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14/01/2014

Haïti - Politique : «Les Cubains ne vous abandonneront jamais» dixit Raul Castro

castroraoul.jpgLors de la célébration du 55e anniversaire (1er janvier 1959) de la prise de pouvoir de Fidel Castro (87 ans) à Santiago (Cuba), le Président cubain, Raul Castro dans son discours, a fait référence à la date de l'indépendance haïtienne qui coïncide également au 1er janvier et déclaré qu’Haïti pouvait toujours compter sur la collaboration de Cuba « Haïti et Cuba ont eu à payer un prix élevé pour avoir osé affronter l'empire dominant [...] peuple frère haïtien les Cubains ne vous abandonneront jamais, et vous pouvez toujours compter sur notre modeste collaboration. » une déclaration fortement applaudi par les milliers d’invités présents à cette cérémonie.

Raul Castro a rappelé qu'Haïti avait fait la première révolution dans la région d'Amérique latine et des Caraïbes, « c’était aussi la première et seule victoire d'un mouvement révolutionnaire dirigé par des esclaves noirs, qui se sont battus contre ce système honteux et pour leur indépendance nationale. »

Rappelons qu’Haïti est membres de la Communauté des États Latino-Américain et des Caraïbes (CELAC) et l'alliance énergétique PetroCaribe et membre observateur également de de l'Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique - Traité de Commerce des Peuples (ALBA - TCP).

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HL/ SL/ HaïtiLibre

15:00 Publié dans Actualités, AL-Pays : Haiti, Politique | Tags : raoul castro, haiti, solidarité | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

06/01/2014

Le poète et neuro-linguiste haïtien Jean Métellus est mort

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Jean Metellus nous a quittés. Il était né le 30 avril 1937 à Jacmel (Haïti), il émigre en France en 1959 à l'époque de la dictature des Duvalier. Il exerçait la profession de neuro-linguiste, en même temps que ses multiples activités littéraires de romancier, poète, dramaturge et essayiste.

Marié, père de trois enfants, il était médecin des Hôpitaux de Paris au Centre Hospitalier Émile Roux, en tant que neurologue spécialiste dans les troubles de la parole.

Après des études secondaires au Lycée Pinchinat de Jacmel, Jean Métellus occupe le poste de professeur de mathématiques au Lycée Célie Lamour de sa ville natale de 1957 à 1959. Il poursuit ses études en France à la Faculté des Sciences de Paris, suivi d'études de Médecine à la Faculté de Médecine de Paris. Docteur en Médecine en 1970 et Docteur en Linguistique en 1975, il conjugue harmonieusement ses deux spécialisations dans son quotidien médical et littéraire qui lui ont valu la reconnaissance de sociétés savantes. Il a été lauréat de l'Académie de Médecine en 1973, 1976, 1984 et de trois prix littéraires qui lui ont été décernés en 1982, 1984 et 1991. Jean Métellus exerçait, en outre, le métier de professeur au Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris.

À la liste de ses publications de romans, de poésies, de pièces de théâtre s'ajoutent des essais historiques et philosophiques sur Haïti, et tout particulièrement de nombreux écrits (près d'une centaine) sur les problèmes du langage. Son premier recueil de poésie Au pipirite chantant a retenu l'attention d'André Malraux et de Maurice Nadeau. Antoine Vitez a remarqué la puissance dramatique et poétique de son théâtre en montant Anacaona au Théâtre de Chaillot.

  • Poème extrait du recueil Au pipirite chantant, éditions Les lettres nouvelles, 1995

Femme noire

La femme noire a un enfant qui la tient en alerte
La femme noire a un enfant et des seins douloureux
C’est une accouchée d’hier
Les douleurs l’ont surprise à la cueillette du café
Là sous le caféier sur la veste de son mari, la tête
contre un palmier,
les pieds plantés dans la terre, elle a poussé
son enfant
L’eau de la source est pure
La chaleur du corps tendre
Elle reprit son travail avec au sein l’enfant
dans une main, la machette
Le sarclage recommence, la cueillette de plus
belle, la mère engrosse le terre pour pouvoir
donner du lait à son enfant

Article publié par l'Humanité

12:50 Publié dans Actualités, AL-Pays : Haiti, Culture, Livre | Tags : haïti, poésie, aimé césaire, jean métellus | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

02/08/2013

Coopération ? L’exemple vient de Cuba et du Venezuela

haïti, pétrole, cuba, vénézuéla, c'est un monde, josé fortC'est un monde, la chronique de José Fort.

Deux informations donnent à réfléchir sur ce que devrait être une véritable coopération internationale. La première vient de La Havane. Dix mille médecins obtiendront cette année leur diplôme dans la Grande Ile. 5.683 Cubains, 4.843 étrangers, la Bolivie arrivant en tête avec 855 médecins diplômés.

Suivent l'Équateur (718), le Mexique (444), l'Argentine (387), le Salvador (386), la Guyana (280), Timor-Leste  (194), l'Angola (118) et la Chine (101). Des milliers de médecins cubains travaillent actuellement dans plusieurs pays d’Amérique du Sud et dans les Caraïbes notamment en Haïti.

La deuxième information arrive de Port au Prince grâce à Radio France Internationale (RFI). Un accord vient d’être signé entre le Venezuela et Haïti portant sur un échange de nourriture contre du pétrole.

Depuis 2008, Haïti achète à crédit le pétrole du Venezuela au travers du programme Petrocaribe, entraînant une dette qui s'élève aujourd'hui à un milliard de dollars, indique Amélie Baron de RFI. Elle poursuit en précisant que Caracas a décidé de ne pas réclamer cette somme.

En échange, Haïti va lui vendre à tarif préférentiel des denrées alimentaires. Un soutien inespéré à l'agriculture haïtienne selon le Premier ministre Laurent Lamothe qui veut rompre avec le libéralisme de ses prédécesseurs. « Les gouvernements précédents ont appliqué une politique ultra-libérale, estime Laurent Lamothe. Ils ont cassé toutes les taxes, les tarifs douaniers et tous les produits ont envahi notre pays. Notre production nationale est tombée à zéro. »

Pour le Premier ministre haïtien, la dette contractée auprès du Venezuela n'est pas un handicap mais une aubaine. Pour lui, la logique de Caracas est simple : « Ne payez pas cash, mais envoyez nous plutôt de la nourriture. » Cet accord, conclut Amélie Baron, permettrait à Haïti de relancer son agriculture et de sortir de la misère.

Ces deux exemples sont à l’opposé de la prétendue « coopération internationale » menée par les grandes puissances capitalistes, les Etats-Unis et l’Union Européenne très particulièrement.

En Egypte, les Etats-Unis coopèrent avec l’armée en distribuant chaque année des sommes folles mais pas un dollar ne va au développement du pays.

Au Mali, les pays dits « donateurs » ont signé un gros chèque. Une partie de l’argent a été détournée, le solde servant à régler les notes des entreprises et des importations étrangères. Rien pour le coton, les infrastructures, l’électricité ou l’eau. La « coopération internationale », la véritable, celle qui va aux populations est menée par des ONG, comme le Secours populaire Français. Pas par les Etats et encore moins par la Banque mondiale et le FMI.

Publié par l'Humanité

30/04/2013

Mimi Barthélémy, l’espoir toujours vivant du peuple haïtien

haïti,musique,festivals,conte,mimi barthélémyL’immense Mimi Barthélémy, conteuse, chanteuse, dramaturge et écrivaine haïtienne, est décédée le 27 avril, en France métropolitaine.

La disparition brutale de Mimi Barthélémy, emportée la veille de ses 74 ans par une crise cardiaque, a plongé ses proches et son public dans le deuil. Christian Hervy, maire de Chevilly-Larue, où résidait la grande dame, déclare, à son sujet : « Mimi avait élégance et profondeur. Elle était de ces voix qui portent loin, exprimant avec passion la culture et les souffrances, mais aussi l’espoir toujours vivant, du peuple haïtien. C’était une conscience, acquise à l’idée de sa responsabilité d’artiste dans le combat contre toute forme d’oppression et pour toutes les émancipations. Elle a marqué d’une empreinte indélébile le beau métier de conteur et laissé en sa maison une trace qui ne s’effacera pas. »

Son savant tressage de créole et de français

Née le 3 mai 1939 à Port-au-Prince, Mimi Barthélémy n’a cessé, dans la lignée de la regrettée Toto Bissainthe, de perpétuer le riche patrimoine oral d’Haïti, tout en le vivifiant de son inventivité. Epouse de l’anthropologue français Gérard Barthélémy, elle a voyagé au Sri Lanka, au Maghreb et en bien d’autres contrées. Hautement concernée par les peuples d’Amérique, elle a monté, au tournant de la décennie 1980, un spectacle sur les Amérindiens noirs Garifunas et, ainsi, a exhumé la mémoire des ancêtres déportés.


Mimi Barthélémy, 5 Questions pour Île en île par ileenile

Toute oppression lui perçait le cœur. Mimi a porté ses messages dans les festivals, les salles de spectacles, les bibliothèques, et partout où les portes s’ouvraient : dans les appartements, afin de susciter une véritable proximité avec le public, mais aussi dans des hôpitaux et des prisons. Elle a publié de superbes disques et livres qui, même lorsqu’ils sont destinés au jeune public, enchantent les adultes. Ses publications et son travail scénique lui ont valu une récolte de distinctions –Becker d’or (1989), Chevalier de l’Ordre national du mérite (2000), Officier de l’Ordre des arts et des lettres (2001)… Le prix Arletty de l’Universalité de la langue française a notamment honoré, en 1992, son savant tressage de créole et de français. Mimi Barthélémy embrasse, dans un même élan, les deux langues et, par là-même, donne chair avec sublimité au concept de créolisation du monde défini par Edouard Glissant.

Un univers singulier

Durant presque tout le mois de décembre 2012, l’artiste présentait, avec la Cie Ti Moun Fou, sa création "Kouté Chanté" (Ecouté, chanté), au Théâtre d’Ivry (http://theatredivryantoinevitez.ivry94.fr/les-spectacles/...), coproducteur du spectacle. La directrice du lieu, Leïla Cukierman, a développé, avec elle, une collaboration fidèle et fertile. Sur une mise en scène de Pauline de Coulhac, Mimi Barthélémy emportait l’auditoire au gré de légendes d’Haïti. La Martiniquaise Mariann Mathéus, autre précieuse comédienne, chanteuse et conteuse, a assisté à l’une des représentations. « Mimi avait écrit ce spectacle, qui narrait l’histoire d’Haïti et possédait un univers singulier. Elle conciliait une grande exigence et le soin permanent qu’elle portait à sa famille, à ses proches et aux personnes avec lesquelles elle travaillait. Elle avait toujours la préoccupation de s’adresser  aux plus jeunes de façon précise et, à la fois, ludique. Deux mots la qualifient parfaitement : tendre et solaire ».

Article publié par le journal l'Humanité