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27/12/2024

« Construire le socialisme à 150 kilomètres des États-Unis, voilà notre malheur, notre défi, notre fierté » : à Cuba le difficile quotidien face à la crise économique

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Pénuries, coupures d’eau et d’électricité, la Grande Île connaît les plus graves difficultés économiques de ces dernières décennies. Le blocus que subit la population depuis 1962 et les mesures de rétorsion prises par Donald Trump lors de son premier mandat impactent durablement les habitants qui parlent de solidarité, de craintes pour l’avenir et d’exil.

 

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Vinales, Playa Larga, Trinidad, Santa Clara, Soroa, La Havane (Cuba), correspondance particulière.

Près du bohio des charbonniers qui partagèrent avec Fidel Castro le premier réveillon de la révolution, un immense palmier, tout du long jeté à terre, tente de se redresser au « ciénaga » de Zapata. Derrière cette image exotique, Cuba vit veines ouvertes avec une économie effondrée. La société résiste, comme David, paysan à Vinales : « Il nous a fallu cinq siècles pour devenir les maîtres chez nous. Construire le socialisme à 150 kilomètres des États-Unis, voilà notre malheur, notre défi, notre fierté. »

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Le blocus creuse des plaies. Le plus long, le plus injuste, le plus cruel de l’histoire, qui a été maintenu en 2016, sous la présidence de Barack Obama, malgré le rétablissement des relations, aggravant l’étranglement financier de l’île. Il a été durci par son successeur, Donald Trump (243 mesures de plus pendant la pandémie), et les blessures sont désormais béantes : un change officiel de 120 pesos pour 1 euro, 320 pesos au marché noir, une forte inflation, de nombreuses coupures d’électricité et d’eau, un manque de combustible, de gaz et de pièces de rechange.

Les caisses sont vides

Entre deux pannes de courant, les familles cuisinent au charbon. Marcelo, un guide touristique, constate que « le blocus veut nous ramener à l’âge de pierre. Nous venons de réunir les assemblées des comptes rendus de mandat des députés. Là comme dans les réunions du parti, on entend que s’il faut retourner à la Sierra Maestra on y retournera ».

Un bateau de gaz domestique est resté à quai pendant quinze jours, car l’État n’avait pas les moyens de payer. Nelson, pédiatre à la polyclinique de Playa Larga, raconte : « Nous manquons de fil de suture, de pharmacie de base. Cuba produisait 80 % de ses médicaments. Depuis Trump, on ne peut plus importer de molécules. Nos patients mouraient, faute de respirateurs. Nourrir la population et créer les vaccins ont absorbé les réserves de l’État. Les caisses sont vides. »

Avant la pandémie, le panier de la libreta (une aide subventionnée pour tous les foyers) assurait chaque mois, à chacun, 3 kg de riz, 3 kg de cassonade, 2 kg de sucre blanc, 1 kg de haricots, 6 œufs, 1 litre d’huile pour trois personnes, du sel, du tabac, contre la somme de 300 pesos. Pendant l’épidémie s’y sont ajoutés des suppléments de riz, de haricots, des sardines. Début décembre, à Cienfuegos, à Pinar del Rio, à Trinidad, 1 kg de riz et 2 kg de sucre par personne avaient été livrés. La fourniture du litre de lait, pour chaque enfant jusqu’à ses 7 ans, accuse parfois plusieurs jours de retard.

Une autre source de frustration pour les Cubains provient des inégalités nées avec la création des micro, petites et moyennes entreprises (les Mipymes). Elles échappent au blocus, importent des produits pour le secteur touristique et la construction. Le gouvernement a accéléré leur création pour garantir l’arrivée de marchandises. Problème : sur le marché, tout ou presque est disponible, à des prix prohibitifs. Amado, vétéran du parti, explique : « Ce peuple est égalitaire et ne supporte pas les inégalités. Elles étaient gommées tant que l’État garantissait la subsistance, la santé, l’éducation, la culture. »

Au comité central du Parti communiste, la responsable du secteur Europe déclare : « Nous vivons dans une économie déformée, une économie de guerre. Nous prenons des mesures, toujours en urgence. Elles ne nous plaisent pas forcément, mais sont les seules possibles dans l’instant. Il faut sans cesse résoudre, prioriser, rectifier. »

De fréquents attroupements

Dans la presse, les tables rondes à la télévision, le débat est public. Chacun a son idée sur les dysfonctionnements., certains dénoncent « l’unification monétaire en pleine pandémie » ou avancent qu’« il aurait fallu construire des centrales thermiques et le parc photovoltaïque il y a vingt ans » . D’autres proposent d’« augmenter les travailleurs de l’État », « de prioriser le ramassage des ordures car cela affecte la santé et le moral » ou encore « de contrôler davantage les prix, de lutter contre la corruption et la bureaucratie ».

Parfois, des attroupements se forment. « Normal que le mécontentement s’exprime, souligne Anibal, qui entretient à Villa Clara une maison d’hôte. Militants et voisins se précipitent pour calmer, convaincre. Nous ne laisserons jamais la confusion s’installer. On y parvient toujours : les gens veulent plus de socialisme, pas un renversement du régime. »

Le plus frappant reste, visible partout et tout le temps, une énergie vitale pour résister au blocus et aux catastrophes naturelles, décuplées par les changements climatiques. « La situation est critique, reconnaît Gerardo, le chef du réseau d’espionnage Avispa (les cinq de Miami), aujourd’hui président des 238 000 CDR (comités de défense de la révolution). Ce n’est pas dans notre mentalité de subir, de s’asseoir pour se lamenter. Ce qui ne fonctionne pas, nous le réparerons. Personne ne viendra détruire nos conquêtes. »

À la réserve d’orchidées de Soroa, les jardiniers ont effacé les traces du dernier typhon. Ils avaient photographié les dégâts, les pylônes écroulés, aujourd’hui debout. Au jardin botanique de Cienfuegos, leurs collègues travaillent à la machette. Parmi eux, Niurka, la sous-directrice : « L’État ne fournit plus que 80 litres d’essence par mois au lieu de 1 200. La cantine est supprimée. On se serre les coudes, on s’entraide dans la famille, entre travailleurs. Nous nous sentons des grains de sable indispensables, à inventer chacun pour tenir. »

À chaque coupure électrique, les quelques maisons, munies de groupes électrogènes, ouvrent leurs portes aux voisins, venus tirer un fil, recharger le téléphone, réchauffer un plat. Alors que le salaire moyen ne dépasse pas 4 200 pesos (35 dollars), celui d’un enseignant 6 000, 10 000 pour un médecin, 2 500 pour un retraité, chacun vit d’un double emploi. Dans les maisons d’hôte, le gardien de nuit du samedi soir est instituteur ; le barman de l’hôtel, un médecin.

Chaque restaurant a son groupe de musiciens, beaucoup d’enseignants parmi eux. Alejandro, instituteur, affirme : « Dans notre éducation, pour résister, nous avons appris à tout faire. Chanter, c’est être heureux et rendre heureux. Nous chantons à la fin la chanson du Che. Manière de dire qui on est. Rien, personne, ne fera taire notre musique. »

Des départs dans chaque famille

Il existe une souffrance pudique que l’on interroge avec précaution car elle tire inévitablement des larmes. Oliviero : « Quand le dernier de ses amis d’enfance est parti, mon fils m’a dit : « Papa, moi je reste ! » » Dans la majorité des familles rencontrées, un enfant manque. Immigrés économiques, ils envoient colis, groupes électrogènes, devises. Éduqués par la révolution, ils sapent les bases des anticastristes de Floride. « Quand mes voisins reviennent, on s’embrasse et on partage une bouteille de rhum. » En représailles, cruauté du blocus, les États-Unis ont limité les envois de devises et les voyages à Cuba.

À la veille du 66e anniversaire de la révolution, avant le second mandat de Donald Trump, l’île rassemble ses forces. L’Assemblée nationale du pouvoir populaire a voté de nouvelles mesures de « rectification », annoncé des semailles en hausse, une progression du PIB en 2025 et la poursuite de la modernisation des lois. Après plusieurs réformes (économie, Constitution, famille, Code du travail) le débat public va s’ouvrir sur les droits de l’enfant.

Pendant le dernier comité central du Parti communiste, une enquête a révélé qu’une majorité de la population soutient la révolution et son gouvernement. Preuve que la confiance est réciproque, ce dernier en appelle encore et toujours au peuple. 

Le 20 décembre, derrière Raúl Castro, Miguel Diaz Canel, les dirigeants du parti et de l’État, une manifestation monstre de 700 000 personnes a envahi le Malecon de La Havane et l’ambassade des États-Unis pour dénoncer le blocus et réclamer le retrait du pays de la liste des États terroristes. Plus formidablement qu’un typhon.

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12:12 Publié dans ACTUSe-Vidéos, AL-Pays : Cuba, Politique, Société, USA | Tags : cuba, reportage | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

27/12/2014

CUBA : LA CHANTEUSE LIUBA MARIA HEVIA HONOREE

liuba.jpgLa Havane, 26 déc (PL) La chanteuse exceptionnelle Liuba María Hevia détient aujourd'hui la médaille d'Alejo Carpentier, décerné par le Conseil d'Etat,de l'île en reconnaissance de sa contribution à la culture nationale.

Nous aimons son travail et il nous  élargit, dit le compositeur et pianiste José María Vitier à la cérémonie qui s'est tenue au Musée des arts décoratifs dans cette capitale.  

Le ministre de la culture de Cuba, Julián González, a remis le prix à le trovadora qui vient d'avoir 50 ans dans un fabuleux concert au théâtre bondé où le plaisir avec une promenade de nombreux genres comme le guajira, le tango et la comptine. 

L'artiste prépare maintenant un compte rendu de concert avec le folkloriste vénézuélien, Cecilia Todd, pour laquelle chaque déjà sélectionné du répertoire des autres morceaux de choix d'interpréter. 

Todd Estela a choisi sujets cannelle granit, si j'ai besoin de votre sourire, l'absence, la Monte et la ville, ton amour est mon chant et avec la lune, consacré par le grand-père d'asturien fils cubain.

Levia a choisi des titres comme l'oiseau vert, vers le nord est une chimère, aigre, Wow et autres morceaux bien connus de la chanteuse qui a consacré sa carrière principalement pour cultiver la musique traditionnelle du Venezuela. 

Selon les Cubains, ils chantent en outre quelques travaux de duo et titularán le disque il y a qui en ont besoin, en référence à un objet du fondateur du mouvement de la Nueva Trova de ce pays, Silvio Rodríguez, qu'il considère comme source d'inspiration personnelle.

27/09/2014

TROIS ARTISTES CUBAINS EXPOSES AU COEUR DE PARIS !

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Le siège du PCF, situé au cœur de Paris et construit par le célèbre achitecte communiste Brésilien Oscar Niemeyer est devenu  un lieu d'expositions unique comme l'a souligné Pierre Laurent a l'occasion de son discours (voir la vidéo en cliquant sur cette ligne) pour présenter la nouvelle exposition Palenque ("Palenque" signifie "territoire d'esclaves fugitifs" en espagnol. )  dans le cadre du 20ème anniversaire du projet de l'UNESCO 'la route des esclaves' pour contribuer à la reconnaissance de la culture africaine dans les Caraïbes et renforcer les liens entre l'Afrique et les Antilles. 

palenque6.jpgCette exposition de grande qualité est consacrée à trois peintres dessinateurs, et scupteurs Cubains : Augustin Cardenas, Jésus Gonzales (aujourd'hui disparus) et Lorenzo Padilla qui était présent à côté de Pierre Laurent à l'occasion du vernissage de l'exposition.

Ces œuvres mettent en exergue la relation entre leurs travaux et les cultures africaines.

palenquerenoncement.jpgLes toiles de Lorenzo Padilla particulèrement sont submergées de couleurs, évoquent les esprits du monde maya de ses origines et vous font entrer dans un monde occulte et mystérieux.

Ses huiles et pastels sensibles et profonds sont traitées avec une palette musicale au rythme emporté et juste qui se répand comme une symphonie.

place du colonel fabien,pcf,palenque,lorenzo padilla,pierre laurentLes sculptures de Agustin Cardenas (1927-2001) montrent une modernité-autre, celle des symbioses et de la synthèse à travers des formes inédites (ici son oeuvre le petit cheval d'une très grande pureté). Il est un des pionniers de la sculpture moderne.

place du colonel fabien,pcf,palenque,lorenzo padilla,pierre laurentLes dessins de Jésus Gonzalez De Armas (1934-2002) soutiennent une narration synthétisée, dramatique, de la confrontation entre deux mondes, celui des conquérants européens, appelés "les civilisateurs" et celui des indiens Cubains, comptés alors parmi les moins avancés dans ce vaste continent appelé Nouveau Monde.

De toute beauté cette exposition est à découvrir au siège du PCF, Place du Colonel Fabien....Du 20 septembre au 25 octobre 2014
Espace Oscar Niemeyer, 2, place du Colonel Fabien, 75019 Paris Entré libre du lundi au vendredi de 10h à 18h

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26/07/2014

26 JUILLET 2014 : AMIS CUBAINS, BONNE ET GRANDE FÊTE NATIONALE !

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La Moncada, 26 juillet 1953 !
par Michel Taupin

Il y a 61 ans, très loin d'ici, dans une île soumise au joug d'occupants et de despotes depuis des siècles, un jeune homme de 26 ans s'est levé... et a changé son destin. La France a choisi le 14 juillet pour sa fête nationale, jour de la prise de la Bastille, une forteresse symbole d'une monarchie absolue ; Cuba, elle, a choisi le 26 juillet, jour de l'attaque de la MONCADA à Santiago de Cuba, la seconde caserne en importance du pays, une autre forteresse, symbole de la dictature violente et corrompue de Batista.

Malgré l'échec de la tentative, cette attaque lancée le 26 juillet 1953, un jour de carnaval, par un groupe de 123 jeunes révolutionnaires, emmené par un jeune avocat charismatique, passionné de politique et doté d'une intelligence, d'un charisme et d'une personnalité hors du commun, marquera la fin de l'obscurantisme à Cuba et les prémices d'un retour aux Lumières, ces Lumières qu'en France, une frange privilégiée, réactionnaire et cupide s'acharne depuis deux siècles a éteindre une à une... Le vent de l'espoir avait soufflé sur Cuba et répandu les germes de la liberté dans tout le pays.

Avec le triomphe de la Révolution, s'achevait enfin l'oppression multiséculaire de tout un peuple, ouvrant en grand devant lui, les portes d'une ère nouvelle, celle de l'indépendance du pays et de sa souveraineté si chères à José Marti, mais aussi annonçant l'avènement d'une société humaniste démocratique, fondée sur le respect et la dignité de l'être humain, en lui octroyant des droits fondamentaux encore inimaginables à cette époque et dans cette région, comme l'accès gratuit aux connaissances, et à la santé.

Ce ne fut donc pas un feu de paille, ni une poussée de fièvre romantique, comme ricanaient certains... Non, le monde constata, stupéfait, que les idées pour lesquelles le peuple s'était battu et avait triomphé de la barbarie, s'emparaient du monde réel et mettaient en action jour après jour, année après année, avec détermination, intelligence et avec l'approbation pleine et entière des cubains, une société libre, égalitaire et fraternelle, une société socialiste aux couleurs de Cuba.

Mais c'était sans compter sur la haine de l'Empire et ses vassaux qui ne supportaient pas ce qu'ils prenaient pour un défi insensé. Alors ils n'ont eu qu'une obsession depuis 55 ans : détruire par tous les moyens, un modèle social révolutionnaire honni par les puissances libérales qui ne voyaient en lui qu'un exemple d'émancipation des peuples à ne surtout pas suivre. Blessée, martyrisée, étouffée, Cuba a résisté... et Cuba résiste toujours ! C'est ainsi que la résistance héroïque du peuple cubain et sa révolution permanente ont non seulement réduit à néant cette entreprise abjecte, mais ont attiré la solidarité active de la majeure partie des peuples de la planète et essaimé en Amérique latine les germes de la révolte.

Avec Cuba Si France, je suis fier d'avoir été aux côtés du valeureux peuple cubain et de ses courageux dirigeants et notamment du premier d'entre eux, ce géant de l'Histoire qu'est devenu le Commandant en chef Fidel Castro, dans l'âpre combat que leur impose depuis un demi-siècle un Empire corrompu et revanchard, tout en préservant résolument leur modèle social. Merci hommes, femmes, enfants de Cuba, pour l'exemple que vous donnez au monde... Jamais nous ne vous abandonnerons !

Cette commémoration devrait nous rendre heureux. Pourtant, une tragédie insupportable l'assombrit. En effet, comment ne pas hurler notre émotion, notre indignation devant la tragédie que le peuple martyr de Palestine est en train de vivre ?!

Nos amis palestiniens de Gaza subissent depuis quelques jours un déluge insensé de feu et de sang, un véritable massacre perpétré par Israël, des crimes de guerre que les Etats-Unis et l'Europe officiels tentent honteusement de justifier. Heureusement les peuples, eux, s'insurgent contre la barbarie ! Heureusement, l'Amérique latine dans sa quasi totalité condamne l'offensive meurtrière de l'Etat d'Israël !

Cuba Si France ne peut qu'exprimer sa vive émotion et sa totale solidarité avec le peuple palestinien et exiger le retrait des meurtriers et leur mise au ban de la Communauté Internationale.

Vive Cuba Libre,
Vive la Palestine libre !
MT