29/06/2014
Cuba, les Canadiens s’y ruent, Anglais, Allemands et Français aussi
Cuba n’a commencé à s’ouvrir au tourisme que voici peu. Jusque là, seuls quelques bobos soixante-huitards s’envolaient vers l’île, plus par conviction que par désir, avant que le régime castriste ne décide la construction, sur la côte nord, de quelques hôtels « all inclusive » » à Varadero, un bétonnage inspiré de Torremolinos.
En 2013, Cuba a accueilli plus de 2,8 millions de visiteurs, dont un peu moins de 100.000 Français, précédés par les Anglais et les Allemands, et suivis par les Italiens. Très peu de Belges, malheureusement.
En février dernier, les Français étaient déjà plus de 22.000, soit près de 10 p.c. de plus que l’an dernier : Havana Tours, Vacances Transat, TUI, Fram et Thomas Cook étant les principaux tour-opérateurs. Voilà pour l’Europe.
Mais c’est le marché canadien, surtout anglophone, qui est le premier émetteur de touristes à Cuba. Si l’on en croit le ministre cubain du Tourisme, Manuel Marrero Cruz, le tourisme a pesé pour 1,804 milliards de pesos convertibles (près d’un milliard et demi d’euros) et on peut s’attendre à une augmentation de 5 p.c. des arrivées cette année.
Horizon 2030
Dès lors, le tourisme sera-t-il, après le médical, la « bouée de sauvetage » pour Cuba et sa population ?
Cuba a mis en place un ambitieux plan d’investissements destiné à faciliter le tourisme d’ici 2030, qui met l’accent sur le tourisme nautique, le tourisme de nature, le transport et les aéroports — avec notamment le développement prévu de l’aéroport de La Havane — ainsi que les croisières. Le golf va se développer aussi : onze nouveaux terrains sont prévus un peu partout dans le pays, qui viendront compléter le seul green situé en banlieue de La Havane, un neuf trous plutôt minable et trop boisé.
Mais en voulant doter chaque province d’un golf, il est à craindre que Cuba ne commette la même erreur que la Tunisie : les amateurs de la petite balle blanche souhaitent changer de décor durant leur séjour, mais ne sont pas prêts pour cela à faire des centaines de kilomètres.
Réseaux sociaux…
Manuel Marrero Cruz a encore annoncé une nouvelle campagne publicitaire et le recours systématique, désormais, aux nouvelles technologies d’information, entendez : les réseaux sociaux.
Encore faudrait-il qu’Internet, jusqu’ici plutôt surveillé par les autorités, fonctionne correctement et à grande vitesse, un problème qui pourrait être réglé bientôt avec la pose d’un nouveau câble sous-marin entre l’île et le Venezuela.
Enfin, souligne Manuel Marrero Cruz, il faut actualiser le produit touristique : avec la sécurité dans l’île, son patrimoine culturel est la raison principale de leur voyage pour plus de la moitié des visiteurs. Et là, nous le verrons, Cuba possède une histoire et un patrimoine, notamment architectural, d’une exceptionnelle richesse.
D’autant que la plupart des villes cubaines ont été fondées voici tout juste 500 ans (La Havane, en 1515). Celles-ci s’étaient naturellement regroupées, lors de la Foire du tourisme, au Parc Morro Cabaña, un impressionnant site autrefois militaire, inscrit au Patrimoine de l’UNESCO.
L’avenir à l’entreprise privée ?
Pour les opérateurs locaux, le sursaut viendra peut-être du secteur privé, les entreprises du tourisme faisant partie des quelque 170 secteurs où la création d’entreprises privées est désormais autorisée à Cuba, depuis 2012.
Comme Le 1800, un élégant restaurant de la vieille ville de Camagüey. C’est le plus grand des sept restaurants privé qu’on y trouve déjà, et sans doute aussi le plus élégant, avec sa cave bien fournie sur laquelle veille même un sommelier. Son propriétaire s’est lancé dans l’aventure après une expérience de 17 ans dans la restauration.
Le soutien de la France
Cuba peut aussi compter sur le soutien de la France, présente à la FITCuba avec une dizaine de stands représentant 140 sociétés. C’est que les Antilles françaises, a rappelé Fleur Pellerin, ne sont qu’à 200 kilomètres… Orange, Bouygues et le groupe Accor, pour ne citer qu’eux, sont déjà bien implantés à Cuba, ces derniers devant d’ailleurs y construire un troisième hôtel.
Mais Fleur Pellerin a aussi promis que la France apporterait son expérience et son savoir-faire aux écoles hôtelières cubaines. Ce ne sera pas un luxe, la gastronomie n’étant pas le fort de la cuisine cubaine, jusqu’ici, alors qu’en « fusionnant » les traditions créoles et la cuisine « international », on peut arriver à des résultats très intéressants..
Mains tendues…
Sur Cuba, il y aurait bien d’autres choses à écrire et à dire, si les organisateurs ne décourageaient toute tentative d’entrer en contact avec la population… La situation économique à Cuba est aujourd’hui très, très difficile.
Plus que tout autre pays, Cuba a souffert de la chute de l’URSS et des régimes communistes, ses principaux clients, voire bailleurs de fonds. Dans les rues de La Havane, de plus en plus de gens tendent la main.
José — c’est un nom d’emprunt —, la cinquantaine, porte ostensiblement la kippa et l’étoile de David autour du cou. La synagogue est fléchée depuis le bord de mer, et les quelque 700 juifs de La Havane, assure-t-il, ne sont pas ennuyés par le régime.
On trouve aussi à La Havane quelques restaurants kaschers, mais aussi une église orthodoxe, de nombreuses catholiques — d’ailleurs encore très fréquentées dans ce pays de culture hispanique —, et même encore quelques loges maçonniques : quoi qu’on en pense, Cuba est tolérante.
Le problème est ailleurs : une vieille maman malade et pas d’argent pour la soigner… Un comble, dans ce pays dont la qualité de la médecine est mondialement reconnue.
Mais ils seraient 40.000 médecins et personnels de santé cubains à travailler à l'étranger : en l'échange de l'envoi de personnel médical au Venezuela, par exemple, Cuba obtient des prix réduits sur le pétrole qu'il importe. Cette pratique rapporterait 6 milliards de dollars par an à l'État, soit trois fois plus que le tourisme… qui rapporte déjà lui-même plus que la culture de la canne à sucre.
20:27 Publié dans AL-Pays : Cuba, Loisirs, Voyage | Tags : tourisme, cuba, canada | Lien permanent | Commentaires (1) | Imprimer | | Facebook | | |
20/03/2013
FOOT : À Cuba, les investissements portent leurs fruits
Pour la première fois, Cuba a validé son ticket pour la phase finale de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA, grâce à sa superbe victoire 2:1 sur le Costa Rica, mardi 26 février, en quart de finale du tournoi qualificatif de la CONCACAF pour Turquie 2013.
Ce succès, qui permet à Cuba d'accéder à la dixième phase finale de compétition FIFA de son histoire, n'est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d'un long processus de développement. "C'est une immense réussite pour tout le sport cubain. Cette qualification récompense dix années de travail mené en concertation avec le gouvernement cubain, qui nous a aidés à amener à maturité cette merveilleuse génération de joueurs. C'est un rêve d'aller en Turquie, où la concurrence sera très relevée", se félicite le Président de la Fédération cubaine de football, Luis Hernández.
"J'ajoute que le soutien de la FIFA a été déterminant. Depuis 1998, nous collaborons étroitement avec la FIFA, qui nous a permis de développer divers projets d'infrastructure et de formation. Cela a contribué à donner une identité à notre football", ajoute-t-il.
Investissements infrastructurels
Depuis 1999, la FIFA a investi plus de 5,1 millions de dollars US dans le développement du football cubain, répartis de la façon suivante : plus de 4 millions via le programme d'assistance financière, 800 000 dollars par le biais des projets Goal 1 et 2, et 300 000 dollars à travers l'initiative "Gagner dans la CONCACAF avec la CONCACAF", qui a favorisé la fourniture d'équipements et l'intervention de spécialistes. Ce n'est pas tout : au cours des sept dernières années, 14 programmes éducatifs ont été conduits dans les domaines du football féminin, de l'arbitrage, du futsal et du football amateur grâce à l'appui logistique de la FIFA.
Tous ces investissements se sont traduits par des projets concrets, comme la rénovation du siège de la Fédération cubaine, réalisée dans le cadre du programme Goal 1 en 2001. Au bâtiment ont été ajoutés un terrain en gazon naturel, une résidence, une équipe médicale et une salle de conférence avec bibliothèque. Les fonds affectés au programme Goal 2 ont servi à finaliser le centre technique national, doté d'un centre de formation, et à financer son système d'éclairage. D'autres projets Goal, comme l'installation d'un terrain en gazon artificiel au stade La Polar, ont été validés et seront mis en place à court terme.
Si Cuba, absent de la grande scène mondialiste depuis 1938, ne disputera pas le tournoi à six final qui désignera les représentants de la CONCACAF à la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™, l'avenir s'annonce tout de même prometteur. "Pour continuer à progresser, nous avons fixé des étapes à atteindre. En Turquie, nous donnerons le maximum. Mais n'oublions pas notre sélection U-17, qui s'est qualifiée pour le Championnat de la CONCACAF en avril prochain", ajoute Hernández, avec en ligne de mire la Coupe du Monde de la catégorie qui se déroulera en automne prochain aux Émirats Arabes Unis.
"Comme le veut notre rôle d'instance dirigeante, nous avons élaboré plusieurs programmes afin de contribuer le plus efficacement possible au développement de nos associations membres. À Cuba, nous nous sommes concentrés sur les aspects infrastructurels et éducatifs. Nous nous réjouissons du progrès observé et nous serons heureux de continuer à appuyer le développement du football cubain", conclut le Directeur de la Division Associations membres et Développement de la FIFA, Thierry Regenass.
Article FIFA
16:53 Publié dans Amérique Latine, Loisirs, Sport | Tags : foot, cuba, sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | | Facebook | | |