tous les médias publics et privés en raison de leurs idées. Ils sont députés Front de Gauche. Ils se sont seuls opposés au projet de loi sur la sécurisation de l'emploi à l’assemblée nationale. Ils représentent pourtant une opposition syndicale à ce projet très majoritaire composée de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires.
Ils sont dix héros contre une meute de 550 autres députés UMP, PS, UDI, FN, Verts qui ont défendu farouchement un accord social imposé par le MEDEF avec la CFDT et qui constitue de l’avis de tous les experts sérieux une régression sociale historique.
Cet accord prévoit un recul des salaires, une augmentation du temps de travail, une limitation des recours au strict minimum pour les entreprises qui se déclareraient en difficulté, c’est-à-dire demain pour un nombre considérable d'entreprises, sans permettre de créer un seul emploi, bien au contraire.
Pendant 5 jours, à l’assemblée nationale, nuits et jours ces dix députés, ces héros ont expliqué, proposé, décortiqué inlassablement tous les termes de ce projet de loi.
Retenez bien leurs noms, ils resteront gravés eux dans l’histoire de notre pays : André Chassaigne, Président et porte-parole, élu du Puy-de-Dôme ; François Asensi , Seine-Saint-Denis ; Alain Bocquet, Nord ; Marie-George Buffet, Seine-Saint-Denis ; Jean-Jacques Candelier, Nord ; Patrice Carvalho, Oise ; Gaby Charroux, Bouches-du-Rhône ; Marc Dolez, Nord ; Jacqueline Fraysse, Hauts-de-Seine ; Nicolas Sansu Cher.
Ces dix députés, ces dix héros des temps modernes rappellent les cinq héros Cubains dont l’affiche est placardée dans toutes les villes et village de Cuba, et qui eux aussi n’ont droit qu’au silence glacée et complice des médias Français. Ils se nomment : Gerardo Hernandez Nordelo, Ramon Labanino Salazar, Antonio Guerrero Rodriguez, Fernando Gonzalez Llort et René Gonzalez Schwerert.
Ces cinq hommes sont emprisonnés depuis 14 ans aux États Unis, et cela, malgré les interventions multiples de juristes américains, d'associations nationales d'avocats, de Prix Nobel, d'intellectuels de tout bord, de parlementaires de nombreux pays, de conseils nationaux de nombreuses églises, d'Amnesty International.
Le 12 septembre 1998, le FBI les avait arrêtés. Ils avaient été envoyés aux USA pour essayer de découvrir les auteurs d'expéditions terroristes vers Cuba menées à partir de groupes paramilitaires, d'exilés anticastristes, et qui avaient fait de nombreuses victimes.
Qualifiés injustement d'espions ayant porté atteinte à la sécurité nationale américaine, accusés d'avoir conspiré pour commettre des assassinats, ils sont condamnés le 10 décembre 2001 à la prison à perpétuité, à des peines longues d'emprisonnement.
" Il faut faire parler les silences de l'Histoire " disait Michelet. L’histoire passée, mais aussi l’histoire présente.
15:45 Publié dans Chronique Cubaine, France, Politique | Tags : cuba, député, france, front de gauche, ani | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |