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10/08/2020

Cuba: Epicentro du monde

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Le réalisateur autrichien Hubert Sauper installé en France pendant vingt ans a parcouru et filmé l’Afrique, en privilégiant zones de conflit et images-chocs afin d’ébranler les consciences sur la prégnance des héritages coloniaux et les effets délétères de la mondialisation.

Son premier grand succès, non sans polémique en 2004, Le Cauchemar de Darwin a été primé dans de nombreux festivals, avant de recevoir le César du meilleur premier film en 2006.

Dix ans plus tard, Nous venons en amis s’est présenté paré du prix de la paix du festival du film de Berlin, ainsi que de la mention spéciale du jury au festival américain du film indépendant Sundance.

Comme souvent chez Hubert Sauper se mêle deux échelles, l’une quotidienne presque cocasse une sorte de Tintin au Congo, dans lequel le reporter joue les naifs… et la géopolitique du néocolonialisme. Il prend pour objet l’histoire récente du Soudan, plus vaste État d’Afrique jusqu’à sa partition, en juillet 2011, entre un Nord musulman et un Sud animiste et chrétien – et il explore alors les nouvelles convoitises et rivalités que cette partition a provoquées entre Chinois alliés du pouvoir musulman de Khartoum, et Américains soutiens du nouvel État indépendant au Sud-Soudan. Ce qui l’intéresse ici encore c’est le nouveau colonialisme dans l’Afrique du XXI e siècle avec des motifs masqués aide au développement, assistance humanitaire, philanthropie religieuse.

La caméra de Sauter aime à mêler les échelles, celle de ce jouet un avion pour Tintin qu’il a bricolé pour son expédition et le plan d’un enfant nu noir, auquel succède une piste et une voix off qui balaye l’espace de l’histoire du néocolonialisme et des multinationales…

Ce qu’il découvre avec Cuba, c’est l’espace libéré de ce néocolonialisme et cela à travers l’échelle de l’enfance décomplexée. Un portrait métaphorique de Cuba, après l’explosion de l’USS Maine en 1898. Paradoxalement c’est le début de la main mise des Etats-Unis sur l’Amérique latine après la domination coloniale espagnole. . Hubert Sauper explore un siècle d’interventionnisme et de fabrication de mythes y compris cinématographique en suivant l’imaginaire des enfants. dela Havane Grand Prix du jury du meilleur documentaire, Festival de Sundance.

Danielle Bleitrach

18:20 Publié dans AL-Pays : Cuba, Cinéma | Tags : cuba, epicentro, hubert sauper | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

04/08/2020

Guyana : l'opposition proclamée gagnante des législatives cinq mois après le scrutin

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L'opposant Irfaan Ali, candidat à la présidentielle du Parti progressiste du peuple (PPP), a remporté les élections législatives au Guyana, a annoncé dimanche la Commission électorale cinq mois après la tenue de ce scrutin très contesté dans la petite nation sud-américaine.

Le nouveau président de gauche, Mohamed Irfaan Ali, évince ainsi le social-libéral David Granger, au pouvoir depuis 2015. L’ancien chef d’État était au cœur d’un scandale politique depuis deux ans, accusé d’avoir « bradé les intérêts pétroliers » de ce pays frontalier avec le Venezuela, le Brésil et le Suriname. Le parti de Granger conteste par ailleurs les résultats des élections de dimanche, soupçonnant une fraude électorale alors que l’opposition gagne avec une faible marge de 3 %, soit 15 000 voix.

Néanmoins, les observateurs internationaux se rangent derrière les résultats officiels donnant la victoire à Ali. Si l’ancien président entend « défendre le vote des Guyaniens » devant un tribunal et contester encore une fois le résultat, il a appelé ses partisans au calme face aux craintes de la population de voir des violences éclater.

Tensions entre communautés

La victoire a été célébrée discrètement du côté des partisans de gauche, craignant de raviver les tensions raciales entre les communautés du Guyana. La répartition politique du pays reflète presque à l’identique la binarité ethnique : Granger était majoritairement soutenu par la communauté noire, et Ali par la communauté sud-asiatique. Les tensions entre les deux sont grandissantes depuis les élections générales de mars, suivies par un recomptage des voix de 100 jours et de multiples accusations de fraudes et de corruptions. Dimanche, le comité électoral a finalement déclaré Ali vainqueur.

À 40 ans, Ali prendra donc la tête d’un pays avec une impressionnante croissance économique grâce à ses ressources pétrolières.

Responsable d’une exploitation produisant 52 000 barils par jour, l’avenir politique du pays était surveillé de près par les puissances régionales comme le Canada, les États-Unis et la Communauté Caribéenne. Mais le Guyana doit aussi faire face à la crise du coronavirus, qui frappe durement l’Amérique latine, et plonge ses commerces dans une impasse économique.

Ceux-ci subissent le retrait de leurs partenaires internationaux et le refus de prêts des banques. Depuis cinq mois, les Guyaniens ont perdu leurs emplois, et les services publics ont été réduits au minimum faute d’un budget national approuvé par le gouvernement. L’élection de Ali apporte aux habitants l’espoir de sortir de cette double situation de crise et un tant attendu retour à la normale.

Les deux camps avaient initialement revendiqué la victoire et s'en étaient suivis cinq mois de tensions et d'accusations de fraudes dans ce petit pays de 800.000 habitants riche en hydrocarbures.
M. Granger, 74 ans, a fait savoir dimanche que des plaintes pour fraudes électorales et autres irrégularités seraient déposées auprès de la Haute Cour du pays.

M. Ali, 40 ans, a occupé diverses fonctions publiques dont celle de ministre du Logement, de l'Eau et du Tourisme jusqu'en 2015, date à laquelle son parti a perdu les élections.
Le futur gouvernement de ce membre du Commonwealth, frontalier avec le Venezuela, le Brésil et le Suriname, devra gérer la manne pétrolière tirée de l'exploitation de vastes champs pétroliers off-shore découverts en 2016 par le géant américain ExxonMobil.

GUYANA CARTE D'IDENTITE

carte guyana.gifGuyana signifie « terre d'eaux abondantes » dans la langue arawak. Le pays est caractérisé par ses vastes forêts tropicales disséquées par les nombreux fleuves, criques et chutes d'eau, notamment les chutes de Kaieteur sur le fleuve Potaro. Les tepuys du Guyana sont célèbres pour avoir inspiré le roman d'Arthur Conan Doyle Le Monde perdu, en 1912.

La capitale du Guyana, Georgetown, est située sur la côte atlantique et compte environ 245 000 habitants.

Lorsque les premiers Européens sont arrivés dans la région autour de 1500, le Guyana était habité par les Arawaks, les tribus du peuple Caraïbe et d'Amérindiens. Bien que le Guyana ait été aperçu pour la première fois par Christophe Colomb pendant son troisième voyage (en 1498), il n'a pas été colonisé par les Européens avant que les Néerlandais n'y établissent en 1616 trois colonies séparées ; Essequibo (1616), Berbice (1627), et Demerara (1752). Le commandement fut assumé par les Britanniques vers la fin du XVIIIe siècle et les Néerlandais ont formellement cédé le territoire en 1814. En 1831, les trois territoires sont devenus une seule et même colonie britannique connue sous le nom de Guyane britannique.

En 1953, une nouvelle constitution établit le suffrage universel. Les élections d' donnent une majorité au People's Progressive Party, jugé trop à gauche par le Bureau des Colonies. Parmi les premières lois du nouveau gouvernement figure l'obligation pour les entreprises de reconnaître le droit syndical. Des troupes sont envoyées et la Constitution est suspendue. Le Colonial Office justifie cette décision en déclarant que « le gouvernement britannique a décidé que la Constitution du Guyana devait être suspendue pour prévenir la subversion communiste du gouvernement et une crise dangereuses dans l'ordre public et les affaires économiques »4.

En 1963, le gouvernement progressiste du « ministre en chef » Cheddi Jagan résiste à une tentative de coup d’État qui laisse 170 morts5. La Guyane britannique accède finalement à l'indépendance en 1966 sous le nom de Guyana. En 1974 est créée la communauté Jonestown, à une dizaine de kilomètres de Port-Kaituma par le révérend Jim Jones. Cette communauté de la secte du Temple du Peuple rentre dans l'histoire le par le suicide collectif de 914 personnes dont 276 enfants.

19:11 Publié dans AL-Pays : Guyana, Politique | Tags : guyana, présidentielle | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg