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14/05/2014

La Bolivie et Cuba s’unissent contre la mafia de l’industrie pharmaceutique !

cubasolidaire.jpgLe président Evo Morales et son homologue de Cuba, Raúl Castro, se sont donc mis d’accord pour fabriquer des médicaments dans la nation andine et cesser de dépendre des monopoles pharmaceutiques. La Bolivie importe 70 % des médicaments consommés dans le pays, pour un montant approximatif de 56,4 millions de dollars.

La Bolivie et Cuba s’unissent contre la mafia de l’industrie pharmaceutique !

Le président Evo Morales a déclaré s’être mis d’accord avec son homologue Raúl Castro pour que la Bolivie et Cuba fabriquent conjointement des médicaments afin d’éviter une dépendance des multinationales.

« Nous avons conclu qu’ensemble, la Bolivie et Cuba, nous allons fabriquer des médicaments en Bolivie, nous allons fabriquer nos médicaments », a affirmé le président bolivien dans une apparition publique, révélant les détails de son entretien avec Castro ce jeudi à La Havane.

Morales, qui avait assisté un jour avant à l’investiture du nouveau président du Costa Rica, s’est ensuite rendu sur l’île pour rencontrer son homologue avec lequel il partage « quantité d’opinions politiques et idéologiques ».

« Nous ne pouvons pas continuer à importer des médicaments, nous ne pouvons pas rester soumis aux multinationales qui fabriquent des médicaments », a déclaré Morales, affirmant que les deux présidents ont conclu un accord pour « faire un pas important vers l’intégration commerciale et industrielle ».

La Bolivie importe 70 % des médicaments consommés dans le pays, pour un montant approximatif de 56,4 millions de dollars, selon des données officielles.

Morales, qui a vanté les mérites du système de santé cubain, a expliqué que désormais, les ministres de la Santé des deux pays devront se réunir et travailler de concert pour progresser sur ce terrain. Le président a également ordonné à son ministère d’acheter des médicaments à l’île.

Pendant cette rencontre, les deux mandataires ont échangés leurs points de vue sur des sujets afférant à l’actualité internationale, en particulier à la préparation du prochain sommet du Groupe des 77, qui aura lieu en Bolivie en juin prochain. Ils ont également constaté l’excellent déroulement de leurs relations bilatérales et ont analysé les mesures à prendre pour continuer à les approfondir, rapporte l’Agence Bolivienne de Presse (ABI : Agencia Boliviana de Noticias).

Traduit de l’article de TeleSUR par Fabio Coelho de Ficientis

20:09 Publié dans Actualités, AL-Pays : Bolivie, AL-Pays : Cuba, Santé | Tags : cuba, bolivie, santé, pharmacie | Lien permanent | Commentaires (1) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

09/05/2014

Une radio anti-cubaine émet depuis Issoudun !

radio.jpgUne radio anti gouvernementale cubaine « Radio Republica », porte voix d’un groupe établi à Miami (« Directoire démocratique cubain », financé par la « Fondation nationale pour la démocratie » qui a pris le relais de la CIA) émet depuis lssoudun.

On savait le gouvernement français capable d’interdire le survol de l’Hexagone à l’avion présidentiel bolivien à la demande de Washington fantasmant sur la présence à bord d’Edward Snowden. Cette fois, on apprend qu’une radio anti gouvernementale cubaine « Radio Republica », porte voix d’un groupe établi à Miami (« Directoire démocratique cubain », financé par la « Fondation nationale pour la démocratie » qui a pris le relais de la CIA) émet depuis le sol français.
 
Plus précisément depuis le centre émetteur de radio en ondes courtes d’Issoudun dans l’Indre, géré par TDF. Ce trafic des ondes a lieu dans la discrétion la plus absolue. Le député André Chassaigne vient d’interpeller la ministre de la Culture et de la communication, Mm Aurèlie Filipetti sur « la légalité de l’émission d’une radio étrangère à partir d’un émetteur TDF ». En attendant la réponse, il n’est pas interdit ou plutôt il est recommandé de poser quelques questions.

Le « directoire démocratique cubain » et sa radio « républica » ?
Cette organisation basée à Miami regroupe des éléments violemment hostiles au gouvernement de La Havane, allant jusqu’à commettre des actes terroristes sur le sol cubain. Objectifs : campagne de propagande notamment à l’aide de la radio « républica », actions subversives et de déstabilisation Le financement de ce groupe est assuré par la Fondation nationale pour la démocratie (NED).
La NED, c’est quoi ?
Cette « respectable » fondation a pris le relais de la CIA à l’instigation de Ronald Reagan en 1982. Son financement est voté par le Congrès. Elle se veut un outil moins voyant que la CIA en poursuivant les actions secrètes sous un paravent de « coopération » avec le même objectif : déstabiliser les « gouvernement non amis » par le financement des oppositions comme en Ukraine actuellement. Les fonds sont gérés par un conseil d’administration où sont représentés le Parti républicain, le parti démocrate, la chambre de commerce des Etats-Unis et le syndicat AFL-CIO. La fondation entretient des relations avec des institutions dans le monde entier. En France, avec la Fondation Jean Jaurès et la Fondation Robert Schuman.

Le centre TDF d’Issoudun ?
Il a été créé avant la Seconde guerre mondiale et a pris un réel essor dans les années 1950. Surveillé de très près par les gouvernements, il assurait la diffusion de Radio France International, particulièrement en direction de l’Europe de l’Est. RFI se tournant vers le satellite et la modulation de fréquence ainsi que la fin de l’URSS ont modifié les objectifs de TDF à la recherche de nouveaux clients.
Tous les contrats signés par TDF sont soumis pour approbation aux instances gouvernementales. Un accord entre la NED, des autorités françaises et la radio a donc obligatoirement été signé. Par qui ?


Une affaire qui tombe mal
Laurent Fabius a effectué, il y a peu, un court séjour à La Havane annonçant un renforcement des relations franco-cubaines. Le ministre français des Affaires étrangères n’a pas fait le déplacement pour la beauté de l’île, encore moins pour témoigner à Cuba de sa solidarité face au blocus yankee. Il y est allé, et c’est tant mieux, pour accélérer la signature de nouveaux contrats craignant, à juste titre, d’arriver trop tard pour un éventuel partage du gâteau. Mais la révélation sur l’émission d’une radio étrangère depuis la France vers la Grande Ile ne risque-t-elle pas de gâter l’avenir ?

- José Fort pour l'Humanité

11:13 Publié dans AL-Pays : Cuba, France, Médias | Tags : radio, anticubaine, issoudun | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

04/05/2014

Olga Gonzalez « En Amérique latine, la pauvreté a le visage d’une femme »

entretien, égalité hommes femmes, amérique latine, droits des femmes, colombie, journée du 8 mars, michelle bachelet, gustavo petro, olga gonzalezChercheuse associée à l’unité de recherche migrations et société (Urmis) de l’université Paris-Diderot, 
la sociologue est active au sein du groupe Aquelarre, dédié à la solidarité avec les femmes colombiennes.

Quelle est la situation sociale des femmes en Amérique latine ?

Olga Gonzalez. C’est une situation hétérogène selon les pays. Le temps de travail des femmes est important. Elles ont beaucoup d’activités mal ou non rémunérées. C’est là l’une des caractéristiques qui leur est commune. La spécificité du continent est qu’il est très inégalitaire.

Considérées comme « naturelles », la pauvreté et l’exclusion confinent de nombreuses femmes à des activités spécifiques, comme les services domestiques. Il existe très peu d’organisations sociales et collectives dans ces secteurs. Il est donc difficile d’y faire respecter les droits des salariées. Dans la majorité des pays, le travail informel est très répandu et le taux de syndicalisation faible. De ce fait, les femmes sont très vulnérables. Dans le monde rural, la pauvreté a le visage d’une femme, souvent indienne. Il existe des lois sur l’égalité salariale, mais cette égalité reste formelle.

Peut-on parler de progrès 
en matière de droits à la contraception et à l’IVG ?

Olga Gonzalez. Dans les campagnes colombiennes, l’accès à la pilule est restreint. C’est vrai dans d’autres pays où le machisme reste prégnant. Une femme qui assume sa contraception est mal vue. Quant au droit à l’IVG, il est exceptionnel puisqu’il n’est reconnu qu’à Cuba, en 
Uruguay et dans la ville de Mexico. Il est parfois autorisé en cas de viol, de malformation du fœtus ou de danger pour la santé de la mère mais son accès est difficile.

Le continent détient des records de grossesses d’adolescentes. En Colombie, 52 % des grossesses n’ont pas été désirées. Des centaines de milliers de femmes avortent chaque année via des réseaux clandestins, dans de mauvaises conditions d’hygiène, avec un coût très élevé. Elles prennent également des médicaments comme le Misoprostol qui provoque des avortements. C’est une grande hypocrisie. Le poids de l’Église entrave toute avancée. Certaines féministes ont d’ailleurs renoncé à ce combat.

Pourquoi l’Amérique latine 
détient-elle le record du nombre 
de féminicides, notamment 
en Amérique centrale ?

Olga Gonzalez. On relève les taux de féminicides les plus hauts au Guatemala, en Colombie, au Salvador et au Honduras. Ces assassinats sont nombreux là où la violence est répandue. L’Amérique latine est le continent le plus violent au monde. Les féminicides sont liés à l’existence de mafias qui prospèrent là où le tissu social est brisé, là où le capitalisme a fait des ravages. Dans ce contexte, les homicides explosent et les féminicides aussi, notamment lorsqu’il y a compétition entre les mafias. C’est ce que l’on observe dans certains États du nord du Mexique. On retrouve cette configuration en Colombie ou au Guatemala, pays déstructurés à cause des ravages de la guerre civile.

L’avènement de gouvernements 
de gauche et de centre gauche 
a-t-il permis des avancées 
pour les femmes ?

Olga Gonzalez. Concernant les droits reproductifs, il n’y a eu aucune avancée. Le droit à l’IVG n’existe pas en Équateur, en Bolivie, au Venezuela ou encore en Argentine, pays pourtant présidée par une femme. Au Brésil, la présidente Dilma Rousseff y était favorable mais depuis, elle s’est tue. Au Salvador et au Nicaragua, il y a même eu des reculs en la matière. Au Chili, Michelle Bachelet n’a rien changé durant son premier mandat. Le droit à l’IVG reste un sujet tabou et les différentes Églises y veillent.

Pourtant les femmes occupent 
une place importante dans les processus de transformation politique en cours…

Olga Gonzalez. Oui. C’est pourquoi il faut poser le débat sur le droit à l’IVG dans la sphère publique. Il faut contraindre les gouvernements et les partis de gauche, qui ont encore une vision patriarcale de la société, à reconnaître ce droit. La gauche doit assumer ses responsabilités. À ce propos, il faut attirer l’attention sur ce qui se passe à Bogota (la capitale de la Colombie).

entretien,égalité hommes femmes,amérique latine,droits des femmes,colombie,journée du 8 mars,michelle bachelet,gustavo petro,olga gonzalezOn présente cette ville comme un modèle de civisme. Or elle est le théâtre d’une légalisation du proxénétisme. L’actuel maire de gauche, Gustavo Petro, prévoit, dans son plan d’aménagement, la création de centres commerciaux sexuels.

Les femmes seront ravalées au rang d’objets de consommation. Sur le plan national, un projet de loi est en discussion pour légaliser le proxénétisme alors qu’il est lié aux mafias paramilitaires.

Quel rôle jouent les femmes 
dans les luttes sociales ?

Olga Gonzalez. Elles sont très actives. En Colombie, elles sont à l’initiative de luttes pour l’augmentation de leurs revenus. Elles sont impliquées dans les ONG qui se battent contre l’impunité liée aux viols ou aux conflits armés. Il y a de nombreuses organisations sociales, paysannes et indiennes. Ces dernières se sont organisées pour que cessent les violences exercées contre les femmes au sein de leurs communautés.

Quel est l’impact du conflit sur les femmes colombiennes ? Quelle place occupent-elles dans l’actuel processus de paix ?

Olga Gonzalez. Les femmes ne sont pas les premières cibles mais elles sont les premières victimes des déplacements (la Colombie est le pays au monde qui compte le plus de personnes déplacées en internes – NDLR). Elles se retrouvent dans les grandes agglomérations, appauvries, souvent seules à la tête de familles. Elles sont les principales victimes des violences sexuelles exercées par les acteurs du conflit armé, principalement des paramilitaires.

Ce sont les deux grandes blessures des femmes colombiennes. Elles en ont assez de la guerre ; elles veulent d’autres issues et le disent. La Route pacifique des femmes pour la paix regroupe ainsi près de 300 organisations. Toutes ces femmes revendiquent le droit d’être prises en compte dans les pourparlers. Elles veulent une société plus égalitaire. La question des femmes est absente des dialogues entre le gouvernement et la guérilla. Pourtant, elles travaillent depuis longtemps à la construction d’un pays différent.

Entretien réalisé par 
Cathy Ceïbe pour l'Humanité