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19/05/2015

JOSE MARTI 120 ANS APRES SA DISPARITION IL RESTE LE HEROS DE L'AMERIQUE LATINE

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JOSE MARTI, (1853-1895)

Ce qui m'a changé? La vie elle-même, à travers un approfondissement de la pensée de Marti [Jose Marti étant un poète et héros de la nation cubaine] et les classiques du socialisme. - Fidel Castro

José Marti (1853-1895) est sans conteste la figure la plus importante du XIXe siècle cubain. Cité par les révolutionnaires de Fidel Castro comme « l'auteur intellectuel » et l'inspirateur de la Révolution cubaine, il est à l'origine de la création au XIXe siècle de la conscience continentale d'une Amérique métisse, celle qu'il nomma « Notre Amérique », en opposition à l'Amérique anglo-saxonne du Nord.
Il prit la défense des Noirs et des Indiens, fut l'organisateur et le premier dirigeant de la Guerre révolutionnaire d'indépendance de Cuba en 1895 - Cuba est alors une colonie espagnole -, le fondateur du Parti révolutionnaire cubain (1892), celui qui formula pour la première fois une doctrine américaine anti-impérialiste.

Il est aujourd'hui l'inspirateur non seulement des dirigeants et intellectuels cubains, mais aussi de la plupart des pays de l'Amérique latine. Il fut aussi poète, critique littéraire et journaliste, reconnu dans toute l'Amérique. La célèbre chanson Guantbnamera s'inspire de son recueil de poèmes Versos sencillos (1891).Déporté en Espagne très jeune, il voyagea dans toute l'Amérique latine (Mexique, Guatemala, Venezuela) et aux Etats Unis et fonda de multiples revues éphémères.

Initiateur du soulèvement anticolonialiste de 1895, il débarqua à Cuba (comme le fit Fidel Castro quelques années plus tard) accompagné d'un détachement armé, mais fut tué lors de sa première bataille contre les EspagnoLs.
Il est depuis considéré comme un martyr et un mythe de l'indépendance de Cuba et de l'Amérique latine.*
José Martí est certainement l'homme le plus glorifié par le peuple cubain, qui le considère comme le plus grand martyr et l'apôtre de la lutte pour indépendance.
José Martí est né à la Havane le 20 janvier 1853. Rapidement il s'engagea dans la lutte anti-coloniale, à quinze ans, déjà, il fondait un journal nationaliste, à 16 ans il était arrêté pour trahison et condamné à six ans de travaux forcés.

Libéré six mois plus tard et assigné à résidence, il fut déporté en Espagne durant quatre années. Son exil se poursuivit en France, en Angleterre, au Mexique.
Une amnistie des prisonniers politiques lui permet de revenir à Cuba, où il fut de nouveau arrêté et de nouveau renvoyé en Espagne.Il s'installa à New York, où vivaient de nombreux exilés cubains, et durant les quinze années qui suivirent il se consacra sans relâche à l'activité politique au sein du parti révolutionnaire cubain.

Son objectif était d'obtenir l'indépendance de Cuba en s'appuyant sur le peuple et les masses opprimées, d'obtenir l'égalité raciale, égalité économique et l'égalité des sexes.Il débarqua sur l'île en 1895, et fut tué lors de sa première bataille contre les Espagnols, le 19 mai 1895.

* - José Marti, la liberté de Cuba et l'Amarique latine, Jean Lamore, édition Ellipses.

Citations de José Marti «Le divin est dans l'humain.» - Essai sur l'art et la littérature

«La grandeur des chefs n'est pas dans leur personne, mais dans la mesure où ils servent la grandeur de leur peuple.»

«Celui qui ne se sent pas offensé par l'offense faite à d'autres hommes, celui qui ne ressent pas sur sa joue la brûlure du soufflet appliqué sur une autre joue, quelle qu'en soit la couleur, n'est pas digne du nom d'homme.» - Pages choisies

«Tout ce qui divise les hommes, tout ce qui les spécifie, les isole ou les parque, est un péché contre l'humanité.» - Notre Amérique

«Tout homme a deux mères : la nature et les circonstances.» - Pages choisies

«La fraternité du malheur est la fraternité la plus rapide.»

«La liberté coûte très cher et il faut, ou se résigner à vivre sans elle, ou se décider à la payer son prix.» - Discours

«Un grain de poésie suffit à parfumer tout un siècle.» - Pages choisies

«Le gouvernement doit naître du pays.» - Notre Amérique «Monsieur le Président possède Un jardin avec sa fontaine Et des trésors d’or et de blé ; Mais moi, j’ai plus, j’ai un ami.»

- Extrait des Simples vers

«La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.»

«La mort est une victoire et quand on a bien vécu, le cercueil est un char de triomphe.»

- Pages choisies«C’est l’heure des brasiers, il ne faut y voir que la lumière.»

«La patrie, c'est l'humanité.»

"Un pays cultivé est toujours fort et libre!"

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01/08/2014

L'Amérique latine solidaire des Palestiniens sauve l'honneur...

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Un continent sauve l'honneur de ce que l'on appelle souvent hypocritement la "communauté internationale", mauvais cache-sexe de l'impérialisme américain.

Qui est aujourd'hui "l'arrière-cour des Etats-Unis" ? Ce fut historiquement le sud de celle qui usurpe le nom d'Amérique. Aujourd'hui, "notre jardin", comme disait Ronald Reagan, ce n'est plus l'Amérique du sud: c'est l'Union Européenne.

La preuve par Gaza... Le Chili, l'Equateur, le géant brésilien, le Pérou, El Salvador, viennent de rappeler leurs ambassadeurs en Israël "pour consultations urgentes", en guise de protestation face à "la magnitude des attaques israéliennes" contre Gaza.

Mardi, le Pérou et le Chili, politiquement éloignés de Caracas et La Paz, ont manifesté leur "indignation" face à "l'escalade des opérations militaires israéliennes", qualifiées de "châtiment collectif". Les deux pays, tout comme le Salvador, exigent le respect par Israël des "normes fondamentales du droit international humanitaire".

Le ministère péruvien des Relations Extérieures a condamné "l'interruption du cessez-le-feu par les nouvelles opérations militaires israéliennes".

Le gouvernement israélien, habitué à plus de "compréhension", c'est-à-dire de complicité pour ne pas dire "soutien", s'est déclaré "profondément déçu" et a qualifié "d'encouragement" envers le Hamas les positions de ces pays, pourtant conformes aux résolutions de l'ONU.

Le 18 juillet, Quito avait déjà rappelé son ambassadeur à Tel Aviv. La Bolivie et le Venezuela rompirent leurs relations avec Israël en 2001.

Le 23 juillet, le Brésil rejetait fermement "l'utilisation disproportionnée" de la force par Israël.

Réuni ces jours derniers à Caracas, le sommet du Mercosur (Argentine, Brésil, Venezuela, Paraguay, Uruguay) a appelé l'ONU à prendre des mesures rapides et concrètes afin d'obliger Israël à mettre fin au carnage.

Le 23 juillet, la Bolivie et le Venezuela ont demandé avec force à l'ONU l'arrêt des massacres, et des sanctions immédiates contre l'Etat hébreu.

Le président Evo Morales a qualifié de "génocide" l'écrasement des Palestiniens, et appelé à en "juger les responsables". La Bolivie comme Cuba, le Venezuela, l'Equateur, exigent l'application des résolutions historiques de l'ONU et rappellent que seule la mise en place d'un "Etat palestinien libre, souverain et indépendant" peut garantir une paix durable.

A La Havane, gouvernement et peuple ont depuis longtemps "la Palestine au cœur", et n'ont jamais mégoté sur une solidarité humaine, politique, matérielle, multiforme.

Alors : on demande l'asile politique en Amérique latine? Non! On se bat, ici, contre la politique servile du gouvernement français sans doute le plus inféodé depuis les heures noires de l'occupation. On se bat pour ne pas laisser défigurer, déshonorer, la France des sans-culottes, des communards, de Jaurès, Hugo, Zola, Aragon, des Brigades Internationales, des Résistants... La France, quoi.

Jean Ortiz pour l'Humanité : http://www.humanite.fr/blogs/lamerique-latine-solidaire-d...

'Amérique latine solidaire des Palestiniens sauve l'honneur...

Un continent sauve l'honneur de ce que l'on appelle souvent hypocritement la "communauté internationale", mauvais cache-sexe de l'impérialisme américain.

Qui est aujourd'hui "l'arrière-cour des Etats-Unis" ? Ce fut historiquement le sud de celle qui usurpe le nom d'Amérique. Aujourd'hui, "notre jardin", comme disait Ronald Reagan, ce n'est plus l'Amérique du sud: c'est l'Union Européenne.

La preuve par Gaza... Le Chili, l'Equateur, le géant brésilien, le Pérou, El Salvador, viennent de rappeler leurs ambassadeurs en Israël "pour consultations urgentes", en guise de protestation face à "la magnitude des attaques israéliennes" contre Gaza.

Mardi, le Pérou et le Chili, politiquement éloignés de Caracas et La Paz, ont manifesté leur "indignation" face à "l'escalade des opérations militaires israéliennes", qualifiées de "châtiment collectif". Les deux pays, tout comme le Salvador, exigent le respect par Israël des "normes fondamentales du droit international humanitaire".

Le ministère péruvien des Relations Extérieures a condamné "l'interruption du cessez-le-feu par les nouvelles opérations militaires israéliennes".

Le gouvernement israélien, habitué à plus de "compréhension", c'est-à-dire de complicité pour ne pas dire "soutien", s'est déclaré "profondément déçu" et a qualifié "d'encouragement" envers le Hamas les positions de ces pays, pourtant conformes aux résolutions de l'ONU.

Le 18 juillet, Quito avait déjà rappelé son ambassadeur à Tel Aviv. La Bolivie et le Venezuela rompirent leurs relations avec Israël en 2001.

Le 23 juillet, le Brésil rejetait fermement "l'utilisation disproportionnée" de la force par Israël.

Réuni ces jours derniers à Caracas, le sommet du Mercosur (Argentine, Brésil, Venezuela, Paraguay, Uruguay) a appelé l'ONU à prendre des mesures rapides et concrètes afin d'obliger Israël à mettre fin au carnage.

Le 23 juillet, la Bolivie et le Venezuela ont demandé avec force à l'ONU l'arrêt des massacres, et des sanctions immédiates contre l'Etat hébreu.

Le président Evo Morales a qualifié de "génocide" l'écrasement des Palestiniens, et appelé à en "juger les responsables". La Bolivie comme Cuba, le Venezuela, l'Equateur, exigent l'application des résolutions historiques de l'ONU et rappellent que seule la mise en place d'un "Etat palestinien libre, souverain et indépendant" peut garantir une paix durable.

A La Havane, gouvernement et peuple ont depuis longtemps "la Palestine au cœur", et n'ont jamais mégoté sur une solidarité humaine, politique, matérielle, multiforme.

Alors : on demande l'asile politique en Amérique latine? Non! On se bat, ici, contre la politique servile du gouvernement français sans doute le plus inféodé depuis les heures noires de l'occupation. On se bat pour ne pas laisser défigurer, déshonorer, la France des sans-culottes, des communards, de Jaurès, Hugo, Zola, Aragon, des Brigades Internationales, des Résistants... La France, quoi.

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31/05/2014

Les vautours sont lâchés sur l’Amérique latine

obama_cuba_embargo_2.pngBNP-Parisbas est directement menacé d’avoir à payer 8 milliards de dollars au fisc nord-américain pour avoir effectué des opérations commerciales avec La Havane. Tandis qu’à la Maison Blanche la tonalité est hypocritement au discours doucereux, l’impérialisme US et ses relais européens montrent les dents contre Cuba et l’Amérique latine.
 
Le maintien renouvelé à la tête de leurs pays des gouvernements progressistes latino américains et le développement des structures d’intégration économique et politique dans la région suscitent la haine dans les sphères de pouvoirs étatsuniens. Tandis qu’à la Maison Blanche la tonalité est hypocritement au discours doucereux, au département d’Etat, à la CIA et dans les différents services spéciaux yankees, une feuille de route adaptée et dotée d’énormes moyens financiers vient d’être réactivée avec pour objectif d’aider les « oppositions dans les pays non amis » et, si possible, de renverser les gouvernements issus du suffrage universel.
 
Plusieurs hypothèses de « travail » ont été mises au point. Elles vont depuis l’aide matérielle à la subversion jusqu’à l’étranglement économique, ou encore depuis les actes de terrorisme jusqu’aux campagnes de propagande largement relayées en Europe. Il ne faut pas se tromper : l’heure est à l’affrontement de classes aigu en Amérique latine.
 
Il y a eu les coups d’Etat « institutionnels » au Paraguay et au Honduras. Il y a désormais des opérations ciblées visant le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur, le Salvador, le Nicaragua et Cuba. L’Argentine et le Brésil sont aussi dans le collimateur.
 
Au cours des dernières années, ces pays ont enregistré des avancées sociales importantes et construit des politiques indépendantes et souveraines débarrassées de la main mise des multinationales.
 
Ils ont travaillé à renforcer l’intégration régionale avec notamment la Communauté des Etats latinos américains actuellement présidée par le Costa Rica. Un nouveau paysage politique s’est installé dans ce continent qui était autrefois le « pré carré » des Etats-Unis.
 
Pour l’impérialisme nord-américain, ses banques, ses multinationales et ses intégristes terroristes protégés au plus haut niveau de l’Etat US, un coup d’arrêt s’impose. Il faut donc s’attendre à des événements graves dans cette région du monde.
 
Déjà au Venezuela, les milieux oligarchiques ont déclenché une guerre de rue contre le gouvernement du président Maduro élu légalement et dont la formation politique, le PSUV, remporte actuellement dans le silence des médias internationaux la plupart des scrutins locaux. A Caracas, les manifestants souvent armés, la plupart enfants de la bourgeoisie, sont caillassés dès qu’ils quittent le périmètre du centre des affaires pour les quartiers populaires.
 
En Bolivie et en Equateur, des contrats ont été placés sur la tête des présidents Evo Morales et Rafael Correa. Au Salvador et au Nicaragua, les droites les plus extrêmes tentent avec la complicité US de déstabiliser les gouvernements en place. Quant aux Cubains, ils doivent encore et encore affronter menaces et chantages, calomnies et mensonges.
 
A la Havane, cela fait plus d’un demi siècle que cela dure. Cette fois, alors que Barack Obama avait laissé entendre qu’il était temps de « réviser » la politique nord-américaine à l’égard de Cuba, dans le même mouvement une opération à plusieurs tiroirs a été déclenchée contre la Grande Ile.
 
Première cible, l’économie avec le maintien du blocus accompagné d’une avalanche d’amendes visant les sociétés et les banques ayant des relations avec Cuba : BNP-Parisbas est directement menacé d’avoir à payer 8 milliards de dollars au fisc nord-américain pour avoir effectué des opérations commerciales avec La Havane ; second objectif, tenter de créer l’insécurité et la peur en provoquant des actes criminels avec, pour dernier exemple, l’arrestation de quatre terroristes venus de Miami ; troisième axe, la propagande avec notamment une radio émettant depuis la France grâce à TDF, une « blogueuse » formatée par la CIA disposant de comptes en banque bien fournis dans plusieurs capitales avec toujours en réserve un « témoin » prêt à faire des « révélations » à la carte.
 
Contre Cuba et l’Amérique latine, l’impérialisme US et ses relais européens montrent les dents. Que les peuples latinos sachent qu’ils disposent aussi en France et en Europe d’amis véritables et solidaires.
 
José Fort pour l'Humanité

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04/05/2014

Olga Gonzalez « En Amérique latine, la pauvreté a le visage d’une femme »

entretien, égalité hommes femmes, amérique latine, droits des femmes, colombie, journée du 8 mars, michelle bachelet, gustavo petro, olga gonzalezChercheuse associée à l’unité de recherche migrations et société (Urmis) de l’université Paris-Diderot, 
la sociologue est active au sein du groupe Aquelarre, dédié à la solidarité avec les femmes colombiennes.

Quelle est la situation sociale des femmes en Amérique latine ?

Olga Gonzalez. C’est une situation hétérogène selon les pays. Le temps de travail des femmes est important. Elles ont beaucoup d’activités mal ou non rémunérées. C’est là l’une des caractéristiques qui leur est commune. La spécificité du continent est qu’il est très inégalitaire.

Considérées comme « naturelles », la pauvreté et l’exclusion confinent de nombreuses femmes à des activités spécifiques, comme les services domestiques. Il existe très peu d’organisations sociales et collectives dans ces secteurs. Il est donc difficile d’y faire respecter les droits des salariées. Dans la majorité des pays, le travail informel est très répandu et le taux de syndicalisation faible. De ce fait, les femmes sont très vulnérables. Dans le monde rural, la pauvreté a le visage d’une femme, souvent indienne. Il existe des lois sur l’égalité salariale, mais cette égalité reste formelle.

Peut-on parler de progrès 
en matière de droits à la contraception et à l’IVG ?

Olga Gonzalez. Dans les campagnes colombiennes, l’accès à la pilule est restreint. C’est vrai dans d’autres pays où le machisme reste prégnant. Une femme qui assume sa contraception est mal vue. Quant au droit à l’IVG, il est exceptionnel puisqu’il n’est reconnu qu’à Cuba, en 
Uruguay et dans la ville de Mexico. Il est parfois autorisé en cas de viol, de malformation du fœtus ou de danger pour la santé de la mère mais son accès est difficile.

Le continent détient des records de grossesses d’adolescentes. En Colombie, 52 % des grossesses n’ont pas été désirées. Des centaines de milliers de femmes avortent chaque année via des réseaux clandestins, dans de mauvaises conditions d’hygiène, avec un coût très élevé. Elles prennent également des médicaments comme le Misoprostol qui provoque des avortements. C’est une grande hypocrisie. Le poids de l’Église entrave toute avancée. Certaines féministes ont d’ailleurs renoncé à ce combat.

Pourquoi l’Amérique latine 
détient-elle le record du nombre 
de féminicides, notamment 
en Amérique centrale ?

Olga Gonzalez. On relève les taux de féminicides les plus hauts au Guatemala, en Colombie, au Salvador et au Honduras. Ces assassinats sont nombreux là où la violence est répandue. L’Amérique latine est le continent le plus violent au monde. Les féminicides sont liés à l’existence de mafias qui prospèrent là où le tissu social est brisé, là où le capitalisme a fait des ravages. Dans ce contexte, les homicides explosent et les féminicides aussi, notamment lorsqu’il y a compétition entre les mafias. C’est ce que l’on observe dans certains États du nord du Mexique. On retrouve cette configuration en Colombie ou au Guatemala, pays déstructurés à cause des ravages de la guerre civile.

L’avènement de gouvernements 
de gauche et de centre gauche 
a-t-il permis des avancées 
pour les femmes ?

Olga Gonzalez. Concernant les droits reproductifs, il n’y a eu aucune avancée. Le droit à l’IVG n’existe pas en Équateur, en Bolivie, au Venezuela ou encore en Argentine, pays pourtant présidée par une femme. Au Brésil, la présidente Dilma Rousseff y était favorable mais depuis, elle s’est tue. Au Salvador et au Nicaragua, il y a même eu des reculs en la matière. Au Chili, Michelle Bachelet n’a rien changé durant son premier mandat. Le droit à l’IVG reste un sujet tabou et les différentes Églises y veillent.

Pourtant les femmes occupent 
une place importante dans les processus de transformation politique en cours…

Olga Gonzalez. Oui. C’est pourquoi il faut poser le débat sur le droit à l’IVG dans la sphère publique. Il faut contraindre les gouvernements et les partis de gauche, qui ont encore une vision patriarcale de la société, à reconnaître ce droit. La gauche doit assumer ses responsabilités. À ce propos, il faut attirer l’attention sur ce qui se passe à Bogota (la capitale de la Colombie).

entretien,égalité hommes femmes,amérique latine,droits des femmes,colombie,journée du 8 mars,michelle bachelet,gustavo petro,olga gonzalezOn présente cette ville comme un modèle de civisme. Or elle est le théâtre d’une légalisation du proxénétisme. L’actuel maire de gauche, Gustavo Petro, prévoit, dans son plan d’aménagement, la création de centres commerciaux sexuels.

Les femmes seront ravalées au rang d’objets de consommation. Sur le plan national, un projet de loi est en discussion pour légaliser le proxénétisme alors qu’il est lié aux mafias paramilitaires.

Quel rôle jouent les femmes 
dans les luttes sociales ?

Olga Gonzalez. Elles sont très actives. En Colombie, elles sont à l’initiative de luttes pour l’augmentation de leurs revenus. Elles sont impliquées dans les ONG qui se battent contre l’impunité liée aux viols ou aux conflits armés. Il y a de nombreuses organisations sociales, paysannes et indiennes. Ces dernières se sont organisées pour que cessent les violences exercées contre les femmes au sein de leurs communautés.

Quel est l’impact du conflit sur les femmes colombiennes ? Quelle place occupent-elles dans l’actuel processus de paix ?

Olga Gonzalez. Les femmes ne sont pas les premières cibles mais elles sont les premières victimes des déplacements (la Colombie est le pays au monde qui compte le plus de personnes déplacées en internes – NDLR). Elles se retrouvent dans les grandes agglomérations, appauvries, souvent seules à la tête de familles. Elles sont les principales victimes des violences sexuelles exercées par les acteurs du conflit armé, principalement des paramilitaires.

Ce sont les deux grandes blessures des femmes colombiennes. Elles en ont assez de la guerre ; elles veulent d’autres issues et le disent. La Route pacifique des femmes pour la paix regroupe ainsi près de 300 organisations. Toutes ces femmes revendiquent le droit d’être prises en compte dans les pourparlers. Elles veulent une société plus égalitaire. La question des femmes est absente des dialogues entre le gouvernement et la guérilla. Pourtant, elles travaillent depuis longtemps à la construction d’un pays différent.

Entretien réalisé par 
Cathy Ceïbe pour l'Humanité