Laurent Fabius est attendu à La Havane ce samedi. Il s'agit là d'un événement puisque cela faisait 31 ans qu'un ministre des Affaires étrangères n'avait pas foulé le sol cubain (Claude Cheysson en 1983). Au menu du chef de la diplomatie tricolore, pas de tourisme ou de dégustation de cigares, mais une rencontre avec son homologue cubain, Bruno Rodriguez Parrilla, qui lui avait lancé une invitation officielle lors de sa visite à Paris, le mois dernier.
Laurent Fabius va donc l'honorer, à l'heure où les relations entre Cuba et l'Union européenne se détendent. En attendant un accord de collaboration qui pourrait être conclu en 2015, Cuba a accepté début mars une proposition de dialogue de l'UE après dix ans de brouille liée à l'épineuse question des droits de l'homme au pays de Fidel Castro
Un sujet devrait permettre à Laurent Fabius et à ses interlocuteurs de se décrisper : celui des relations bilatérales économiques entre les deux pays. Si les échanges commerciaux entre la France et Cuba sont modestes (280 millions d'euros annuels), Cuba s'ouvre progressivement aux investissements étrangers.
Pour preuve, le Parlement cubain a adopté le 29 mars une loi dispensant les entreprises étrangères d’impôt sur les bénéfices pendant huit ans, à condition que les investissements soient réalisés dans une entreprise d'Etat ou dans une coopérative. Un petit pas vers le libéralisme, aux allures d'aubaine dont la France entend bien profiter. Prisonniers politiques ou pas.
Laurent Fabius se rend aujourd'hui à Cuba pour une visite d'Etat historique. Une première depuis 30 ans pour un chef de la diplomatie française.
A cette occasion, Stéphane Witkowski (Président du conseil de gestion de l'Institut des hautes études d'Amérique latine) était notre invité ce matin, afin de décrypter les enjeux d'une telle reprise des relations diplomatiques entre les deux pays.
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