10/03/2014
SALVADOR : SANCHEZ CEREN ELU PRESIDENT
Avec 1 494 000 144 voix victoire au Salvador de Sanchez Ceren , victoire confirmée par les observateurs internationaux.
Le candidat de gauche du Front Farabundo Marti de libération nationale ( FMLN ) Sanchez Ceren a obtenu 50,11 pour cent des voix au second tour .
Le Tribunal suprême électoral (TSE ) a annoncé la victoire du candidat progressiste dimanche soir , après un décompte de 99,90 pour cent des voix . Après le décompte des procès-verbaux , Sanchez Ceren est devenu président de ce pays d'Amérique centrale , avec un total d'un million 494 000 144 votes .
Le candidat de droite de l'Alliance républicaine nationaliste ( Arena ) , Norman Quijano ne reconnaît pas la victoire démocratique de Ceren et a obtenu 49,89 %.
Le nouveau président âgé de 69 ans , a réaffirmé son engagement à lutter contre la pauvreté et la corruption,
Les observateurs ont noté que les élections au Salvador étaient transparentes et se sont déroulés dans le calme.
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Le Salvador, ou dans sa forme longue la République du Salvador, est un pays d'Amérique centrale, comptant une population estimée à 6 328 196 habitants en 2014. Wikipédia
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Devise : Dollar américain
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Gouvernements : Régime présidentiel, République constitutionnelle
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Langue officielle : Espagnol
17:31 Publié dans AL-Pays : Salvador, Amérique Latine, Politique | Tags : salvador, président, sanchez ceren | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
08/03/2014
FEMMES CUBAINES !
En 1959, 86 % des femmes demeuraient à la maison, contre 38 % aujourd’hui. Du côté des acquis sociaux, mentionnons le congé de maternité qui existe depuis 1974 mais qui, depuis 2003, dure un an et peut être partagé entre le père et la mère.
09:43 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Société | Tags : cuba femme, égalité, travail, politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
06/03/2014
ARGENTINE : LE TEMPS DES TORTURES (exclusif) (2)
Nous négocions quelques améliorations avec la conviction que nous devions, en premier lieu, rompre l’isolement qu’avait déjà imposé le régime et, en second lieu améliorer notre condition de vie à l’intérieur de la prison, réclamant plus de nourriture car celle-ci était insuffisante.
Nous sollicitâmes aussi l’autorisation de réaliser quelque activité manuelle pour ne pas oublier que nous étions des êtres humains, enfermés mais vivants. Comme la conjoncture se prêtait encore à cela, nous demandâmes à pourvoir lire un journal : Pregón.
Il s’agit d’un journal local qui véhicule l’idéologie des différents gouvernements en place, c’est-à-dire de l’oligarchie terrienne de la région.
Nous demandâmes également la possibilité de regarder la télévision, bien que sachant que le contenu des programmes n’allait pas subvertir l’ordre établi. Celles qui le pouvaient recevaient des visites, quelques colis et des vêtements. Je ne me souviens pas que nous avons porté l’uniforme. Peu à peu, les sœurs accédèrent à nos réclamations.
Au Bon Pasteur se retrouvaient des compagnes (compargnes) qui étaient maîtresses d’école, et leurs syndicats nous faisaient parvenir des paquets, avec des choses et d’autres qui nous aidaient à améliorer notre vie quotidienne.
En général nous bénéficiions d’une récréation le matin, et lavions nos vêtements. Une personne extérieure venait nous enseigner la couture ou le tissage, étant donné que nous devions en principe sortir de là préparées à nous occuper d’une maison et non faire de la politique. Telle était, à grands traits, la politique instaurée dans la prison du Bon Pasteur.
Nous sommes restées là entre 6 à 7 mois., plus ou moins. Ce fut durant cette période, en 1975, que Dora Weisz et son mari conçurent leur fille « Poti », comme résultat d’un régime carcéral similaire à celui des prisonnières sociales. La visite de l’épouse et vice-versa au détenu était possible. “Poti” Martina, c’est ainsi qu’ils la nommèrent, allait naître en octobre de cette année-là.
Le transfert vers le pénitencier de Villa Gorriti
En novembre 1975 nous, les prisonnières politiques, sommes regroupées dans des lieux considérés comme de sécurité maximum. Le pénitencier de Villa Gorriti a fait partie de ce projet. Un jour les forces militaires répressives vinrent nous chercher.
Ils firent irruption violemment avec un grand déploiement de force dans la prison du Bon Pasteur, vociférant, criant, nous menaçant, employant un langage belliqueux digne de l’École des Amériques (Escuela de las Américas), sans nous laisser le temps de la moindre réaction. Les cris continuaient, donnant des ordres : « les guérilleras par ici, et les prisonnières de droit commun par là ». Ils enfermèrent les prisonnières « sociales » dans la salle qui nous servait de cantine, pour empêcher qu’elles voient ce qui se passait.
Au travers des vitres je vois les prisonnières « sociales » qui pleurent. Je me souviens surtout de Guillermina, à qui je souhaite rendre un hommage, car l’affection que nous avons partagée dans cet enfermement l’a aidée à supporter la solitude ; car je me sentais terriblement seule les premiers temps, seule face à l’adversité, car je me doutais que mes parents n’allaient rien pouvoir faire, je les savais résignés, fatigués, et fondamentalement coupés de ce système qui les avait exclus pour toujours de leur culture basée sur le respect de leur terre, que l’oligarchie terrienne avait épuisée avec tant de voracité (Chávez, 1996 : p. 75).
Une à une nous montâmes vers nos cellules pour préparer nos effets, ceux qui pouvaient encore être sauvés du cyclone, le peu qui nous restait de notre identité comme personnes.
C’est ainsi que nous accrochions à des objets invraisemblables, voulant les transformer face à l’incertitude dans laquelle ils nous avaient plongées. Chacun avait sa valeur propre, les poupées aux jambes allongées que nous avions fabriquées avec tant d’amour, et n’importe quel objet auquel nous nous étions attachées pour continuer à rester en contact avec la vie. Toute notre existence se circonscrivait à ces objets inertes qui recouvraient vie dans ces circonstances-là. Nous les emportions avec nous vers un destin incertain. L’opération dura entre 10 et 15 minutes.
Ils nous ordonnent de nous rendre jusqu’à la cour par une porte dérobée, non par la porte principale, ils nous font sortir en file et l’une après l’autre, nous font monter également une à une dans le fourgon militaire qui était pourvu de cellules individuelles. Avant de monter une de nos compagnes demande à la mère supérieure qu’elle nous dise quelle allait être notre destination.
La seule chose que nous obtînmes en guise de réponse fut l’acquiescement de cette dernière aux militaires. Notre demande aux bonnes sœurs resta vaine. Après quelques détours sur la route, nous arrivâmes à la prison de Villa Gorriti, qui est une prison pour hommes de droit commun. Ils en avaient aménagé une partie pour les prisonniers politiques hommes et femmes. Les militaires avaient vidé toute une aile de cette prison pour y concentrer les prisonniers politiques… Nous fûmes transférées au secteur réservé aux femmes, nous nous retrouvâmes séparées, une par cellule, les fenêtres complètement occultées par des planches de bois clouées (Parejo R. 1996: 188).
À partir de ce moment, notre condition d’êtres humains allait changer définitivement, et aussi ma perception de ce qu’est un être humain et de la valeur de la vie. À l’arrivée au pénitencier nous passâmes de nouveau par une fouille et un contrôle d’identité, ce qui était déjà pour nous une routine, comme s’il n’était déjà pas suffisant d’être entre leurs mains. C’est là aussi que commencent les spéculations sur les causes de ce transfert. Aucune parmi nous n’aurait pu imaginer que c’était seulement le commencement de la fin pour beaucoup d’entre nous.
Alors que nous étions encore au Bon Pasteur nous avions appris que 26 compagnes de Córdoba s’étaient évadées, et nous pensions que c’était pour cela que l’on nous avait transférées. Nous avions également appris les exécutions par fusillade, celles de Salta à Palomitas, celle du Chaco à Margarita Belén, en application de la « loi de fuite », que consistait en faire croire à l’opinion publique que le prisonnier politique voulait s’évader et que des groupes armés s’affrontaient pour les sauver, et que c’est pour cette raison qu’il y avait des affrontements.
En mon for intérieur j’ai pensé que nous pouvions subir le même sort. [De toutes les prisons d’Argentine les moments culminants furent les assassinats survenus dans les prisons de Córdoba, plus de trente détenus en un laps de temps de six mois, celle de Resistencia avec vingt-quatre détenus sortis du pénitencier et assassinés à Margarita Belén en l’espace de quarante jours, et à La Plata neuf détenus en différentes occasions, pour ne citer que les cas majeurs de répression] Ces nouvelles augmentaient en nous le sentiment d’insécurité et de détresse.
A suivre....
10:16 Publié dans AL-Pays : Argentine, Amérique Latine, Témoignage “Joko”, Martina Chávez | Tags : joko, argentine, prisonnier | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
04/03/2014
ARGENTINE : LE TEMPS DES TORTURES (exclusif) (1)
Après le retour du général Peron en 1973, qui se solde par le massacre d'Ezeiza (affrontements entre la gauche et la droite péroniste), le pays s'enfonce dans une « guerre sale », qui commence, dans la province de Tucumán, dès l'Opération Indépendance, qui impliquait l'enlèvement de dissidents politiques et leur séjours dans des centres de détention clandestins, où ils étaient torturés.
La très grande majorité n'y a pas survécu. À cette occasion, les leçons apprises lors de la bataille d'Alger sont mises en pratique.
En mars 1976, un coup d'État dirigé par une junte de militaires (Jorge Videla, etc.) renverse la troisième femme de Péron, Isabel Martínez de Perón. La CONADEP (en) -Commission Nationale sur la Disparition des Personnes, établie par le gouvernement démocratique de Raúl R. Alfonsín, a estimé que la répression militaire a fait au moins 30 000 victimes, dans la majorité des « disparus ».
Buenos Aires participe en outre à l’opération Condor, et de nombreux réfugiés politiques de pays voisins sont assassinés par le biais des services secrets ou d'escadrons de la mort (la Triple A). L'ambassade américaine est souvent au courant et a soutenu de fait ces tortures et massacres,
Sources Wikipédia
Cuba 2014 vous donne le témoignage exclusif d'une de ces prisonnière, qu'elle en soit remerciée
LE SYSTÈME PÉNITENTIAIRE DANS LE PÉNITENCIER DE VILLA GORRITI, PROVINCE DE JUJUY, ARGENTINE (1975-1977)
À tous les compagnons disparus de Jujuy, et parce que leurs idéaux et les nôtres son toujours et plus que jamais présents.
Aux compagnes Dominga Álvarez, Alicia Ranzoni, Juana Torres et Marina Vilte, que je vis en vie au pénitencier de Villa Gorriti y que lors d’une de ces incessantes «commissions» ils firent disparaître.
À mes compagnes comme moi survivantes, Gladis Artunduaga, Dora Weisz, Sara Murad, Mercedes Zalázar, avec qui j’ai partagé des moments de douleur, mais aussi des rêves d’un autre lendemain. À tous les compagnons d’Argentine disparus.
Éclaircissements
Tout au long de ce récit s’est posé un problème lié à la mémoire, ma propre mémoire. L’enfermement que j’ai souffert à cette époque a laissé ses séquelles et il m’a été impossible de traduire en dates des événements de grande importance comme le furent nos transferts successifs ou des faits quotidiens de l’enfermement.
La partie concernant ma détention n’est pas rattachée au présent témoignage; elle appartient à un autre chapitre que je rédige. Lorsque je me suis retrouvée exilée, j’ai assumé ma responsabilité de prisonnière politique, de militante, et j’ai fourni mon témoignage.
Aujourd’hui je me rends compte que je l’ai fait comme s’il s’était agi d’une autre personne et non pas de moi-même, afin d’éviter la souffrance, et étant donné qu’il s’agissait de l’urgence de sauver des vies. Ce récit est dédié à toutes pour tout ce que nous avons partagé et continuons à partager Malgré la distance et le temps qui s’est écoulé.
La prison du Bon Pasteur
On m’a détenue le 16 mars 1975, mais je ne suis pas sûre de la date du fait que je suis passée par diverses allées et venues d’une prison à l’autre : gendarmerie de Ledesma, locaux de la police de San Pedro, Département central de police de San Salvador de Jujuy, pour y subir des interrogatoires.
En dernier lieu on me transféra à la prison du Bon Pasteur, entre le 22 et le 25 mars. Cette prison est située pratiquement en plein centre de la capitale San Salvador de Jujuy. Lorsque j’y arrivai détenue s’y trouvaient déjà plusieurs compagnes (compagnes de lutte), parmi lesquelles: Sara Murad, Gladis Artunduaga, Dora Rebecchi de Weisz, Soledad López, Mercedes Zalázar, Ninfa Hochkofler, et arrivera plus tard Ana María Martínez.
Nous partagions cette prison avec des prisonnières sociales, avec lesquelles nous finîmes par entretenir de bonnes relations de convivialité. En sus de leur dire que les sœurs abusaient d’elles, car elles les exploitaient les faisant travailler depuis 6 heures du matin jusqu’à très tard dans la nuit. Je n’ai jamais pu savoir qui tirait profit de cette situation. Sûrement les mêmes qui avaient ordonné notre détention.
Quant à nous autres, nous étions trois ou quatre par cellule, tout étant parfaitement ordonné pour que nous sachions bien que nous étions là pour nous nous transformer en demoiselles creuses et sans aucune consistance.
Dans le pays on n’avait pas encore autorisé les lieux tristement célèbres comme les prisons de sécurité maximales ou les lieux secrets de détention, ce en quoi sera transformée la prison de Villa Gorriti, de laquelle on sortait des gens pour qu’ils soient torturés et fusillés.
En effet, à Jujuy, on compte les pénitenciers de Villa Gorriti, Guerrero, et plus tardivement d’autres lieux qui restent à identifier, comme celui récemment cité par Nélida Fidalgo.
La révélation de l’existence d’un lieu qui aurait fonctionné comme centre clandestin de détention, «Puesto Mendoza», et qui n’avait jamais été dénoncé auparavant, ouvre une importante piste d’enquête dans le procès.
Le régime interne de la prison du Bon Pasteur ressemblait assez de par certains aspects à celui des prisonnières sociales, à la différence que les sœurs devaient envoyer périodiquement des rapports sur notre conduite, et elles assumaient bien cette fonction.
D’un autre côté les prisonnières de droit commun étaient soumises au travail forcé, la majorité d’entre elles n’atteignaient pas les 25 ans d’âge, et étaient filles du prolétariat agricole dépendant des fincas (grandes exploitations) des grands propriétaires terriens de la région et de la Puna, abandonnée par l’Argentine.
De manière spontanée, sans aucun type de structure organisationnelle, avec le seul instinct de survie hérité de la culture ancestrale de nos peuples originaires, se développa un système de résistance pour la survie.
A suivre.....
17:46 Publié dans Témoignage “Joko”, Martina Chávez | Tags : “joko”, martina chávez, argentine, prison, torture | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |