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09/10/2014

CNI : LE MEXIQUE

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Données générales

mexiquedrapeau.jpgNom officiel : États-Unis du Mexique
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’Etat et du gouvernement : Président Enrique PEÑA NIETO, élu en 2012.

Données géographiques

Superficie : 1 972 547 km²
Capitale : Mexico
Villes principales : Mexico (20 M hab), Guadalajara (4,3 M hab), Monterrey (3,5 M hab), Puebla (2,1 M hab).
Langue officielle : espagnol
Langues indigènes : Nahuatl (1,5 million) ; Maya (800 000) ; Mixtèque (510 000) ; Zapotèque (505 000).
Monnaie : 1 peso mexicain = 0,0560 euro (taux de chancellerie au 1er janvier 2014).
Fête nationale : 16 septembre (commémoration du début du soulèvement du 16 septembre 1810 qui conduira à la proclamation de l’Indépendance en 1821).

mexique.jpgDonnées démographiques
(Banque Mondiale)

Population : 118,226 M hab (2013)
Densité : 58 hab/km2
Croissance démographique : 1,08 % (2012)
Espérance de vie : 77 ans
Taux d’alphabétisation : 93 %
Religions : 84% catholiques, 10% protestants ; le catholicisme populaire est imprégné d’éléments d’origine indienne.
Indice de développement humain : 0,775 - 61e rang mondial (2012)

Données économiques
(CEPALC, Banque Mondiale, OCDE, FMI)

PIB : 1 327 Mds USD en 2013
PIB par habitant : 11 224 USD en 2013

Taux de croissance : 1,3 % (2013)
Taux de chômage : 5,2 % (2013)
Taux d’inflation : 3,6 % (2013)

Déficit budgétaire (en % du PIB) : 2,4 % (2012)
Balance commerciale : - 9 563 millions USD (2012)

Exportations : 370, 915 milliards USD (2012) ;
Importations : 380, 478 milliards USD (2012)
Solde courant (en % du PIB) : -1,16 % en 2012 (estimation 2013 : -2 %)

Principaux clients (2012) : 1- États-Unis (80 % des exportations), 2- Canada (3 %), 3- Espagne (2 %), 4- Chine (1,5 %)
Principaux fournisseurs (2012) : 1- États-Unis (50 %), 2- Chine (15 %) 3- Japon (4,76 %). La France est le 11e exportateur (0,93 %)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (INEGI, 2012) :

  • agriculture : 4 %
  • industrie : 36 %
  • services : 60 %

Flux d’investissements directs étrangers : 12,6 Mds USD (2012)

Données économiques bilatérales
(DGT)

Commerce bilatéral 2012 : 3,4 Mds euros
Solde commercial excédentaire pour la France : 917,2 millions d’euros en 2012 (2,2 Mds euros d’exportations en 2012 contre 1,2 Md euros d’importations).

La France occupe la 4e place parmi les investisseurs européens au Mexique, la 8e au niveau international.

Lien : www.missioneco.org/Mexique

Consulat de France : Mexico
16 consuls honoraires
Communauté française au Mexique (nombre de Français inscrits au 31/12/2012) : 17 556
Communauté mexicaine en France : environ 6 000.

Politique intérieure

Le Mexique (Estados Unidos Mexicanos) est une République fédérale composée de 31 États et d’un District fédéral (ville de Mexico). Le Président est le chef de l’exécutif, élu pour une période de six ans non renouvelable, au suffrage universel direct à un seul tour et à la majorité relative. Le pouvoir législatif revient au Congrès, divisé en deux chambres : la Chambre des députés (500 représentants élus au suffrage universel direct tous les 3 ans) et le Sénat (128 membres, soit 4 sénateurs par entité fédérative).
Le président et les deux chambres ont l’initiative des lois.

La création de l’Institut fédéral électoral au début des années quatre-vingt-dix, suivie de l’approbation d’une réforme électorale en 1996, a ouvert la voie à une alternance politique, avec la montée en puissance de nouveaux partis. En juillet 2000, l’élection de Vicente Fox, membre du PAN (Parti d’action nationale), a mis un terme à l’hégémonie du PRI au sommet de l’appareil d’État (exécutif comme législatif). Depuis, trois partis se partagent les voix des électeurs : le PRI, le PAN et le PRD (Parti de la révolution démocratique). Le PAN a gagné les élections présidentielles en 2006, devant le candidat du PRD (moins de 1 % d’écart en nombre de voix).
En juillet 2012, M. Enrique Peña Nieto (PRI) remporte les élections avec 38,15 % des voix, soit plus de 6 % d’avance sur M. Andrés Manuel Lopez Obrado (PRD) et près de 13 % sur Mme Josefina Vazquez Mota (PAN).

Le Président Peña Nieto et son gouvernement ont affiché dès leur entrée en fonctions le 1er décembre 2012 de grandes ambitions réformatrices, visant à libérer le potentiel de croissance du pays. Des gages sont donnés à l’opinion publique pour tenter de montrer que le PRI vainqueur en 2012 est différent du « vieux PRI » auquel les électeurs avaient retiré le gouvernement fédéral en 2000 après 70 ans d’un régime que ses détracteurs considéraient comme une « dictature parfaite » (le mot est de Mario Vargas Llosa). L’instauration d’une coopération transpartisane pour la mise en œuvre des réformes (« Pacte pour le Mexique ») a permis de concrétiser le projet économique et social du gouvernement Peña Nieto avant la sortie de ce pacte du PRD, le 28 novembre 2013.

Le défi sécuritaire s’impose comme une priorité pour une société mexicaine traumatisée par l’explosion de la criminalité au cours du dernier sexennat. À rebours du précédent gouvernement, qui privilégiait les opérations spectaculaires et l’emploi des forces armées contre le crime organisé, le gouvernement actuel a relégué la question sécuritaire à l’arrière-plan de sa communication, tout en conduisant sur le fond un changement de stratégie. Il s’agit de donner la priorité à la réduction de la violence et à la prévention, sans pour autant abandonner la répression. Il s’agit également d’assainir les forces de police, dont l’image est aujourd’hui calamiteuse. Le projet de création d’une gendarmerie est l’un des marqueurs symboliques de cette nouvelle politique.

L’emploi et les problèmes économiques demeurent les préoccupations majeures de la population, avec l’insécurité. Fortement dépendante des Etats-Unis (qui ont absorbé 80 % de ses exportations en 2012), l’économie mexicaine a subi de plein fouet la crise économique et financière de 2009. En dépit de la résilience du système financier (assaini dans les années 90), la crise a mis en lumière les fragilités structurelles du pays et sa double dépendance à l’égard du pétrole et des Etats-Unis.

Sur le plan social, le Mexique demeure un pays très divisé qui présente certaines des caractéristiques d’un pays en développement (pauvreté, inégalités sociales et régionales, importance de l’économie informelle, insuffisances dans le domaine de l’éducation ou la santé), mais qui dispose aussi d’un socle industriel et commercial à bien des égards comparable à celui des grands pays industrialisés.

Situation économique

Quatorzième économie mondiale, membre de l’OCDE, le Mexique est, après le Brésil, la deuxième puissance économique en Amérique latine. C’est l’une des économies les plus ouvertes de la région. Le pays est lié par des accords de libre-échange avec une quarantaine de pays, dont les Etats-Unis et le Canada (accord de l’ALENA), ainsi qu’avec l’Union européenne. Il a conclu 28 accords pour la promotion et la protection réciproque des investissements.

08/10/2014

STOP! Massacre d'étudiants au Mexique

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Le 26 septembre 2014, la police mexicaine, les groupes paramilitaires et les sbires des cartels, se sont livrés à la chasse à l’étudiant, au  « normalien ». Ils ont tiré pour tuer, puis ont enlevé des dizaines de normaliens de l’Ecole normale rurale  Raul Isidro Burgos, « municipio » de Tixtla (Guerrero). Huit morts et 57 jeunes « disparus » depuis.

Cela se passe à Iguala, dans l’Etat, aux traditions rebelles, de Guerrero. Après avoir réalisé une collecte publique afin de financer leurs études et manifesté contre la pauvreté des moyens attribués à l’enseignement, les « normaliens » se dirigeaient en bus vers Chilpancingo, capitale de l’Etat du Guerrero. Les témoins racontent des scènes qui rappellent le carnage de Tlatelolco, la Place des trois cultures (Mexico, 1968)
Des véhicules policiers, et d’autres banalisés, ont emporté des dizaines de jeunes vers une destination inconnue. Depuis le 26 septembre, 57 « normaliens » ont « disparu ».La disparition a été niée puis étouffée, censurée, minimisée, par tous les « grands » médias « droitsdel’hommiens ». Si elle avait été immédiatement dénoncée... Mais ces gens là ont l’indignation bien trop sélective.

L’affaire vient de s’aggraver et sans doute de s’éclairer tragiquement. Dans le sud du Mexique, 6 fosses communes avec 28 corps calcinés, certains déchiquetés, viennent d’être découvertes. Les corps vont être soumis à des tests ADN pour identification...Depuis les faits, le maire de Iguala a étrangement disparu, et les autorités de l’Etat, du parti gouvernemental, font le gros dos.Le président « priiste » (du Parti révolutionnaire institutionnel !!), ultralibéral, Peña Nieto (depuis décembre 2012) continue, comme son prédécesseur du PAN, de plonger le pays dans la violence (80 000 morts depuis 2006), la « guerre » contre les « narcos », la corruption et la répression qui cible les syndicalistes, les militants sociaux, les communautés indiennes, les intellectuels progressistes, les élus honnêtes, les paysans, les zapatistes... Où sont les promesses électorales ? PRI-PAN (mêmes fraudes électorales) : le sang des « chingados », de « ceux d’en bas », coule.
Cela se passe au Mexique, à Iguala, à une centaine de kilomètres du bronze cul international étoilé d’Acapulco. Pas au Venezuela.

Jean Ortiz pour l'Humanité : http://www.humanite.fr/blogs/stop-massacre-detudiants-au-...

14:10 Publié dans AL-Pays : Mexique, Politique, Société | Tags : mexique, étudiants, disparitions | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

14/08/2013

En Amérique latine, les États-Unis 
ont décidé de mener la contre-offensive

union européenne, mexique, Etats-Unis, brésil, hugo chavez, washington, jean ortiz, amérique latine, équateur, pérou, chroniques vénézuéliennes, libre-échange, joe biden, costa rica, panama, mercosur, Les Etats-Unis relancent la doctrine Monroe et veulent refaire de l'Amérique latine leur chasse-gardée, explique Jean Ortiz, professeur à l’université de Pau et chroniqueur pour l'Humanité.fr. Expertise.

Depuis plus de dix ans l’Amérique latine vit ce que d’aucuns appellent « un retournement de conjoncture » : recul de la pauvreté, stabilité et croissance économique enviables, processus d’affirmation de la souveraineté et d’intégration continentale libérée de la tutelle de Washington. L’hégémonie des États-Unis a reculé sur ce continent du Sud, que depuis la doctrine Monroe (1823) ils considèrent comme leur chasse gardée ; leur « jardin », disait Reagan. Moins « occupé » désormais en Irak, en Afghanistan, en Libye…, l’impérialisme voudrait en finir avec cette embellie latino-américaine, démocratique, sociale, contagieuse, qui dure depuis la première élection d’Hugo Chavez en 1998. Mais comment reprendre la main face aux nouvelles réalités, au terrain et à l’influence perdus ?

Les 7 et 8 mai s’est tenue, à Washington, la 43e conférence sur les Amériques, consacrée à « l’hémisphère occidental ». Le vice-président, Joe Biden, y fut on ne peut plus explicite à propos des priorités des États-Unis ; l’Amérique du Sud fut toujours importante pour notre pays, lança-t-il, et elle l’est « encore davantage aujourd’hui », car « à aucun moment de son histoire son potentiel n’a été aussi grand ». La volonté impérialiste n’apparaît même pas dissimulée. Il ajouta qu’il était nécessaire pour le géant du nord de « privilégier » les « activités économiques et commerciales » avec le Sud, de réactiver tous les traités et projets d’accords de libre-échange entre Washington et plusieurs pays ou ensembles du continent (Amérique centrale). Le grand projet colonialiste de zone de libre-échange des Amériques, de l’Alaska à la Terre de Feu, lancé en 1994, avait piteusement échoué en novembre 2005, au sommet de Mar del Plata, sous la poussée de Chavez et Kirchner.

Libre-échange débridé

Joe Biden voudrait-il réanimer le cadavre du cannibale « consensus de Washington » des années 1990, les « ajustements structurels » imposés par le « poker du mal » : Organisation mondiale du commerce, Fonds monétaire international, Organisation de coopération et de développement économiques, Banque mondiale ? L’application du libre-échange le plus débridé provoqua un ouragan dévastateur, cassa des pays, affama… Pour des millions de Latino-Américains, le libre-échange est depuis l’échange libre entre le requin libre et la sardine libre. Ils en connaissent les ravages…

Les États-Unis s’inquiètent des avancées émancipatrices, de la montée en puissance du Brésil et du poids croissant de la Chine dans l’hémisphère, des accords de libre-échange que Pékin a noués avec des pays latino-américains progressistes, avec le Mercosur, mais aussi avec les pays acquis à Washington : Chili, Pérou…

Deux projets pour reprendre la main

Les États-Unis sont en train de mettre en place deux projets pour tenter de regagner du terrain en Amérique du Sud.

  1. Le premier, l’Alliance du Pacifique (juin 2012), repose sur la création d’une zone de libre-échange total, ouverte sur l’Asie, avec, pour l’heure, sept pays, dont le Chili, le Mexique, le Pérou, le Costa Rica, le Panama… Cet ensemble de 210 millions d’habitants pèserait 35 % du produit intérieur brut latino-américain. La France a assisté au récent sommet de cette alliance, à Cali (23 mai), avec un statut d’observateur.
  2. Le second projet, « le plus ambitieux », selon la très pertinente analyse de Christophe Ventura (Mémoires des luttes), est le partenariat transpacifique, lancé le 12 novembre 2011: la plus grande zone de libre-échange au monde. Le partenariat transpacifique serait le pendant dans la région du grand marché transatlantique États-Unis-Union européenne. Parmi les pays membres, on retrouve le Chili, le Pérou, le Mexique et, parmi les pays associés, le Canada, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Vietnam, etc. Le projet s’avère dangereux de par sa nature même, les moyens considérables qui y sont consacrés, les tentatives de « dévoyer » quelques pays progressistes et d’affaiblir le Mercosur, l’Alba, la Celac…

Résistance

Mais il est peu probable que la reprise en main, malgré la disparition de Chavez, soit chose aisée. Le 17 novembre 2012, au sommet ibéro-américain de Cadix, la plupart des pays latino-américains ont critiqué « les recettes néolibérales qui enfoncent l’Europe dans la crise ». Le président de l’Équateur, Correa, dénonçait l’insupportable « suprématie du capital sur les êtres humains » ; la présidente brésilienne soulignait que « la confiance ne se construit pas sur les sacrifices ». Chat échaudé craint l’eau froide.

Par Jean Ortiz, professeur à l’université de Pau, article publié par l'Humanité