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18/10/2015

Femmes à Cuba : la Révolution émancipatrice

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Introduction 

            Le triomphe de la Révolution cubaine a engendré le plus remarquable bouleversement politique, économique et social de l’histoire de l’Amérique latine. Dès 1959, les nouvelles autorités dirigées par Fidel Castro ont placé les déshérités, en particulier les femmes et les personnes de couleur, principales victimes des discriminations inhérentes à une société patriarcale et ségrégationniste, au centre du projet réformateur.

La Révolution « des humbles, par les humbles et pour les humbles [1] » devait jeter les bases d’une nouvelle ère égalitaire, débarrassée des affres des injustices liées à l’histoire et aux structures sociales du pays.
           cubasanté.jpg La femme cubaine a été la priorité immédiate du gouvernement révolutionnaire avec la création, dès 1960, de la Fédération de femmes cubaines (FMC), dont la présidente fut Vilma Espín Dubois, militante pleinement engagée contre la dictature du général Fulgencio Batista et épouse de Raúl Castro. Quel était le statut de la femme au triomphe de la Révolution ? Quelles mesures concrètes ont été adoptées pour diffuser et appliquer les idées de l’égalité des droits et des opportunités entre les hommes et les femmes, et mettre un terme aux préjugés et aux stéréotypes culturels ?
Trois axes structureront cette réflexion. Dans un premier temps, une attention particulière sera accordée à la place de la femme avant le triomphe de la Révolution. Ensuite, il conviendra d’analyser les mesures prises par le nouveau pouvoir pour permettre à ce secteur de la société d’atteindre l’émancipation définitive et la pleine citoyenneté. Enfin, au-delà des grandes déclarations de principes, un regard sera porté sur son statut aujourd’hui pour évaluer son intégration dans la vie politique, économique et sociale du pays. 

1.      La place de la femme avant le triomphe de la Révolution

cubafemme1.jpgSous le régime militaire de Fulgencio Batista de 1952 à 1958, la femme cubaine, soumise au carcan d’une société patriarcale, ne représentait que 17% de la population active et recevait une rémunération sensiblement inférieure à celle de l’homme pour un emploi équivalent. Cantonnée au rôle de mère au foyer chargée des tâches domestiques, sous la férule de l’omnipotence du mari, première victime de l’illettrisme qui frappait une grande partie de la population, les perspectives d’avenir étaient plutôt sombres pour la femme cubaine. Ainsi, sur les 5,8 millions d’habitants, avec un taux de scolarisation de seulement 55% pour les enfants de 6 à 14 ans, plus d’un million d’enfants n’avaient pas accès à l’école et étaient cantonnés au foyer familial, à la charge de la mère. L’analphabétisme touchait 22% de la population, soit plus de 800 000 personnes, dont une majorité de femmes [2].


Malgré l’obtention du droit de vote dès 1934, sous le gouvernement progressiste de Ramón Grau San Martín émanant de la Révolution populaire de 1933, le rôle de la femme dans la vie politique a été très limité. Ainsi, de 1934 à 1958, seules 26 femmes ont occupé un poste législatif avec 23 députées et 3 sénatrices [3].
En revanche, la femme cubaine a joué un rôle-clé dans la lutte insurrectionnelle contre la dictature de Fulgencio Batista, notamment au travers d’organisations telles que le Frente Cívico de Mujeres Martianas et las Mujeres Oposicionistas Unidas. Les femmes cubaines ont intégré la guérilla du Mouvement 26 Juillet de Fidel Castro en créant en septembre 1958 le peloton militaire « Mariana Grajales », exclusivement féminin, dans la Sierra Maestra. Plusieurs figures féminines, telles que Celia Sánchez, Melba Hernández, Haydée Santamaría ou Vilma Espín, entre autres, ont émergé du mouvement révolutionnaire contre le régime militaire [4]. Néanmoins, les revendications de ces militantes n’étaient pas purement féministes. Comme l’a souligné Maruja Iglesias, dirigeante du Frente Cívico de Mujeres Martianas, « nous ne luttions pas pour les droits de la femme. Nous luttions pour les droits de tous [5] ». 

2.      Premières mesures du gouvernement révolutionnaire

        cubamedecins1.jpgDepuis le triomphe de la Révolution en 1959, dont les fondements idéologiques se trouvent dans la pensée du Héros national José Martí, l’Etat cubain a fait de l’émancipation de la femme l’une de ses principales priorités. Dès son premier discours prononcé le 1er janvier 1959 à Santiago de Cuba, quelques heures après la fuite de Batista, Fidel Castro avait fait allusion à la situation de la femme et avait rappelé que la mission du processus révolutionnaire était de mettre un terme à la subordination sociale des plus opprimés :

Il s’agit d’un secteur de notre pays qui a besoin d’être libéré, car il est victime de la discrimination au travail et dans d’autres aspects de la vie […] Quand l’on jugera notre révolution dans les années futures, l’une des questions pour lesquelles nous serons jugés sera la manière dont nous aurons résolu, dans notre société et notre patrie, les problèmes de la femme, même s’il s’agit d’un des problèmes de la révolution qui requièrent le plus de ténacité, le plus de fermeté, le plus de constance et d’effort [6].

La femme cubaine a été la principale bénéficiaire des conquêtes sociales et populaires. Ainsi, dès 1960, la Fédération des femmes cubaines (FMC) fondée par Vilma Espín, a vu le jour afin de défendre les mêmes droits pour tous et mettre un terme aux discriminations. La femme devait enfin occuper l’espace social qui lui correspondait et contribuer pleinement à l’édification de la nouvelle Patrie. Fidel Castro en avait souligné l’importance : « La femme cubaine, doublement humiliée et reléguée par la société semi-coloniale avait besoin de sa propre organisation, que représenterait ses intérêts spécifiques et qui travaillerait pour obtenir la plus grande participation dans la vie économique, politique et sociale de la Révolution [7] ». La FMC compte aujourd’hui plus de 4 millions de membres.
        Vilma Espín Dubois a joué un rôle fondamental dans l’émancipation de la femme cubaine. Militante révolutionnaire, elle a intégré le Mouvement 26 Juillet et a été membre de la Direction nationale. En 1958, Vilma Espín a rejoint le Second Front Oriental Frank País, devenant l’une des premières femmes à participer à la guérilla. Après le triomphe de la Révolution, elle a dédié sa vie à la lutte des femmes cubaines pour l’égalité, jusqu’à sa disparition en 2007. Elle a ainsi présidé la Commission nationale de prévention et d’attention sociale, la Commission de l’enfance, la jeunesse et de l’égalité des femmes au sein du Parlement cubain [8].
        L’une des premières tâches de la FMC a été de lutter contre la prostitution, nécessité vitale pour près de 100 000 femmes de la Cuba prérévolutionnaire, et de les impliquer dans la construction de la nouvelle société. Avec la disparition des conditions économiques et sociales responsables de l’exploitation sexuelle des femmes, la réadaptation sociale a été d’autant plus facilitée par l’existence d’une structure fédérative féminine.
        cubaecole.jpgSuivant l’adage de José Martí « être cultivé pour être libre », Cuba a lancé en 1961 une grande campagne d’alphabétisation qui a permis à toutes les catégories de la société, en particulier aux femmes – et surtout aux femmes de couleur –, de bénéficier de ce progrès social qui ouvrait la voie vers l’égalité. Plus de 10 000 écoles primaires ont été créées la même année, soit plus que durant les soixante ans de république néocoloniale. Les résultats furent immédiats : plus de 700 000 personnes, dont 55% de femmes, ont été alphabétisées en douze mois et l’analphabétisme fut réduit à 3,8%. En 1961, Cuba a été déclarée par l’UNESCO « premier territoire libre d’analphabétisme », fait unique en l’Amérique latine et La Caraïbe à l’époque. Dès 1961, Cuba a créé les cercles infantiles destinés à permettre aux mères cubaines d’avoir accès à la formation, au travail et de participer à la vie économique du pays [9].
        Cuba a ensuite mis en place un arsenal constitutionnel et législatif destiné à promouvoir les droits des femmes et l’égalité pour tous. Les articles 41 et 42 de la Constitution inscrivent dans le marbre l’égalité des droits entre femmes et hommes et sanctionnent toute « discrimination pour motif de race, couleur de peau, sexe, origine nationale, croyances religieuses ou toute autre atteinte à la dignité humaine [10] ». La Loi 62 du Code pénal (article 295) typifie comme délit, passible d’une peine de deux ans de prison, toute atteinte au droit à l’égalité [11]. Les femmes ont ainsi accès à tous les postes de la fonction publique et à toutes les hiérarchies des forces armées [12].
        Au niveau international, Cuba a également joué un rôle d’avant-garde dans la promotion des droits des femmes. Ainsi, l’île de la Caraïbe est le premier pays d’Amérique latine à avoir légalisé l’avortement en 1965. Seules deux nations du continent, le Guyana en 1995 et l’Uruguay en 2012, ont suivi l’exemple de Cuba en accordant le droit imprescriptible aux femmes de disposer de leur propre corps. De la même manière, Cuba est le premier pays au monde à avoir signé la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de discrimination contre la femme, et le second à l’avoir ratifiée. 

3.      La femme à Cuba aujourd’hui

       cuba-elecciones-press1.jpg La santé et le bien-être de la femme cubaine ont été érigés en priorités nationales depuis l’avènement de la Révolution cubaine en 1959, comme l’illustrent les indicateurs dans ce domaine. Ainsi, l’espérance de vie des femmes est de 80 ans, supérieure de deux ans à celle des hommes, et elle est similaire à celle des nations les plus développées. Le taux de mortalité infantile est de 4,6 pour mille, soit le plus bas du continent américain – Canada et Etats-Unis compris – et du Tiers-monde. Le taux de mortalité maternelle est de 0,02%, soit le plus bas d’Amérique latine et du Tiers-monde. Le taux de fécondité (nombre d’enfants par femme) est de 1,5 selon la Banque mondiale, c’est-à-dire le plus bas d’Amérique latine, ce qui n’est pas sans poser un problème de renouvellement générationnel [13].
        D’un point de vue légal, l’article 59 du Code du travail protège spécifiquement les mères cubaines. Il stipule que « l’employeur doit créer et maintenir des conditions de travail pour la femme, en prenant en compte sa participation dans le processus du travail et sa fonction sociale comme mère ». Ainsi, les mères cubaines ont la possibilité de s’occuper à temps plein de leur nouveau-né tout en percevant l’intégralité de leur salaire un mois et demi avant l’accouchement et trois mois après la naissance de l’enfant. Le congé peut durer un an avec une rémunération égale à 60% de leur salaire. Au bout d’un an, elles sont automatiquement réintégrées dans leur travail. Par ailleurs, le droit du travail cubain permet à la femme de partir à la retraite à 60 ans ou après avoir cotisé pendant 30 annuités. En guise de comparaison, la femme française doit avoir cotisé pendant 42 annuités pour avoir la possibilité de prendre une retraite à taux plein.
        Les femmes représentent près de 60% des étudiants du pays et plus de 65% d’entre elles sont diplômées de l’enseignement supérieur. Au niveau professionnel, depuis 1980, les femmes actives disposent en moyenne d’un niveau de formation supérieur à celui des hommes actifs. Si les femmes ne représentent que 44% de 5,5 millions de personnes qui composent la population active du pays, chiffre qui illustre les efforts encore à réaliser dans le voie de l’égalité pleine [14], en revanche, elle constituent 66,4% des techniciens et professionnels du pays de niveau moyen et supérieur (enseignants, médecins, ingénieurs, chercheurs, etc.) et 66% des fonctionnaires civils (contre 6,2% avant 1959) [15].
        De la même manière, aujourd’hui, à travail égal, la législation cubaine impose que le salaire de la femme soit strictement le même que celui de l’homme. En France, selon l’INSEE, à emploi égal, le salaire de la femme est inférieur de 28% à celui de l’homme [16]. Aux Etats-Unis, le salaire de la femme ne représente que 80% de celui de l’homme [17].
        A Cuba, les femmes occupent 46% des postes de direction dans le secteur économique (contre 2% avant le triomphe de la Révolution). A titre comparatif, en France, parmi les 40 sociétés du CAC 40, seules cinq sont dirigées par des femmes [18].  Au niveau administratif et judiciaire, les femmes cubaines représentent 66% des membres de l’inspection des Finances et du Tribunal suprême et 78% des fonctionnaires du Parquet [19].
        La femme cubaine est pleinement intégrée dans la vie politique du pays. Les statistiques dans ce domaine sont révélatrices. Ainsi, des 31 membres du Conseil d’Etat cubain, 13 sont des femmes, soit 41,9%. Au niveau exécutif, il y a 8 femmes ministres sur 34, soit 23,5%. Au Parlement cubain, sur les 612 députés, 299 sont des femmes, soit 48,66%. En France, le taux de femmes parlementaires (Assemblée nationale + Sénat) est de 26%. Cuba occupe le troisième rang mondial du plus grand pourcentage de femmes élues députés. A titre indicatif, les Etats-Unis occupent le rang 80.
        Une femme, María Mari Machado, occupe la vice-présidence du Parlement cubain. Au niveau des Assemblées provinciales, sur les 1268 élus, 48,36% sont des femmes. Les femmes cubaines président 10 des 15 Assemblées provinciales du pays, soit 66,6%, et occupent la vice-présidence dans 7 d’entre elles, soit 46,6%. Sur les 115 membres du Comité Central du Parti Communiste cubain, 49 sont des femmes, soit 42,6%. La secrétaire du Parti communiste pour la province de La Havane, la plus importante du pays, est Lázara Mercedes López Acea, une femme de couleur née en 1964. Elle est également vice-présidente du Conseil d’Etat et du Conseil des Ministres. Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’il n’existe aucune loi à Cuba obligeant à la parité pour les postes politiques.
        Par ailleurs, sur les 16 dirigeants syndicaux provinciaux de la Confédération des travailleurs cubains (CTC), 9 sont des femmes, soit 56,25%.
       cubanepal.jpg Au niveau de la diplomatie, Cuba est représentée par des femmes dans pas moins de 47 pays. Au Ministère des Affaires étrangères, plus de 40% des fonctionnaires sont des femmes et plusieurs d’entre elles occupent des postes de vice-ministre. Josefina Vidal, Directrice du Département des Etats-Unis au sein du Ministère cubain des Affaires étrangères, est chargée de mener les négociations avec Washington dans le processus historique de normalisation des relations bilatérales annoncé par les Présidents Barack Obama et Raúl Castro le 17décembre 2014 [20].
        A Cuba, la pratique sportive est considérée comme étant indispensable au développement physique et intellectuel des citoyennes et des citoyens, qui ont accès gratuitement à toutes les installations et infrastructures du pays. L’Institut national des sports a mis en place tout un éventail de programmes pour toutes les catégories de la population et toutes les générations. Les résultats sont édifiants : pour ce qui est du sport de haut niveau, la femme cubaine occupe une place de premier choix et Cuba est le pays d’Amérique latine qui dispose – en chiffres absolus – du plus grand nombre de médaillées olympiques avec 49 titres [21].
        Les Nations unies, par le biais de la Commission économique pour l’Amérique latine et la Caraïbe (CEPAL), ont salué la politique de l’Etat cubain en faveur des femmes. Alejandrina Germán, présidente de Conférence régionale sur la femme et également Ministre de la femme de la République dominicaine, a souligné que Cuba a toujours joué un rôle avant-gardiste dans la promotion et la défense des droits des femmes, rappelant que l’égalité des genres dépendait d’abord et avant de la volonté politique des dirigeants [22].

        Si la prostitution a disparu en tant que réalité sociale institutionnalisée, il convient de noter la résurgence de ce phénomène à partir des années 1990, avec la crise économique, la recrudescence des sanctions imposées par les Etats-Unis et l’ouverture du pays au tourisme de masse. Le Centre d’éducation sexuelle, dirigée par Mariela Castro Espín, fille de l’actuel Président Raúl Castro et de la fondatrice de la FMC Vilma Espín, joue un rôle important, basé sur la prévention et la persuasion, dans la lutte contre ce fléau [23].
        Cuba a mis en place un arsenal législatif et juridique dissuasif contre la violence de genre. Le Groupe national de prévention et d’attention de la violence familiale, entité transversale multisectorielle et pluridisciplinaire qui inclut les Ministères de l’Education, de la Santé, de l’Intérieur, de la Justice, les services du Procureur général de la république, de la Médecine légale, du Centre national d’éducation sexuelle, de l’Université de La Havane, du Tribunal Suprême et de l’Institut de Radio et Télévision, est chargé de la lutte contre la violence faite aux femmes. Le Code pénal sanctionne sévèrement ce type d’atteinte à l’intégrité physique et psychologique et la violence conjugale est considérée comme étant une circonstance aggravante.
       Si les comportements machistes, sexistes et discriminatoires, hérités de cinq siècles de société patriarcale avec ses obstacles intrinsèques d’ordre culturel, idéologique et psychologique, persistent toujours dans la Cuba d’aujourd’hui et constituent encore un obstacle à l’émancipation pleine et entière de la femme, néanmoins, celle-ci joue indéniablement un rôle prépondérant dans la société et participe pleinement au développement du pays.

Conclusion

cuba,femmes,salim lamraniLa Révolution cubaine a incontestablement ouvert la voie vers l’affranchissement de la femme. Tous ses droits, qu’ils soient économiques, sociaux, culturels, civils ou politiques, sont garantis par la Constitution et la femme a été la principale bénéficiaire du processus de transformation sociale initiée en 1959.
        Reléguée à un rang social subalterne dans la Cuba néocoloniale, elle est devenue un sujet actif qui a grandement contribué à l’édification d’une société nouvelle basée sur l’égalité et la justice sociale. La femme cubaine joue désormais un rôle essentiel dans la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays.
        « Toute la patrie se trouve dans la femme », disait, à juste titre, José Martí. Néanmoins, si les normes juridiques existantes permettent l’épanouissement et la réalisation de la femme à Cuba, si les indicateurs et les statistiques restent exceptionnels pour une nation du Tiers-Monde et si la femme cubaine n’a rien à envier à ses paires des pays les plus développés, il reste encore certains obstacles d’ordre culturel, psychologique et idéologique à franchir dans le chemin sinueux vers l’émancipation totale.

Salim Lamrani

Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris IV-Sorbonne, Salim Lamrani est Maître de conférences à l’Université de La Réunion, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

Son nouvel ouvrage s’intitule Cuba, parole à la défense !, Paris, Editions Estrella, 2015 (Préface d’André Chassaigne).

Contact : lamranisalim@yahoo.fr ; Salim.Lamrani@univ-reunion.fr

Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel

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[1] Fidel Castro, “Discurso pronunciado por Fidel Castro Ruz, Presidente de Dobla República de Cuba, en las honras fúnebres de las víctimas del bombardeo a distintos puntos de la república, efectuado en 23 y 12, frente al cementerio de Colón, el día 16 de abril de 1961”, República de Cuba. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1961/esp/f160461e.html (site consulté le 8 mars 2015).

[2] Acela Caner Román, “Mujeres cubanas y el largo camino hacia la libertad”, Biblioteca Nacional José Martí, août 2004. http://librinsula.bnjm.cu/1-205/2004/agosto/31/documentos/documento104.htm(site consulté le 15 novembre 2014)

[3] Joseba Macías, « Revolución cubana: Mujer, Género y Sociedad Civil”, Viento Sur. http://www.vientosur.info/documentos/Cuba%20%20Joseba.pdf (site consulté le 15 novembre 2014)

[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] Fidel Castro Ruz, “Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, en el Parque Céspedes de Santiago de Cuba”, República de Cuba, 1er janvier 1959. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1959/esp/f010159e.html (site consulté le 18 avril 2015).

[7] Acela Caner Román, “Mujeres cubanas y el largo camino hacia la libertad”, Biblioteca Nacional José Martí, op. cit.

[8] Federación de Mujeres Cubanas, « Dossier Vilma Espín ». http://www.mujeres.co.cu/dossiervilma/HTML/01.html (site consulté le 18 avril 2015).

[9] Acela Caner Román, “Mujeres cubanas y el largo camino hacia la libertad”, Biblioteca Nacional José Martí, op. cit.

[10] Constitución de la República de Cuba, 1976, Artículo 41 & 42.

[11] Código Penal Cubano.

[12] Dalia Isabel Giro López, “Mujeres haciendo Revolución”, Cuba Defensa, 20 août 2013. http://www.cubadefensa.cu/?q=node/2158 (site consulté le 18 avril 2015) ; Sonia Regla Pérez Sosa, « Homenaje a las mujeres de las FAR », Cuba Defensa, 5 mars 2015. http://www.cubadefensa.cu/?q=homenaje%20mujeres%20FAR (site consulté le 18 avril 2015).

[13] Banque mondiale, “Tasa de fertilidad, total (nacimientos por cada mujer)”, 2014. http://datos.bancomundial.org/indicador/SP.DYN.TFRT.IN/countries (site consulté le 8 mars 2015).

[14] Mariela Pérez Valenzuela, “Mujer cubana: una fortaleza en la economía nacional”, Federación de Mujeres Cubanas. http://www.mujeres.co.cu/714/beijing1.html (site consulté le 15 novembre 2014)

[15] Mujeres, « Cuba en el CEDAW ». http://www.mujeres.co.cu/cedaw/texto/01.html (site consulté le 15 novembre 2014)

[16] Thomas Morin & Nathan Remila,  « Le revenu salarial des femmes reste inférieur à celui des hommes », INSEE, http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1436 (site consulté le 15 novembre 2014)

[17] Le Figaro, « La crise pousse les Américaines à travailler », 18 novembre 2009. http://www.lefigaro.fr/emploi/2009/11/18/01010-20091118ARTFIG00628-la-crise-pousse-les-americaines-a-travailler-.php (site consulté le 15 novembre 2014)

[18] Camille Boulate, “Les cinq femmes à la direction générale du CAC 40”, Les Echos, 7 mars 2013.  http://business.lesechos.fr/directions-generales/les-quatre-femmes-a-la-direction-generale-du-cac40-5300.php (site consulté le 15 novembre 2014)

[19] Federación de Mujeres Cubanas, “Cubanas en cifras”, 2014. http://www.mujeres.co.cu/715/plegable2.pdf (site consulté le 15 novembre 2014), p. 7-9.

[20] Salim Lamrani, « Acercamiento Cuba-Estados Unidos : perspectivas y obstáculos », Al Mayadeen, 23 février 2015. http://espanol.almayadeen.net/Study/uJUAe1pzFUiV8aRIAF9FTA/acercamiento-cuba-estados-unidos--perspectivas-y-obst%C3%A1culos (site consulté le 8 mars 2015).

[21] Federación de Mujeres Cubanas, “Cubanas en cifras”, novembre 2014. http://www.mujeres.co.cu/715/plegable2.pdf(site consulté le 8 mars 2015). p. 8, 9.

[22] Margen Borges, « Destacan en Cepal política de Estado cubano a favor de mujeres », Federación de Mujeres Cubanas, 2014. http://www.mujeres.co.cu/articulo.asp?a=2014&num=714&art=51 (site consulté le 15 novembre 2014)

[23] Centro Nacional de Educación Sexual. http://www.cenesex.org/(site consulté le 15 novembre 2014)

11:14 Publié dans AL-Pays : Cuba, Amérique Latine, Culture, Société | Tags : cuba, femmes, salim lamrani | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

15/10/2015

Le Buena Vista Social Club, de Cuba à la Maison-Blanche

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La formation la plus célèbre de la musique cubaine, actuellement en tournée d’adieu, s’arrête le 15 octobre à la Maison-Blanche, reçue par le président Barack Obama.

Le 15 octobre, les murs de la Maison-Blanche vibreront aux sonorités d’une musique inaccoutumée en ces salons… Et pour cause ! Il s’agit de rythmes spécifiquement cubains, ce qui eût été inconcevable il y a quelques mois, portés qui plus est par un groupe mythique de l’île, l’orchestre Buena Vista Social Club

Cette présence de la culture cubaine au cœur du pouvoir des États-Unis est un symbole supplémentaire du rapprochement en cours entre La Havane et Washington.

Annoncé en décembre 2014 par Barack Obama et Raul Castro, ce dégel a abouti en juillet 2015 au rétablissement des relations diplomatiques, mettant fin à un demi-siècle d’isolement du régime communiste cubain.Une saga qui n’a que vingt ans

Elle est aussi l’occasion de rappeler l’histoire extraordinaire de cet ensemble musical atypique, qui semble inscrit dans la grande histoire de la musique de l’île, alors que sa création, au fond, demeure très récente : moins de vingt ans.

Le "Buena Vista" n’est pas une formation comme les autres. Il vit le jour en 1996 et connut un succès phénoménal dès son premier disque, paru en septembre 1997, écoulé depuis à plus de 9 millions d’exemplaires à travers le monde.

L’année suivante, il est vrai, le cinéaste allemand Wim Wenders lui apporta un renom extraordinaire avec un film documentaire qui suivait les musiciens, plus attachants les uns que les autres, en studio et en tournée, notamment lors d’un concert au Carnegie Hall le 1er juillet 1998.

Une « dream team » de vétérans

Ses membres d’origine étaient presque tous des artistes âgés, venus tout droit de l’âge d’or de la musique cubaine, entre les années 1930 et 1950. Parmi ces anciennes grandes figures oubliées ou franchement méconnues, l’une des figures de proue fut le chanteur et guitariste Compay Segundo, qui débuta sur les planches dans les années 1920 mais dont la gloire internationale survint plus de soixante-dix ans plus tard, à près de 90 ans ! Il est mort en 2003 à l’âge canonique de 95 ans.

Autres grands noms de la formation qui se révélèrent au monde il y a une vingtaine d’années et qui n’en sont plus aujourd’hui, le chanteur Pio Leiva (1917-2006), le pianiste Ruben Gonzales (1919-2003) ou encore le formidable chanteur Ibrahim Ferrer (1927-2005), souvent d’anciens membres des Afro-Cuban All Stars, avant d’être « recrutés » par le Buena Vista.

Il ne reste de cette « dream team » de vétérans cubains que la diva Omara Portuondo, 86 ans à la fin du mois d’octobre, dont le dernier album remonte à 2009, et le brillant chanteur, guitariste et compositeur Eliades Ochoas, né en 1946.

Ry Cooder, producteur, condamné en 2003

Il demeure aussi, bien sûr, le guitariste américain Ry Cooder, compositeur attitré de plusieurs bandes oiginales de films de Wenders, dont celles de Paris Texas, qui prit part à l’enregistrement de chaque morceau du disque, sans en être jamais le compositeur, et qui commit un coup de génie en décidant à l’époque de produire cet album, même s’il fut, en 2003, condamné à 100 000 dollars d’amende pour infraction à la loi américaine sur le commerce avec l’ennemi !

Les choses ont donc changé. Et l’orchestre du Buena Vista Social Club, qui accomplit en 2015 sa tournée d’adieu – passée par les Suds, à Arles, en juillet – accompagné d’un ultime album, « Lost and Found », sorti au printemps, est désormais reçu par le président américain Barack Obama, en présence de l’ambassadeur de Cuba aux États-Unis, à l’occasion d’une cérémonie en l’honneur de la communauté hispanique.

Du vieux « Buena Vista », il demeure la diva Omara Portuondo, le trompettiste Guajiro Mirabal, autre survivant du collectif d’origine, et un Eliadès Ochoa qui ne se sépare jamais de son chapeau Stetson. Et comme le dit ce dernier : « Quand on annonce Buena Vista Social Club, aujourd’hui, devant l’orchestre, il n’y a plus que nous. Et je dis toujours : une retraite à temps vaut une victoire. »

JEAN-YVES DANA, LA CROIX

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11:23 Publié dans AL-Pays : Cuba, Cuba music, Musique, Vidéo | Tags : buena vista social, cuba, obama | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

07/10/2015

Les SALAIRES à CUBA : on aime comparer, alors allons-y !

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Un article de YURIS NÖRIDO Pour la BBC Monde

Une vérité relative ...

Lorsque les médias internationaux disent qu’un travailleur professionnel à Cuba gagne 20 dollars par mois (480 pesos), ils disent la vérité.

Mais c’est une vérité relative.

Il est évident qu’il est difficile de s’en sortir avec cette somme, à la limite d’une pauvreté extrême. Les institutions internationales, en rien sympathisantes du système instauré dans notre île, l’affirment : Cuba est un des pays d’Amérique latine où les effets de l’extrême pauvreté sont le moins visibles. De fait, l’indice de développement humain (de Cuba) est un des plus élevé de la région.

Pourtant, le salaire moyen est de toute évidence un des plus bas du continent, probablement le plus bas. Comment expliquer cette apparente contradiction ? Simplement, la majorité de la population dépend (où pour le moins profite) des subventions et aides de l’état.

Personne n’affirme qu’il s’agit là d’une situation idéale (et ce serait une bêtise de le faire). Mais il est certain que grâce à ces dispositions, il a été possible de réduire les graves coûts sociaux de la crise économique dont a souffert le pays. Quoiqu’en disent les adversaires de notre système, à Cuba, personne ne meurt de faim, pas même ceux qui ne gagnent presque rien. Ce qui ne signifie pas que les gens satisfassent à toutes leurs aspirations économiques et de bien- être (Mais ceci est un autre thème).

Les règles du jeu sont claires : il n’est pas possible de mesurer le pouvoir d’achat des cubains vivant à Cuba avec des outils applicables à d’autres entités et réalités économiques.

Voyons donc.

Une des conquêtes de la Révolution, un de ses principaux étendards, est de pouvoir compter sur des systèmes de santé et d’éducation absolument gratuits. Les chiffres ne mentent pas, les statistiques de ces secteurs d’activité situent Cuba en tête de tout l’Amérique latine.

Affirmer que l’éducation et la santé dans l’Ile sont dans leur meilleur période serait pour le moins innocent ou pure démagogie. Il est certain que la crise a aussi impacté ces secteurs. Ainsi, bien qu’il puisse être quelquefois difficile de trouver des suppléments vitaminés dans une pharmacie, ou que l’on puisse trouver que certains hôpitaux soient sales, il est certain cependant que si un malade nécessite une transplantation de cœur, il l’obtiendra sans avoir à payer un peso !

De même le niveau de nos enseignants n’est plus celui qui existait il y a 30 ans, mais un jeune sera diplômé de l’université (dûment contrôlé), sans avoir à débourser de grandes quantités d’argent.

Mais pouvoir compter sur des systèmes publics de santé et d’éducation gratuits et universels, n’est pas, d’évidence, le seul avantage dont bénéficient tous les cubains. Et la nourriture qu’il faut payer, et les transports, et l’électricité, le gaz ...? Tous ces secteurs sont en bonne partie subventionnés par l’Etat, de façon que leurs prix soient relativement bas.

Avec la carte de rationnement (livret de ravitaillement), chaque citoyen reçoit une quantité déterminée de marchandises pour un prix quasi symbolique. Cette quote-part ne résout pas tous les problèmes pour un mois, mais elle aide considérablement. Les transports publics dans les villes sont très peu chers. Un aller dans le bus coûte 0,40 peso de monnaie nationale c’est à dire 2 centimes de dollar* Même si le service, surtout aux heures de grande affluence, est insuffisant.

Beaucoup (ceux qui peuvent) préfèrent prendre un taxi collectif appelé « almendrones » qui coûte entre 10 et 20 pesos en monnaie nationale, soit à peine de 0,5 à 1 dollar. Les prix de l’électricité et du gaz sont également modiques. Moi, par exemple, je vis dans un appartement avec réfrigérateur, ventilateurs, chauffe-eau, autocuiseur électrique, téléviseur, micro-ordinateur, radio, et autres articles électriques... jamais je ne paie plus de 12 pesos par mois, soit la moitié d’un dollar.

A ceci s’ajoute que la majorité des cubains, ne paie pas de loyer pour se loger. Ceci ne signifie pas que la situation immobilière est bonne : plusieurs générations d’une même famille doivent vivre quelquefois dans une petite maison. Les locations sont réservées à ceux qui entrent dans un emploi d’état.

Il est un peu plus difficile pour ceux qui reçoivent les salaires d’état, d’acheter des vêtements ou des chaussures dans les réseaux de magasins en devises (CUC), les prix y étant élevés.

Certains profitent des possibilités offertes dans les centres de travail (uniformes et chaussures), et d’autres utilisent les magasins de vêtement recyclés.

Il existe une partie de la population qui est plus vulnérable : les personnes âgées, et les sans familles. Pour eux ont été ouverts des restaurants de prix très très bas et ils reçoivent une attention sociale personnalisée. Il est certain que se sont eux qui ont été les plus affectés par la crise. Au cours des dernières années, particulièrement dans les grandes villes, on a pu noter un phénomène qu’il y a 30 ans était inconcevable : certains personnes âgées demande l’aumône dans la rue.

Personne ne dit que tout est facile, ou qu’il s’agit d’une bonne vie.

Une bonne part des cubains s’arrange pour augmenter leurs revenus, (certains de manière légale, d’autres en frisant le délit, et une minorité en usant de délinquance).

Mais augmenter le pouvoir d’achat, le niveau de vie, c’est une aspiration (et une demande) des travailleurs citoyens, bien que tous ne sont pas motivés pour travailler. Les prochaines années seront cruciales. Les gens ont besoin de certitudes.

Yuris Nôrido est journaliste dans des médias officiels comme le journal « Trabajadores » et le site digital « Cuba Si ».

Membre du parti communiste de Cuba, « parce que confiante en ce qu’il peut être le moteur des changements nécessaires pour ce pays » *

Note du traducteur :

Ceci signifie qu’avec un salaire moyen de 20 dollars, un cubain peut payer 2000 allers en bus. A titre d’illustration, un aller en bus à Lyon coûte, par carnet de 10, 1,50 euro, soit 2 dollars, multiplié par 2000, correspond à un salaire de 4000 dollars mensuels....pas si mal...

Autre remarque : comparez le prix de deux pesos pour aller au cinéma à cuba, soit environ, sur la base de 9 euros la place en France, 270 FOIS MOINS CHER. Autrement dit, avec le prix d’une place au cinéma en France, on va 270 fois au ciné à Cuba....pas si mal...

Source : Cuba coopération

Traduction : Daniel Maury, France-Cuba Lyon

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12:47 Publié dans AL-Pays : Cuba, Economie | Tags : cuba, pouvoir d'achat, prix, logement | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg