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05/11/2014

L’Haïtienne Yanick Lahens prix Femina 2014 avec «Bain de lune»

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C’est l’écrivaine Yanick Lahens qui a décroché ce lundi 3 novembre le prix Femina 2014 pour son roman Bain de lune. Le jury exclusivement féminin couronne ainsi une œuvre poétique et politique qui témoigne de la beauté et de la tragédie qui habite le petit État caribéen. Le prix Femina étranger a été décerné à l’Israélienne Zeruya Shalev pour Ce qui reste de nos vies.

« Je suis très contente. La reconnaissance fait du bien et je suis surtout sensible au fait que le jury a compris que cette histoire, si elle se passe en Haïti, est universelle », a déclaré la lauréate après l’annonce du jury.

Ce sont quatre générations de deux familles et la vie des paysans qui défilent sur 280 pages devant nos yeux. Yanick Lahens a longtemps labouré la terre haïtienne pour faire naître Bain de lune. En Haïti, « vivre et souffrir sont une même chose » nous fait comprendre la narratrice du roman, une inconnue échouée sur une plage. Ici on lutte aussi bien contre la politique des dictateurs que contre les colères de la nature qui s’expriment par des tremblements de terre, des ouragans ou des sécheresses : « Dans toute cette histoire, il faudra tenir compte du vent, du sel, de l’eau, et pas seulement des hommes et des femmes. »

Bain de lune, c’est aussi un combat contre le poids de la généalogie et l’histoire de deux camps, les Lafleur et les très redoutés Mésidor, devenus les seigneurs de l’île : « Remonter toute la chaîne de mon existence pour comprendre une fois pour toutes… Remettre au monde un à un mes aïeuls et aïeules. Jusqu’à l’aïeul franginen, jusqu’à Bonal Lafleur, jusqu’à Tertulien Mésidor et Anastase, son père. »

Un style direct et tranchant

Née le 22 décembre 1953 à Port-au-Prince, Yanick Lahens dépeint ainsi les forces extérieures et intérieures qui sont à l’œuvre dans son pays natal. La beauté des paysages et des gestes, les bains de lune et le chant vaudou, la cruauté d’une existence très dure et d’une politique bien souvent cynique, tout passe par le style direct et tranchant, à la fois empathique et distancé de l’auteur.

Yanick Lahens a fait ses études secondaires et supérieures en France avant de s’installer à nouveau en Haïti pour enseigner la littérature et s’engager contre l’illettrisme. Une action qui l’avait mené aussi dans le cabinet du ministre de la Culture, Raoul Peck, de 1996 à 1997. Cofondatrice de l’Association des écrivains haïtiens, elle est membre du Conseil international d’études francophones et s’affirme aujourd’hui comme une parmi les grandes figures de la littérature haïtienne.

Article publié par RFI

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