23/04/2013
CUBA 2012 : CARNET DE VOYAGE (5)
"Il y a beaucoup de choses que j’adore, comme la solidarité des Cubains et je dirais aussi que la liberté dont ils jouissent, bien que dans les pays capitalistes on ait un autre concept de liberté. » Ainsi c’est exprimé l’actrice Sandrine Bonnaire à l’occasion d’un très récent voyage sur la grand Ile.
Ce qu’elle dit est tout à fait juste. La liberté de mouvement est totale que vous vous déplaciez dans les rues, les bâtiments publics, dans les musées. Une anecdote, en visitant la Place de la Révolution à la Havane, la grande place où se trouve nombre de ministères nous nous sommes rendus au ministère de la poste où se trouve une exposition de philatélie avec des séries de timbres très rares. J’ai pu constater que la surveillance était inexistante en dehors des employés de permanence. Les Cubains n’ont pas peur. Un musée, un ministère public du gouvernement sans vigiles ou policiers, en France vous n’en trouverez pas . A Cuba, oui, en dehors bien sûr des ministères liés à la sécurité du pays.
Sur cette place nous avons également visité le musée et le mémorial dédié à José Marti, grandiose. Il fut construit en 1958 avant la Révolution. D’une hauteur de 112 mètres vous pouvez accéder au sommet d’où vous avez une vue magnifique sur la Havane. La visite de ce musée est reposante, et surprise en rentrant dans une salle, par hasard, nous avons eu droit à une répétition d’une comédie musicale avec des étudiants plein de talents. Personne ne c’est offusqué de cette visite intempestive.
Dans ce même musée nous avons eu droit à la visite d’une exposition remarquable de photos sur le thème de la violence que subissent les femmes.
Cuba n’échappe pas à cette violence, même si le rôle des femmes est ici considéré par la loi et par les actes égal à celui des hommes. Cette exposition du photographe Yamel Santana est là pour le rappeler.
Le retour de la place de la Révolution vers notre hôtel se fait en coco-taxi qui est une exclusivité Cubaine. C’est une entreprise publique qui gère ce mode de transport original, et rapide notamment à travers les rues de la capitale, complémentaire aux taxis, au bus notamment.
Modes de transports publics et privés se côtoient harmonieusement pour le bien être des Cubains et des touristes.
Visiter la Havane par coco taxi est assez instructif et révèle un pays divers et très étonnant et en même temps commun à bien des égards à d’autres capitales européennes, dont Paris.
Ce sont des villes disparates, belles et grises, attirante et repoussante parfois par leurs encombrements et aussi par la saleté, et en même temps riches par leurs histoires et leurs habitants.
A la Havane vous trouverez des immeubles aux couleurs les plus surprenantes, aux couleurs de ses habitants et de la diversité des ses habitants. La Havane est une ville aussi comme les autres où de nombreuses constructions nouvelles surtout dans la périphérie de la ville sont plus fonctionnelles mais aussi moins charmeuses que celle que vous trouverez dans le centre de la capitale.
20:02 Publié dans AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Carnet de voyage, Société, Voyage | Tags : cuba, carnet de voyage, place de la révolution, femme battue, yamel santana | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
22/04/2013
Le Paraguay prend le contre-pied de l’Amérique latine progressiste
Horacio Cartes a été élu ce dimanche à la présidence du Paraguay. C’est un des rares pays du sous-continent rejeter la vague de gauche, depuis que Fernando Lugo a été renversé en juin 2012. Pourtant ce petit pays est durement frappé par les inégalités.
Horacio Cartes s'est imposé avec 46% des voix, soit six points de plus qu'Efrain Alegre, du Parti libéral. La gauche avançait divisée, suite à la destitution qui s’apparente à un véritable coup d’État institutionnel, fomenté contre l’ancien «évêque des pauvres» Fernando Lugo en juin 2012. Le nouveau chef de l'Etat entamera son quinquennat en août.
Avant son élection, seuls le Chili et la Colombie rejetaient la vague progressiste qui dynamise l’Amérique du Sud.
La trahison des libéraux
Son adversaire Efrain Alegre, un avocat de 40 ans issu du Parti libéral au pouvoir, a reconnu sa défaite. Le Parti libéral avait accédé à la présidence après avoir trahit Fernando Lugo en juin 2012, ce qui a mené à sa destitution forcée. Le chef de file de la gauche avait été tenu responsable par le Congrès suite aux heurts consécutifs à une expropriation, dans le cadre d’une réforme agraire de gauche. C’est que le Paraguay est le fief du soja transgénique de Monsanto, pays où 1% des propriétaires terriens détiennent 77% des terres cultivables.
"La grande défaite aujourd'hui est pour le parti libéral. Ils doivent se demander pourquoi ils ont été favorables à la destitution. Les Libéraux ne peuvent battre seuls le Parti Colorado et ils n'ont pas bénéficié aujourd'hui des voix de gauche", a observé le politologue Alfredo Boccia.
Un président de l’argent
Horacio Cartes, qui compte parmi les Paraguayens les plus riches, a fait fortune dans la finance et le tabac. Pendant la campagne, ses détracteurs l'ont accusé d'implications dans le trafic de drogue et le blanchiment d'argent, mais il n'a jamais été inquiété et nie toute inconduite. Il s'est engagé à stimuler les investissements étrangers avec de grands chantiers publics. Près de 40% des 6,6 millions de Paraguayens vivent sous le seuil de pauvreté.
Article publié par l'Humanité
LE PARAGUAY
Le Paraguay, en forme longue la République du Paraguay, en guarani Paraguái, en espagnol República del Paraguay, est un pays et État souverain enclavé d'Amérique du Sud situé dans la partie centrale de ce continent. Son territoire compte deux régions différentes séparées par la rivière río Paraguay: la partie orientale, qui est la plus peuplée, et l'occidentale, qui intègre le Chaco Boreal. Entouré par l'Argentine, le Brésil et la Bolivie, il occupe une superficie de 406 750 km2. La population du pays est estimée à 6 459 058 habitants en 2011[1]. Sa capitale est Asunción.
Source Wikipédia
11:39 Publié dans Actualités, AL-Pays : Paraguay, Amérique Latine, Société | Tags : inégalités, amérique latine, paraguay, fernando lugo | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
20/04/2013
CHRONIQUE CUBAINE : L'HONNEUR D'UNE JOURNALISTE !
« J’ai choisi le journalisme pour dire la vérité et non pas pour la cacher »
En France vous ne la connaissez pas pourtant c’est une journaliste de talent. Elle était correspondante et présentatrice vedette de CNN, la chaine de Télévision d’informations continues la plus importante du monde. Amber Lyon est reconnue aux Etats Unis par sa profession où elle a remporté trois fois le prestigieux Emmy Award décerné au meilleur journaliste.
Elle a été licencié pour avoir osé critiqué le régime Bahreïn (petit royaume du golfe Persique au Moyen-Orient ) et allié stratégique des USA dans cette partie du monde.
Le Bahrein qu’elle connait bien puisque elle a été correspondante de CNN dans ce pays où elle, et son équipe ont été arrêté en mars 2011.
Ce qui est sûr est qu’en France pareille mésaventure ne peut arriver à un journaliste de France Télévision ou TF1. Vous imaginez Pujadas critiquer le régime dictatorial du Qatar ? Pour Cuba ou le Vénézuela, ou la Syrie ou l’Iran tout peut être dit, et même tous les mensonges soit directement, soit par omission dans cette guerre idéologique totale menée par les pays occidentaux.
C’est justement à propos de ces deux derniers pays qu’Amber Lyon a révélé aussi que CNN pendant son activité pour la chaîne, avait reçu des ordres afin de transmettre de fausses informations et d'exclure certaines autres non-favorables à l'administration US dans le but de créer chez le public une opinion favorable au lancement d'une attaque contre l'Iran et la Syrie.
Oui vous avez bien lu : « ordre de préparer la guerre en donnant des fausses informations ». Souvenez vous, la même opération avait été mise en place pour déclencher la guerre en Irak.
«La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.» disait José Marti, le héros, écrivain, et journaliste d’Amérique latine.
Amber Lyon c’est l’honneur du journalisme. Chacun peut avoir et doit avoir sa propre opinion, sa propre conviction sur les faits d’actualités, mais ce qui n’est pas supportable pour un journaliste digne est de mentir volontairement ou ce qui se passe en France, le plus souvent par omission volontaire.
Cela est illustré aujourd’hui en France à propos du projet de loi sur l’ANI par exemple. La discussion, le débat à l’assemblée nationale ont été volontairement censurés par les médias dominants alors qu’il s’agit d’un texte qui va régir fondamentalement les rapports sociaux dans notre pays. La peur des arguments a laissé la place au silence des censeurs.
Au Sénat la censure est pire, Pierre Laurent, secrétaire national, et sénateur de Paris a dénoncé cet acte à propos d’un texte pourtant présenté par le gouvernement comme fondamental et qui en fait représente un recul social historique.
Les journalistes en agissant ainsi bafouent les règles déontologiques les plus basiques dont-ils devraient être porteurs. Ils cachent la vérité volontairement et pas commission sur la teneur du texte de loi et les arguments donnés par les représentants du peuple.
Ceux qui critiquent le manque de liberté d’information à Cuba par exemple devraient faire preuve d’esprit critique. Le gouvernement des Etats Unis qui donne des ordres à CNN pour mentir où paye des blogueurs cubains pour falsifier la réalité de ce pays comme Yoanni Sanchez est loin d’être un exemple de liberté pour les journalistes.
Depuis plus de cinquante ans disait à ce propos la Cubaine Mariela Castro Espin, nous subissons une véritable guerre idéologique dans le but d’achever la révolution. La campagne médiatique contre Cuba est de plus en forte. Le département d’État américain y a injecté plus de 20 millions de dollars. Avec cet argent, il paie des blogueurs, des journalistes nord-américains ou européens, pour nous discréditer. Mais qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d’avancer ?
Concernant Cuba, je souhaiterais une presse plus critique, qui fasse un vrai travail d’enquête. Et critiquer ne veut pas dire manquer de respect si cela répond à l’éthique journalistique.
Et Mariela Castro Espin ajoutait de manière plus générale et avec lucidité : « La liberté, c’est assumer ses responsabilités, de jouer le tout pour le tout, de prendre des décisions. Et c’est vrai partout. Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État ».
Je ne résiste pas à vous donner cette citation qui date de 1880 et est toujours d’actualité : « La presse libre n’existe pas. Aucun de vous n’oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses». (John Swaiton, le premier éditeur du New York Times, lors de son discours d’adieu au départ pour sa retraite ».
Tous les journalistes ne sont pas ainsi heureusement et Amber Lyon en est un exemple, et en France d’autres grands journalistes ont honoré leurs professions.
Je pense par exemple à une journaliste toujours vivante et oubliée des grands médias, peut être à cause de cela d’ailleurs, Madeleine Riffaud qui fut résistante, torturée par les Allemands, avant de devenir journaliste, grand reporter de l’Humanité et qui a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, également, elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites de l’investigation et de son métier.
Diego Diaz
09:36 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Chronique Cubaine, France, Médias, Politique, Société | Tags : journalisme, madeleine riffaud, ani, ambert lyon, usa, cnn, l'humanité, cuba, castro | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
19/04/2013
Qui se cache derrière la blogueuse cubaine Yoani Sanchez ?
Après avoir émigré en Suisse en 2002, Yoani Sánchez a choisi de rentrer à Cuba deux années plus tard, en 2004. En 2007, elle décide d’intégrer l’univers de l’opposition à Cuba en créant son blog Generación Y, et devient un farouche détracteur du gouvernement de La Havane.
Jamais aucun dissident à Cuba – peut-être même dans le monde – n’a obtenu autant de distinctions internationales en si peu de temps, avec une caractéristique particulière : elles ont rapporté à Yoani Sánchez assez d’argent pour vivre tranquillement à Cuba jusqu’à la fin de ses jours. En effet, la blogueuse a été rétribuée au total à hauteur de 250 000 euros, c’est-à-dire une somme équivalent à plus de 20 années de salaire minimum dans un pays tel que la France, cinquième puissance mondiale. Le salaire minimum mensuel à Cuba étant de 420 pesos, c’est-à-dire 18 dollars ou 14 euros, Yoani Sánchez a obtenu l’équivalent de 1 488 années de salaire minimum à Cuba pour son activité d’opposante.
Yoani Sánchez est également en étroite relation avec la diplomatie étasunienne à Cuba comme l’indique un câble, classé « secret » en raison de son contenu sensible, émanant de la Section d’intérêts nord-américains (SINA), rendu public par Wikileaks. Michael Parmly, ancien chef de cette dernière à La Havane, qui se réunissait régulièrement avec Yoani Sánchez dans sa résidence diplomatique personnelle, comme l’indiquent les documents confidentiels de la SINA, a fait part de son inquiétude au sujet de la publication des câbles diplomatiques étasuniens par Wikileaks : « Je serais vraiment ennuyé si les nombreuses conversations que j’ai eues avec Yoani Sánchez venaient à être publiées. Elle pourrait en payer les conséquences toute sa vie ». La question qui vient inévitablement à l’esprit est la suivante : pour quelles raisons Yoani Sánchez serait-elle en danger si ses agissements, comme elle l’affirme, respectent le cadre de la légalité ?
En 2009, la presse occidentale avait grandement médiatisé l’interview que le président étasunien Barack Obama avait concédée à Yoani Sánchez, ce qui était considéré comme étant un fait exceptionnel. La blogueuse avait également affirmé qu’elle avait fait parvenir un questionnaire similaire au président cubain Raúl Castro et que ce dernier n’avait pas daigné répondre à la sollicitation. Néanmoins, les documents confidentiels émanant de la SINA, rendus publics par Wikileaks, mettent à mal ces déclarations.
On y découvre qu’en réalité ce fut un fonctionnaire de la représentation diplomatique étasunienne à La Havane qui s’était chargé de rédiger les réponses à la dissidente et non le président Obama. Plus grave cependant, on apprend que Yoani Sánchez, contrairement à ses affirmations, n’a par ailleurs jamais fait parvenir de questionnaire à Raúl Castro. En effet le chef de la SINA Jonathan D. Farrar a confirmé cette réalité dans une missive expédiée au Département d’Etat : « Elle n’attendait pas de réponse de ce dernier, car elle a confié qu’elle ne les [les questions] avait jamais transmises au président cubain ».
Le compte Twitter de Yoani Sánchez
En plus du site Internet Generación Y, Yoani Sánchez dispose également d’un compte Twitter et revendique plus de 214 000 suiveurs. Seuls 32 d’entre eux habitent réellement Cuba. De son côté, la dissidente cubaine suit elle-même plus de 80 000 personnes. Sur son profil, Sánchez se présente de la façon suivante : « Blogueuse, je réside à La Havane et je raconte ma réalité par bribes de 140 caractères. Je twitte via sms sans accès internet ».
Cependant, la version de Yoani Sánchez est difficilement crédible. En effet, il est rigoureusement impossible de suivre plus de 80.
Salim Lamrani
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est Maître de conférences à l'Université de la Réunion et journaliste , spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Son dernier ouvrage s'intitule Etat de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba (Paris, Editions Estrella, 2011.
EN VOYAGE
En 2013, et alors que la Section des Intérêts des États-Unis affirme qu'elle prétend s'être débarrassée de son passeport, elle profite de la réforme migratoire entrée en vigueur le 14 janvier 2013 à Cuba, qui permet à tout cubain de quitter le pays sans autre formalité que l’obtention d’un passeport et d’un visa, pour débuter au Brésil une tournée mondiale qui la mènera sur plusieurs continents.[10]
L'opinion publique brésilienne est séparée sur le statut à donner à la blogueuse, qualifiée tantôt d'agent de l'impérialisme de Washington ou de résistante au régime communiste cubain. La diffusion d'un documentaire sur Cuba, à laquelle elle devait assister dans le nord-est du Brésil, a ainsi été empêchée par des manifestants lundi 18 février dans l'Etat de Bahia. Des élus de l'opposition l'ont alors invitée au Congrès, avec l'intention de projeter ce film. Mais là encore, sa venue a provoqué des incidents et de vifs débats.
10:40 Publié dans Amérique Latine, Blog, Médias, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |