Cuba, c’est fini ?
26/11/2016
Cuba ou une île et son peuple qui ne seront jamais ordinaire !
par José Fort
« Tu ne crois pas qu’il faut, vite, faire un tour à Cuba, après il sera trop tard ? » Combien de fois ai-je entendu cette question au cours des dernières semaines ? Depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, le voyage d’Obama dans la Grande Ile, le débarquement massif des touristes, la multiplication des vols aériens entre les capitales du monde entier et les principales villes cubaines, après l’ouverture de la zone spéciale, après, après, après… les courageux et honnêtes défenseurs de la révolution et ceux qui rêvent de la détruire s’interrogent de la même manière avec des objectifs différents : « Cuba, c’est fini ? »
Il n’est pas exagéré de poser la question. L’argent, le fric, le business, les combines, ne vont-ils pas pervertir les idéaux révolutionnaires ? Ne convient-il pas mieux de s’interroger autrement : le peuple cubain qui a enduré tant de privations découlant d’un blocus économique criminel décrété par la première puissance mondiale, qui a résisté aux provocations, au terrorisme inspiré par les officines yankees, CIA en tête, n’a-t-il pas le droit lui aussi de vivre mieux, plus confortablement, dans la sécurité, avec de meilleurs salaires, libre de décider son destin et ouvert sur le monde ? Il est inutile de chercher à tout prix à mourir beaux, cela n’empêche pas de passer à trépas souffrants et amers.
Je suis toujours étonné, à propos de Cuba, de lire et d’entendre tant d’imbéciles sphériques. Tu peux les tourner dans n’importe quel sens, ils se révèlent toujours aussi stupides ânonnant comme leurs ancêtres et cela depuis plus de 50 ans les mêmes clichés, les mêmes formules, les mêmes preuves d’inculture à la parisienne décadente. Aucune connaissance de l’Histoire cubaine dans sa lutte légendaire pour l’indépendance et donc incapable de comprendre l’éternelle aspiration à la souveraineté, véritable ciment de la société. Insuffisance, aveuglement, bref ignorance crasse, caractérisent ces messieurs dames donneurs de leçons repliés dans leurs certitudes et leur incompétence. Cuba n’est pas à vendre, le démontre et va continuer de le démontrer. Croyance mystique ou réalité ?
Dans un monde aussi complexe tant sur le plan économique que social et politique, Cuba ne peut rester un îlot isolé dans une planète en surchauffe. Comme toutes les sociétés, la société cubaine évolue, aspire à des changements et regarde ailleurs, espère tirer profit du meilleur. Et alors ?
Cuba poursuit son chemin dans un environnement défavorable. Avec un objectif : construire un socialisme moderne à la cubaine. Dirigeants et experts ont beaucoup voyagé ces derniers temps. Ils sont partis observer les expériences ici et là. Au retour, ils ont mis dans un pot commun, bien agité l’ensemble avec un ingrédient essentiel : la sauce cubaine, celle qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Dans le même mouvement, une nouvelle génération de cadres et de dirigeants se met progressivement en place, les vieux dirigeants de la révolution laissant la place et prenant une retraite méritée. Le récent congrès du parti communiste cubain vient de s’imprégner de ces changements avec comme ambition affichée la construction d’un socialisme adapté à une société moderne et cultivée. Bonne chance Cuba.
José Fort
Témoignage d'une jeune française qui suit des études à la Havane
Appel de Maïssara "j étais en boîte de nuit à la Havane. ..quand le DJ a allumé les lumières, puis changé la chaîne de la télévision qui diffusait du sport pour passer sur l allocution de Raul Castro.
Le visage de Fidel apparaît et le DJ nous annonce qu il est "parti". Consternation, tristesse. ..puis tout le monde chante l hymne national Cubain."
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