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23/11/2013

Services médicaux spécialisés: 500 Québécois traités à Cuba en un an

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Gérald Rochette et Christine Rousseau, ici en compagnie du Dr Osvaldo Hector Aridasa, ont tous deux profité des services médicaux cubains.

(Québec) Les services médicaux spécialisés de Cuba attirent de plus en plus de Québécois. Environ 500 patients québécois ont opté pour ces services au cours de la dernière année.

«Plus de la moitié sont venus pour des chirurgies esthétiques. Pour d'autres personnes, ce sera pour une chirurgie à la colonne vertébrale, des soins en ophtalmologie, des traitements en dermatologie dont les taches blanches sur la peau [vitiligo] ou le psoriasis. Il y a quelques cas de cancer que nous traitons par un vaccin», a indiqué, jeudi, le Dr Osvaldo Hector Aridasa, en visite au Québec pour faire la promotion de ce tourisme médical.

«Ce n'est pas pour faire de la compétition au système de santé du Canada. Les services que nous proposons ne sont pas disponibles au Québec dans le secteur public ou les délais sont minimes. En soins esthétiques [offerts par le privé au Québec], les prix sont raisonnables à Cuba», a ajouté le médecin cubain qui s'exprime dans un excellent français.

Séjour de 14 000 $ 

Gérald Rochette de Saint-Augustin de Desmaures a fait l'expérience des soins de santé à Cuba en 2012. Il ne pouvait trouver un médecin au Québec pour l'opérer à la colonne vertébrale. À la suite d'un accident de travail, son dos le faisait souffrir terriblement depuis de nombreuses années. Il avait pris plusieurs médicaments, subi des étirements, eu des injections de cortisone, sans succès. «À La Havane, on m'a vissé une plaque de titanium sur la colonne. On a enlevé des disques. Aujourd'hui, je ne barre plus comme avant», a-t-il raconté.

Son séjour de trois semaines à Cuba, son hospitalisation et la chirurgie lui ont coûté près de 14 000 $. Il ne le regrette pas. On lui a remis 3500 $ avant de prendre l'avion pour Montréal étant donné que les frais ont été moins élevés que prévu.

De son côté, Christine Rousseau a eu recours aux services cubains en ophtalmologie pour stopper une maladie dégénérative de l'oeil appelée Stargardt. «Cette maladie est considérée incurable au Canada. À Cuba, on peut avoir des traitements pour arrêter la progression de la maladie.

Aujourd'hui, j'ai non seulement conservé la vision que j'avais en 2009 mais j'ai même eu une petite amélioration», a-t-elle dit.

Ces traitements à base d'ozonothérapie doivent être répétés chaque année. «Le coût du premier séjour d'une durée de trois semaines, avec la chirurgie incluse, a été de près de 11 000 $. Chaque fois que j'y retourne, les traitements coûtent avec 4000 $ et 5000 $», a-t-elle indiqué.

Séjour de trois semaines conseillé

Pour éviter des risques de complication après une chirurgie, on conseille un séjour de trois semaines à Cuba incluant la période d'évaluation préopératoire. Exceptionnellement, des complications causées par une infection peuvent survenir. Les patients peuvent alors communiquer avec l'agence Servimed au Québec qui sert d'intermédiaire avec les services médicaux cubains. Moyennant des frais de 485 $, cette agence assure ce lien entre le patient et Cuba - et d'autres services - pendant trois ans.

Depuis quelques années, Cuba mise beaucoup sur le tourisme médical pour soutenir son économie toujours aux prises avec un embargo avec les États-Unis. Il s'agit de la principale source de revenus en devises étrangères du pays. On parle de milliards de dollars par année en revenus.

Des milliers de patients de plusieurs pays se rendent à Cuba chaque année pour s'y faire opérer ou traiter à des prix abordables. Le président vénézuélien Hugo Chavez y a subi deux traitements de chimiothérapie et le joueur de soccer Diego Maradona y a été traité pour sa dépendance à la drogue.

Publié dans la Presse Ca

15:04 Publié dans Actualités, AL-Pays : Cuba, Economie, Santé | Tags : cuba, santé, canada, médecin | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer | |  Facebook | | | | Pin it! | | |  del.icio.us | Digg! Digg

18/11/2013

CAMILLA VALLEJO, DU CHILI A CUBA : PASSIONS ET HAINES

camilavallejo1.jpgCamilla Vallejo vient ce 17 novembre 2013 être nouvellement élue députée communiste du Chili sur la circonscription de la Florida.

camilla vallejo,chili,étudiante,cubaElle siègera également avec Carole Cariola secrétaire générale des jeunesses communistes élue également nouvelle députée.

CAMILLE VALLEJO

"Nous sommes tous amoureux d'elle" - "Si on tue la chienne, on se débarrasse de la portée".

Camilla Vallejo soulève passions de la part de ceux qui soutiennent son combat, et une profonde haine venant de ceux qui en Amérique Latine ou ailleurs considèrent que les idées communistes représentent un danger pour leurs privilèges.

camilavallejo2.jpgPORTRAIT

Camila Antonia Amaranta Vallejo Dowling (Santiago du Chili, 28 avril 1988) est une étudiante et activiste politique chilienne, militante des Jeunesses communistes du Chili, l'association de jeunesse du Parti communiste du Chili.

Camila Vallejo a occupé la présidence de la Fédération des Étudiants des Universités du Chili (FECh) durant un an, la deuxième femme à occuper cette position après Marisol Prado, qui fut présidente de 1997 à 1998.

Elle a pris de l'importance sur les scènes nationale et internationale comme l'un des principaux dirigeants du mouvement étudiant[6] qui a organisé de grandes mobilisations et protestations au Chili depuis juin 2011. Ces mouvements ont pour but d'obtenir la réforme du système éducatif chilien, en exerçant une forte pression sur la présidence chilienne de Sebastián Piñera.


Camila Vallejo : "Notre mouvement a toujours eu... par ecoledejournalisme

Les discours aux intonations communistes de Camila sont loin de faire l’unanimité. Malgré le fait que son message pour une éducation gratuite et de qualité soit un point d'accord entre tous les manifestants. Selon ses détracteurs, sa notoriété serait essentiellement due à son physique, tandis que d'autres plus proches de ses orientations politiques ne voient dans ces affirmations que des attaques misogynes.

Certains la surnomment "l'Angelina Jolie de Santiago" ; d'autres la comparent à Che Guevara. Avec son joli minois et son éloquence dure mais posée, Camila Vallejo, leader d'un des principaux syndicats étudiants chiliens, s'est imposée comme le symbole du mouvement de contestation qui secoue actuellement le pays. Pour la jeune femme de 23 ans, ni pipe ni béret comme le révolutionnaire d'origine argentine mais un piercing dans le nez et un regard perçant.

"Nous sommes tous amoureux d'elle"

"Nous sommes tous amoureux d'elle", a dit à son sujet le vice-président... bolivien. Et Alvaro Garcia Linera d'encourager les autres jeunes d'Amérique latine de suivre la voie tracée par Camila Vallejo. Les plus conquis vont jusqu'à lui dédier des odes sur You Tube.

Sur le Net, certains se jouent de sa plastique qu'elle ne met pourtant pas en valeur. Elle leur rabat tant bien que mal le caquet en reconnaissant que oui, certains viennent sans doute à ses discours pour sa plastique mais qu'elle a ensuite tout loisir de leur transmettre ses idées. D'autres la mettent en scène dans des montages grossiers avec le ministre de l'Education Felipe Bulnes.

"Si on tue la chienne..."

Mais cet agacement dépasse la moquerie facile derrière l'écran d'ordinateur. Récemment, elle et sa famille ont été placées sous protection policière suite des menaces physiques. L'une d'elles est venue d'une responsable du ministère de la Culture.

Cette femme, Tatiana Acuña avait écrit sur son Twitter au sujet de Camila Vallejo : "Si on tue la chienne, on se débarrasse de la portée". Une phrase de sinistre mémoire prononcée par le général Pinochet, le 11 septembre 1973, jour du coup d'Etat contre le président Salvador Allende. Tatiana Acuña a présenté ses excuses mais a quand même été virée.

Avec un tel parcours, nombreux sont ceux prédisant à Camila Vallejo un bel avenir politique. Pour le moment, elle botte en touche. Chaque chose en son temps, répond-elle en substance. Prochaines étapes de ce "printemps du peuple chilien" : une rencontre syndicats étudiants-président Pinera prévue mardi et une nouvelle manifestation le 11 septembre. Nul doute que la "Che Guevara" du XXIe siècle sera en tête du cortège.

" Fidel Castro est une lueur d’espoir pour le Chili "

Dans le cadre du 50ème anniversaire de la jeunesse communiste, elle s’est rendue dans l’île le week-end de pâques en Avril 2012. Elle a été reçue par les jeunes communistes de l’Université de la Havane et par Fidel Castro.

Ses déclarations sur la société Cubaine ont déclenché des réactions de haine de la part des opposants Cubains soutenus par le gouvernement américain et le gouvernement de droite Chilien.

Elle indiquait ce que beaucoup en Amérique Latine disent : "On parle beaucoup de la répression à Cuba, et j’ai été surprise de voir, au cours d’un voyage précédent, que ce n’était pas du tout le cas", et d‘ajouter après sa visite à Fidel Castro : "Il est une lueur d’espoir pour le Chili. C’est un grand visionnaire".

Articles repris de TV5, TF1, Wikipédia

 

09/11/2013

Bolivie : Les charognards sont à l'affut

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L'été de Pau à La Paz, par Jean Ortiz. Au moment où les "Indigènes" (en Bolivie on utilise plus ce terme que celui "d'Indiens") trouvent enfin reconnaissance, considération,  "protagonisme", et épanouissent leurs langues, leurs cultures, ne voilà-t-il pas qu'un recensement officiel jette un trouble inattendu.

Au précédent recensement de 2001, 38% de la population déclarait n'appartenir à aucun des 36 peuples indigènes reconnus par la Constitution. Le recensement de 2012, à première vue, indiquerait une baisse des "peuples premiers". Ils ne représenteraient que 42% de la population  (les plus nombreux étant les quechuas). Ces résultats étonnants sont contestés  car pour certains les questions auraient été maladroites, mal posées, les"sondeurs" inexpérimentés, le délai trop court, précipité...

Qu'à cela ne tienne: tout fait ventre pour la droite néocoloniale, "blanche", raciste, de Santa Cruz et des départements de la "demi-lune", celle qui tenta un coup de force séparatiste. Elle s'est emparée goulument de ces pourcentages pour tenter de relancer les affrontements ethniques et plaider en faveur d'une "Bolivie majoritairement métis" (entendez "blanche"), qui serait discriminée par la politique, qu'elle qualifie  d'"indigéniste", du gouvernement Morales. "Finissons-en avec cette vilaine souillure indienne!" Le racisme pointe son nez, plus long que celui de Pinocchio. La droite, l'oligarchie, ont  toujours considéré les Indiens comme un handicap pour le pays, quasiment comme des animaux.

Alors tout est bon contre "le gouvernement des mouvements sociaux", y compris jouer avec le "nationalisme" racial et le feu raciste. Durant des siècle la "Bolivie métis" des colonisateurs, des capitalistes, effaça les Indiens du paysage, les nia, écrasa, exploita,"esclavisa"... On appelle cela un "ethnocide". Le vice-président Linera confirme cette analyse: "parler de nation métis c'est en réalité occulter un ethnocide commis par une classe sociale; parler de nation et d'Etat boliviens et de nations culturelles indigènes originelles , paysannes, permet de faire preuve du respect et de la reconnaissance des nations ancestrales, mais aussi d'affirmer une construction commune contemporaine, que nous bâtissons ensemble autour de notre identité bolivienne".

Les résultats étonnants de ce recensement, les conditions du recensement elles-mêmes, méritent étude sereine. Le colonialisme externe et interne n'a pas désarmé; il a toujours posé les problèmes sociaux et nationaux en termes raciaux. Aujourd'hui, être Indien est devenu enfin "normal". On est passé de la revendication identitaire à sa matérialisation quotidienne, à la dignité retrouvée, à une citoyenneté épanouie. Cette émancipation porte en elle de grandes potentialités pour reconstruire le pays et penser le monde autrement. Le régime d'hier, excluant,  fondé sur une prétendue hégémonie "non indienne" et la domination de classe des vieilles élites,  des grands propriétaires, perd peu à peu du terrain. Hier, être Indien c'était être "archaïque", improductif, considéré comme un frein au "progrès", et mille autres lieux communs stigmatisants. Les rituels étaient quasiment clandestins, "honteux". La ritualité, aujourd'hui, n'est plus l'exclusivité des seuls "Indigènes".

Le pays se "décolonise" contre vents et marées. Le MAS et EVO MORALES ont récupéré "ce qui est communautaire, donc de tous", et une fierté nationale qui essaime. Les 36 "peuples premiers" portent désormais une révolution, et une "modernité" (qui n'est pas la nôtre,  "l'occidentale", dont on sait ce qu'elle vaut). Les valeurs du "buen vivir" viennent de loin et portent loin. Il est de plus en plus difficile de caricaturer ces citoyens qui bâtissent une société où il fera bon vivre ensemble et où nul n'écrasera l'autre ni ne blessera la nature, la terre, la Pachamama (août est le mois des offrandes, du "pago", des rituels de la "wajta"). Tout cela peut expliquer sans doute pourquoi l'on se revendique désormais moins en termes d'appartenance ethnique. Qui plus est, la Bolivie n'est plus un pays majoritairement rural. Les paysans sont Indiens mais tous les Indiens ne sont pas paysans. A La Paz, ils tiennent des échoppes dans la rue, travaillent en usine ou sur les chantiers...

Beaucoup se sont prolétarisés tout en essayant de conserver leurs traditions communautaires dans leur nouveau milieu.  Il n'est pas facile de recréer et faire vivre des "communautés" dans les quartiers populaires, mais les "pratiques ancestrales" restent vivantes... Un nouveau système économique  où l'Etat décentralisé (trois niveaux d'autonomies) veut jouer un vrai rôle régulateur , redistributeur, ce que l'on appelle ici la transition "post-capitaliste", se consolide progressivement, malgré des tâtonnements, des conflits  et les tentatives de déstabilisation de la droite "blanche". On est en période d'apprentissage, de laboratoire quotidien inédit.

Equilibre. Harmonie. Mise en commun, sont les maîtres-mots.Tout cela semble avoir brouillé les cartes. Ces premiers éléments d'analyse, à chaud, méritent une réflexion plus poussée, plus dialectique, plus fine, mais sans parti pris raciste.

Jean Ortiz, pour l'Humanité