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12/11/2014

PEROU (carnet de voyage 6) : Sur le plus haut lac du monde navigable

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Il y a des lacs et il y a le Lac Titicaca. C’est comme ça. Naviguer sur ce géant d’eau (8400 km2 de superficie), le plus haut au monde à 3800 mètres d’altitude, transporte. Forcément. Le Pérou est en soi une extraordinaire machine à remonter le temps.

Le lac Titicaca l’est davantage. Les heures se sont suspendues sur l’île de Taquille. Protégée par l’Unesco depuis 2005, elle déborde de touristes curieux. Les autochtones, eux, gardent chevillés au corps leurs traditions. Il faut grimper dur pour arriver au cœur de cette île. Sur son chemin, le badaud ne s’étonnera plus de croiser des hommes et des femmes tricoter.

Pourquoi faire ça en marchant ? Parce que c’est comme ça. Les hommes tissent les vêtements des femmes et vice et versa. Les traditions sont restées profondément ancrées. Les codes et les rituels aussi. Les femmes célibataires sont reconnaissables à leurs jupes colorées et à leurs larges châles noirs qui leur recouvrent la tête. Les jeunes gens arborent un long bonnet blanc et rouge qui n’est pas sans rappeler ceux que portent les danseurs de jotas en Espagne. La façon même de le porter, sur les côtés, ou en arrière, a un sens. Pas de divorce ici.
Après plusieurs mois de concubinage, le mariage, qui dure une semaine, est un pacte à vie. La femme, qui se coupera les cheveux pour tisser la ceinture que portera son futur mari, arborera au bas mot quelques 25 à 30 jupes. La nuit de noces peut alors s’avérer très longue pour les impatients. La vie est rythmée par la vente de l’artisanat familial dans la coopérative. La principale activité économique reste l’agriculture vivrière et la pêche qui souffre néanmoins d’un caractère intensif familial. Quant au tourisme dont on pourrait croire qu’il menacerait les us et coutumes ancestrales, il s’avère être le garant de leur perpétuité afin de séduire l’œil des étrangers qui viennent combler en ces lieux combler leur curiosité, assurent les autorités de Taquille. 
 
Près de deux heures de navigation plus loin, les îles flottantes  offrent un dépaysement surprenant. On raconte que des esclaves échappés des mines de Potosi en Bolivie auraient peuplé cette partie du lac. Les Urus se composent de près de 95 îlots artificiels bâtis sur des roseaux.
 
Passés les quatre mois que dure la saison touristique (un gagne pain vital), le quotidien des habitants est rythmé par la dureté des conditions de vie forcément précaires. Tout fait défaut, en dépit de l’existence de dispensaires et d’écoles, poussant les plus jeunes à l’exode vers les grandes villes.
 
La plus proche, Puno, accueille le 3ème carnaval du continent. Mais cette cité de 180.000 habitants est surtout réputée pour ses trafics en tout genre. Située à deux heures de route de la Bolivie, la contrebande y est pour ainsi dire chez elle.

Cathy Ceïbe : http://www.humanite.fr/blogs/sur-le-plus-haut-lac-du-monde-navigable-554433

15:19 Publié dans AL-Pays : Pérou, Amérique Latine, Carnet de voyage, Voyage | Tags : pérou, lac | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

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