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10/03/2013

CHRONIQUES CUBAINES : DU VENEZUELA AU QATAR !

quatarpsg.jpgLa déclaration du ministre des Outre-mer, Victorin Lurel indiquant : "Je dis, et cela pourra m'être reproché, que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez, puisqu'on prétend que c'est un dictateur". Et ajouté : "il a jusqu'ici et pendant ses 14 ans [au pouvoir] respecté les droits de l'Homme" lui a valu une volée d’insultes de la part de la Droite et d’une grande partie de la presse bien pensante. C’est vrai que dire d’une personne qui a été élu 4 fois démocratiquement, qui a gagné 14 élections sur 15, dont une récemment celles des gouverneurs en décembre 2012 n’est pas un dictateur est inadmissible…

Le même jour la presse annonçait que Nicolas Sarkozy, ancien président de la République de droite était sollicité par le Qatar pour créer un fonds d’investissement de plus de 500 millions de dollars, et qu’il y réfléchissait sérieusement sans que cela soulève la moindre interrogation et colère de la part de cette droite et des journaux.

chavez.jpgLe Vénézuela serait donc une dictature et le Qatar une grande démocratie qui en plus est très fréquentable. C’est vrai que la Qatar investit en France, surtout en finançant une équipe de foot de mercenaires : le PSG, et que cela vaut toutes les absolutions. La même équivalence vaut par exemple pour l’Arabie Saoudite qui impose la charia et l’interdiction du droit de conduire pour les femmes dans un silence médiatique impressionnant, ou par exemple aussi (mais les exemples sont infinis), Djibouti un pays Africain où se trouve la seule base aérienne américaine en Afrique, et une base aérienne française et où les opposants sont assassinés dans un silence médiatique mondial vertigineux.

Pour revenir au Qatar Wikipédia, l’encyclopédie du web indique : « Le gouvernement qatari garde un certain nombre de restrictions sur la liberté d'expression et les mouvements pour l'égalité », et ajoute : « La première élection de ce Parlement a eu lieu en 2004. La nouvelle Constitution n'autorise pas pour autant la formation de partis politiques. » et termine en parlant de ce pays très démocratique : « Au Qatar, la famille souveraine Al Thani (آل ثاني) continue à détenir seule le pouvoir à la suite de la déclaration d'indépendance du pays en 1971. »

dubai.jpgRobert Ménard : "Le Qatar, 200.000 habitants pour deux millions d'esclaves"

A cela s’ajoute cette particularité le Qatar est aussi un pays où l’esclavage existe comme l’indique cet extrait repris d’un dossier du courrier international : « Dubaï, aujourd’hui symbole de la puissance financière des Émirats, est une ville factice qui a émergé du désert en moins de trente ans. Sa population, forte de quelque 5 % d’Émiratis, est majoritairement composée de travailleurs étrangers : les expatriés occidentaux, au compte de grandes multinationales, et les ouvriers dépêchés pour subvenir à la nouvelle politique de grands travaux, ainsi que des domestiques, souvent des femmes, en provenance des Philippines.

Ces deux derniers groupes sont exploités, et ce sans discrimination de sexe. À l’instar des anciens coolies, ils ont des conditions de travail effroyables : papiers confisqués par leur employeur à leur arrivée à Dubaï, salaires de misère… » et une jeune correspondante du journal de l’Humanité conclue ainsi : « Le non-respect des droits de l’homme est symptomatique de la région. À l’heure où Dubaï réussit à s’imposer à l’international, cette mentalité, cette conception de l’autre, permet de douter de la légitimité d’un modèle cynique qui s’appuie sur la négation de l’autre, une traite immonde, une forme d’esclavage moderne. Ce modèle qui prône la puissance de l’argent réduit l’autre à une simple bourse, ou une force de travail qu’il convient de réduire à l’impuissance ».

Oui, la puissance de l’argent qui explique tout : le mépris pour le Vénézuela qui ose prendre aux riches pour donner aux pauvres, et l’adoration pour le Qatar qui lui donne aux riches ce qu’il vole aux pauvres.

qatar,dubai,démocratie,chavez,sarkozyPS - Julien Dray pour le PS : « Je pense que la France a eu tort de ne pas envoyer, sans remettre en cause les capacités et l'autorité de Victorin Lurel, une personnalité de premier plan à cet enterrement. Oui ça méritait que le ministre des Affaires étrangères (Laurent Fabius, NDLR) y aille, ça ne voulait pas dire pour autant qu'on avalisait la politique internationale de M. Chávez et ce copinage infréquentable avec des dictateurs »

C’est vrai qu’en matière de copinage infréquentable avec les dictateurs la France peut donner des leçons au monde entier. Le Qatar, l’Arabie Saoudite, Djibouti entres autres en sont des exemples.

Quand au PS qu’il n’oublie comment le Chavisme est arrivé comme le note le journaliste José Fort : « C’est au mois de février 1989 que remonte la dernière répression de masse dirigée par l’ancien président et vice-président de l’Internationale socialiste, Carlos Andrès Perez, lors des émeutes de la faim. Des milliers de manifestants, la plupart descendus des bidonvilles et des étudiants avaient été abattus par l’armée sur ordre du gouvernement de l’époque. C’est au lendemain de ces événements que le « chavisme » commença à émerger. » A vouloir tout prouver on se brûle les ailes….

Diego Diaz

 

09/03/2013

Education, logement, économie : le bilan positif de Chavez

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L'Humanité a dressé le bilan en quatre thèmes de 13 ans de pouvoir d'Hugo Chavez. Réduction impressionnante de la pauvreté, la fin de l'analphabétisme au Venezuela, création de l'université gratuite bolivarienne, lancement d'un plan de construction de 3 millions de logement...

 

  • Education : La conquête de ce droit universel 
a été une véritable révolution

En moins de treize ans, le Venezuela est passé de la misère éducative à une véritable révolution. Chavez a fait sienne la visée de Simon Bolivar : il n’est pas possible de changer de modèle social, politique, économique, et de transformer une société entière sans changer l’éducation. Celle-ci est devenue un droit universel. Il est inscrit dans la Constitution bolivarienne. Une frénésie éducative s’est emparée du pays, déclaré officiellement depuis la fin 2005 « territoire libre d’analphabétisme ». Une prouesse qui, au terme d’une campagne de deux ans, a permis à environ 2,5 millions de personnes d’apprendre à lire et écrire. Enthousiaste, le chercheur argentin Atilio Boron avait alors déclaré que ce programme allait fabriquer des « millions de chavistes pour dix générations ». L’école vénézuélienne d’avant Chavez était considérée par l’Unesco comme 
« un désastre ». Elle a incorporé depuis des millions d’élèves issus de familles pauvres 
qui jusqu’ici en étaient exclus.

Les plans éducatifs commencent pour les plus petits dès l’âge d’un an. Les écoles bolivariennes sont entièrement gratuites. Les enfants sont assurés de prendre au moins un repas par jour et d’avoir un suivi médical. La culture et le sport sont dispensés dans cette « école intégrale » servant en même temps de lieu d’accomplissement des tâches communales. L’université bolivarienne (UBV) est également conçue comme une institution nationale, avec des politiques d’admission destinées à inverser la tendance à l’exclusion sociale. Les chiffres sont là : 780 000 étudiants étaient inscrits à l’université en 1998 contre 2 500 000 actuellement à travers un tissu universitaire couvrant tout le pays. Différentes missions sociales (comme Robinson, Ribas, Sucre) permettent à tous les Vénézuéliens d’accéder à tout moment de leur vie à l’éducation, représentant des millions d’étudiants en puissance. Ce dispositif est complété par l’octroi de centaines de milliers de bourses aux inscrits, chômeurs ou soutiens de familles. En 2010, cet effort exceptionnel en rupture avec l’ancien modèle élitiste mis en place par l’oligarchie au pouvoir a été loué par l’Unesco, le Venezuela jouant désormais dans la cour des grands pays de la planète en matière d’éducation.

  • Logement : Objectif, un logement digne pour tous

Pour tenter de résorber les bidonvilles hérités de l’exode rural, dangereux et vulnérables aux catastrophes naturelles, le gouvernement du président Hugo Chavez lançait, en 2010, une grande mission logement avec, à la clé, l’objectif de créer 3 millions de logements d’ici à 2017. Le programme donne la priorité aux handicapés, aux personnes du troisième âge et aux mères célibataires. « Pour la première fois de notre histoire, nous affrontons le problème du logement de manière intégrale », se réjouissait, en mai 2011, Ricardo Melendez, le vice-président chargé 
de l’économie productive. Auparavant, durant 
des décennies, les gouvernements successifs 
ont acheté la paix sociale à coups de sacs de ciment et de briques, légalisant de fait les constructions anarchiques.

« Le problème du logement n’a pas de solution dans le contexte du capitalisme qui transforme l’habitat en marchandise. En changeant la terre en marchandise, le logement est soumis à la spéculation », prévenait, en 2011, le ministre de l’Énergie et du Pétrole, Rafael Ramirez. Un avertissement qu’a fait sien le Mouvement des pobladores qui regroupe plusieurs organisations engagées en faveur d’une « révolution urbaine : réquisition de terres et d’immeubles 
à l’abandon, autoconstruction et autogestion 
de l’habitat ». Pour Mariela, militante de ce front, la construction de 3 millions d’appartements correspond à un plan d’urgence nécessaire, 
mais qui « doit s’accompagner d’une intégration effective des personnes dans une communauté 
de voisinage. Ces logements ne doivent pas devenir un négoce pour les nouveaux locataires ». 
Cette crainte rejoint les réserves d’experts (architectes, urbanistes, sociologues) 
sur la construction de villes nouvelles dépourvues, pour l’instant, de services publics et surtout d’emplois. « Pour résoudre le problème du logement, il faut éviter de prendre une loupe, considère l’architecte Fruto Vivas. Il faut regarder intégralement les conditions de vie : la santé, l’éducation, 
les transports et la productivité, qu’elle soit personnelle, associative ou coopérative. »

  • Economie : Une dépendance 
au pétrole

Le Venezuela, pays pétrolier, possède les réserves les plus importantes du monde dans la bande de l’Orénoque. En 2003, le gouvernement a pu reprendre le contrôle de l’entreprise d’État Petroleos de Venezuela SA (PDVSA), alors aux mains de l’oligarchie affairiste (qui a tenté d’imposer un lock-out et de saboter les infrastructures), ainsi que des ressources énergétiques du pays en nationalisant les hydrocarbures. Le pétrole fournit plus de 90 % des recettes en devises du pays. Grâce à l’or noir, Hugo Chavez a largement financé les programmes sociaux, notamment dans l’éducation, la santé mais aussi dans l’alimentation. Le Venezuela, pétro-dépendant, ne parvient que partiellement à s’émanciper de sa mono-industrie. Mais il est bon de souligner que la croissance élevée de l’économie depuis 2004 est principalement due au secteur non pétrolier.

Le Venezuela a profité de ce boom et a procédé à l’augmentation des recettes pétrolières pour réduire sa dette publique, en particulier extérieure. En 2009, le pays a pu amortir la crise mondiale et continué à financer les programmes sociaux. Le problème structurel demeure toutefois, incitant le gouvernement à opérer un tournant dans sa politique économique, avec pour point d’appui une mesure de dévaluation de la monnaie. L’objectif était d’en finir avec les taux de change parallèles créant une inflation à deux chiffres, mais surtout de créer une véritable économie productive. C’est ainsi qu’est née la corporation des marchés socialistes (Comerso), chargée d’organiser la production par le secteur public de biens de consommation, nourriture, voitures, vêtements à des prix accessibles aux classes populaires. Un grand programme d’investissements a été également lancé pour financer le développement des productions nationales non pétrolières et mettre ainsi un frein aux importations. Sous Chavez, 1 600 entreprises sont passées sous le contrôle de l’État. Dans le domaine agricole, le gouvernement a procédé à une réforme agraire, en récupérant des terres pour les remettre à des familles paysannes. Réforme difficile à mettre en œuvre et aux résultats mitigés, si l’on considère que le Venezuela importe aujourd’hui les deux tiers de ce qu’il consomme.

  • Réduction de la pauvreté : Missions accomplies pour le professeur d’arithmétique

«Dieu parle au travers des mathématiques», aimait à dire Hugo Chavez, le président qui enfilait régulièrement les habits du professeur d’arithmétique pour présenter les résultats et les objectifs de ses politiques sociales. Au terme d’« objectifs », il préférait d’ailleurs celui de « missions » pour évoquer la question de la réduction de la pauvreté dans un pays héritier d’une colossale fracture sociale imposée par le colonialisme, les gouvernements néolibéraux, les injonctions du FMI ou les grandes compagnies privées.

En 1996, deux ans avant son arrivée au pouvoir, la tâche est immense : 70,8 % de la population est touchée par la pauvreté. Il est à cet égard intéressant de noter que pour définir la pauvreté, le pays n’utilise pas seulement des critères de revenus mais une série de références telles que l’accès à l’éducation, à l’eau potable, au logement... Selon un rapport de la Cepal, l’organisme des Nations unies chargé de mesurer le développement économique et social en Amérique latine, le Venezuela comptait 26,8 % d’indigents en 2010 malgré un nouveau pic à 54 % en 2003 du fait du coup d’État militaire et du lock-out des gérants pétroliers, l’année précédente.

Fin 2006, l’Institut national des statistiques jugeait qu’avec moins de 10 % de pauvreté extrême, le Venezuela serait le premier pays à atteindre les objectifs du millénaire des Nations unies visant à réduire de moitié la proportion de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour à l’horizon 2015. Pour y parvenir, l’investissement social par rapport aux recettes fiscales passe de 36,6 % à 60,6 % et nombre de programmes se construisent sur la base de l’universalité des droits, notamment en termes de santé pour des populations jusqu’alors négligées comme les Indiens.

Autres pivots de la politique de réduction de la pauvreté : la construction de logements publics et d’éradication de l’habitat insalubre, l’alphabétisation, l’alimentation et le versement d’allocations aux chômeurs en formation. Enfin, en septembre dernier, Caracas a augmenté le salaire minimum de 17,25 % pour projeter ses ouvriers au rang des mieux payés du sous-continent.


France 24 : Interview de Vincent Lapierre sur... par librepenseur007