09/12/2014
Quand Cuba se battait pour l’Angola
Avec sa nouvelle enquête (1) « magistrale et érudite », selon les mots de Noam Chomsky, l’universitaire italo-américain Piero Gleijeses met à nu la responsabilité américaine dans la poursuite du conflit en Afrique australe après l’indépendance de l’Angola (11 novembre 1975).
Les failles de la Central Intelligence Agency (CIA) illustrent les contradictions internes aux administrations américaines, où le département d’Etat fait parfois figure d’élément modéré. Déjà auteur d’une étude riche de révélations sur l’histoire de Cuba en Afrique (2), Gleijeses s’intéresse également aux divergences tactiques entre alliés. Plus interventionniste, Cuba prend le risque de subir des représailles américaines, tandis que l’Union soviétique demeure tiraillée entre son désir de détente avec les Etats-Unis et ses engagements sur le front africain.
Rappelons les faits. En août 1975, les troupes sud-africaines occupent le sud de l’Angola, toujours province portugaise. En novembre de la même année, l’indépendance est proclamée ; les troupes sud-africaines se retirent, mais soutiennent les rebelles de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita). Des soldats cubains viennent aider le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) à se maintenir au pouvoir. Le Zaïre soutient quant à lui le Front de libération nationale de l’Angola (FLNA). La guerre civile fait rage.
L’administration du président Gerald Ford et son stratège Henry Kissinger avaient, dès 1974, tout mis en œuvre pour marginaliser le MPLA. Après l’élection de M. James Carter en novembre 1976, le Congrès américain adopte un amendement interdisant toute aide aux mouvements rebelles en Angola. Néanmoins, influencé par le conseiller Zbigniew Brzezinski, M. Carter se montre aussi obsédé que son prédécesseur par la présence cubaine, et refuse de reconnaître le gouvernement angolais.
Avec le président Ronald Reagan (1981-1989), qui a fait du soutien inconditionnel à l’Unita un enjeu de politique intérieure, les Sud-Africains ont les mains libres. Ne se contentant pas d’un soutien logistique, Pretoria lance une série d’opérations militaires culminant, en 1987, dans ce que l’officiel Concise History de l’armée sud-africaine définit à l’époque comme « la plus grande opération jamais menée par les forces terrestres et l’aviation sud-africaines depuis la seconde guerre mondiale ».
La bataille de Cuito Cuanavale, dans le sud-est de l’Angola (janvier 1988), est le point culminant de treize années d’agressions sud-africaines contre la plus riche des anciennes colonies portugaises. Conscient de jouer son destin en Angola, Pretoria choisit l’escalade. Et M.Fidel Castro relève le défi. En accord avec les dirigeants angolais, il décide l’envoi de troupes supplémentaires et convainc le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev de livrer des armements plus sophistiqués. En août 1988, l’Afrique du Sud se retire et accepte le plan des Nations unies pour l’indépendance de la Namibie. Cuba peut alors rapatrier ses troupes. Nelson Mandela considère l’échec sud-africain comme « le tournant dans la libération du continent du fléau de l’apartheid ». Les noms des soldats cubains morts en Angola figurent aujourd’hui avec ceux de tous les héros de l’histoire sud-africaine sur le mur du souvenir du Freedom Park, à Pretoria.
L’histoire de la colonisation en Afrique est scandée par d’autres guerres, celles qui ne disaient pas leur nom et se contentaient de tout subordonner à la quête de profit. En 1903, une campagne internationale lancée par un journaliste britannique, Edmund Morel, dénonce comme criminelles les conditions de travail dans les exploitations de caoutchouc dans l’Etat indépendant du Congo, futur Congo belge. Pierre Savorgnan de Brazza est envoyé enquêter au Congo français, dont il avait été commissaire général de 1886 à 1897. Le rapport Brazza, rédigé en 1907, accable l’administration, jugée inefficace, dominée par des intérêts privés et couvrant des abus « intolérables et massifs ». On doit à l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch l’exhumation de ce texte oublié, qui fut jugé trop compromettant pour être publié (3).
Augusta Conchiglia
(2) Piero Gleijeses, Conflicting Missions : Havana, Washington and Africa, 1959-1976, The University of North Carolina Press, 2002.
(3) Le Rapport Brazza. Mission d’enquête du Congo : rapport et documents (1905-1907), préface de Catherine Coquery-Vidrovitch, Le Passager clandestin, Neuvy-en-Champagne, 2014, 305 pages, 19 euros.
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28/12/2013
CUBA, CARNET DE VOYAGE (8) : TRINIDAD, VILLE COLONIALE !
Classée au patrimoine mondial de l’humanité en 1988, Trinidad est une des villes coloniales les plus intéressantes des Caraïbes : églises baroques, maisons basses aux couleurs pastelles, patios bâties sur le modèle andalous, rues pavées…
C’est un magnifique joyau architectural. Depuis l’époque coloniale cette ville vit grâce à la culture de la canne à sucre. En effet, non loin de Trinidad se situe la Vallée de los Ingenios (« La Vallée des Génies ») qui regorge de trésors de l’industrie sucrière : sucreries en ruines, résidence d’été des planteurs et autres édifices liés à l’exploitation de la canne à sucre.
Ses rues pavées et ses maisons basses couleurs pastelles nous donne l’impression que le temps s’est arrêté. Pour visiter, il faut se perdre dans les ruelles avec comme point de repère la Plaza Mayor, avec ses palmiers, ses bancs en fer forgé blanc. Tous les musées et sites intéressants sont situés autour de cette place dominée par l’imposante cathédrale, la Iglesia Parroquial de la Santisima Trinidad. »
C’est ainsi que Trinidad est définie par les guides touristiques.
Pourtant cette ville de 52 000 appartenant à la province de Sancti Spíritus, à Cuba à d’autres particularités et d’autres charmes qu’aucun guide ne peut véritablement définir. C’est une ville hors du temps, au charme désuet et aux habitants charmants. C’est une ville où il fait bon marcher et aux rencontres inattendues. Musique, musées, boutiques, restaurants, artistes sont au rendez-vous comme un mille-feuille. Parce que c’est une ville touristique bien sûr, mais pas uniquement, parce que c’est aussi une ville Cubaine, passionnément Cubaine.
Cuba a cette particularité où dans toutes les villes de l’Ile, de la Havane à Cienfuegos, de Vinales à Trinidad où l’homogénéité règne, c’est le sourire qui est roi dans cette Ile de la Révolution.
Dans cette ville tout est sujet à curiosité : les rues, les places, les commerces, les peintres et artistes nombreux, les marchés et bien sûr les restaurants et les lieux festifs, tout est sujet à rencontres.
L’histoire de Cuba est ici présente avec ces rues atypiques larges où voitures anciennes et chevaux se croisent, son musée consacrée aux « bandidos » qui couvre le début de la révolution ou dans l’Ile des foyers de contre-révolutions sous l’impulsion des USA avaient éclatés un peu partout. Cette période de l’histoire est assez méconnue. L’ennemie pour ces « bandidos » c’était le savoir, l’éducation et de nombreux enseignants en payèrent le prix.
Trinidad pour nous c’était aussi le souvenir d’un hôtel, probablement le meilleur rencontré, « las Cuevas ». L’accueil est de grande qualité, le personnel charmant voire parfois adorable. Les bungalows indépendants autour d’une piscine sont confortables et permettent un repos bien mérité pour cette fin de séjour.
10:50 Publié dans AL-Pays : Cuba, Carnet de voyage | Tags : cuba, trinidad, géographie, histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
21/06/2013
La CELAC ou la première tentative d'intégration latino-américaine pour les peuples
LA CELAC
En décembre 2011, voyait jour à Caracas un projet large d'intégration régionale: la CELAC (Communauté des Etats Latinos Américains et Caribéens) regroupant pour la première fois de l'histoire du continent, 33 Etats sans les Etats-Unis et le Canada.
Cette Union d'Etats étant vu par beaucoup, a l'instar du président bolivien Evo Morales, comme "une arme contre l'impérialisme étasunien". En effet, alors que pendant des années, l'Amérique Latine a été le laboratoire d'étude des politiques néolibérales les plus réactionnaires, les mêmes appliquées aujourd'hui en Grèce, au Portugal ou en Espagne; c'est une toute autre direction que compte prendre la CELAC. C'est en effet de justice sociale, de solidarité, de coopération et du bien-être des peuples dont il est aujourd'hui question et non pas de la sacro-sainte loi du marché.
Fait plus marquant encore, depuis le 28 janvier, c'est Cuba qui assume la présidence de l'organisation. L'Amérique Latine est aujourd'hui à la croisée des chemins: alors que l'OEA se meurt (Organisation des Etats Américains, instrument des USA pour imposer ses politiques réactionnaires sur le continent), la nécessité d'une unité des peuples contre l'impérialisme et pour leur émancipation devient de plus en plus réalisable.
L’ALBA
Plusieurs pays sont également engagés dans un processus de transformation des institutions et de la société et qui se retrouvent dans l'ALBA (Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, Alba signifiant "l'aube" en espagnol).
Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique - Traité de commerce des Peuples(ALBA - TCP) (« Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América - Tratado de Comercio de los Pueblos » en espagnol) est une organisation politique, sociale et économique pour promouvoir la coopération dans ces domaines entre les pays socialistes de l'Amérique latine et des Caraïbes.
D'abord évoquée par Hugo Chávez, président du Venezuela, lors d'un sommet, en décembre 2001, des chefs d'État de la Communauté des Caraïbes, l'ALBA a été officiellement lancée en avril 2005, par la signature d'un « traité commercial des peuples » entre Cuba et le Venezuela.
La Bolivie, le Nicaragua, la Dominique et l'Honduras se sont depuis associés à l'initiative, qui visait d'abord à promouvoir une alternative à la (Zone de libre-échange des Amériques) promue par Washington. Saint-Vincent-et-les-Grenadines en est devenu membre le 17 avril 2009.
Enfin, en juin 2009, le nombre de membres passe à neuf, suite à l'adhésion d'Antigua et Barbuda et de l'Équateur.
Depuis janvier 2010, le Honduras ne fait plus partie de l'ALBA après que le congrès en a réclamé sa sortie. Celui-ci redoute la supposée ingérence du Venezuela - qui soutient le président déchu Manuel Zelaya dans ses affaires internes.
15:51 Publié dans AL-Pays : Cuba, AL-Pays : Vénézuela, Amérique Latine, Histoire, Politique, Vidéo | Tags : histoire, celac, alba, cuba, vénézuela | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |
17/06/2013
Café d’Amérique latine : tout est parti d’un cadeau fait à Louis XIV
On est en 1650. La France commence à boire du café. Il arrive d’Arabie par le port de Marseille. 60 ans plus tard, la Hollande se lance dans l’aventure avec des caféiers importés d’Indonésie et décide d’en envoyer au Suriname.
La France observe tout ça de loin jusqu’au jour où le maire d’Amsterdam offre un caféier à Louis XIV. L’arbuste se plaît plutôt bien et on se dit que ça serait pas mal d’essayer de le cultiver aux Antilles.
C’est parti pour une série de longs voyages. On emmène des caféiers à l’île de la Réunion (anciennement appelée île Bourbon, la variété de café qui y pousse en gardera le nom bien au delà des frontières), en Guyane, puis en Martinique.
De Guyane, les caféiers vont peu à peu s’étendre à toute l’Amérique latine. De la Martinique, le café se répand dans les Caraïbes, au Mexique et en Amérique Centrale, où il va particulièrement apprécier le climat et la richesse des sols volcaniques costariciens.
Belle plante
On est au milieux du XIXe siècle, dans la vallée centrale du Costa Rica. On voit dans les jardins de plus en plus de caféiers appréciés pour ses jolies fleurs blanches aux arômes délicats entre le jasmin ou la fleur d’oranger. Quelques semaines plus tard, elles se transforment en de petites baies vertes, puis jaunes, puis rouges lorsqu’elles arrivent à maturité. C’est comme ça que va commencer la culture du café au Costa Rica.
A cette époque-là, on le cultive mais on ne le consomme pas vraiment dans les chaumières. A défaut de café, on boit de « l’agua dulce », littéralement, de « l’eau douce ». Terme plutôt adéquate puisqu’il s’agit du jus de canne à sucre dilué dans de l’eau. Ça se boit chaud ou froid, avec ou sans lait et est apprécié pour ses vertus énergisantes. Encore aujourd’hui, on en sert un peu partout, notamment dans les plantations de café.
Avec des sols volcaniques bien au dessus du niveau de la mer, des températures élevées la journée et basses la nuit, les caféiers vont vites élire domicile au Costa Rica.
Débute alors le « siècle du café ». Les « barons du café » (propriétaires des grandes plantations) sont souvent d’origines européennes et vont avoir une vraie influence sur la vie culturelle ou l’architecture du pays, même s’il reste peu de traces de cette époque.
En peu de temps, les caféiers envahissent le pays par la vallée centrale à tel point qu’on va produire plus que prévu. Puisqu’on va quand même pas gâcher, on commence à s’habituer au petit noir à la maison.
Du « jus de chaussette », littéralement
On avait les grains, mais comment allait-on les transformer en quelque chose de buvable ? C’est alors que va voir le jour un objet unique au monde : le « chorreador ».
De quoi s’agit-il concrètement ? L’idée est simple : une pièce en bois, généralement peinte aux couleurs traditionnelles, supportant une bolsita (petit sac), comme celui-ci :
Le principe ? « Chorrear », en espagnol, ça veut dire « couler » ou « goutter ». Il y a deux façons de s’en servir : soit on laisse infuser la mouture de café dans l’eau chaude quelques minutes, puis on verse le tout dans la « chaussette » pour recueillir le café dans la tasse située en dessous (voir photo ci-dessus), soit on dépose la mouture de café dans la « chaussette » afin d’y verser l’eau chaude pour extraire le café directement dans la tasse ou autre (voir vidéo ci-dessous).
Même les enfants en boivent
Au Costa Rica, le café, c’est pour les petits (il n’est pas rare de voir les enfants en boire, généralement avec du lait) comme pour les grands.
Encore aujourd’hui, on trouve des chorreadors dans presque tous les foyers. Ils sont notamment courant là où l’électricité ne va pas de soi puisqu’on a juste besoin d’eau chaude pour faire un café chorreado.
Malgré tout, son usage se raréfie au profit du « coffee maker » (on a gardé le terme anglais en espagnol), la machine à café électrique, que l’on trouve dans toutes les maisons, tous les cafés, tous les restaurants.
Même s’il est moins courant aujourd’hui, les Costariciens restent extrêmement fiers du chorreador et tous vous diront qu’il fait le meilleur café du monde. On le trouve aussi dans toutes les boutiques souvenirs du pays.
Comme au café
A l’extérieur, on s’arrête dans un soda (une sorte de petit café populaire que l’on trouve un peu partout en Amérique centrale, généralement ouvert sur la rue et où l’on peut aussi manger sur le pouce) ou dans un café (appelé cafétéria, ils sont généralement un peu plus grand et plus cossus).
Depuis peu, les coffee shops fleurissent dans la capitale du pays, San José. L’idée étant de servir aux Costariciens leur propre café torréfié et préparé de manière à sublimer les saveurs d’un produit qui pousse au quatre coins du pays (il y a huit régions productrices au Costa Rica) mais dont la crème de la crème est exportée vers les Etats-Unis, l’Europe ou l’Asie.
De l’agriculture à la « café-culture »
Le café a donc d’abord été cultivé avant d’être consommé dans la vie de tous les jours et s’imposer dans la culture costaricienne. On en boit toute la journée et tout le monde a un avis sur ce qu’est un bon café.
Il est consommé généralement noir avec du lait et du sucre, beaucoup de sucre, et ce pour cacher la sur-torréfaction, fléau mondial qui tue même le meilleur café. Si l’on torréfie le café trop longtemps, à de trop fortes températures, voire les deux en même temps, on brûle les saveurs et on accentue l’amertume, d’où le besoin de camoufler ces saveurs désagréables. Toutefois, les choses commencent à bouger au Costa Rica et il est désormais possible de consommer à l’intérieur du pays un café de haute qualité, cultivé, transformé, torréfié et préparé sans passer la frontière. Normal, non ?
Publié par Audrey Vidoni dans Rue 89
LE COSTA RICA
Le Costa Rica, en forme longue la République du Costa Rica, en espagnol República de Costa Rica , est une république constitutionnelle unitaire d'Amérique centrale ayant un régime présidentiel.
La majeure partie de son territoire est situé sur l'isthme centraméricain, encadré par la mer des Caraïbes à l'est et l'océan Pacifique à l'ouest et au sud, bordé au nord par le Nicaragua et au sud-est par le Panama, mais comprend également l'Île Cocos située dans l'océan Pacifique à plus de 500 kilomètres des côtes du pays. Elle a pour capitale San José, pour langue officielle l'espagnol et pour monnaie le colon. Sa devise est « ¡Vivan siempre el trabajo y la paz! » (« Que vivent pour toujours le travail et la paix ! ») et son drapeau est constitué de cinq bandes horizontales respectivement bleue, blanche, rouge, blanche et bleue. Son hymne est Noble patria, tu hermosa bandera.
Le Costa Rica est souvent surnommé « la Suisse de l’Amérique Centrale ».
Le territoire costaricien est occupé par les Amérindiens dès la Préhistoire avant d'être découvert par Christophe Colomb en 1502. Colonisé par les Espagnols du XVIe au XIXe siècle, le Costa Rica acquiert son indépendance en 1821. Depuis 1959, le Costa Rica est un pays neutre et est devenu la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. Dès lors, le pays se distingue en Amérique Centrale par son modèle de développement donnant la priorité à l'éducation, à la santé et à la protection de l'environnement.
En 2011, le Costa Rica était peuplé de 4,3 millions d'habitants et constituait ainsi le 123e pays le plus peuplé du monde et le cinquième des sept pays d'Amérique Centrale, devant le Panama et le Bélize.
D'après Wikipédia
19:17 Publié dans AL-Pays : Costa Rica, Amérique Latine, Culture, Economie, Histoire | Tags : café, amérique latine, plante, histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |