LE SOJA D'AMERIQUE LATINE !
26/10/2013
Nous prenons la direction de l'Amérique Latine ce matin pour nous intéresser à la culture du soja. Longtemps critiquée pour contribuer à la déforestation de l'Amazonie, la culture du soja ne peut plus se faire n'importe comment. Mais le moratoire censé encadrer cette culture a ses limites et certains producteurs continuent de participer à la déforestation.
Les pressions exercées par Greenpeace et certains clients comme Carrefour ou Mac Donald ont eu raison de la déforestation effrénée de l'Amazonie provoquée par la culture du soja. Depuis 2006 : les principaux exportateurs brésiliens refusent d'acheter du soja cultivé sur des terres déboisées. Des amendes sont prévues pour sanctionner les acheteurs qui enfreindraient la règle. Et certaines multinationales agroalimentaires comme Cargill ou ADM ont même rejoint le mouvement. De quoi assurer une culture plus respectueuse de l'environnement. De moins pour 90% de la production de soja dans le pays.
Et les 10% restant me direz-vous? Et bien c'est là que me bât blesse. 18.400 ha de forêt amazonienne restent concernés par la déforestation. La faute aux éleveurs brésiliens, de manière indirecte du moins. Bien souvent, les éleveurs brûlent des parcelles de forêt, moins chères, pour semer de l'herbe et y faire venir le bétail. Mais après quelques années, les terres sont trop dégradées pour nourrir les cheptels. Alors les éleveurs se déplacent pour brûler de nouvelles parcelles. Les cultivateurs de soja eux, prennent leur place. Et le même scénario se répète indéfiniment.
Le deuxième problème est lui à trouver du côté des consommateurs cette fois. Et parmi eux: les Chinois ont la palme. Le pays est le premier consommateur de soja dans le monde. Sa consommation a même explosé ces trente dernières années. Mais l'explication de cette augmentation fulgurante n'est pas à trouver dans la consommation directe de soja.
Seuls 20% du soja importé arrive finalement dans l'assiette des Chinois sous forme de tofu, lait ou sauce d'assaisonnement par exemple. En réalité, si les Chinois ont tant besoin de soja, c'est pour nourrir le bétail. L'élévation du niveau de vie dans le pays a provoqué une hausse de la demande de viande et de poisson des chinois qui peuvent désormais s'en offrir au quotidien. Or, la Chine s'approvisionne massivement au Brésil.
Mais pas question pour les Chinois de respecter les nouvelles règles brésiliennes. Pékin a tout simplement refusé de signer le moratoire de 2006. Mais pour les producteurs brésiliens, la culture du soja, c'est une question de survie. 2% du PIB dépend de cet oléagineux. Alors pour certains, la tentation est grande d'outrepasser la règlementation en vigueur.
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